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Philippe Raulne

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MessageSujet: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyMar 18 Sep - 15:36

    J'étais tout seul et ça n'était pas prudent. Mais avec les effectifs limités dont je disposais, je devais effectuer un grand nombre de tâches tout seul. Bertin vérifiait le réseau électrique qui approvisionnait Louisville tout en essayant de rétablir la chaîne de commandement avec n'importe qui, qu'il s'agisse de la maigre garnison de Cherbourg que nous devions normalement renforcer, de Paris, de l'OTAN, du bataillon, de n'importe qui en fait. Pour l'instant, ces tentatives ne donnaient rien. De son côté, Erwan cartographiait les routes et les points de passage à proximité de la localité, et Jenna et les autres montaient la garde aux points clefs ou se reposaient. Bien sûr, j'aurais pu en tirer un ou deux de leur repos, mais à quoi bon ? Fouiller les environs ne nécessitait pas tant de main d'oeuvre que ça, et mes hommes avaient besoin de repos. Autant j'étais à cheval sur la concentration, l'efficacité ou la discipline, autant je lâchais la grappe à la troupe pendant les créneaux de repos. A force de trop tirer sur la corde, je savais qu'elle finirait par se casser. Et je savais d'expérience que le point de rupture des hommes n'était plus très loin. J'avais donc pris une carte des environs au cadastre de la mairie, j'avais pris mon matériel, mon équipement complet, mon armement, et de quoi grignoter et m'hydrater au cours de mes explorations. On ne savait pas encore précisément quelles familles des alentours étaient restées et quelles autres étaient parties. De même, on ne savait pas non plus quel matériel était susceptible d'être récupéré... Et il devait y en avoir. Les agriculteurs étaient des gens prévoyants. Ils stockaient du matériel, des vivres, de quoi cultiver la Terre, sans compter des armes parfois. Je prenais ma carte et barrais une énième ferme que je venais de visiter. Les gens étaient partis. Une carabine de la première guerre remise à neuf, deux boites de cartouche, quelques machines et beaucoup d'outils, des semences mais aucun stock. Ils devaient venir d'écouler leur production de la moisson précédente. J'indiquais tout sur mon calepin, et refermais le grand portail de bois derrière moi. La nuit commençait à tomber. Je prenais le temps de tirer une cigarette de mon dernier paquet, la vissais au bout de mon bec pour ensuite l'allumer. Je restais un instant debout, devant le corps de ferme en haut de la petite butte sur laquelle les constructions avaient été bâties. Je contemplais la plaine devant moi, Louisville au loin. Derrière moi, plein nord, retentit un nouveau roulement de tonnerre. Je me retournais tout en tirant une nouvelle bouffée de cigarette. Plein nord, les nuages devenaient oranges et des flahs lumineux éclairaient l'horizon par intermittence.


    C'était ça la guerre, la vraie. Totale, sans pitié, sans opinion publique ni modalités d'arrêts pré-établies. Même pas d'ennemis identifiés. La guerre nous était tombé dessus comme un orage d'acier. Je restais contemplatif de cette guerre qui se jouait dans la région de Cherbourg. Je n'avais jamais connu pareils combats. Les guerres récentes étaient ce que les gens de l'état major appelaient des « micro-conflits ». Pas de déclaration de guerre, aucun engagement majeur qui impliquait en même temps des centaines ou des milliers de combattants. Et le micro conflit en lui même ne concernait pas plus de quelques navires, une poignée d'avions et quelques centaines d'hommes souvent là pour faire la police. C'était ce que j'avais fait pendant plus de dix ans, la police. Bon d'accord, c'était violent, et j'avais beaucoup de sang sur les mains. J'avais connu les combats urbains, la contre guerilla, les offensives... Mais tout ça n'avait plus rien à voir avec le conflit actuel. Je me retrouvais avec une unité décimée, sans savoir si mon objectif était toujours viable, et à faire la nounou pour des civils ingrats dont certains nous toisaient d'un très mauvais œil. Je me remis en route une fois ma cigarette terminée. J'avançais doucement, direction la ferme suivante ! Seulement, à peine arrivé près de l'entrée, j'entendis un grand bruit à l'intérieur, comme si quelque chose serait tombé. Puis, j'entendis des voix. J'entourais la ferme sur ma carte, il y avait des gens à l'intérieur. Je toquais à la porte. Savoir si les gens allaient bien, s'ils n'avaient rien vu de louche dans le secteur, c'était tant de choses importantes pour la suite... Comme prendre la température de l'humeur des gens du coin, et leur faire sentir notre présence et notre implication auprès d'eux. Quel tas de con, j'espérais qu'on ne resterait pas bien longtemps ici. Quand on vint m'ouvrir, j'eus la surprise de voir la même poulette que l'autre jour à la mairie. Celle qui m'avait pété les couilles avec ses objections à deux balles sur le fait de recueillir des étrangers à la ville et partager les ressources. Putain... Ca allait encore danser ! Je la regardais comme si j'étais content de la voir. Super, je devais avoir l'air bien avec ce sourire de débile. De toute manière, ça devait sonner bien faux.



    | Mademoiselle Fontaine... Que faites vous ici ? On m'a dit que c'était la ferme des Maurepas. |
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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyDim 23 Sep - 16:13



