La noirceur s'empare-t-elle peu à peu de mon cœur ?
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Sujet: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 2 Sep - 13:55
Mes yeux s’ouvraient doucement mais plus difficilement en vérité. Mon sommeil avait été des plus agité et inutile de me regarder dans un bout de miroir pour deviner l’état de ma tête. J’avais aussi des journées pleines, j’essayais du moins par tous les moyens de m’occuper, que ce soit pour nettoyer ou bien même transporter des choses. Que des petites choses utiles et même si au début j’étais gêné de demander aux personnes présentes si elles avaient besoin de quelque chose, je n’hésitais plus. Au final, l’entraide m’apportait beaucoup, c’était étrange comme sensation. Mais je ne pouvais désormais plus rester à ne rien faire. Rester dans la maison d’Elena me pesait beaucoup aussi, mais j’avouais que cela me faisait une présence qui me remettait un peu les pieds sur terre et les idées en place. Je ne m’étais jamais réellement ouvert à elle, et inversement d’ailleurs, mais je pense qu’il y a des choses qu’il faut laisser derrière, même si c’est le chemin le plus sinueux. Impossible donc pour moi de faire marche arrière. Je me levais rapidement, à l’aide de mon bras toujours, c’était presque un réflexe depuis ma blessure. Je m’étais presque habituée, et si au début je faisais attention, après je m’en étais lassé. Je n’allais pas rester indéfiniment assise ou allongée. Ça m’était impossible et je ne voulais pas faire subir cela à Elena qui me prêtait depuis des semaines déjà son canapé lit. Je rêvais de pouvoir avoir quelque chose à moi, ne pas imposer ma présence à quelqu’un. Donc j’évitais au mieux de la déranger, n’étant présente que pour dormir généralement. Je partis donc tôt, enfilant ma veste et prenant mon sac avec tout ce qu’il me fallait et partit vers la piscine pour me rafraichir. Pas un bruit et personne alors que je me lavais tranquillement, ça aurait été presque du bonheur si seulement je pouvais penser ainsi. Je sortis donc fit une petite balade avant de me diriger vers la Mairie.
Il suffisait que je leur dise que je pouvais faire n’importe quoi pour les aider pour qu’ils me trouvent toujours quelque chose à faire. Je me fichais de la tâche pourvu qu’elle dure toute une journée, remplissant ainsi mon emploi du temps qui était éternellement vide. C’est là qu’on m’indiqua un local où tous les vêtements étaient stockés. Ma tâche était donc de les nettoyer, et en ouvrant ce local je ne me doutais pas qu’ils étaient surchargés de cendre. Pour éviter les contaminations, il fallait effectivement tout nettoyer. C’était à ma charge, et je m’y attelais presque aussitôt. J’avais emprunté une brouette et des seaux pour faire les allers retours. J’avais aussi mis du temps pour trouver un endroit où personne ne viendrait me déranger, et lorsque j’aperçu l’usine c’était déjà décidé. Un monticule d’affaire m’attendait, mais ça ne me faisait pas peur en soit. J’avais prévu cinq seaux d’avance – après avoir rempli un grand bac – et j’avais bien eu du mal à les porter même si je gardais cela pour moi. Qui viendrait par ici ? Personne, j’en étais certaine. Je plongeais donc les premiers vêtements, frottais comme une folle pour les rendre un minimum propre, ce qui n’était pas gagné. Le tas descendait difficilement, les vêtements qui séchaient aussi. J’avais réussi à trouver du fil pour en mettre un peu partout. Cela ne suffisait pas, tout était déjà pris. Je décidais alors de faire une pause, m’assit sur un mini tabouret qui avait l’air briser et soufflait un grand coup. Je mis mes coudes sur mes cuisses et laissa pendre mes mains pour constater dans l’état qu’elles étaient. Ce n’était plus des mains de femmes tellement elles étaient rongés par le seul produit que l’on m’avait donné pour laver. Je commençais à saigner par endroit et je n’y pensais pas pour éviter de me fixer sur cette douleur. Je respirais aussi difficilement mais passait outre comme toujours. Je cherchais dans mon sac un chiffon et le trempa dans l’un des seaux d’eau avant de m’essuyer le visage, la poitrine et la nuque. Puis j’appuyais mon front sur mes mains qui portaient encore ce chiffon humide et frais, et profitait de quelques instants de répit.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 9 Sep - 14:49
Je me sentais éreinté, le dos rompu et bloqué. J'en avais assez de dormir dans ce bureau trop étroit, mais je n'avais nulle part où aller. Je passais mes soirées à rédiger et compiler des informations à la lueur de bougies, ce qui n'avait pour conséquence que de me motiver à quoi que ce soit d'autre que de me reposer le reste du temps. Pourtant, il fallait bien que je prenne mon courage à deux mains. La lumière timide d'un soleil masqué par les nuages sombres filtra avec grand peine au travers des volets de la pièce dans laquelle je me trouvais, me réveillant du matelas que j'avais installé dans un coin. Le privilège de l'officier, qui sait se trouver un « lit » en opération quand il n'y en a plus pour quiconque n'habite pas dans le secteur. Je sais que mes hommes se sont eux aussi débrouillés pour trouver un coin confortable pour dormir. Ils ont probablement pillés les sièges de véhicules ou les matelas de maisons abandonnées eux aussi. Je n'en sais rien, je ne mets que rarement les pieds dans leurs pénattes. Tout simplement pas le temps, mais comment s'assurer d'une hygiène minimale au sein de la troupe sans le faire ? Connaissant les militaires pour en être un moi même, il fallait bien que je fasse attention. Un soldat en campagne s'habitue à tout, y compris à l'inconfort et au manque d'hygiène. Voir aussi à la saleté. Il y en avait visiblement pour un moment encore à attendre à Louisville. Ce qui servait de casernement à mon unité devrait remplir certaines conditions. En ouvrant douloureusement des yeux rougis par l'alcool et le manque de sommeil, je notais mentalement l'information. Encore quelque chose à faire... Me redressant non sans souffrance, mon dos craqua. J'enfilais mon uniforme. Lavé, propre. Il ne sentait pas forcément la rose, mais il ne puait plus le bouc. On avait bien fait d'imposer un nettoyage complet. Je pris du temps pour m'équiper ; on ne savait pas quand les autres malades allaient repasser à l'attaque... J'enfilais mon pantalon, glissait le poignard au fourreau et des munitions supplémentaires dans les poches. Je fixais mes protections au genoux, avant d'enfiler mon t-shirt, ma veste et mon pare balles camouflé. Je pris grand soin de ne pas oublier de fixer mon casque sur le côté de ma taille, accroché par la mentonnière à mon ceinturon. J'attachais mon neuf millimètres dans son holster poignée en avant côté gauche, tandis que je prenais mon fusil à l'épaule, par la bandoulière. Tout était OK. Je pris mon carnet, et me préparais à aller faire mes « courses ».
Je n'avais rien dans le ventre, et seulement bu un peu d'eau. J'avais mâché quelques feuilles de menthe trouvées la veille dans un jardin, que j'avais ramassées sans vergogne. Sentir l'alcool à trois kilomètres aurait été suspect. Sentir fort la menthe n'était pas forcément mieux, mais ça ferait diversion. Je pris le temps une seconde de voir la première distribution de rations alimentaires de la journée à plusieurs points de la ville, contrôlant par la même occasion la solidité et la rigueur de mes hommes postés dans plusieurs checkpoints un peu partout en ville ; enfin je me dirigeais vers l'usine automobile, point de départ peut être de la fabrication de munitions pour nos flingues maintenant qu'on n'allait pas tarder à tomber à court. C'est en longeant la bâtisse que quelque chose attira mon regard. Une silhouette connue. Trop connue, peut être même. Je m'avançais, curieux de voir ce qu'elle foutait là. Et quand je la vis, visiblement épuisée par... Du linge, je ne pus retenir une hilarité incroyablement rafraîchissante, franche, et totalement sincère. Je devais me tenir les côtes car cela commençait à me faire mal. Je me remis aussi vite que possible, même si j'avais du mal et étais un peu à bout de souffle.
| Ah putain, c'est la meilleure ça ! Eléanore Valiosky qui fait de la lessive ! Ma parole, c'est un rêve d'ado qui se réalise de voir un truc pareil arriver! |
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 9 Sep - 15:49
Je sentais la fraicheur du linge sur mon front diminué doucement, devenant rapidement chaud et ne me faisant plus rien du tout. Je balançais ma tête sur mes mains, à droite puis à gauche d’un mouvement très lent. J’essayais juste de vider ma tête, ce qui n’était pas facile avec tout ce que j’avais déjà accumulé. Depuis le début déjà, j’encaissais sans ne jamais divulguer aucune information. Comment tenais-je ? Je ne tenais pas justement. J’étais toujours instable, mais ça j’essayais de ne pas y penser, sinon comment ferais-je pour tenir ma promesse ? Je soufflais, alors que je me concentrais sur tous les muscles de mon corps endoloris pour pouvoir ne serait-ce que diminuer leur spasme. Je rêvais d’un massage, juste pour faire partir cette douleur constante qui était plus que lassante. Mes mains aussi étaient douloureuses, à force de frotter et d’essayer d’enlever toute cette crasse sans y parvenir vraiment. Les vêtements étaient propres, mais cela ne se voyait pas de l’extérieur. J’en avais encore toute une pile qui m’attendait sagement, mais je préférais rester assise sur mon tabouret encore un peu, prendre plaisir juste à s’arrêter quelques minutes pour reprendre aussi dynamiquement après. J’étais éreintée, mais je passais outre. C’était moi qui avait voulu tout ça, et je ne saurais dire si ça m’aidait ou non. Ca aidait la communauté, pour sûr.
