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MessageSujet: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptySam 19 Avr - 22:18

Un frère est un ami donné par la nature




Que le réveil est dur. Voilà ce que je pense chaque matin depuis que nous sommes dans ce foutu camp de m#rde. Mon avis n’est pas très positif ? Et alors, je n’en ai rien à foutre. Avant, j’étais convaincu d’avoir un caractère de chien, et bien ça ne va pas en s’arrangeant. J’ai l’impression qu’entre mon attitude avec Valentine et les autres, c’est le jour et la nuit. Il doit bien y avoir une raison, et je dois bien la connaître, mais je refuse de la mettre en avant. Ce n’est pas une raison, dirait mon frère, pour que je suis insupportable, et pourtant… c’est le cas. Même Christophe ne parvient pas à me dérider. Je suis sérieux. Sidérant comme fait, et pourtant… je ne trouve pas de mots plus juste. Je me redresse sur ce qui me sert de couche, avant de m’extirper de ce que l’on a pu appeler une couverture et de passer péniblement un pull supplémentaire. Mes doigts glissent sous mes habits pour palper mon épaule, au niveau de la clavicule, la cicatrice laissée par la balle. Elle n’est pas encore un vieux souvenir, mais nous sommes sur la bonne voie. Il faut bien s’y faire. Baxter trottine jusqu’à moi, avec un gémissement qui m’arrache un sourire. Emmanuel m’a raconté comment il s’est comporté, à l’Hôtel de Ville. Comme un brave chien. Il lui a obéi, et si sur le coup, j’ai été vexé, maintenant, je ne peux que le remercier. Frôler la mort vous change un homme, de toute évidence, et je n’ai pour une fois pas fait exception. Ayant fini de passer, avec difficulté, l’étape de mon épaule et articulation douloureuse, j’entreprends de nouer mes chaussures. Petit rituel matinal, que j’achève en ébouriffant mes cheveux dans un passage de main tout à fait calculé. Mon regard glisse sans s’arrêter sur la toile de tente, sur la neige qui tombe – encore – et sur les militaires qui s’agitent à l’extérieur. Ca me fait bizarre de ne plus être totalement avec eux. Je ne suis plus sous le commandement direct de Raulne – Nondidjou, ce que ça fait du bien – et encore moins affecté au groupe chargé de défendre le camp, et même si je reste dans le milieu militaire avec Comet et toute sa clique de bras cassés – dont je fais partie – tout cela me semble anormal. Je ne parviens pas à m’y faire. A Louisville, finalement, nous n’étions pas si mal lotis. Des structures en dur, un groupe de militaire, un officier, une autonomie et des groupes bien distincts. Là… Je soupire, en me traînant à l’extérieur de la tente. Là, j’en profite pour m’étirer, avec une prudence qui m’étonne encore. La mort, ça vous change un homme, vous dis-je. Baxter sur mes talons, je commence alors à trottiner sur place, avant de partir en direction du centre médical – puisque c’est ainsi qu’on appelle cette improvisation grossière à laquelle je dois bien valoir la vie. J’essaye de retrouver toutes les forces que j’ai pu perdre ces dernières semaines, et même si je suis du genre désordonné, il est clair que j’ai atteint le sommet pour le coup, dans ce domaine. J’arrive essoufflé au Centre, et aussitôt, je m’appuie contre le mur pour reprendre ma respiration et masser mon épaule. Lentement, le dos râpant contre la structure, je me laisse glisser à terre. Un coup d’œil au soleil à moitié masqué par les nuages m’apprend que je suis un peu trop en avance, et que je ne suis pas sûr de voir le médecin que je voulais croiser. Je ferme les yeux, le temps de lister les nombres de Fibonacci jusqu’à obtenir un nombre à six chiffres. Je me décide à entrer, finalement, lorsque je commence à ressentir le froid. Il ne serait pas bon ton que je me retrouve avec une pneumonie à ajouter à ma collection, parce que déjà la septicémie, je ne pensais pas l’avoir un jour. Dis comme ça, j’ai sacrément l’impression de faire une collection de Pokémon. Je franchis le pas de la porte, enlève la capuche de ma tête, et commence à me promener à la recherche du Doc que j’ai déjà pu croiser, histoire qu’il surveille mon rétablissement ou un truc comme ça, c’est lui et non moi le spécialiste de toute manière, grand bien lui fasse. Le doc. Je ne me souviens plus de son nom, tout ce qui m’importe c’est qu’il ne soit pas mon frère. J’ai parlé de changement : en voilà un autre. Je suis mal à l’aise en présence d’Emmanuel. Trop de changements, trop d’incertitude, trop de trop, je lui suis une nouvelle fois redevable et ce simple fait me donne envie de vomir. Comment fait-il pour être lui quand moi, je suis moi ? Parfois je me demande comment nous pouvons partager des gènes pour que nos comportements soient si… différents. Je suis mal à l’aise, moi, Alexandre, et c’est tellement anormal que c’est pour ça que je l’évite.