How It Ends

Sur le pas de la porte, je dévisageais l’homme qui venait de sonner chez les Maurepas et qui me demandait ce que je faisais ici. En quoi cela le concernait ? Depuis quand les affaires des Louisvillois devaient être celles des militaires ? Ce n’était pas comme si nous étions obligés de leur rendre des comptes. Et même si c’était le cas, je ne comptais pas laisser un tel individu entrait dans mon intimité, et celles de mes concitoyens. Ce que je faisais ici ne le regardait absolument et j’étais bien contente finalement d’avoir laissé la gamine pour me rendre dans la petite ferme en vélo. J’avais croisé Mme Maurepas à la mairie ce matin même. Inquiète pour trois de ses fils qui n’étaient toujours pas rentrés de Cherbourg, elle était venue se renseigner et voir s’ils n’étaient pas revenus avec un groupe de réfugié et à défaut, s’il y avait plus d’informations concernant la situation là-bas. Pourtant de passage, j’avais finis par m’occuper d’elle et passer mon jour de congé à essayer de la consoler et de la rassurer. Cette vieille dame était une amie de ma mère, et une des rares à m’avoir accueilli les bras ouverts. Elle m’avait aidé à prendre mes marques, alors qu’elle-même venait de vivre un drame : la mort de son époux. Heureusement, il lui restait ses quatre fils, de grands gaillards bien bâtis pour s’occuper de faire tourner l’exploitation agricole que possédaient son époux et la maison. Je dois bien avouer que sa détresse m’avait touché, elle toujours si forte, si solide. C’était la première fois que j’entendais sa voix tremblait et que je la voyais aussi exténuée et malheureuse. Sans aucun doute, elle passait ses nuits à pleurer et à attendre le retour de ses fils. Si j’étais chez elle actuellement c’est que j’avais insisté pour la raccompagner avec sa voiture, de peur qu’il ne lui arrive quelque chose au volant. J’avais passé ma matinée en sa compagnie, l’aidant pour diverses tâches ménagères, et avec acceptée son invitation à déjeuner. Son plus jeune fils nous rejoint pour le repas avant de repartir s’occuper de la ferme. Je quittais sa mère en début d’après-midi, en lui promettant de repasser plus tard dans la journée. Il fallait tout de même que je m’assure que Lyra allait bien et la rassurer surtout. En ne me voyant pas rentrer elle risquait de paniquer et de s’inquiéter.

Trois heures plus tard, j’étais revenue, un sac à dos et le porte bagage de mon vélo plein de petites choses, comme des bougies, des lampes torches, des boites de converses, des plombs et deux bouteilles d’eau. Une rapide inspection de ses placards plus tôt m’avait permis de voir qu’elle manquait de nourriture. Elle m’avait avoué à demi-mot qu’elle ne s’y connaissait rien en bricolage et électricité et que depuis l’attaque, malgré le générateur de Louisville, elle n’avait plus de courant. Avec tout le travail à la ferme, son fils n’avait pas le temps de s’en occuper, rentant tous les soirs fatigué par ses longues journées et n’ayant qu’une envie : dormir. Je n’étais certes pas moi-même une experte, mais ayant dû m’occuper toute seule d’une maison, sans homme, j’avais appris quelques trucs qui pourraient sans doute lui rendre le quotidien plus agréable. J’avais passé l’après-midi à chercher dans toute sa maison le disjoncteur, trouver pourquoi il ne voulait pas se réenclencher et remédier à ce problème on ne peut plus dérangeant. J’avais ensuite posé avec son fils quelques étagères, pendant qu’elle préparait une soupe maison avec les légumes de son jardin et un rôti de porc. J’étais en plein bricolage, une perceuse dans la main lorsqu’Il se pointa comme une fleur. Descendant de mon escarbot, j’avertissais Mme Maurepas que j’allais ouvrir et qu’elle pouvait s’occuper du repas tranquillement, pour me retrouver nez à nez avec l’autre militaire. C’était franchement la dernière personne que j’avais envie de voir. Passée la stupéfaction, je me forçais à rester neutre et je lui répondis

Bonsoir à vous aussi M. Raulne. Permettez moi cependant de vous retourner la question.

J’étais restée plutôt aimable et pourtant je n’avais qu’une envie : l’envoyer bouler. Je n’aimais franchement pas son attitude et son sourire débile forcé me tapait en cet instant, sur les nerfs. J’avais entendu des rumeurs selon lesquelles il venait chez mes concitoyens pour réquisitionner des armes, des objets ou autre objet pouvant servir à lui et à sa troupe de boiteux aux bras cassés qui se prennent pour les rois ici. Il n’était pas question bien entendu que je le laisse faire. Peu importe ce qu’en disant Monsieur le maire ou plutôt je veux dire monsieur le mouton, il n’était pas question que nous cédions face à eux. Restant devant la porte, je ne lui laissais pas l’opportunité d’entrer ou de jeter un coup d’œil dans la maison. Jack - le jeune fils de Mme Maurepas – me demanda à travers la porte qui c’était et je lui répondis que je m’en occupais et qu’il n’avait qu’à se reposer le temps que je revienne.

En quoi puis-je vous être utile ? Je me ferais une joie de vous renseigner.



