Assez paradoxalement, une maison d'hôte a vu le jour au milieu des ateliers et de la zone d'activités de Louisville. En fait, l'idée vient d'une jeune paysagiste qui a acheté un ancien atelier textile et qui a voulu créer une atmosphère particulière pour recevoir des touristes de passage. A l'intérieur, on plonge littéralement dans l'histoire industrielle, avec de vieilles affiches, des maquettes, de vieilles machines passées dans l'histoire de l'industrialisation. L'endroit avait beaucoup de cachet, mais est depuis pillé régulièrement pour ses trésors cachés depuis la disparition de la propriétaire.
Malgré le fait qu'il n'y aie plus aucun ordinateur ou téléphones qui fonctionnent ici, la jeunesse de Louisville s'y réunit toujours plus par habitude qu'autre chose. Le gérant accueille toujours ses clients même s'il n'a plus de services à leur louer, parce qu'il sait qu'en gardant intactes les habitudes de sa clientèle, les affaires reprendront quand tout rentrera dans l'ordre... Brasseur à ses heures perdues, l'entrepreneur a donc improvisé un bar dans son ancien cyber café, et nombreux sont ceux qui viennent s'y détendre, ou oublier leurs malheurs au fond d'un gobelet de bière.
Il y a en fait trois établissements scolaires côte à côte, ici. Une école maternelle/primaire, un collège, et le lycée de la ville. Autrefois, le quartier grouillait donc d'élèves et de leurs parents... Jusqu'à ce que tout ferme. De toute manière, près de la moitié des élèves venait des campagnes alentours, et plus personne ne les as vus depuis que les bombes sont tombés. Là encore et comme ailleurs dans Louisville, les gens qui avaient l'habitude d'y venir y viennent toujours pour se retrouver, pour discuter. L'attroupement des jeunes y est autorisé, tant qu'ils n'y cassent rien bien sûr... Quelques professeurs irréductibles essaient tout de même d'attirer leurs élèves dans les salles de classe, pour continuer une routine qui permet d'oublier l'horreur de la situation.
Ici se pressent les plus courageux ou les plus terrifiés, c'est à dire tous ceux qui veulent remettre leur voiture en état avant d'entreprendre le périple des réfugiés, de se jeter sur les routes avant qu'il ne soit trop tard à Louisville. Le vieux garagiste a fort à faire, puisque les tempêtes de cendre et de poussières ont encrassé nombre de moteurs et même s'il sait qu'il ne sera jamais payé, le vieil homme répare tout de même ce qu'on lui présente. Ici, on peut demander des pièces de rechange contre des services...
En fait, il s'agit plutôt d'une grosse fabrique, qui employait environ deux cents personnes à temps plein, plus du personnel supplémentaire en cas d'accroissement de l'activité. Ici, on produisait surtout des pièces de moteurs, bien que sortaient parfois des sièges ou des pièces de carrosserie des chaînes de montage. L'endroit auparavant empli de monde et de bruits est pour l'instant fermé, bien que l'immense cour de l'usine sert à distribuer les rations alimentaires à toute une partie de la ville, avec l'aide du personnel de l'endroit.
Ici, le coin est totalement désert. On murmure que c'est l'endroit rêvé pour échanger des choses avec d'autres personnes. De la nourriture contre des vêtements, du carburant contre du matériel de réparation, son corps contre une arme... La fin du monde a à peine commencé que déjà, les gens troquent et échangent tout ce qu'ils ont contre ce dont ils pensent avoir besoin pour survivre. La prostitution naissante et les luttes entre bandes ne vont plus tarder à se montrer au jour...
Dans les quartiers nord, il n'y a que très peu d'habitations. Principalement de petites maisons collées les unes aux autres où vivent ceux qui ont le moins de moyens, principalement les employés de l'usine. Contrairement aux apparences peu flatteuses du quartier, c'est probablement ici que les gens se connaissent le mieux et s'entraident le plus, même les frictions sont inévitables...