Finalement, à force de passer la tête dans l’embrasure de toutes les portes, j’arrive au bout du couloir, au bout de la pièce, sans avoir repéré le médecin avec qui j’avais rendez-vous. Mais lorsque je m’apprête à faire demi-tour, je comprends que le sort s’est joué de moi. « Manu ? » Je ne l’ai pas vu depuis que je suis retourné dormir avec les militaires, dans les tentes qui nous sont affectées. Je comprends à son uniforme – ou à ce qui est censé en être un – qu’il n’est pas redevenu un simple civil. « Qu’est ce que… tu… » Il n’y a pas de miroir pour me renvoyer le reflet de mes traits fatigués, mais je sais que je viens de pâlir davantage. « T’as une sale tronche tu… » Je déglutis en faisant mine de reculer. « Je devais voir un toubib mais il est pas là de toute évidence, je reviendrais demain… »

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Emmanuel C. Reh

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Emmanuel C. Reh
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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyDim 20 Avr - 14:20

Un frère est un ami donné par la nature




J'avais eu du mal ce matin... beaucoup de mal à me lever uniquement car ma motivation restait la même ! Je devais être à la boutique de la station service et le plus tôt serait le mieux. Beaucoup de personnes étaient souffrantes ou encore affaiblies par leurs blessures. Je n'avais donc pas le loisir de traîner dans la couche qui me servait de lit. Cependant, mes forces physiques n'étaient pas en accord avec ma motivation et me lever ou ne serait-ce que me redresser avait été un challenge. Le pire avait été quand je m'étais pris une saleté de canne de toux... Mes côtes n'étaient pas complètement remises et j'avais l'impression que l'on me transperçait le torse de coup de poignard quand je toussais, éternuais ou prenais une trop grande inspiration. Mais je faisais avec ! Je n'étais pas le seul à être mal au point.
Une fois debout j'avais immédiatement enfilé la tenue qui m'avait été donnée par le Lieutenant Raulne et qui indiquait que bien que civil, je prenais mes instructions des militaires. C'était une veste camouflée sur laquelle j'épinglais ma carte de médecin. En me voyant dans le miroir, je me demandais si mon frère avait enfin eu mot de mon statut où si j'aurais à lui annoncer moi-même ! *J'espère qu'il va mieux d'ailleurs ce p'tit c#n !* J'avais appris que mon cadet avait été gravement touché dès la fin de l'attaque et j'en avais eu un aperçu lorsque nous nous étions brièvement parlé. Je soupirais, et grimaçais à cause de la douleur. J'aurais préféré avoir des nouvelles de mon frangin plus fréquemment mais je n'avais pas le temps de lui courir après... D'ailleurs, j'avais à peine la force de me traîner jusqu'à la boutique de la station service à cause de ces p#tains de raideurs musculaires. Je jetais donc un regard dépité à ce qui me servait de miroir... J'avais une tête à faire peur et la fièvre n'arrangeait rien. Je m'armais cependant d'un sourire et sortis de ma tente pour aller bosser.