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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyMar 25 Sep - 16:24

    Sitôt qu'elle me reconnut, je me rendais compte que la jeune femme était fort surprise de ma venue ici, je vis ses traits se modifier presque immédiatement en constatant ma venue. Je remarquais de mon côté qu'elle ne devait pas être seule, puisque j'entendais d'autres voix derrière elle. Reportant mon regard sur cette Madame Fontaine, je remarquais que celle ci avait adopté presque tout de suite après un air des plus neutres. Elle voulait jouer à ça ? Je remarquais tout de suite l'absence de sourire, même forcé. Elle n'avait pas jeté l'éponge de notre petite échauffourée à la mairie. Quelle conne. Tant pis pour elle. Si elle voulait se la jouer froideur polie, elle allait être servie, je savais très bien jouer au connard moi aussi. Mathilda me salua et me retourna la question, mais je remarquais tout aussi vite qu'elle n'avait pas pris le soin de m'apporter une réponse en premier lieu. N'eut été ma concentration pour ne pas commettre d'impair, j'aurais plissé les yeux en constatant quelle lutte de volonté commençait déjà à s'engager entre tous les deux. Je me doutais bien que la mienne serait la plus forte, mais je ne comptais pas non plus engager une guerre ouverte. En tous cas, pas maintenant. Je ne serais pas en mesure de la gagner, et je savais de quelle influence pouvaient se targuer les conseillers municipaux de ce genre de trou paumé. Il était inutile de monter la population à dos de mes soldats, alors il fallait que je me montre conciliant avec elle, même si cela venait à me coûter un bras à cause de l'effort presque surhumain de volonté que cela me demandait. Je sentais bien que sous son amabilité cachée, Mathilda voulait me tester. Voir ce que je faisais ici était certes un objectif, mais j'avais conscience qu'elle continuerait de me jauger jusqu'à ce que je m'impose, et ce serait ainsi plus facile de me pousser à la faute. Les femmes sont vraiment de sales manipulatrices. Alors, je décidais de soutenir son regard, et de ne pas me laisser démonter par la conversation.


    | Je mets à profit le temps qu'il m'est donné pour faire le tour des habitations des environs, pour savoir si les habitants vont bien, et de ce dont ils disposent. Parfois aussi, j'apprends des choses sur ce qu'il se passe dans la région. Voyez ça comme de la reconnaissance au service de la population ; il faut que je sache précisément qui a quoi, et qui a besoin de telle ou telle chose dans l'immédiat. |


    Bien entendu, je n'allais pas jusqu'à lui donner le fond de ma pensée par rapport à la finalité de tout ceci. C'était certain, qu'il fallait que l'on se renseigne sur ce qu'il se passait dans les alentours. Mais il n'y avait pas que ça. Il fallait se renseigner sur les besoins des gens en matière de main d'oeuvre, il fallait réorganiser toute l'agriculture pour essayer de tout faire tourner sans machines, et cela nécessitait des efforts énormes en terme d'organisation et d'administration. Le maire ne pourrait pas tout faire tout seul, et il fallait bien que je lui prête ma rationnalité toute militaire pour optimiser la gestion des ressources, ce qui me paraissait comme étant le plus urgent. Mathilda me proposa ensuite de répondre à mes questions. Je soutins son regard, lui montrant que je n'étais pas dupe de l'invitation implicite à la laisser tranquille, ou plutôt à foutre la paix à ceux qui habitaient la ferme. J'en vins même à lui sourire.


    | Vous pouvez l'être de bien des manières. J'imagine que si vous êtes ici, c'est aussi pour prendre des nouvelles de vos concitoyens, pas vrai ? Comment ça se présente ici, personne n'est blessé ? S'ils ont besoin de quoi que ce soit... Je sais que beaucoup de gens privés de travail en ville viendraient volontiers donner un coup de main aux fermiers pour éviter la famine. Je peux parler aux gens qui habitent ici, ce sera peut être plus simple. Je ne dis pas ça pour vous écarter, bien au contraire, peut être pourrions nous discuter avec ces gens ensemble ? |
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Mathilda Solveig Fontaine

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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyMar 16 Oct - 13:34



How It Ends

Je ne m’étais pas du tout attendu à voir Philipe sur le pas de la porte de la ferme. Il n’y avait rien qui justifiait sa présence en ce lieu, rien du tout. J’étais persuadée qu’il était là en repérage et en réquisition. C’est un militaire il a donc TOUJOURS des arrières pensées et veut TOUJOURS servir non pas le peuple comme il le devait mais ses propres intérêts. Ils étaient tous pareil : lâche, corrompu et indigne de confiance. C’était finalement une bonne chose que mon géniteur ait été l’un d’eux. Je savais à présent à quoi m’attendre et ce que je devais faire pour protéger ma famille et mes compatriotes contre eux. Ce ne serait pas facile mais qu’importe. Il n’était pas question que je les laisse gagner la guerre et faire main basse sur nos vies. Ils ne l’emporteront pas, pas tant que j’étais là et vu que je ne n’avais pas l’intention d’aller quelque part… Je souriais de manière un peu forcé à l’homme en face de moi, poussant la porte derrière moi de telle manière à ce qu’il comprenne implicitement qu’il n’était pas le bienvenu ici. Je ne le laisserais pas approcher un seul des membres de cette famille en détresse. Je savais qu’il en profiterait pour les exploiter et se servir de leur faiblesse. Poliment je lui demandais ce qu’il nous valait sa visite. Je ne desserrais pas les lèvres à sa réponse, me faisant courtoise et polie bien que cela m’en coutait vraiment beaucoup.