Le silence était presque roi, jusqu’à ce qu’un rire me fit brusquement sursauter. Je retirais mon front du linge pour relever violemment la tête et apercevoir à quelque mètre mon… bourreau. Oui c’était presque le bon mot et je fus étonnée de mes pensées autant que par le rire de Philippe. Ces paroles étaient étranges… je me demandais presque s’il avait toute sa tête. Je me demandais aussi ce qu’il faisait ici. Je n’étais pas venue m’isoler ici pour le voir lui. Non, je n’étais pas prête à une rencontre, pas avec lui, pas maintenant. Comment faire alors ?
« C’est… si j’arrive à te faire rire c’est bien. » ajoutai-je alors que je restais pour le moins stupéfaite.
Essayer d’avoir un air détaché. C’était ce que j’essayais de faire. S’il restait aussi loin c’était parfait, et s’il partait, c’était encore mieux. Je ne savais guère quoi faire lorsqu’il était dans les parages, et je n’avais pas encore complètement recouvré toute ma conscience. Retombé dans la folie à cause de lui ? Ce n’était pas acceptable. J’étais encore fragile, et lui était une faille que je souhaitais combler. Je le savais désormais, et c’était cela le plus dur.
« Mais j’imagine que tu n’es pas venu pour m’aider. Que viens-tu faire ici ? »
J’étais fatiguée, et mon ton le reflétait sans que je m’en rende compte. Je me levais de mon tabouret, trempait de nouveau le chiffon dans l’eau et m’aspergea une nouvelle fois avant de le laisser définitivement dans un seau d’eau. Je ne voulais pas repenser aux souvenirs que j’avais de lui, à la dernière rencontre que nous avions eu. C’était toujours violent, et je voulais que cela cesse. J’avais aussi ma part de responsabilité – si l’on peut dire – mais jamais je ne pourrais lui avouer. C’était déjà difficile pour moi de me remettre en question et de laisser derrière moi tout un tas de chose – notamment la mort de mon fiancé. C’est pourquoi j’avais évité de le croiser autant que possible. Mais si c’était lui qui venait à moi, comment faire ? Je lui tournais le dos. Au moins, ne pas croiser son regard me permettrait de rester calme s’il se mettait à parler de choses irritables, des petites piques qu’il avait l’habitude de faire. Je me dirigeais vers le grand bac qui faisait office de machine. Je remis du produit qui me mangeait littéralement les mains, rajouta un seau d’eau et prit quelques affaires de l’immense pile encore qu’il restait et les plongea sous l’eau. Je manquais de grimacer alors que mes doigts rouges me brûlaient. J’oubliais presque la présence de Philippe.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mar 10 Sep - 10:38
Je vis très distinctement Eléanore sursauter quand je riais, mais c'était tout simplement trop fort, trop nerveux pour que je puisse m'arrêter. J'étais tout simplement beaucoup trop fan de ma blague pour m'arrêter en si bon chemin et pour contenir mon hilarité. De ce fait, je continuais de rire, agité de soubresauts et les larmes aux yeux. J'avais l'impression qu'un poids venait de se retirer de mes épaules, libérateur. Je ne savais même plus c'était quand la dernière fois que je m'étais mis à rire d'aussi bon cœur, mais cela devait remonter à un bon demi millénaire. Mon hilarité reprit de plus belle quand je vis Eléanore debout, totalement silencieuse comme frappée par ce qu'elle voyait. Elle qui avait toujours eu une grande gueule, la museler de la sorte était encore plus drôle que tout le reste ! Hésitante, elle me dit que si elle arrivait à me faire rire c'était bien, qu'elle en était heureuse quelque part ou du moins satisfaite. Quoiqu'il en soit, elle restait totalement interdite, abasourdie et frappée par ce qu'elle voyait. Il fallait dire que je ne l'avais pas accoutumée à ce genre de réaction, c'était le moins que l'on puisse dire ! Je finissais néanmoins par me calmer. Et là, retour d'une certaine gêne, d'un malaise. Je ne savais tout simplement pas trop quoi dire, et mon hilarité me gênait désormais. C'était désagréable comme sensation, mais je n'y pouvais rien. Il fallait que je retrouve le masque du lieutenant intraitable, mais je n'y parvenais pas. Trop fatigué, et étrangement, trop détendu aussi. Je me raclais la gorge, trop conscient de ce qu'il allait encore probablement se passer entre nous.
| Euh... Oui. On va dire qu'il y a comme qui dirait une amélioration, hein ? |
Ce n'était pas une réplique acerbe même si cela pouvait apparaître comme une pique. Je m'en défendais, bien sûr, et il fallait aussi préciser que c'était une réflexion plus pragmatique qu'autre chose. Nous n'avions plus grand chose à voir ensemble d'après l'état de nos relations ces derniers temps, toutes ces disputes, cette violence. Je n'avais rien espéré de plus, bien sûr, mais cela faisait quand même un petit quelque chose de se dire qu'un amour de jeunesse, après l'avoir retrouvé, est définitivement mort et enterré. D'un ton un peu blasé, Eléanore me posa une question à peu près identique dans sa portée à ce que j'avais pu moi même lui dire juste avant. Comme si nous en venions enfin à tolérer la présence de l'autre, mais tout juste. Je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit, mais même pour discuter elle ne semblait pas fort ouverte. Comme d'habitude, vous allez me dire ! Elle e remit au travail en m'ignorant. Je ne savais quoi dire, et la regardait faire un instant. Que dire ? En avais je seulement besoin ? C'était toute une vaste question...
| Je suis venu voir s'il était possible de fabriquer des munitions dans l'usine. Mais maintenant que je suis là... J'ai plus très envie de m'embarrasser une fois encore l'esprit de questions militaires. Et toi, tu te rends utile à ce que je voie. C'est bien. |
Bloqué. Que dire d'autre?
| Tu sais, je pense qu'on aurait moins de problèmes si on acceptait tout ce qu'on a fait. Si tu me pardonnais d'avoir foutu ta santé en l'air, et si je te pardonnais de vouloir disparaître sans cesse de ma vie. |
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mar 10 Sep - 17:25
De la colère, de la honte, du mépris, de la vengeance… rien de tout cela n’était en moi. J’avais pourtant eu ma période de grande folie, de vengeance aussi notamment contre celui qui avait tué mon fiancé. J’étais tout simplement perdue dans les méandres de mon gouffre que j’avais moi-même créé. Je m’en étais rendu compte, depuis que j’étais arrivée ici, depuis que les bombes étaient tombés presque sur moi, j’avais déjà changé. J’étais devenue une autre personne, totalement différente de celle que je connaissais et je n’étais pas parvenue à tout suivre alors je disjonctais. Je ne savais guère si j’étais parvenu à me retrouver, mais ma grande réflexion sur moi-même – et le fait d’avoir frôlé la mort de près – m’avait permis de comprendre beaucoup de chose, dont une qui m’était difficilement prononçable. Je ne voulais pas en parler tout simplement parce que le dire à haute voix serait l’accepter totalement et l’assumer. Mais en vérité, j’avais juste peur. Peur des conséquences. Et pour m’éviter tous ses tourments, je me donnais corps et âme pour la communauté, à faire le sale boulot ou à aider quiconque en avait besoin même si tout le monde ne le méritait pas. J’étais épuisée, mais pourtant ne dormait pas. J’avais peur de fermer les yeux, de retrouver ces cauchemars et de me réveiller toujours seule et personne pour me rassurer. Je ressemblais plus à quelque chose de frêle et de déprimant – un cadavre en somme – qu’à une belle jeune femme. Je ne me regardais plus dans le miroir pour justement éviter d’y voir une autre personne. Je me voilais la face alors que je savais déjà tout au fond de moi. Etrange non ?
Son rire resta longtemps en résonnance dans l’usine avant qu’il ne s’arrête définitivement. Je voulais presque rire avec lui. Absurde. Le mot amélioration me fit sourire, sourire qui disparut presque aussitôt alors que j’étais encore étonnée de son calme absolu. Un peu comme moi en fait, sauf que j’étais beaucoup plus lasse et j’avais l’impression de réfléchir au ralenti. Tout était lié à la fatigue. Cela faisait combien de temps que je ne m’étais pas posée ? Si ce n’est ces quelques minutes sur un tabouret, mais je parlais de vraiment se détendre et vraiment se couper du monde… ce qui n’était pas évident au vue des circonstances et le fait que le ciel reflétait la guerre à tout moment de la journée. La solitude me pesait énormément aussi, tout comme Philippe en cet instant. Je l’écoutais répondre à ma question alors que je me demandais ce qu’il pouvait bien faire par ici. Des munitions ? Je fronçais un peu les sourcils, je ne savais rien de la fabrication, mais je doutais qu’il réussirait à faire quelque chose ici. Tout en continuant de frotter les vêtements, j’essayais de lui répondre un truc ‘potable’, en vain.
« Pourtant, c’est quelque chose de primordial, non ? »
Je m’arrêtais, repensant qu’il ne souhaitait pas parler de ça, et moi non plus à dire vrai. Si nous parlions des munitions, nous parlerons de la guerre et je n’avais pas envie. J’étais un peu coupé ici et je souhaitais le rester encore un peu. Etait-ce stupide ? Peut-être…
« Oui j’essaie de remplir mon emploi du temps au maximum pour… »
Je m’arrêtais une nouvelle fois, réalisant qu’une information allait m’échapper. Je voulais juste qu’il parte, et moi je lui répondais comme une conne. Mais j’étais trop éreinté pour le repousser avec la parole. Et puis, il ne m’avait rien dit qui vaille la peine que je le bouscule un peu. C’était étrange d’ailleurs, l’atmosphère était pesante depuis qu’il était arrivé. Ressentait-il la même chose ? Puis ces quelques phrases me firent arrêter net mes gestes, sans pour autant lâché la veste que je tenais dans mes mains. C’était la première fois qu’il abordait le sujet de mes poumons aussi simplement qu’il venait de le faire. Je lâchais enfin la veste dans l’eau et me redressa avant de plonger mon regard dans le sien, oubliant que ça pouvait autant me torturer.