J'étais essoufflé et persuadé que ma fièvre avait été accentuée par le simple fait de me rendre à la boutique qui avait été reconvertie en centre médical. Cependant, je faisais mon possible pour ne rien laisser paraître et me contentais d'attacher mes cheveux qui avaient énormément poussés. Je n'étais pas sûr que ce genre de coupe plaise à Raulne, bien que je n'avais eu aucun retour négatif à ce sujet pour le moment. Enfin, ce genre de détail était mineur à mes yeux et j'avais commencé à faire le tour des patients présents dès mon arrivée. Leur intimité était préservée par des draps ou rideaux qui séparaient les lits mais qui pouvaient être tirés si les personnes voulaient discuter entre elles.
Le début de la matinée se passait très bien mais après quatre heures de présence je fus de nouveau pris de vertiges. Ces derniers étaient devenus monnaie courante depuis plusieurs temps et étaient un fardeau... Je ne pouvais pas vraiment être sûr de leur origine ce qui m'agaçait au plus haut point. C'était sûrement dû à mon affaiblissement général mais je n'avais pas le temps de me reposer. Pour le coup, j'avais juste décidé de m'accorder une pause, le temps de m'asseoir une ou deux minutes mais je fus interpellé par une voix que je ne connais que trop bien. Je me retournais pour faire face à Alex qui venait de pâlir en me voyant. *Qu'est-ce qu'il a...?* Il avait commencé à me poser une question qu'il n'avait pas terminé. Ma tenue ! Est-ce que ça venait de ça ? Je ne lui demandais pas et lui adressais un
« Salut frangin ! » juste avant qu'il ne déclare que j'avais une sale tête avant de s'interrompre de nouveau. Je souris légèrement et pensais que cela était une chance que l'on ne se sert pas la main car j'étais une bouillotte sur pieds avec ma température qui battait des records.


- Je te retourne le compliment... T'as une tronche de zombie malade !


Mon cadet parut ensuite mal à l'aise en m'expliquant qu'il devait voir un médecin qui n'était visiblement pas là. Cette fois ce fut à moi d'être gêner et de toussoter légèrement en me flinguant ainsi une nouvelle fois les côtes ce qui provoqua une canne de toux. Je la maîtrisais assez rapidement et observais mon frère avant de reporter mon attention sur Baxter que je venais de remarquer. Je m'accroupissais pour le caresser...


- Salut l'champion ! dis-je à l'animal. Je caressais la tête du chien en m'adressant à mon frère. En fait, je suis le préposé au suivi de l'état de santé des militaires, annonçais-je sans prendre de gant. Donc, pas besoin de revenir demain.


Je me redressais ensuite pour lui annoncer un des ordres de Raulne qui m'était revenu à l'esprit mais je fus pris d'un vertige et je choisis de m'appuyer contre le mur, l'air de rien. Je plongeais mon regard dans celui de mon cadet et reprenais...


- D'ailleurs, tant que j'y pense, il va falloir que je te vouvoies dorénavant, dis-je simplement avant d'ajouter... Ce sont les ordres du Lieutenant. Du coup, t'es prévenu. Si je te vouvoies en présence du chef ou d'autres militaires c'est uniquement parce que j'ai pas le choix !


S'il avait quelques doutes concernant mon statut, je venais d'annoncer clairement à Alex' que j'étais sous les ordres du Lieutenant Raulne, bien que ma tenue était déjà un indice. Je prenais aussi conscience que mon vertige mettait plus de temps à passer et je restais appuyer contre le mur en fixant toujours mon cadet.


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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMer 23 Avr - 15:01