Cela est fort aimable de votre part de vous enquérir ainsi de la santé de mes concitoyens. Cependant je crains que la mairie soit déjà chargée de cela et qu’elle n’ait point besoin d’aide supplémentaire. Voyez-vous Louisville est une petite ville où l’entraide est très forte

Ce n’était ni entièrement la vérité ni entièrement un mensonge. Je voulais que l’homme comprenne bien que nous n’avions pas besoin de lui et de ses petits soldats. Pourquoi ne se cassaient-ils pas d’ici pour se rendre dans une ville qui apprécierait leur présence ? La majorité des Louisvillois toléraient leur présence, juste parce que la présence d’armes les rassurait. Ils voyaient en eux les restes d’un gouvernement qui n’était pourtant plus. D’autres, comme moi, étaient plus éclairaient et comprenaient le danger qu’ils représentaient. Si nous leur laissions trop investir notre ville, nous finirions par devenir une dictature militaire sous leur ordre et il n’était pas question que cela arrive. Les civils sont ceux qui doivent gouverner et non les hommes armées. Les sénateurs ne sont pas armés et cela pour une bonne raison. Les militaires étaient là pour protéger mais devait suivre NOS ordre à nous. Hors il ne faisait aucun doute que Raulne n’était pas du genre à nous écouter. Il se montrait courtois et cachait son jeu pour mieux nous planter un couteau dans le dos. Cela ne faisait aucun doute. Lorsque cela arrivera, lorsqu’il dévoilera son jeu, je prendrais ouvertement les armes et je le chasserais de chez moi. Lui et ses soldats n’avaient rien à faire chez NOUS.

Mon sourire finit par mourir sur mes lèvres et mon visage abordait une expression des plus neutres. Je ne lui laisserais pas prendre du terrain, ni me déstabiliser. Je connaissais les gens comme lui pour avoir passé une petite partie de ma vie avec un homme comme lui, violent, manipulateur, hypocrite, incapable de compassion. Ils étaient entrainés et formés pour cela et non pour posséder un cœur et une once d’humanité. Je lui demandais ce que je pouvais faire pour lui et arqua un sourcil à sa réponse.

La mairie se charge déjà d’aider les habitants de Louisville et bien qu’apréciable, votre aide ne nous sera d’aucune utilité. Que comptez-vous faire ? Vous rendre chez eux avec une arme et leur parler ? Pensez-vous que cela les mettra en confiance et les aidera à aller mieux ? Ne voyez-vous pas que vous en effrayez plus d’un et que c’est pour cela que c’est à la Mairie de gérer ce état de crise. Je suis désolée mais vous ne parlerez pas aujourd’hui au Maurepas. Ils n’ont pas besoin que l’on profite de leur détresse émotionnelle et soyez certains que je ne laisserais personne profiter d’eux. Si vous avez un message à leur transmettre, je le ferais. Mais en aucun cas vous n’avez l’habilité de le faire vous-même. A moins d’avoir raté un conseil municipal –ce qui est impossible – Monsieur le maire ne vous a pas donné cette tâche. Encore une fois, c’est aimable à vous, cependant nous nous passerons de votre aide au vu des circonstances. Ne le prenez surtout pas pour vous personnellement. J’apprécie ce que vous pouvez faire pour nous. Il y a malgré votre bonne volonté, des tâches que vous ne pouvez faire.

Je n’étais pas du genre à tourner du pot et à discuter des heures pour rien. Autant être claire tout de suite et remettre ce petit militaire à sa place. Il n’avait rien à faire ici, rien du tout…


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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyMer 24 Oct - 18:45

    Je remarquais presque immédiatement que la jeune femme jouait au même petit jeu que moi, je ne m’étais donc pas trompé. Son sourire était bien fait, je ne pouvais pas dire le contraire. En fait, je reconnaissais en elle un certain avantage en duplicité. Mathilda Fontaine. Bien sûr que je m’étais déjà renseigné sur elle. Je savais qui elle était et ce qu’elle faisait dans la vie. Une femme jeune mais pleine de force. Entêtée, qui se battait pour ses idées sans aucune notion de flexibilité. Avec elle tout était tout blanc ou tour noir. Et devinez de quel côté de la barrière je me trouvais à l’heure actuelle ? Bingo. Il avait fallu qu’avec mes hommes j’ai l’immense chance, que dis je l’insigne honneur, de me retrouver dans un patelin de chieurs qui étaient même entrés au bureau du maire. Juste pour nous mettre des bâtons dans les roues. Tu parles d’un cadeau. J’étais forcé de composer avec cette situation hautement merdique, et je savais que cela allait nécessiter plus de diplomatie que je n’en avais, et moins de tempérament que je n’en montrais habituellement. Je savais bien que j’avais fait une erreur en m’arrêtant à Louisville, mais cette erreur ci était probablement préférable à l’alternative. Je soutenais alors son regard, appréciais aussi de me retrouver face à quelqu’un d’intelligent. Une vraie garce je le sentais, mais intelligente je ne pouvais le lui nier. Je devais donc prendre garde. Pour l’instant, la belle avait le contrôle de la situation. Mine de rien, elle refermait même la porte derrière elle, ce qui m’indiquait très clairement qu’elle se sentait comme la protectrice de ce territoire. Un vrai comportement de dominante, mais j’avais plus d’un tour dans mon sac. Fontaine commença par me répondre de manière très calme, très posée, avançant à nouveau le fait qu’elle vivait dans le monde merveilleux de la petite maison dans la prairie. Super, au moins une qui y croit. Je savais cependant que je ne devais pas lui laisser la mainmise de la conversation.