« Tu as tort. Je t’ai pardonné et je vis avec désormais. » ajoutai-je alors que j’étais surprise du ton sincère et sec que je prenais. Et c’était tout à fait vrai, même si le revoir m’avait fait remonter tout un tas de chose que je pensais régler depuis longtemps, désormais que pouvais-je faire ? Je n’allais pas éternellement bloquer là-dessus alors que je ne pourrais rien y faire. C’était juste… la fatalité.
Pour ce qui était de son dernier bout de phrase, je ne trouvais que dire, quoi faire, comment le traduire surtout. Je baissais les yeux, fuyant son regard à tout prix. Mon cœur battait à cent à l’heure et j’évitais de penser.
« Qu’est-ce que… je crois que tu… »
Je m’embrouillais dans mes paroles. J’eu soudain un coup de chaud terrible et la tête me tourna, je perdis un moment conscience de la réalité et je vacillais avant de me tenir sur le bac à côté de moi à l’aide de ma main. Je me sentais affreusement mal et je me serais bien allongée s’il n’avait été là. Pourquoi ne tournait-il juste pas les talons ? N’avait-il rien d’autre à faire ? Je ne voulais pas le confronter, et ce qu’il m’avait dit m’avait tellement… perturbée.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 10:46
Je ne savais pas pourquoi, mais mon rire avait comme détendu l'atmosphère puisque loin de le prendre mal, Eléanore semblait même le parti d'en sourire, ou en tous cas de le prendre pour ce que c'était ; une plaisanterie. Incroyable de se rendre compte où nous en étions aujourd'hui, comme ça, par accident, par rapport à ce que nous avions pu être auparavant. Cela me rappelait un peu ce que nous étions autrefois quand nous formions encore un couple. Deux jeunes individus, presque des adultes, totalement espiègles et surtout qui croquaient la vie à pleines dents. La grande époque de l'argent facile et des combines en tous genres, de notre rebéllion perpétuelle contre une société qui ne nous plaisait pas et que nous désirions réformer. Il convenait également de rappeler que nous rigolions beaucoup. Mais ça, c'était avant. Il suffisait que j'y repense un instant pour revoir toutes nos disputes, incroyablement violentes puisque nous en étions venus aux mains et sans mettre de gants dans les dures paroles que nous avions pu avoir l'un envers l'autre. Je me rappelais aussi de cette étreinte imprévue, sauvage, presque brutale. Comme deux êtres chimiquement attirés l'un vers l'autre, presque prisonniers d'eux mêmes. Mon corps dans le sien, la libération absolue que j'avais ressentie, avec la gifle cruelle que j'avais reçue, le sempiternel rejet dont j'avais fait l'objet. C'était vraiment quelque chose de difficile à appréhender, mais j'avais l'impression que les choses s'étaient aplanies entre nous. Eléanore ne semblait pas trop savoir quoi me dire, alors elle me répondit simplement que fabriquer des munition était quelque chose de primordial. Elle n'avait pas tord.
| C'est le cas. Mais ça peut bien attendre cinq minutes, non ? Les conditions sont difficiles pour nous, elles le sont forcément aussi pour nos agresseurs. |
J'étais sûr de ce que je disais. Par les temps qui couraient, nos ennemis devaient avoir les mêmes problèmes logistiques que nous. Leurs bases arrières avaient forcément été bombardées, notre aviation existait toujours pour perturber leur soutien matériel et en sus, les ports d'attache ou de débarquement logistique étaient tous amochés. Cherborug avait été directement attaquée, ce qui comptait forcément pour beaucoup s'il s'agissait de la zone de déploiement ennemie. Ensuite, Lénore me dit qu'elle devait s'occuper un maximum pour... Pour quoi ? Pour éviter de penser à son copain dont j'étais responsable du décès ? Ou éviter de penser à moi ? Je ne savais pas du tout ce qu'elle voulait dire, pourtant j'avais conscience qu'elle voulait me le cacher, et donc que c'était contre moi d'une certaine manière. Il fallait tout de même dire que je l'avais mérité. Mais elle aussi, non ? Bref, peu importe. Mes paroles semblèrent lui faire quelque chose, puisqu'elle me dit qu'elle avait continué d'avancer, et qu'elle ne s'arrêtait plus à ces détails de notre ancienne existence. Je m'avançais d'un bond vers elle quand je la vis vaciller, posant une main sur son bras et l'autre par dessus sa main qui la retenait à la rambarde.
| Ca va ? Qu'est ce que tu as? |
Je l'attirais doucement contre moi, délicatement, l'amenant à s'asseoir. Je tirais de mon sac une ration sèche et ma gourde d'eau.
| Il faut que tu reprennes des forces, tu vas jamais tenir le coup sinon... Dis moi ce que je dois faire pour t'aider. |
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 17:07
Le mot agresseurs était resté dans ma tête un bon bout de temps. J’avais eu le regard dans le vide alors que ma conscience me faisait ressasser tout un tas de souvenirs. Notamment les bombardements qui étaient encore si proche et encore tellement ancrés en moi. J’en avais la preuve formelle, c’était toujours en moi et il ne fallait rien du tout pour faire ressurgir tout ça. Pourtant, tout restait à l’intérieur, même si ça explosait, tout restait et je me détruisais moi-même. Je ne voulais rien divulguer, rien laisser paraître pour éviter que cet homme devant moi ne se rapproche de trop près. Je ne voulais pas le confronter, et ça je me le répétais sans cesse. Avec lui, c’était toujours très fort, et j’avais pu le constater après nos engueulades brutales et notre union idyllique. C’était soit l’un soit l’autre, et après avoir eu les deux, je savais où penchais la balance. Je ne voulais pas, je ne voulais juste pas l’avouer. Je me sentais instable et j’étais si faible que je voulais me donner du temps… je ne me rendais pas compte encore que c’était tout autre chose encore.
Alors que je me sentais totalement partir et que je luttais littéralement contre moi-même et mon corps pour qu’il évite de me lâcher complètement, mon cœur fit un bond et je crus que je m’écroulerais. Mes jambes tremblaient désormais, la peur m’avait envahie en vérité. Un frisson parcourra mon corps alors que je sentis sa main sur la mienne et sa prise sur mon bras opposé. Je me laissais faire aussi alors qu’il me rapprochait de lui et me faisait m’assoir. Chose qui s’avérait vitale en effet s’il ne voulait pas me rattraper inconsciente. Je luttais toujours autant, mais le fait d’être assise diminua nettement les vertiges et la perte d’équilibre qui s’en accompagnait.
« Non ça va.. Je ne suis toujours pas bien remise, c’est tout. »
Cette phrase sortie toute seule, comme pour lui suggérer qu’il pouvait s’écarter. Mais paradoxalement, je ne fis rien pour le repousser. J’étais presque stupéfaite de sa réaction. Je me demandais alors si nous avions passé une étape. En tout cas, je ne voulais pas à avoir à réfléchir de trop, sinon je n’allais pas m’en sortir. Ce pourquoi dès ma sortie d’hôpital, je n’étais pas restée bien longtemps allongée à ne rien faire, même si les infirmières m’avaient dit le contraire. Je m’en fichais, je ne pouvais plus me tourner les pouces, sinon j’allais de nouveau sombrer et ce n’était pas ce que je voulais. C’était extrêmement difficile, mais je cachais tout ça en moi. Je ne voulais plus exprimer mes émotions de peur qu’elles me contrôlent totalement et que je ne puisse rien faire contre la folie qui m’emportait alors. Je voulais juste… que toute cette guerre se termine, ne plus à avoir peur de passer à côté de la mort, ne plus penser au suicide, ne plus être entourer de cette solitude qui serrait mon cœur petit à petit. Juste… avancer. Je le vis sortir une ration et de l’eau. Je n’avais pour ainsi dire pas du tout faim même si mon corps manquait cruellement de nutriments, mais l’eau serait très appréciable.
« Oh non, range ta ration, je ne veux pas te prendre ça. »
J’évitais toujours son regard, le sentant trop proche et me sentant aussi trop faible et incapable. Je tendis ma main en essayant de ne pas trembler et prit la gourde.
« L’eau en revanche… je t’en prends juste une goutte. » soufflais-je alors que je trempais mes lèvres pour boire quelques gorgées. Ma gorge redevint humide et ne me brûlait plus. J’avais aspiré cette poussière pendant des heures sans m’être arrêtée une minute pour boire. Ce n’était pas bon en effet, mais je n’avais rien pris avec moi. Absurde, non ? Alors que je lui tendais sa gourde, mon regard plongea dans le sien en repensant à sa dernière phrase. C’était vrai, je ne tiendrais pas longtemps, mais c’était comme ça que je réussissais à ne pas rechuter. Comment faire pour m’aider ? Je me sentis comme oppressée soudainement, le voir si près me faisait telle une crise cardiaque. Je ne savais guère si mon cœur allait supporter bien longtemps cette accélération de rythme. Je laissais un blanc alors que je ne le quittais pas des yeux. C’était pour cela que je ne souhaitais pas le recroiser…
« Je… pense… »
Je ne finissais pas ma phrase, ne réfléchissant pas sur le moment, je me rapprochais de lui et mes lèvres rencontrèrent les siennes tendrement. Aucune pensée, aucune réflexion, sinon je me serais bien enfuie très loin. La gourde m’échappa des mains, alors que je n’imaginais pas encore la réaction de Philippe. Je me rendais compte que j’adorais trop ses lèvres…
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 18:02
Je ne savais pas ce qu'il se passait encore avec Eléanore. Je savais que tout le monde avait vu se rations diminuer. Certains supportaient cette diminution mieux que d'autres, ce qui était souvent le cas des anciens sportifs, des militaires rompus aux privations ou tout simplement aux gens qui parvenaient tant bien que mal à tenir le coup, aussi bien physiquement que mentalement. Ce qui n'était pas le cas de la jeune femme que je tenais dans me bras. Elle, elle avait été blessée assez sévèrement, et avait souffert des séquelles de ses blessures des jours durant. La douleur l'avait affaiblie en même temps que la dépression liée à la mort de son compagnon, et en même temps que moi j'imagine. C'était pas facile de se rendre compte qu'une partie des choses que la belle blonde avait dû subir était encore une fois de ma faute, ce qui faisait la répétition d'un schéma que j'estimais sempiternel et quelque part, drôlement vicieux. Difficile de se dire que même après tout ce temps, ce que j'étais capable de faire ou de dire pouvait toujours impacter très sérieusement la jeune femme. Je savais bien que plus rien ne serait jamais pareil entre nous mais quand même. Il n'y avait rien à dire de plus que j'aurais peut être dû prendre plus de pincettes avec elle... Si elle en avait pris avec moi. Quand je disais que nous ne faisions que tourner en rond, de manière un peu malsaine mais constante ? J'avais raison. Même encore maintenant, alors que je me préparais à lui venir en aide sans aucune obligation après ce qu'il s'était passé entre nous, je pressentais déjà un rejet plus ou moins violent de sa part. On ne se refait pas, n'est ce pas ? Assise, Eléanore semblait retrouver un peu d'assurance, et de conscience d'elle même.