Un frère est un ami donné par la nature




En fait, je dois avoir la poisse. C’est la seule chose à laquelle je peux penser, devant la silhouette de mon frère qui se dessine face à moi. Il a vraiment une sale tronche, et je ne me gêne pas pour le lui dire. De toute manière, s’il voulait un frère avec du tact, il n’avait qu’à m’échanger dès la naissance, parce que là, nos parents ont dû jeter le ticket de caisse depuis un bail, et puis de toute manière, plus personne ne peut me reprendre. Et je suis en train de penser n’importe quoi pour retarder l’échéance de la culpabilité, du mal être et tout ce qui va très certainement pointer le bout de son nez sous peu dans ma cervelle. « Salut frangin ! » Ma réaction normale aurait été va te faire foutre mais je me suis donc contenté de lui faire remarquer à quel point il a une sale tronche. Ca m’inquiète pas mal, parce que niveau compétence médicale, je suis assez limité, aussi étonnant que cela puisse paraître. La seule fois où j’ai voulu soigner un moineau, je devais avoir 6 ans et je lui ai marché dessus par inadvertance juste après. Quand aux escargots, je les nourrissais juste pour pouvoir faire des courses. Et ça n’a aucun rapport avec la médecine, c’est pour dire. Et Ca ne change rien, aussi, au fait que Manu a toujours une sale tronche, et qu’il me rétorque en souriant que je ne vaux pas mieux non plus. Quelle est sa formulation d’ailleurs ? - Je te retourne le compliment... T'as une tronche de zombie malade ! Je lève les yeux au ciel en murmurant que si j’avais vraiment une tronche de zombie, on m’aurait déjà déglingué à coup de latte de parquet, histoire d’éviter la contamination, et que de toute manière, un zombie était par définition déjà en état avancé de décomposition, et que lui affubler l’adjectif de malade transformait simplement l’expression en sorte de pléonasme dégénéré, avant de revenir au premier sujet valable, qui est censé aussi m’assurer une porte de sortie honorable pour fuir ce frère à qui je dois trop et auquel je ne donne que des clopinettes et des emm#rdes. Et là, il faut que je respirer parce que même si je n’ai fait que penser cela, j’ai l’impression d’avoir retenu ma respiration pendant des plombes. Ca doit échapper à Manu, heureusement, vu qu’il préfère prendre des nouvelles de mon chien plutôt que de me demander comme je vais. Moi, jaloux ? Si peu. - Salut l'champion ! En fait, je suis le préposé au suivi de l'état de santé des militaires. Donc, pas besoin de revenir demain. Je soupire devant ce détail que j’ai négligé. P#tain de b#rdel de m#rde. J’ai vraiment la poisse. Le pire, c’est que je le sais très bien, que mon crétin de frère a fait copain-copain avec Raulne. A croire qu’il a vraiment voué sa vie à faire de moi un cas moins désespéré que je ne le suis en réalité. Quel crétin. Idiot. Utopiste. Il gâche sérieusement sa vie. Entre les dents, je le lui fais remarquer. « J’avais oublié cette c#nnerie. T’aurais vraiment du t’abstenir et penser à toi. Y’a suffisamment de mecs vivants pour que tu te foutes pas dans la m#rde pourtant. » Je voudrais bien continuer encore, mais je me rends compte qu’il ne va vraiment pas top. Je suis un menteur invétéré, son petit air je n’ai rien fait, il ne va pas me prendre au piège, alors qu’il s’adosse à un mur. Je lui saisis le bras pour le tirer d’autorité sur le côté, où il n’y a personne et le faire s’asseoir. De toute manière, ça nous fera du bien à tous les deux. « Fais pas le c#n, assis toi. » A croire que je suis en train de parler à Baxter. Dans tous les cas, il n’a pas le choix, et je me fous en tailleur à côté, alors qu’il reprend ce qu’il voulait certainement me dire avant de s’interrompre. - D'ailleurs, tant que j'y pense, il va falloir que je te vouvoies dorénavant, ce sont les ordres du Lieutenant. Du coup, t'es prévenu. Si je te vouvoies en présence du chef ou d'autres militaires c'est uniquement parce que j'ai pas le choix ! Je le toise du regard, sans comprendre ce qu’il me raconte. Il se paie ma tête ou il est vraiment c#n ? « Je te jure, Manu, si tu me vouvoies, je te fais bouffer tes dents. Et puis d’abord, c’est que des c#nneries. Si l’autre te demande te demande de te jeter d’un pont, tu le ferais ? » Un peu extrême comme analogie, mais j’ai pas envie que Manu commence à me vouvoyer. Il se croit où, le Lieutenant ? Bientôt il demandera à mon frère de lui cirer les pompes tant qu’il y est. « Alors sérieux, me prends pas la tête avec ça. Tu me tutoies et tu m’insultes, change pas tes habitudes parce qu’un vieux c#n te l’a demandé, compris ? » Je déplie les jambes, pour me relever, parce que je viens de me souvenir qu’à la base, je comptais éviter au maximum Emmanuel. Je m’arrête cependant avant de m’être mis sur mes jambes, avec une moue hésitante. Je finis par hausser mentalement les épaules. Tant que j’ai l’occasion, autant le faire maintenant. « Au fait, Manu, merci de… t’être occupé de moi. » Je n’ai pas l’habitude d’être aussi sérieux, c’est une nouveauté depuis mon réveil. A croire que l’éternel gamin était voué à grandir à la dure. « Mais faut que tu penses à toi, maintenant, Bro. » J’esquisse un petit sourire avant de commencer. « Parce que je ne te conseille pas de compter sur moi pour te soigner, sauf si tu veux finir comme Patapon. » Patapon. Ledit moineau que j’avais recueillis, que mes parents m’avaient confié, espérant que ça allait m’aider à grandir, et sur lequel j’avais marché sans faire attention.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyJeu 24 Avr - 15:03