    | C’est pas vraiment l’impression que j’en ai, sauf votre respect. Les gens ne veulent pas mettre leurs ressources en commun pour survivre. Les gens du centre ne veulent pas venir aider au travail agricole alors qu’il n’y a plus de machines pour remplacer les bras, et ceux de la campagne ont des difficultés à vouloir partager leurs ressources. Si ça continue comme ça, cet hiver tout le monde va mourir de faim, croyez moi. Je fais le tour des familles pour voir les besoins, en fait. J’imagine que les gens d’ici vont perdre l’essentiel de leur production de lait par exemple, ou d’œufs, si personne ne vient les aider. Le Maire est d’accord avec moi ; si on ne centralise pas les ressources, alors personne ne pourra s’en sortir |


    Je ne faisais qu’appliquer ici les principes de survie de toutes les communautés humaines depuis des temps immémoriaux. A chaque fois où l’intérêt individuel aura prévalu, cela aura coûté la vie aux plus faibles dans une situation de crise. Les pauvres, les vieux, les enfants, ceux qui faisaient un travail « improductif » comme les personnels d’administrations, ou certains autres types de travailleurs. Cela dit, j’étais persuadé que si on laissait les choses faire ici, des gens mourraient en suivant ce même schéma. Je voulais empêcher ça. Pas par amour des gens, mais bien parce que cela nuirait à l'accomplissement de mes objectifs. J'écoutais de nouveau la jeune brune me chanter son refrain qui commençait réellement à me casser les pieds, et pas qu'un peu. Ca me tuait cette position à la con. Ah. Je comprenais. Mon arme lui posait problème, mais je sentais bien qu'il n'y avait pas que ça. Derrière cette désinvolture et cette nonchalance, ce rejet de toute aide, je lisais en elle comme le besoin de rejeter en bloc l'autorité que je représentais, ce recours à la violence légitime que la constitution m'autorisait à mobiliser. Je savais bien que nous n'étions pas les bienvenus à Louisville, et la jeune femme venait ici me le confirmer de la façon la plus cinglante qui soit. Ma cigarette finie je jetais le mégot par terre et l'enterrais d'un balayage de terre de ma rangers. J'en tirais une nouvelle de mon paquet pour la visser sur mon bec, sans lâcher Fontaine des yeux, lui lançant un regard intense et sans ciller. Je ne lui nourrissais aucune haine pour autant, même si elle faisait émerger en moi une lassitude profonde.


    | Je peux vous appelez Mathilda ? Bien, Mathilda. Soyons clairs. Je suis pas ici pour chier dans vos pompes. Je suis ici parce qu'il se passe quelque chose de pas net un peu partout dans le monde. Ces gros nuages noirs au nord et à l'est implique qu'on a été atomisé, et nos alliés aussi. Vous avez réfléchi à la situation ? Moi oui. On n'a pas cinquante candidats potentiels à être capables de nous bombarder continuellement ou presque à Cherbourg sans base arrière. Je pense qu'il s'agit probablement des anglais. Pourquoi ils font ça ? J'en sais rien. Mais si les anglais nous bombardent, qu'est ce qui nous protège d'une invasion, si nos alliés d'hier se retournent contre nous ? Des mecs comme mes gars, qui traverseront le feu et le sang pour sauver vos fesses. Mais on ne peut protéger la population que si celle ci s'organise. Et pour l'instant, c'est pas le cas. Si mon intuition est la bonne et que les anglais ont perdu la boule comme le reste du monde, ou alors un autre pays en Europe, alors c'est que le début d'une montagne de merde qui va nous tomber dessus. |


    Je n'avais encore parlé de mes soupçons à quiconque avant maintenant, mais je souhaitais provoquer une réaction chez la jeune femme. Je voulais qu'elle se rende compte de la complexité et de la dangerosité de la situation. Et que quoiqu'elle en pense, je n'étais pas l'ennemi.


    | Je suis armé parce qu'on sait pas ce qu'il se passe au nord de notre position. Les gens feraient mieux de porter une arme, par les temps qui courent. Vous n'aimez pas les militaires, soit. Vous ne m'aimez pas non plus. Ca me va, je ne joue pas un concours de popularité. Je suis ici pour rejoindre un objectif attaqué par l'ennemi. Je ne peux pas le faire en sachant qu'ici tout le monde va se tirer dans les pattes quand nous serons partis. Votre maire et vos gendarmes sont bien gentils, mais que feront ils quand les gens rendus fous de faim et de maladie vont se tourner les uns contre les autres ? Si on travaille ensemble, on peut éviter ça. Je sais comment faire. J'ai été formé pour ça. Travaillons ensemble, vous survivrez, et moi je serais libre d'aller crever avec mes hommes pour l'honneur d'un pays atomisé, ce dont tout le monde semble se moquer. Qu'est ce que vous en dites ? Amis ? |