| Je sais ce que c'est... |
Moi non plus, je n'étais pas remis. Je n'avais pas gardé mon bras en écharpe malgré le fait que je risquais de me refaire mal à l'épaule, mais j'essayais de faire attention à ne pas faire de mouvements brusques ou à porter des choses trop lourdes, par simple désir de ne pas voir d'éventuelles séquelles se renforcer ou pour l'instant, apparaître purement et simplement. Je n'étais pas gêné pour grand chose, sachant que ma prothèse faisait le gros du boulot et que toute cicatrisation s'était bien passée. Mais je ressentais toujours une vague douleur, un sentiment diffus mais sourd. Et ce, en quasi-permanence. En sus, j'avais du mal à dormir, car toutes les positions possibles semblaient appuyer sur ma blessure et cela contribuait à mon manque de repos. Eléanore évitait toujours de me regarder en face, mais elle ne semblait pas forcément indisposée à l'aide que je pouvais lui apporter. Elle me dit de ranger ma ration, mais je me contentais de la poser sur le côté. Elle pourra la manger après, quand elle ne fera plus sa forte tête, mais je lui dévissais ma gourde et lui tendais, prenant bien garde toujours à garder le goulot propre malgré les cendres qui tombaient en quasi permanence par flocons épars. Eléanore but quelques menues gorgées, ce qui devait lui faire du bien. On ne se rendait jamais vraiment compte à quel point on pouvait se déshydrater. Elle accrocha mon regard en me rendant ma gourde, que je rangeais sans détacher mon regard du sien. Mais sa main garda l'objet, et elle m'embrassa doucement, penchée vers moi. La gourde tomba et commença à se vider sur le sol. Mais je ne fis rien contre. D'abord étonné, je finis par lui rendre son baiser, passant une main derrière son bassin et l'autre contre son cou, contre sa joue ensuite, approfondissant le baiser, qui dura, doux, encore un moment. Je finissais par me détacher.
| Tu es sûre? |
Parce que je ne supporterais pas un autre rejet, je lui faisais comprendre. Me stoppant dans mon élan, mais sans lui faire comprendre que son geste m'avait dérangé. Bien au contraire. J'attendais son approbation.
La noirceur s'empare-t-elle peu à peu de mon cœur ?
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 19:34
C’était étrange, je l’avais évité tant bien que mal, ne sachant pas trop comment je réagirais, sûrement impulsivement. J’aurais parié que j’aurai gagné. Impossible de contrer ce que j’avais en moi, pas quand il était si proche et que mon corps m’interdisait de le quitter. C’était horrible comme sensation, car je ne savais guère si c’était réciproque. Je lui en avais fait baver, on s’était tous les deux fait mal et désormais j’avais surpassé cela. Je ne voulais plus avoir à haïr qui que ce soit, surtout dans une petite ville qui allait avoir besoin de tout le monde pour survivre. Il fallait qu’on se serre les coudes, je ne voulais plus penser à ce qu’il m’était arrivée, sinon je périrais sous le poids des péripéties et malheur qu’il m’est arrivée. Ce pourquoi j’avais rempli mon emploi du temps, ce pourquoi je m’acharnais à travailler comme une folle et à ne pas avoir de pause. Je ne voulais pas étaler mes pensées, ressasser les choses qui m’étaient douloureux même si je savais qu’ils pouvaient revenir au pas de course.
Je n’avais pas hésité une seule seconde à m’avancer vers lui. Mon corps m’avait dirigé remplit de désir. Lorsque j’avais déposé mes lèvres, j’avais peur qu’il me repousse, qu’on s’engueule encore une fois, qu’il parte alors que je l’avais voulu depuis le début. Et là j’étais en proie à une terreur absolue, qui se dissipa alors que je le sentais me rendre ce baiser. Des frissons me parcoururent une nouvelle fois de toute part, alors que je sentais sa main sur mon bassin et l’autre dans mon cou puis sur ma joue. Moi-même une main glissa de son torse à son cou jusqu’à sa nuque. Ça pouvait durer une éternité, j’étais juste… agréablement surprise de me sentir aussi bien et non aussi mal. C’est alors qu’il s’écarta, et mon cœur fit un bond lorsqu’il prononça ces trois petits mots. Je savais de quoi il parlait, je pouvais comprendre ses réticences, je l’avais juste planté la dernière fois dans l’herbe, alors que j’avais adoré notre union. J’avais eu peur des sentiments à son égard, car oui j’en avais depuis ce moment-là. Sinon comment aurais-je fait pour prendre du plaisir ? Ce n’était pas mon genre de simuler… et puis j’aurai pu le repousser définitivement. Je m’étais menti à moi-même tout le long et avait essayé de lutter contre le désir charnel. En vain. Et lorsque je m’étais réveillée soudainement, j’avais fui. Fui parce que j’avais encore des sentiments pour Mickaël, bien moindre étaient-ils d’ailleurs. Je ne voulais pas surtout pas à avoir à me justifier et à me sentir vraiment mal si jamais Mickaël reviendrait. J’étais complètement paumée, je ne souhaitais qu’être avec lui, mais je n’avais laissé ce sentiment qu’un instant et l’avait très vite refoulé. Désormais mort, j’avais dépassé tout ça et m’était bien remise en question. Je savais mes sentiments forts pour lui, mais j’avais toujours cette peur en moi. J’avais été presque certaine qu’il n’y avait plus rien entre nous depuis la rencontre à l’hôpital, que tout était éteint. Alors j’avais décidé de me remettre doucement et tout ça en évitant soigneusement de le croiser. Il s’avérait que j’avais peut-être tort…
Je l’observais alors que je repensais à tout ce que nous avions vécu. Je n’avais pas réalisé que sa question restait en suspens depuis plusieurs minutes déjà. Un sourire apparut soudain sur mon visage et je glissais mes doigts sur sa joue.
« Je comprends tes réticences. Ça me surprend même que tu ne m’aies pas arrêté tout simplement. »
Je fis une pause, inspirant alors avant de reprendre en déviant la tête et le regard.
« Ca fait bien longtemps que je me bats contre mes propres sentiments. J’ai eu du mal à m’y retrouver, j’ai mis du temps, nous sommes passé par différentes passes, et je pensais que… »
Ma gorge se serra, j’avalais ma salive alors puis essayait de continuer.
« … tout était brisé. Que tu ne voudrais sûrement plus me regarder comme moi je le souhaite. »
Je n’osais encore le regarder, de peur de lire dans ses yeux ce que je ne voulais pas voir. Je ne savais où je trouvais le courage de lui parler, mais s’il s’avérait que tout était bel et bien terminé, je pensais bien qu’il allait détruire tout ce que j’avais entrepris jusque-là.
« C’est pour ça que je… t’évitais. »
Je laissais encore un temps mort. J’avais le cœur qui battait encore à tout rompre, j’avais comme un poids sur ma poitrine qui m’empêchait de respirer convenablement. Tout mon corps entier était rempli de désir. Je n’arrivais plus à parler, je n’arrivais pas à trouver les mots pour lui faire comprendre. Je décidais alors de lui prendre la main, de la mettre sur ma poitrine, au niveau de mon cœur. Ma tête se releva et mes yeux plongèrent dans les siens.
« Je… »
Je n’arrivais définitivement pas à l’exprimer. J’avais toujours cette peur qui me paralysait. Si je m’avançais trop, si je me révélais trop, quelle sera la chute ? Mortelle.
« Ecoute… ressens… juste. » soufflais-je alors que mon cœur s’emballait encore et toujours. Je n’avais qu’une envie, goûter de nouveau à ses lèvres et parcourir son corps de mes mains baladeuse. Je ne souhaitais juste pas m’avancer. J’étais proche du précipice, et je me demandais si j’allais tomber ou s’il allait me rattraper.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 20:20
Je sentais à nouveau ces mains sur moi, ces mains douce, frêles, fragiles. Hésitantes, comme la première fois. Je savais que cela n'avait pas grand chose à voir. Nous nous connaissions, pourtant. Nous avions même à nouveau couché ensemble il y a relativement peu de temps. Mais nous étions si opposés, si différents, si... Antagonistes ? Oui, nous l'étions. Elle était pacifiste et douce, j'étais belliqueux et brutal. Elle voulait vivre une vie normale, ce que je n'avais jamais connu et ne voulais jamais connaître. Peu de choses nous réunissaient, et pourtant nous étions quand même là, tous les deux. A nous embrasser comme si rien d'autre ne pouvait compter. Sa main sur mon torse... Malgré mon uniforme et mon pare balles, cela me fit accélérer les battements cardiaques, et m'excita un peu plus. J'avais tous mes esprits, je me sentais vif, et cela ne fit que s'accentuer quand je sentis sa peau contre la mienne. Eléanore ne sembla pas choquée de mon recul ou de mes mots. Putain de merde, je me sentais déjà haletant. J'avais envie de plus. De goûter à la liberté de faire autre chose que ce qui entrait dans le cadre du service. A pouvoir continuer d'avancer, à pouvoir faire autre chose que penser au sang et à la mort, aux informations qu'il nous manquait et aux vivres qui disparaissaient, engloutis par mes hommes, les réfugiés, les citoyens. Je pense que l'on ne pouvait pas faire autrement qu'avoir des doutes au vu de notre expérience personnelle et de l'expérience de « couple » que nous avions, mais c'était libérateur. Sitôt j'avais quitté ces lèvres que je voulais y retourner. Lui enlever ses vêtements. Et tirer un coup. Pas un vieux one shot de militaire, ça non. Pas non plus entamer une relation. Je ne sais pas, je ne sais plus ce que j'attendais vraiment d'Eléanore. Mais j'avais envie d'elle, et j'étais bien comme ça, si proche, presque intime. J'étais bien, et j'espérais que mes réserves n'en soulèveraient pas chez elle. Silencieuse, Eléanore tarda à prendre une décision et semblait me jauger, et probablement se jauger elle même. L'instant s'éternisa, je m'apprétais à me relever et m'en aller pour de bon quand ses doigts passèrent sur ma joue.