Un frère est un ami donné par la nature




Étant donné que je n'étais pas au top de ma forme j'avais vraiment espérer que ma journée serait calme sur tous les plans. J'avais eu le plaisir de constater que, même si le nombre de malades ou blessés était toujours identique, l'ambiance était moins tendue aujourd'hui. Mais quoi de plus normal me direz-vous ? La plupart des patients n'avaient pas la force de rester éveillés. La fatigue et la chaleur qu'offrait le centre médical les aidaient à s'endormir plus facilement. Je faisais donc le tour des lits jusqu'à ce que ce soit à moi de ne pas me sentir bien... Cela eut le don de m'agacer au plus haut point ! J'étais censé être ici pour soigner les gens présents et pas pour faire un semblant de syncope. J'avais donc décidé de me poser quelques instants mais je n'en eus pas le loisir puisque j'étais tombé sur mon frangin. Enfin, l'inverse était plutôt le véritable déroulement des évènements.
J'avais donc salué mon cadet comme je le faisais toujours et comme d'habitude cela sembla l'agacer. Mais j'avais assez l'habitude pour ne plus répondre à chacun des défauts de mon frère et je n'en avais pas la force. D'ailleurs, j'eus même un léger sourire. Les blessures qu'il avait eu étaient très sérieuses et j'avais véritablement eu peur pour lui mais visiblement, il semblait se remettre petit à petit et c'était tant mieux. Le simple fait qu'il me dise que j'avais une sale gueule me le prouva tout comme ses marmonnements après que je lui ai retourné le compliment. Je levais les yeux au plafond avec un très léger sourire aux lèvres. Quand j'observais mon frangin, ce fut pour reprendre la parole.



- T'as fini de marmonner sale gosse ! dis-je sur un ton moqueur.


Je m'étais ensuite intéressé à Baxter pour lui offrir quelques grattouilles. J'étais du genre à aimer les animaux mais pour Baxter c'était différent ! Je l'adorais carrément... Et puis il m'avait sauvé la mise pendant l'attaque de Louisville. C'était un super héros cette boule de poil mais c'était normal. Après tout il était le chien de mon frangin !
Je m'étais ensuite redressé pour continuer la discussion avec mon frangin et j'avais fait mine de m'adosser au mur volontairement dans le simple but d'éviter de me vautrer comme une m#rde à cause de cette saleté de vertige. C'est à ce moment là que mon frangin choisit de me donner un prélude de son avis quand à l'orientation professionnelle que j'avais pris. En bref, il n'était pas du tout ravi de savoir que j'étais passé de simple médecin civil à préposé aux soins des militaires. Ses paroles m'énervèrent mais je n'avais pas la force de répliquer. Non, je me contentais de soupir et fus coupé dans mon élan... Mon frère venait de me saisir par le bras pour m'entraîner un peu plus loin.
« Hé ! » Ce fut la seule chose que je pus prononcé à cause de la douleur provoquée dans mes côtes. Cette dernière se calma dès que je fus assis, tout comme Baxter, suite à un ordre de mon cadet.