    Je lui tendais la main, avant d'en retirer le gant, soutenant toujours son regard.
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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyMer 26 Déc - 21:57



How It Ends

Je me tenais devant la porte que j’avais refermé derrière moi. Je ne voulais que Raulne vienne interférer dans les affaires de Louisville. Sans doute mon point de vue sur les gens de son groupe était biaisé, mais je n’étais pas prête à le reconnaitre de sitôt. Naïvement, j’étais persuadée que nous pouvions tous nous débrouiller comme nous l’avions toujours fais. Au fond de moi, je savais que les choses avaient changé et qu’il faudrait plus que des mots pour que mes co-citoyens fassent ce qu’il faut pour que nous survivions tous collectivement. Certains montraient déjà des signes de résistance en refusant tout net de faire front commun et de partager ce qu’ils possédaient. C’était surtout les agriculteurs d’ailleurs, qui estimaient avoir le plus de choses à perdre à partager et non pas à échanger. Je les comprenais, mais j’espérais vraiment qu’ils changeraient d’avis en voyant que certains d’entre eux étaient prêts à se montrer solidaire. Si nous nous y mettions tous, nous pourrions nous en sortir cela ne faisait aucun doute. Le problème c’est le « tous »…

Sans doute n’y pensent-ils pas tous de prima bord mais il ne fait aucun doute que portaient par un mouvement de masse, ils en feront de même. Cataloguer tous les citoyens de Louisvillois sur l’image d’une minorité n’est pas une bonne idée. C’est d’ailleurs là la grande différence entre nous. Vous ne voyez en eux que de vulgaire être humain à mener à la baguette. Moi je vois des voisins, des amis terrifiés mais qui saurons faire ce qui est juste pour le bien de tous. Vous me penserez sans doute optimiste, et soit je le conçois. Cependant je connais ces personnes. Vos hommes et vous pouvez-vous en dire de même ? Vos armes les affolent, et les inquiètent. Votre présence est vu comme envahissante. Prenez conscience de ce fait, changez-le. Montrez-nous que nous ne sommes pas que des morceaux de bidoches et que vous n’êtes pas là que pour « votre devoir », chose que vous répétez sans cesse. Alors peut-être pourront-ils vous faire confiance et avoir foi en vous. En attendant, ils ont besoin des représentants de mairie comme moi pour leur prêter main fort et leur indiquer le droit chemin. Car ils ont en foi en nous.

Ce n’était pas de la vantardise ni même une attaque, mais une constatation simple et réaliste. Je partageais ce point de vu. Ainsi je ne pouvais que comprendre mes co-citoyens. Ils voyaient les militaires comme des voleurs, des tyrans pour certains – dont je faisais partie -. Au nom de quoi pourrions-nous leur faire confiance ? Qu’est-ce qui nous assure qu’à la première occas’, ils ne nous jetteraient pas en pâture à de plus gros requins ? Tous les militaires que j’avais connus s’étaient montrés opportunistes et insensibles aux sentiments des autres. Sans doute cela faisait partie de leur entrainement ou de je ne sais pas quoi. Peut-être était-ce dans leur nature ? Allez savoir. En attendant il était clairement impossible d’accorder le moindre crédit ou la moindre confiance à ses Hommes armés. Ma méfiance m’avait toujours préservé jusque là. Je ne comptais pas la laisser tomber juste pour les beaux yeux de Raulne. D’ailleurs je grinçais des dents lorsqu’il m’appela par mon prénom, sans vraiment attendre ma réponse, qui allait être pour sur négative pour sur. Je ne me permettais pas de familiarité avec lui, il lui fallait respecter la réciproque. J’eu la politesse d’attendre qu’il est fini avant de lui en faire la remarque. J’étais restée calme, quelque lasse toutefois.

Mlle Fontaine je vous prie. Comprenez bien qu’il ne serait point équitable que vous puissiez m’appeler par mon prénom alors que, moi-même, je n’en ferais rien de votre côté. Accepteriez-vous que je vous nomme « Philippe » et non pas « Lieutenant Raulne » ? Je suis assez bien placée pour savoir que vous tenez à vos grades. Ainsi moi-même tienne-je à ce que vous appliquez la réciproque. A ceci près que vous n’êtes point obligé de m’interpeller par un « Madame la conseillère municipale Fontaine »… Pour en revenir à dont nous parlions, je suis bien consciente du danger que nous courrons et qu’à tout instant ce qui s’est produit dans les autres villes peut frapper Louisville. Cependant la panique ne résous rien, ni même la précipitation. Vous vous présentez comme représentant du gouvernement français. N’est-ce pas ironique de se lever justement contre les règles protégeant tous citoyens français dont celles sur la propriété et la liberté de chacun ? Brusquer les gens n’apportera rien de bon. Si vous continuez à vous comporter comme en territoire conquis vous allez vous retrouvez avec une émeute sur les bras. Hors aucun de nous deux ne désirent cela. Notre attention ne doit pas être focalisée sur une pseudo rivalité Louisvillois / Armée, mais vers des choses plus essentielles. Pour ce qui est de travailler ensemble, permettez-moi d’émettre une légère réserve. Je ne puis travailler avec une personne en qui je n’ai aucunement confiance. Cependant libre à vous de me montrer que j’ai tord et que nous pouvons compter sur les votre. En attendant, je préfère prendre soin des miens toute seule. Ainsi je n’en viendrais qu’à m’en prendre à moi-même si quelque chose arrive. Mais surtout je ne serai pas leurrer. Vous savez tout comme même que se bercer de douces illusions n’est plus un luxe que l’on peut s’accorder.