J'écoutais ce qu'elle avait à me dire. Sur ce qu'elle pensait de ma réaction première, et elle me résuma aussi ce qu'elle pensait. Ses passes, qui nous avaient fait subir tellement d'épreuves. Je n'étais pas honnête avec moi même au point de penser que j'étais moi même en partie responsable. Je n'avais pas ce degré de recul sur moi même ou de maturité, je ne sais pas, mais j'en étais incapable. La regarder comme elle le souhaite ? Cela voulait dire quoi ? Qu'attendait elle de moi ? Et c'était pour ça qu'elle m'évitait. Elle n'avait pas été satisfaite par la relation que nous avions. Moi non plus. Je ne savais pas si ce que nous faisions allait tout arranger ou provoquer l'effet inverse, mais il était trop tard pour faire machine arrière. Ma main sur son cœur descendit, lentement, surement. Sur la courbe de ses seins. Sur son ventre. Un instant très fugace sur son entrejambe, puis sur sa cuisse. Je venais l'embrasser à nouveau, à pleine bouche cette fois, attirant son visage contre le mien de ma main libre. Je m'arrêtais au bout de quelques instants.
| Je... J'ai pas pensé à te repousser. Je sais pas si on fait la bonne chose à faire, Lén'. Mais je fais la seule chose que je suis capable de faire avec toi. |
J'approfondissais le baiser, mêlant ma langue à la sienne tandis que mes mains passèrent sous son haut, caressant son abdomen, massant son bassin, le bas de son dos, le creux de ses reins, sa poitrine.
| C'est peut être une connerie, mais je saurais pas faire autrement. Y'a plus de chaîne de commandement, y'a plus d'approvisionnements, y'a plus rien qui tourne rond. Si je dois mourir bientôt, j'aimerais bien passer un peu de temps avec toi avant ça. S'il te plait. |
Mot qui en disait long. J'avais besoin d'elle, besoin de quelqu'un c'était sûr, mais d'elle plus particulièrement. Fébrile, je commençais déjà à lui retirer son haut, l'empêchant de répondre un instant, avant de revenir prendre possession de sa bouche.
La noirceur s'empare-t-elle peu à peu de mon cœur ?
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 21:05
Certains diront que nous avions trop de choses en commun pour pouvoir se remettre ensemble. Trop de choses lourdes à porter pour que nous puissions avoir un semblant de vie commune. Mais je m’en fichais. Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’essayais de ne plus cacher mes sentiments à son égard, même si c’était des plus difficiles. Même si j’hésitais à chaque instant avant de lui parler, d’ouvrir mon cœur un petit peu à chaque instant. Je brûlais d’envie de l’embrasser à nouveau, mais je restais tranquille, malgré le fait que sa main sur ma poitrine ne m’était absolument pas indifférente. Je devais avoir les doigts rêches, la peau sèche, les lèvres râpeuses, mais rien n’enlevait à mon désir. Je ne pouvais prendre plus soin de moi. Peut-être que la solitude me tuait à petit feu, je n’étais pas fait pour rester seule, j’avais toujours eu du mal. Philippe allait peut-être combler ce vide, il le comblait en cet instant en remplissant mon cœur d’un feu des plus ardents. Tout mon corps semblait s’embraser, je le sentais et cet afflux de sentiments que j’avais gardé en moi longtemps se réveillait en feu d’artifice. Je ne mettais plus aucune réserve, j’avais juste la peur au ventre qu’il me repousse finalement, ayant réfléchi à mes paroles. J’étais terrifiée, ce pourquoi je n’avais repris ses lèvres, ce pourquoi je ne bougeais pas d’un pouce et que je l’observais. Un moment ce passa avant qu’il ne m’attire de nouveau vers lui et qu’il s’empare de nouveau de mes lèvres. Je lui donnais sans hésiter, alors que mon corps vibrait en sentant sa main se balader sur mon corps. Je voulu qu’il n’arrête pas, mais il fallait bien une réponse à mes paroles. J’étais intriguée à présent par ce qu’il disait. J’avais l’impression qu’il hésitait, beaucoup plus que moi finalement. Il se posait aussi trop de question. En un instant, je cru qu’il allait se lever et partir, me tourner le dos comme je l’avais diablement fait pour lui. D’un côté, je m’en voulais terriblement, mais les choses me dépassaient et doucement la folie s’était emparée de moi avant même que je ne m’en rende compte. J’espérais rester les pieds sur terre désormais ; même si tout me paraissait irréel en cet instant.
Je ne pu répondre à ses mots, qu’il me vola encore un baiser, plus intense, plus profond tandis que nos langues s’entremêlaient avec désir. Je ne réfléchissais plus, ce n’était plus le moment. Lui non plus d’ailleurs. Ma main agrippa de nouveau sa nuque, puis lorsque sa main se fraya un chemin sous mon haut, sur mon abdomen, frôlant de ce fait la blessure que j’avais eu, mon ventre se contracta par réflexe, alors que je n’avais pas imaginé qu’il puisse me faire du mal. De ce fait, la contraction me crispa légèrement, avant que je ne me détende enfin. Il se remit à parler et mon index bloqua sa bouche alors qu’il venait tout juste de terminer.
« Ce n’est pas une connerie, sinon tu ne serais pas là. Nous ne serions pas là. »
Ma main qui était libre chercha les scratch de son gilet par balle pour les défaire rapidement et qu’il l’enlève. J’ouvris sa veste aussi avant de glisser ma main en dessous de son haut et remonter jusqu’à son cœur. Je m’approchais de lui, de son oreille plus exactement et lui soufflais
« Ecoute et suis-le. Ne te pose pas de questions s’il te plait. »
Ce qu’il disait n’était pas faux, je voulais aussi que l’on profite, peut-être était-ce nos derniers instants. Peut-être que la mort nous guettait. C’était inévitable de toute évidence, mais je ne voulais pas mourir seule et malheureuse. Je ne souhaitais que radoucir mon cœur, combler le vide en moi et ramasser les morceaux pour les recoller. J’espérais que Philippe le fasse. Je ne voulais plus qu’il s’écarte, plus qu’il parte. C’était tout à fait paradoxal, j’étais presque apaisée. J’avais peur de le défier car j’avais peur qu’il me repousse et que je rechute dangereusement. J’étais soulagée de sentir son cœur battre aussi fort et vite que le mien. Il s’empressa alors de retirer mon haut pour me retrouver en soutien-gorge. Déjà. J’avais chaud, je brûlais rien que pour lui et je ne voulais pas que cela cesse. J’avais été trop débile, trop perdue, trop conne vraiment pour m’imaginer que je pourrais cacher cet amour fou que j’avais pour lui. Ça me bouffait de l’intérieur et me rendait malheureuse. Je ne savais guère encore où ça nous mènerait, mais pour le moment, tout allait bien. J’espérais que cela ne se finisse pas comme la dernière fois, sauf que cette fois-ci, je n’allais aller nulle part. C’était certain. Il possédait ma bouche une nouvelle fois, mêlant encore nos langues alors que je passais une jambe de l’autre côté pour être à califourchon. Chose affreusement difficile alors que je ne souhaitais guère quitter les lèvres de mon homme. Elles étaient si goûteuses et suaves. Je me rapprochais de lui, mes lèvres quittèrent un instant les siennes pour chopper son lobe d’oreille, puis descendre dans son cou. Je ne voulais que lui, sentir sa peau contre la mienne. Tout mon désir c’était réveillé, et le fait de l’avoir éteint volontairement ne le faisait que grandir encore plus. Je glissais mes mains sous son haut avant de le lui enlever. Je m’arrêtais alors dans ma course alors que j’observais sa clavicule. Ma main, qui était toujours aussi rouge à cause de l’abrasion du liquide de nettoyage, vint alors sur son épaule. Mes doigts effleurèrent sa blessure et mon regard perça le sien.
« Je ne sais pas ce que j’aurai fait si… »
Je ne voulais même pas le penser en fait. Il aurait pu mourir sur le champ de bataille, tout comme Cze qui avait péri. Mon cœur se serra alors soudainement.
« Je ne veux pas te faire… de mal. » soufflais je alors que ma tête s’engouffra encore dans son cou et glissais mes lèvres dans celui-ci.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 11 Sep - 21:44
[HJ c'est bien parce que c'est toi, a c't'heure ci!]