- Un peu de tact b#rdel ! balançais-je en toussotant légèrement et en me tenant mine de rien les côtes. Et pis sur un autre ton. J'suis pas un chien... même Baxter a cru que tu t'adressais à lui. Regarde ! ajoutais-je en indiquant le chien d'un signe de tête.


J'avais ensuite expliqué à mon cadet que je devrai le vouvoyer en présence du lieutenant Raulne et des autres militaires. Le truc, c'est que je compris juste en voyant le regard de mon frangin que cette information ne lui plaisait absolument pas. Des menaces, des injures et une question conne me prouvèrent que j'avais bien lu dans les yeux d'Alexandre. Je m'adossais au dossier de ma chaise en soupirant.


- Alex ! Ça n'a rien à voir... Tu le sais. C'est juste pour prouver que je ne fais pas de différence...


Je n'eus pas le loisir de terminer ma phrase puisque mon frère continuait sur un ton tout aussi énervé. Il se foutait des ordres que m'avait donné Raulne ! Il voulait que je continue à me comporter avec lui comme je le faisais d'habitude... C'est à dire en le tutoyant et en l'insultant ! J'eus un léger sourire en entendant ça.


- Alex ! Steu plait, essaie de comprendre... Si je vouvoies les autres militaires et que je te tutoies ça va foutre le b#rdel ! C'est franchement pas ce que je souhaite. Et pis j'ai pas offert mes services à Raulne sans raison...


Bah oui quoi ? J'avais pas décidé de me mettre sous les ordres du militaire par pur plaisir ! Non, j'avais fait ça uniquement pour avoir un œil sur mon cadet et être sûr qu'en cas de blessure il soit soigné correctement. Comme après l'attaque de Louisville par exemple. Alors que je me perdais dans mes pensées je vis mon frère déplier ses jambes comme s'il comptait se relever. Sur le coup je ne pus m'empêcher de lui demander « Tu vas pas déjà te barrer hein ? » Je me rendais compte trop tard que mon ton donnait presque l'impression que je demandais une faveur. J'espérais alors qu'Alex' n'aurait pas entendu puisqu'il venait de me remercier de m'être occupé de lui. J'aurais pu lui dire qu'il n'y avait pas de quoi ou que c'était normal mais je préférais me contenter d'un léger signe de tête accompagné d'une sourire. Les mots ne servaient parfois à rien et étaient même de trop.
Je toussotais de nouveau en entendant Alexandre me dire que je devais maintenant m'occuper de moi. Oui ! En théorie, il avait raison mais la pratique était loin d'être idéale. Mon frangin ajouta qu'il me donnait ce conseil car je ne pourrais pas compter sur lui pour me soigner si nécessaire. Il me rappela le sort de Patapon et j'eus une légère grimace en me rappelant comment avait fini le pauvre animal.




- Oh p'tain ! Je l'avais oublié le Patapon... C'est vrai qu'il a eu une fin peu enviable ! avouais-je. Et t'inquiète, moi ça va. Juste un peu fatigué, dis-je en omettant d'évoquer tous les autres symptômes. Et toi alors ? T'es pas ici pour rien. Un soucis ou juste un suivi ?


Il ne faisait aucun doute que je lui poserais la question à un moment où un autre et ce dernier était venu. J'espérais juste qu'il n'avait pas de soucis supplémentaire.


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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptySam 26 Avr - 14:02