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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptySam 5 Jan - 22:02

    Protéger les gens, les protéger oui... Mais d'eux mêmes, comment j'étais sensé faire, hein ? On aurait dit que ces enfoirés avaient vraiment envie que je les laisse dans leur merde et que je me tire avec les hommes. J'avais l'impression que leur volonté de survivre était bien réelle, plus déterminée que jamais même, alors que l'horreur venait de se produire partout dans le monde. Pourtant, il me semblait évident que l'on ne pouvait pas passer à côté de leur ressentiment incroyable pour les militaires. Plus les heures et les jours passaient à Louisville, et plus j'étais profondément convaincu que nous serions mieux accueillis n'importe quoi ailleurs. Peut être était ce à voir avec le passé douloureux de la Normandie, lors du dernier conflit mondial ? D'ordinaire et depuis des décennies, les régions les plus touchées par les guerres, conflits et troubles, étaient le nord et l'est. Mais la Normandie avait rattrapé des siècles d'horreur en l'espace de quelques mois, quand le tonnerre et la toute puissance des nations alliées s'étaient abattues sur les allemands qui tenaient la région. L'endroit avait été durement malmené, et je me souviens que des dizaines de milliers de civils avaient été enterrés sous les bombes ou massacrés pendant les combats entre les différents belligérants. Forcément, ici plus qu'ailleurs, la guerre et ceux qui la faisaient devaient faire bien mauvaise presse. Ce n'était pas un mal en soi, cela dit, sauf dans le cas qui nous occupait. Parce que si j'allais bel et bien vers la guerre, je n'étais pas ici pour la faire. Du moins, pas dans l'immédiat. Je soutenais le regard de la jeune femme, que j'avais semblait il blessée alors que je disais que les gens d'ici n'étaient pas très solidaires, partageurs ou tout ce que vous voulez. Ils semblaient avant tout garantir la doctrine chacun pour soi, et j'avais bien conscience que cela ne devait pas forcément bien passer auprès de l'une d'entre eux, qui me reprochait déjà de tous les cataloguer dans le même sac. Et bien entendu, elle me renvoya toute ces images en pleine figure alors qu'elle pensait que je les prenais tous pour des connards. Quelque part, c'était pas tout à fait faux. Mais qu'on me renvoie cette image en pleine figure ne me plaisait pas quand même. Tout ce qu'elle me disait n'était pas entièrement faux, et c'était sans doute aussi pour cela que j'avais autant de mal à l'accepter. Comme si je ne pouvais pas supporter d'être contredit. Encore moins par une femme, et surtout pas par celle là.


    | Le problème ici, c'est qu'on est vus comme l'ennemi. Comme l'envahisser, vous comprenez ? Ce n'est ni juste ni normal. Cela braque mes hommes. On est sensés vous protéger, et on nous fait pourtant nous sentir comme des indésirables, plus que ça même, comme des intrus. Nous sommes venus ici pour protéger la population de la région. Mes hommes ont sué sang et eau depuis le bombardement où j'ai vu des tas d'hommes soucieux de vos concitoyens se faire éparpiller par els sharpnels. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'on a un grave problème de communication, mais gardez bien à l'esprit qu'il n'est pas uniquement de notre fait, et que protéger tout le monde requiert des sacrifices auxquels on nous a entraînés à répondre. Je ne vais pas attendre qu'un autre de mes hommes se fasse buter pour qu'on nous fasse confiance, vous comprenez ce que je veux dire? |