Il y avait quelque chose de nouveau. Un apaisement des tensions c'était sûr mais il y avait plus que ça. La situation n'avait pas fait que se débloquer. Elle s'était ouverte sur une nouvelle voie. Quelque chose d'inédit, que nous n'avions pas encore vécu. Nous n'étions pas en train de nous embrasser par pure tendresse ou par pur désir, c'était autre chose, c'était serein, libérateur. Je la regardais, elle me regardait, cela suffisait au moins pour le moment. Même si nous avions tous deux conscience que cela ne durerait pas, c'était un fait, une obligation. Nos baisers nous empêchaient totalement de réfléchir. Ce qui en soit n'était pas plus mal, parce que ça rendait énormément de légèreré à une situation difficile, à l'expression d'un lourd passif. Il y avait bien des choses à voir et à faire, mais nous n'avions tout simplement pas le temps pour toutes ces conneries. Seul comptait cet instant et ce que nous ressentions, ce que nous partagions. Je ne parlais pas à proprement parler d'amour, je n'étais pas certain d'être capable d'aimer au sens commun. Mais l'expression d'une profonde affection et d'une attirance énorme, écrasante, quelque chose de viscéral. Voilà ce que je vivais, voilà pourquoi en cet instant c'était Eléanore et personne d'autre. C'était comme ça, et y réfléchir ne changerait rien. Lén mit un de ses doigts sur ma bouche, m'empêchant de parler. Elle m'expliqua que ce que nous faisions n'était pas une connerie. Je n'étais pas autant convaincu qu'elle pouvait l'être, mais rien ne comptait à part ça, cet instant si particulier et si étrange que je n'arrivais pas vraiment à définir ce qu'il nous arrivait. Eléanore me retira mon pare balles, et j'eus l'impression d'être allégé de plusieurs kilos. Puis, ce fut le tour de ma veste. Frôlant sa peau, cela me hérissa en chair de poule d'excitation et de retenue, je me crispais à son contact mais pas par répulsion, bien au contraire. Sa main était chaude. Son contact me faisait du bien. Elle me dit d'écouter mon cœur. J'aurais sûrement ri à n'importe quel autre moment que celui ci. Ma voix était rauque, emprunte de désir, quand je lui répondais finalement.
| D'accord. |
Simple, lourd de sens. J'étais d'accord pour continuer, pour prolonger cet instant à sa manière. Je débarassais aussi Lén de ses vêtements, la dévoilant en soutien gorge. Ses dessous étaient fatigués, comme tous nos vêtements dans les circonstances actuelles. Pourtant, cela mettait fort en valeur sa silhouette. Eléanore avait toujours eu beaucoup de poitrine, et elle avait toujours eu un corps très féminin. Je sentais sa jambe passer derrière moi alors que je continuais de l'embrasser, que nos lèvres et nos langues se mêlaient et s'entremêlaient sans s'arrêter. Elle avait un goût sucré, un goût fort. La saveur de la victoire. J'exultais, intérieurement. J'étais en train de la conquérir, littéralement, totalement. Il n'y avait plus rien pour m'empêcher de l'avoir, aujourd'hui. Juste pour cet instant ou pour plus de temps que je ne pouvais penser. Cédant le baiser pour s'attarder sur mon cou ou sur mon oreille, je lui soufflais.
| Putain de merde, on est fous. Je suis fou. Jamais... Oh putain... Jamais j'aurais cru qu'on arrive à ça ici, pas vrai? |
Une usine où n'importe qui pouvait nous surprendre. Ca ne faisait que renforcer l'instantanéité du moment, son aspect inédit et passionné, cet élan irrésistible. Nous étions partis, plus grand chose ne pourrait nous arrêter. Elle me retira mon t-shirt, dévoilant la chair nue de mon torse, mes muscles saillants mais aussi, mes côtes qui se creusaient. Et ma clavicule... Eléanore semblait fragile. Elle semblait... Proche. Inquiète. Pour moi. Je posais ma main contre sa joue, accrochant son regard. Je lâchais un léger grognement de plaisir alors qu'elle me rembrassait le cou.
| Je suis un connard... coriace. Tête dure. Juste, je pourrais pas m'appuyer au dessus de toi, je tiendrais pas. |
La noirceur s'empare-t-elle peu à peu de mon cœur ?
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Jeu 12 Sep - 17:32
Hj:
Ahah ! Dis plutôt que tu ne pouvais pas attendre demain !
J’avais du mal à exprimer ce que je ressentais alors je m’étais dit que détourner autant que possible n’était pas si mal finalement. Cette peur me guidait toujours, le fait que ce ne soit pas réciproque. Il me renvoyait mes baisers et j’avais senti aussi son désir pour moi via ses battements de cœur aussi intense que les miens, mais je n’étais pas certaine que ce n’était juste que par pulsion. Je le saurais bien assez tôt, mais pour le moment, je voulais juste profité de l’instant, comme j’avais pu le lui souffler plus tôt. Alors je dégageais toutes ses pensées qui ne faisaient que me faire hésiter ou douter. Je ne souhaitais ne rien penser si ce n’est l’instant présent. Je souriais intérieurement alors que je pensais au lieu qui n’était pas vraiment propice. Le ferions-nous un jour dans un endroit plus confortable ? Je ne savais guère, bien que pour moi cet avenir était possible. Il me faisait rêver et je succombais à la naïveté pendant un moment. Je voulais croire que mes sentiments pour lui étaient réciproques. Je me faisais peut-être de fausse idée, il était peut-être simplement en manque de femme, et je passais sur son chemin. Fragile et innocente. Ce n’était pas pour rien que je sombrais dans la naïveté. Je ne voulais plus penser à tout cela… je vidais ma tête alors que Philippe semblait me répondre positivement à ce que je lui avais dit plus tôt. C’était bon signe…
Je me collais le plus possible à lui, ne voulant pas de centimètre d’écart entre nous. Je voulais juste le sentir du début à la fin, pour toujours en vérité, mais ça n’allait pas être possible. Alors je profitais de chaque parcelle de son corps avec mes mains, et goutait sa peau de mes lèvres tandis qu’il me soufflait des mots à mon oreille. Je redressais ma tête presque aussitôt, plongeant mon regard dans le sien et avec un doigt je le fis taire suivit d’un « Tais-toi… juste, tais-toi… » avant de l’embrasser de nouveau. Je voulais qu’il ne parle plus, ou seulement entendre ses soupires de satisfaction. Rien d’autre. Je ne voulais rien d’autre. Je lui avais déjà enlevé son gilet et sa veste très rapidement, il ne manquait plus que son haut qui subit le même sort que les autres pour atterrir plus loin au sol. Sa main vint se poser sur ma joue et il me rassura sur sa blessure, du moins si l’on pouvait dire cela comme ça. Je ne dis mot. Que dire alors que mon corps brûlant ne souhaitait que lui. Alors que je m’étais encore emprise de son cou avec mes lèvres chatouilleuse et ma langue humide, il m’attrapa et me redressa pour m’embrasser. Je le suivais dans ce baiser qui se voulait très intense, mais main derrière sa nuque l’empêchait presque de quitter mes lèvres. Je ne voulais guère quitter ce goût si somptueux.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Jeu 12 Sep - 19:38
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Mer 18 Sep - 18:38
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Dim 22 Sep - 14:11
| Putain, qu'est ce que t'es bonne, chérie. Tu m'as tué là | dis je entre deux éclats de rire.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Dim 22 Sep - 14:52
J’entendis alors son rire parvenir à mes oreilles et je me surprenais encore à ne pas le connaître. Ses paroles me firent presque rire mais je l’étouffais dans ma bouche, comme un rire nerveux. Je me tournais sur le côté pour l’observer et maintenais ma tête à l’aide de ma main du même côté. Faisant encore abstraction à ma douleur à mon flanc gauche.
« J’aime t’entendre rire… » soufflais-je alors que je me collais un peu plus à lui. Ma main parcourrait son torse, elle se faisait douce et tellement sensuelle, pour remonter sur son cou et l’obliger à me regarder.
« En revanche, je ne sais pas comment je dois comprendre tes paroles… »
J’avais tellement envie de reprendre ses lèvres à nouveau, de le sentir contre moi alors que j’étais déjà bien proche. Je ne savais comment évaluer la situation désormais. Je ne savais pas ce que représentait pour lui cet acte plus qu’animal que nous venions de faire.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Dim 22 Sep - 17:01
Nous en avions terminé, au moins pour ce round ci. J'étais haletant, le corps dénudé en sueur et reprenant difficilement ma respiration dos au sol. M'étirant car mon corps était tout entier endolori, j'entendis de profonds craquement au niveau de mon épaule et je serrais les dents. Ce n'était pas tant que j'avais mal que j'avais des raideurs un peu partout, je me sentais bloqué. Comme si mes muscles ne pouvaient se détendre et m'empêchaient de me mouvoir convenablement. Continuant de tirer sur mon dos, je ne manquais pas de grimacer de douleur en me rendant compte que mon épaule et ma clavicule craquèrent aussi. Doucement, mais non sans une certaine souffrance née de ce craquement. Peu importait ; ça n'avait pas lâché et je n'étais pas plus invalide qu'auparavant. Regardant vers le haut, je passais mes mains derrière ma tête pour la soutenir, élonger le plus possible le haut de mon corps et faciliter ma respiration. Je fermais un instant les yeux, expirant en riant toujours doucement. Qu'il était bon de se sentir en vie ! Mon corps était humide mais encore brûlant, et le contact contre moi de celui de Lén me réchauffait plus. Penchée vers moi, je sentis sa poitrine douce et chaude se poser contre mon épaule, la plus valide. Et quand je pivotais le visage pour faire face au sien, je fus captivé par son regard. Un regard plein de satisfaction et de plaisir, mais aussi emprunt d'une certaine inquiétude. Ah non, elle n'allait pas recommencer quand même, si ? C'était pas possible ! La belle me souffla qu'elle aimait m'entendre rire, et j'avais l'impression que ses paroles en disaient plus long que ce qui était ressorti textuellement. Etait ce une manière détournée qu'elle préférait me voir comme ça que l'air sévère et le fusil à la main ? Elle devrait très vite comprendre que ce que j'étais faisait aussi référence, et probablement plus encore, à cette fameuse facette de moi même. Sa main contre mon torse réveilla un désir tout juste assouvi, mais encore vivace. Se rendait elle compte des risques qu'elle prenait ?
J'hésitais un instant avant de lui répondre. Conscient comme je l'étais que l'instant était particulier, je ne pouvais pas perdre de temps. Il fallait que je prenne garde aux prochains mots qui sortiraient de ma bouche, sous prétexte de risquer une énième guerre mondiale qui ne serait malheureusement pas sans conséquence. Je plongeais mon regard dans le sien, et l'embrassais doucement une fois, deux fois, puis l'embrassais sur le front.
| Il n'y a rien à comprendre de plus que ce que j'ai dit tel quel, Lén'. C'était bien. Mieux que bien. Je me sens mieux ici avec toi après avoir passé un bon moment... |
Je savais ce que Lénore attendait de moi. Je n'étais pas sûr de vouloir y répondre.
| Tu veux que je te dise quoi, Eléanore ? Que je t'aime ? Je t'ai dit la dernière fois les sentiments que je conserverais toujours pour toi. Qu'on ne sera plus jamais séparés ? Une balle perdue, un obus, la faim, mes conneries et les tiennes. On le sera peut être. Mais pas pour l'instant, d'accord ? Pour l'instant, je suis là. Bien, avec toi. Et je veux que ça continue le temps que ça durera. D'accord? |
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Dim 22 Sep - 17:48
Mes doigts glissèrent sur sa peau et je me satisfaisais ainsi. Je ne regrettais pas, ou du moins, j’étais aussi comblée que lui pouvait l’être. Il me l’avait ouvertement dit même si j’avais peur de comprendre ses mots différemment. N’être qu’un jouet en quelque sorte, une femme qui tombait à pic alors qu’il avait un grand besoin de satisfaire ses pulsions. J’écartais cette horrible pensée alors que je le vis grimacer. J’étais certaine qu’il avait mal, il était resté un moment au-dessus de moi et je doutais réellement que tout aille pour le mieux avec son épaule. Je me sentais presque mal pour lui et cela me rappelait que trop bien la douleur que j’avais moi-même éprouvée pendant l’effort. J’espérais que sa douleur partirait rapidement, une pensée bien naïve, je le savais. Je n’ouvris plus la bouche, j’essayais de reprendre un rythme cardiaque et pulmonaire normal, mais c’était fort bien difficile. Je ressentais petit à petit le vent sur ma peau encore en sueur de l’exploit que nous venions de faire. Je ne me rendais pas compte que tout le monde pouvait rentrer comme il le désirait dans cette usine. Et nous étions là, nus après avoir fait l’amour. Je n’espérais guère que nous rencontrions ce genre de situation, même si j’étais totalement ailleurs en cet instant. Il plongea également son regard dans le mien et nous restions un moment comme cela. Combien de temps ? Je ne savais guère. Mon corps était totalement fatigué mais se détendait peu à peu. Pendant un instant, je ne faisais qu’attention à ma main qui caressait la peau encore chaude du torse de Philippe, évitant sa cicatrice de peur de réveiller une quelconque douleur. Puis il s’avança vers moi et m’embrassa… plusieurs fois où je lui rendis également ses baisers, avant que mon front en bénéficie. Il prit la parole et je ne pouvais pas m’empêcher d’être inquiète. Je l’écoutais, essayant de comprendre chaque mot comme lui les comprenait. Je ne savais guère encore où nous nous trouvions, si nos chemins étaient réellement séparés ou s’il y avait un espoir qu’il se rejoigne. Il ne devait rien comprendre en fait.
Ma main qui portait ma tête me faisait mal, tout comme mon flanc. Je basculais alors sur le côté pour sentir de nouveau le sol froid sur mon dos. J’essayais de me détendre, je soufflais un bon coup alors que les paroles de Philippe s’entrechoquait dans ma tête. Je n’étais pas sur de vouloir lui répondre, quoi lui répondre en somme. Je voulais choisir mes mots, qu’il les réceptionne au mieux mais je ne savais encore que faire, quoi faire après ce qu’il venait de me dire. J’avais peur de fuir, qu’il fuit lui aussi. Mon cerveau était en grand tourment.
« Je me sens… bien aussi. » soufflais-je alors en brisant le silence pesant. Et c’était toute la vérité, quelques mots qui sortirent avant même que je ne tourne ma langue sept fois dans ma bouche. Je soufflais une nouvelle fois.
« Je ne veux pas que tu me fasses de questions-réponses. Est-ce trop si je te dis que tu me fais oublier tout le reste ? Je sais très bien que tout est chaos autour de nous, j’crois bien savoir… »
Je faisais référence à la cicatrice à mon flanc. J’étais passé à côté de la mort, comment pourrais-je oublier ? Je ne voulais juste pas qu’il me fasse remémorer des souvenirs douloureux. Exigeante ? Peut-être. Egoïste aussi…
« … tout comme toi d’ailleurs. »
Je fis une pause. Je fermais les yeux doucement alors que je repensais aux événements récents. Je les rouvris alors, me tournais de nouveau sur le côté. A moitié sur lui, ma jambe passait au-dessus de la sienne pour que mon pied atterrisse entre les jambes de Philippe, ma cuisse sur la sienne. Ma tête était de nouveau portée de ma main et l’autre venait sur son torse. Cette dernière remonta jusqu’à son cou, sa nuque et enfin ses cheveux.
« Je veux juste qu’on oubli toute cette merde. Pense ce que tu voudras, mais je veux croire en un avenir… »
J’avais bien trop demeuré dans l’obscurité, et maintenant qu’il avait réveillé tout un tas de choses en moi, il m’avait juste réveillée aussi. Il ne le savait peut-être pas, mais la solitude me tuait à petit feu, je ne voulais pas qu’il me rappelle la guerre, je ne voulais pas qu’il me fasse des réponses évasives sur ses propres sentiments alors que je pensais que les miens étaient clairs. C’était dangereux, terriblement dangereux ce que je faisais, mais comment réprimer un tel sentiment alors que nous venions de nous unir follement ? J’avançais mes lèvres vers les siennes, lui donnant un baiser des plus langoureux. J’avais peur de ce qu’il pouvait me dire. J’avais trop parlé moi aussi…
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 23 Sep - 12:13
De toute évidence, Eléanore doutait. Parce que c’était dans sa nature. Parce qu’elle ne pouvait tout simplement pas s’en empêcher. Il y avait des gens comme ça… Il ne fallait pas se poser trop de questions, c’était un fait. Encore qu’il était difficile de ne pas le faire, surtout dans les circonstances présentes. Il avait trop d’inconnues, trop de dangers. Les choses allaient finalement bien trop loin pour que nous puissions suivre dans des conditions optimales, et on devait prendre le temps de se poser de manière quasiment systématique. En plus, je savais d’expérience que les femmes se posaient tout de suite beaucoup plus de questions que les hommes en matière de rapports intimes ; elle ne voulait tout simplement pas que cela s’arrête maintenant et non, jamais, que ça n’aie rien voulu dire d’autre qu’un simple désir de nos corps, que nous avions réarrangé en diminuant notre degré d’inhibitions. Je ne savais pas vraiment dans quelle posture me placer, mais je savais quand même que je ne pouvais trahir ni ma fonction, ni ma mission, et encore moins ma nature elle-même. Les choses pouvaient tout simplement devenir trop dangereuses pour tout le monde si je perdais de vue qui j’étais vraiment. Et on évite forcément de bousculer les repères d’un type armé, qui a déjà tué et qui pourrait le refaire à la demande. Ma partenaire se reprenait aussi, physiquement parlant, et elle semblait se détendre quand bien même je la sentais mal à l’aise, gênée peut être de ce que nous venions de faire. De mon côté, tout n’était pas encore retombé et je me plaisais à penser que cela durerait un certain temps, qui me tiendrait éloigné de mes autres considérations alarmistes. Eléanore se détacha de moi et semblait considérer les mots que j’avais eus à son encontre, comme si elle démêlait ce que j’éveillais chez elle en même temps que ce que je lui avançais. Elle m’indiqua qu’elle aussi se sentait bien.
| Gloria Alleluia, je n’ai pas tant perdu la main que ça, on dirait ! |
Ma tentative de plaisanterie tourna court quand elle reprit la parole, la belle me dit qu’elle oubliait tout le reste avec moi, même si elle gardait forcément conscience de son environnement et de ce que cela impliquait pour elle, pour nous. Au moins était elle lucide, et c’était probablement plus que je n’aurais pu en demander ! Lén se fit plus proche quand elle passa sa cuisse sur la mienne et sa main dans mes cheveux. Toute cette proximité me brûlait, et je sentais une chaleur douce et terrible à fois s’installer depuis mon ventre jusque dans le reste de mon anatomie. Elle en vint à se rapprocher de mes lèvres, les emprisonnant contre les siennes et l’étreinte passionnée qui suivait ne m’empêcha pourtant pas de me défaire d’elle pour prendre son visage entre mes mains.
| [color=white]Un avenir… A deux ? Je ne sais pas si nous avons un avenir.