    Bien sûr qu'elle comprenait. Ce n'était peut être qu'une gourdasse, mais elle n'était pas totalement abrutie. Je devais rester là pour passer mon message, je savais que cette femelle avait de l'influence auprès des bouseux qui formaient la bourgade. Je devais me montrer conciliant avec elle, même si l'envie de la brutaliser pour aller plus vite m'intéressait au plus haut point. Et plus je l'entendais parler, et plus j'avais envie de lui en coller une. Parallèlement, elle ne me laissait pas non plus totalement indifférent. Je ne côtoyais plus vraiment de femmes depuis un moment, et même si je ne l'avouerais jamais j'aimais beaucoup les femmes fortes, qui avaient du répondant. C'était le cas de celle ci, et comme en plus elle était bien roulée... Peut être que la situation me permettrait de me taper un petit marathon, si j'arrivais à me la mettre dans la poche, pas vrai ? C'était pas gagné, et quand elle reprit la parole je sentis que j'étais plus près de lui en coller une que de la coller tout court, si vous voyez ce que je veux dire. D'ailleurs, je n'y pensais même plus, tant cette grognasse parvenait à me mettre en rogne. C'était quand même n'importe quoi, pas vrai ? Mlle Fontaine. Et mon cul, hein ? Pour qui elle se prenait ? Et bim, elle me remit deux torpilles dans le flanc à propos de ce que nous étions en train de dire, alors que j'essayais de briser la distance entre nous elle la redéfinissait plus rigide encore. D'une simple incompatibilité de caractère nous étions en train de passer véritablement au mur de l'atlantique, et c'était de pire en pire ! Et plus elle parlait, et moins je croyais à ses arguments. C'était elle qui fomenterait l'émeute, parce que c'était personnel. Je lui avais tendu la main, je lui avais proposé d'être amis, d'oeuvrer de concert. Bon d'accord, peut être pas quelque chose d'aussi folichon qu'on aurait pu le penser, mais est ce que c'était vraiment plus important que le bien de tout le monde, nom de Dieu ? Elle m'avait rejeté ma proposition en pleine face. Je m'inclinais doucement avec une forte raideur.


    | Je vois que tout ce que je pourrais dire ne saurait vous convaincre. Je suis effecivement là pour faire mon devoir, et vous le vôtre de citoyenne. J'espère que vous vous en rappellerez la prochaine fois que nous nous rencontrerons. Mais dites moi, avant que je ne vous laisse puisque ma présence vous indispose. Le connard de militaire qui vous a pourrit la vie, c'était votre père, votre frère, ou votre putain de copain ? On n'est pas tous les mêmes non plus, alors gardez vos réflexions pour vous. |
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MessageSujet: Re: How It Ends[Livre I - Terminé]   How It Ends[Livre I - Terminé] EmptyVen 18 Jan - 22:30



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Je ne sais pas ce qu’il voulait que je lui dise. Oui, ils étaient vus comme des envahisseurs et des intrus. En même temps, ils s’attendaient à quoi ? Ils s’étaient pointés avec leur arme et ont commencé à essayer de nous dire quoi faire et comment. Ils n’ont pas pris les choses en main, ils nous ont imposés leur manière de faire et de penser. Ils n’en avaient que faire des opinions des autres et divergentes. Dès lors que l’on n’allait pas dans leur sens, ils nous regardaient et nous traitaient comme si nous n’étions que des moins que rien. Ouais, ils avaient fait la guerre. Ouais, ils s’y connaissaient dans le domaine… Mais et alors ? Même s’ils sont bons dans leur travail, ils reçoivent des ordres de civils hauts placés, élus par nous, petit citoyen qu’ils dénigraient tant. Les gouvernements n’étaient pas dirigés par une force armée, mais par des représentants du peuple et ce n’était pas pour rien, ce n’était pas pour faire jolie. Ils s’attendaient à quoi ? Qu’on saute de joie en les voyant arriver ? Hors de question. Surtout que d’expérience, je les connaissais bien pour ma part. Ils prenaient ce qu’ils voulaient puis s’en allaient. Ils écartaient de leur chemin tout obstacle, quelques soit la manière. Ils manipulent et ils mentent. Pour que je puisse leur accorder la moindre confiance, la moindre chance, il allait falloir du temps, beaucoup de temps. Et ce n’était pas en agissant comme il le faisait que j’allais lui accorder le bénéfice du doute. Philippe se comportait comme mon père se comportait avec les autres. Egoïstement et en quête de pouvoir. Et après que l’on vienne me dire qu’ils ne sont pas tous pareils… Mouais à d’autre !

Vous en laisserez pas mourir vos hommes, c’est compréhensible. De mon côté je ne laissais pas vos hommes s’en prendre à cette population ni à la démocratie.

Au moins les choses étaient claires. On ne pouvait pas dire que nous n’étions pas honnête l’un avec l’autre. Il me disait sa façon de voir les choses, je lui disais la mienne. D’ailleurs, ma main vint claquer sur sa joue et pour la première fois de la soirée je vins à me mettre en colère. J’étais restée jusque-là polie, mais lui était allé trop long dans ses paroles. Je fulminais, mais je me forçais à ne pas lui coller un pain en serrant mon poing contre mon corps. Je balançais à la figure énervée

Et après, vous vous étonnés que nous en voulons pas de vous. Apprenez à vous taire si c’est pour dire des choses pareilles. Bonne soirée

Et sans lui laisser le temps de répondre, je lui tournais le dos et rentrais dans la maison. Non mais quel toupet celui là !? Pour qui se prenait-il hein ? Ce sale petit fouineur avec son gros nez qu’il essaye de fourrer partout. J’étais en colère contre lui, et en colère aussi contre moi-même d’avoir laissé transparaitre des informations sur moi. De toute manière, je me doutais bien qu’il irait se renseigner sur moi. Après tout l’Autre avait toujours répété sans cesse à la maison qu’il fallait connaitre ses ennemis encore mieux que ses propres amis… J’espérais vraiment qu’il s’en irait d’ici mais j’en doutais. Il se pensait en terrain conquis, et j’étais plus que jamais décidé à ne pas le laisser gagner… Cette bataille, j'en faisais à présent une histoire personnelle


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