Les paroles pouvaient sembler dures, froides. Mais elles étaient surtout tristes.
| … Mais je veux bien essayer quand même. |
C’était dit, c’était lâché. Et je cherchais dans le corps qui me surplombait l’assurance pour continuer…
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 23 Sep - 12:48
Un rire nerveux s’échappa de ma bouche aux paroles de Philippe. J’aurai pu dire pareil, je n’étais plus aussi entrainé que cela. Je préférais juste vivre l’instant et tant pis si je pouvais avoir mal ou si je m’y prenais mal. En tous les cas, je ne pouvais pas lui mentir, ça avait été plus que bon. Ca effaçait presque toutes les engueulades que nous avions pu avoir, même si elles restaient tout de même présentes. Je voulais essayer de lui faire comprendre mon point de vue, mes pensées, mais je m’y prenais affreusement mal. J’avais peur d’être trop directe, j’avais peur aussi que lui soit trop franc et s’il me sortait que ce n’était juste que pour la baise, je crois bien que j’aurai pu le tuer sur place. J’avais adoré cet ébat, comment ne pouvait-on pas dans un sens ? Je ne voulais juste pas qu’il me remette sur le tapis des sujets douloureux, comme il avait un peu l’habitude de faire. Je voulais juste… qu’il se taise et qu’il lise en moi sans que je n’ai à parler. Etait-ce vraiment trop lui demander un avenir à deux ? J’avais peur qu’il me réponde non. En tous les cas, je serais fixé à un moment ou à un autre. Je devrais, soit me tourner de lui définitivement, soit le posséder intégralement. Je savais que nous étions en guerre, je savais que nous pouvions mourir, nos blessures nous le rappelaient, mais cela empêchait-il de croire ? Je voulais, car sinon je pouvais mourir tout de suite.
Ses lèvres, je les adorais. J’adorais encore plus nos langues se mêler l’une à l’autre. Le baiser fut court, trop court à mon goût alors qu’il s’écartait de moi. Je redoutais ses paroles et cela me fit comme un coup de poignard. J’essayais de ne pas faire ressortir ma peine alors que mes doigts effleuraient sa joue. Je ne savais que dire et je restais silencieuse alors qu’il continua, et autant dire que cela me surpris. Un frisson me parcourra tout le dos et mon cœur s’emballa. J’avais l’impression de subir une déception suivi d’une intense satisfaction. Je ne pouvais pas rester de marbre à ce qu’il venait de me dire.
« Vraiment ? »
Un mot qui sorti de ma bouche sans que je ne réfléchisse vraiment. J’étais encore sur le coup de la surprise, j’avais vraiment douté sur le moment, mais j’aurai forcément compris s’il m’avait juste repoussé ; même si ça m’aurait fait terriblement mal. C’était difficile de m’exprimer, surtout devant lui. J’avais toujours peur de ce qu’il pouvait me sortir. Un fin sourire s’étira alors sur mes lèvres.
« Je suis… surprise… agréablement surprise… » lui soufflais-je alors que j’emprisonnais de nouveau ses lèvres pour un baiser des plus torrides. Il m’avait ouvert une toute petite porte, mais ce n’était pas grave, je m’en satisfaisais car j’avais besoin d’un pilier. Il serait le mien tout simplement. J’espérais pour longtemps. Je quittais ses lèvres avant de ne plus rien contrôler – et me mettre à califourchon sur lui – et posais ma tête sur son épaule valide. Ma main parcourra son torse, ne me lassant pas de sentir sa peau sous mes doigts. Je soufflais un grand coup, comme pour évacuer le trop plein de je ne savais quoi et fermais les yeux un moment pour vider mon esprit. Je sentais petit à petit le froid nous englober et je me blotti encore un peu plus sur lui. Je penchais ma tête en arrière pour juste l’observer d’un regard nouveau, évocateur de tout ce que je ressentais en l’instant. Je n’avais pas besoin de parler.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 23 Sep - 17:50
Eléanore rit à mes paroles, mais je sentais que son rire n'était pas le plus franc possible. Il y avait toujours cette réserve ; elle attendait de savoir ce que j'avais réellement derrière la tête. Je ne voulais en aucun cas la brusquer, encore moins la faire fuir. Si je voulais être honnête avec moi même, il fallait bien que j'avoue que son corps nu contre le mien jouait forcément pour quelque chose. Quand on a pareille beauté couchée sur soi, on se la ferme et on dit oui. Mon père aurait sans doute été très fier que je fasse ce genre de raisonnement, et il l'aurait été plus encore que je me sois fait un canon pareil. Mais mon père n'était pas là, et il était probablement mort. Assez étrangement, c'était la première fois que j'y pensais depuis le tout début. J'avais beaucoup pensé au fait que ma famille était dans la zone d'effet de détonations nucléaires puisque cela me donnait de la force. Mais je n'avais jamais poussé le raisonnement, de manière très volontaire, probablement pour me protéger. Non seulement j'avais une raison de me battre, mais tous ceux auxquels j'avais tenu devaient être morts. Rayés de la carte, pulvérisés en une seconde. Ma mère et mon père, la raison incarnée et la fête incarnée. Toujours le mot pour rire, et un soutien à chaque instant. Cette pensée m'arracha une énorme tristesse, que je gardais profondément en moi sans rien en montrer. J'avais l'air pensif, mais sans plus. Mon frère était il en tournée, réchappant aux bombardements ? Sa copine était en ville, c'était obligatoire puisqu'elle travaillait le samedi. Elle était morte, lui aussi, s'il n'était pas d'astreinte. S'il l'était, ce débrouillard devait toujours être en vie. Je ferais mon devoir et lui le sien, et nous nous retrouverons quand tout cela serait fini. Ma sœur, son mari et mes deux neveux ? Je savais qu'ils étaient morts eux aussi ; le samedi c'était match du club local pour les gosses et les parents les accompagnaient. Presque tous les visages connus dans ma vie avaient disparu. Et je m'étais forcé à ne jamais y penser jusqu'à maintenant.
Et maintenant, j'avais juste envie de me foutre en l'air.
Je m'étais ouvert à Eléanore, mais toutes les choses que je gardais sous clef dans ma tête pétaient d'un seul coup. Pensif, je me contenais. Et mon réflexe automatique fut de transformer toute cette détresse émotionnelle en haine pure. Ces connards, les responsables de tout ce bordel, ils allaient payer. Ils avaient commencé, quand on les avait taillés en pièces aux portes de la ville. Mais les prochains allaient casquer pour les autres. Je me battrais jusqu'au bout, à la baïonnette quand les dernières balles auront été tirées. Avec mes ongles, pour les peler vivants, s'il le fallait. Ces connards allaient payer. Presque à la périphérie de ma conscience, Eléanore semblait heureuse, et m'attira vers un baiser brûlant qui m'arracha à toutes mes pensées les plus sombres. Elle me regarda, me toucha, se blottit contre moi. Je la serrais fort contre moi, comme le gamin que je fus autrefois qui se serrait contre sa petite amie. J'en avais besoin. Je l'attirais contre moi
| Il ne faut pas que les autres sachent. Sinon, tu seras vue comme une vulgaire pute à soldats ; une fille qui couche avec le chef pour obtenir des avantages. Et moi, comme le dernier des connards qui profite de la misère humaine. Gardons ça rien que pour nous... |
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé] Lun 23 Sep - 20:10
C’était vrai, je n’en revenais pas. Je ne revenais pas qu’il puisse être à moi, rien qu’à moi. Je pourrais me sentir égoïste mais j’écartais rapidement cette sensation. J’étais bien, agréablement bien sur son corps nu. Il me rendait plus forte, alors qu’il y avait quelques minutes plus tôt j’étais en train de flancher. J’avais osé l’embrasser, ou plutôt n’avait pas réfléchie à mon geste, mais dès que j’avais goûté à ses lèvres, j’avais succombée irrémédiablement. C’était vraiment très fort, je le ressentais au plus profond de moi. Et plus jamais je me poserais de questions, je ne voulais pas, car j’étais juste… heureuse. Oui c’était cela, je ne voulais pas me rhabiller maintenant car je ne voulais pas briser cet instant. J’aimais effleurer mes doigts sur son torse après avoir de nouveau gouter à ses lèvres tellement suaves. Mon sourire était sincère alors que je l’observais. J’étais en train de réaliser encore et toujours que j’étais avec lui, et non en train de le repousser ou de l’engueuler. Je l’aimais comme ça, même si nous n’étions pas totalement ouverts l’un à l’autre. Mais ça allait venir. Je trouvais déjà que je parlais beaucoup plus, j’essayais de m’ouvrir petit à petit, mais c’était difficile de ne pas penser aux conséquences. J’avais peur de tout faire foiré, comme j’en avais l’habitude depuis le début. Alors j’essayais de peser mes mots, de chercher les bons mots. Je me remémorais encore ses paroles qu’il avait prononcées plus tôt. Un grand soulagement. Oui c’était cela, j’avais senti comme un poids en moins, c’était un nouveau départ, et j’espérais qu’il le voyait aussi comme cela. Nous pouvions essayer, comme il me l’avait dit plus tôt. Et moi je voulais et souhaitais plus que tout qu’il reste à mes côtés.
Il me serra contre lui, un peu plus. Je n’étais pas encore remise de mes émotions de notre union, je n’avais pas totalement déchauffé même si je sentais la fraicheur de l’immense pièce. Mon corps était encore en émoi, j’étais presque euphorique, dans un monde presque irréel. Je n’étais pas descendu de mon nuage en vérité. Je me demandais même si je ne m’étais pas assoupie pendant ma mini pause et que j’avais tout rêvé. Ça m’aurait vraiment attristée et je me serais senti vraiment mal, presque frustré. Si je faisais de tel rêve, c’était un manque inévitable. Ma main s’arrêta sur son cou alors que je l’écoutais parler. Je savais ce qu’il voulait dire par là. En effet, je ne supporterais pas d’être traité de putain et que son statut en pâtisse également. Non, je ne lui souhaitais pas et moi non plus. J’étais chagriner de l’apprendre mais je m’en contenterais. J’appréciais son inquiétude à mon égard, à notre lien plus qu’intime ; si du moins je ne m’étais pas encore trompée dans la traduction de ses propres mots.
« Je ne le supporterais pas… des étiquettes collées sur notre front, c’est une vraie plaie. »
C’était vrai, il suffisait d’une seule pour détruire une vie, et cela ferait le tour du village en très peu de temps. Nous étions peu nombreux et beaucoup se ravirais de la situation. Je ne voulais pas cela pour nous. Nous avions déjà bien souffert l’un et l’autre, je ne voulais qu’apprécier sa compagnie, son corps, ses lèvres.
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Sujet: Re: Travaillons, travaillons... que faire de mieux ? [Livre I - Terminé]