Un frère est un ami donné par la nature




Un peu de tact b#rdel ! Et pis sur un autre ton. J'suis pas un chien... même Baxter a cru que tu t'adressais à lui. Regarde ! Mais qu’est ce qu’il a à me parler de tact, de ton et de gros nul celui là ? Oui, Baxter s’est assis, se méprenant sur le destinataire de mon ordre pour le moins direct et alors ? Je me retiens de lui balancer un J’en ai rien à battre d’avoir du tact ou de ne pas en avoir. et il enchaîne sur une c#nnerie d’ordre très certainement inventée pour la forme par le lieutenant de notre unité. Je vois rouge. Mon frère, me vouvoyer ? Et puis quoi encore, on va lui demander de s’affubler de peintures de guerre Cherikawa pendant les batailles pour qu’on puisse le reconnaître comme étant le pigeon à abattre ? Et puis d’abord, qu’est ce qu’il a, Raulne, à se mêler de mes affaires et de celles de mon frère ? Je m’enflamme et le menace de lui faire bouffer ses dents de la manière la plus délicate possible s’il continue à faire le crétin. C’est pour prouver qu’il ne fait pas de différence ? La bonne blague. « Pas de différence, tu te fous de ma g#eule ? » fais-je avant d’enchaîner sur le fait qu’il n’a pas intérêt à me prendre la tête avec les c#nneries de mon officier. Qu’il continue à m’insulter, on ne s’en portera que mieux. Me vouvoyer, et puis quoi encore ? Alex ! Steu plait, essaie de comprendre... Si je vouvoies les autres militaires et que je te tutoies ça va foutre le b#rdel ! C'est franchement pas ce que je souhaite. Et pis j'ai pas offert mes services à Raulne sans raison... Je le regarde, éberlué. « Nan mais sérieux, tu crois vraiment qu’un tu ou un vous ça va faire une différence ? Mais t’es totalement teubé ! Au pire, si tu ne veux pas marquer de différences, tutoies-nous tous ! On a failli crever ensemble, si y’en a un qui te prend le chou avec une question aussi stupide, tu me le dis je lui refais le portrait pour lui apprendre la vie. » P#tain, mais comment il peut être mon frère, s’il s’arrête sur des trucs aussi superflu que la manière de s’adresser aux autres. Okay, je ne suis pas exemple, à appeler trouduc mes profs avant et maintenant mes supérieurs sans que ça ne me pose le moindre problème. Je me calme rapidement cependant, quand je me souviens que je ne suis pas venu ici pour taper la causette avec Manu, et que ma stratégie « je t’évite et je ne te vois pas » ne peut payer que si, justement, je l’évite. Je commence à déplier les jambes quand une idée saugrenue trace son chemin dans mes pensées. C’est l’occasion, j’en suis conscient mais… Au pire, ce sera ça de fait non ? Et puis… des milliers de personnes le font chaque jour, aux dernières nouvelles. Je me mordille la lèvre, hésitant. Avant de me lancer, et de le remercier. Moi, remercier quelqu’un… youhou. Et la réaction de Manu bien sûr ? Gros blanc. Un signe de tête à trois francs, six sous. Et sinon, sérieux, à quoi je m’attendais ? A une ola générale lancée par une espagnole, sexy si possible ? A un tonnerre d’applaudissements ? A une médaille du mérite ? Et bien je peux me brosser si j’attends quoi que ce soit. Et étrangement, la réaction de mon frère me convient. On intègre, on assimile, et on ne s’attarde si possible pas sur le sujet. J’embraye donc sur le fait qu’il lui faille prendre soin de lui, parce que si j’ai une mine affreuse, lui, on a l’impression qu’il a passé une semaine enterré vivant et qu’on vient juste de lui retirer son linceul. Je poursuis en lui faisant remarquer dans un demi-sourire, que s’il compte sur moi pour le soigner, il ne faut pas qu’il espère en ressortir en bonne forme. La seule fois où j’ai tenté de m’occuper d’un animal blessé, avant mes chiens bien sûr, je l’ai écrasé sans faire attention où je mettais les pieds. Patapon qu’il s’appelait. De toute évidence, Manu ne l’a pas oublié, lui non plus. - Oh p'tain ! Je l'avais oublié le Patapon... C'est vrai qu'il a eu une fin peu enviable ! Et t'inquiète, moi ça va. Juste un peu fatigué. Et toi alors ? T'es pas ici pour rien. Un souci ou juste un suivi ? Fatigué ? Et moi, je me suis juste tordu un ongle alors ? Qu’il me prenne pas pour un cȝn, le frérot. « Ouais, Patapon. ‘fin remarque, si je veux t’écraser, je vais galérer ou devoir m’y prendre à plusieurs reprises, tu fais pas le même gabarit que le piaf. » remarque-je avant de poursuivre. « Que je m’inquiète pas ? Tu te fous de ma tronche ou tu m’as pris pour un pigeon ? » Je croise les bras contre ma poitrine, cette simple manœuvre me tirant une grimace lorsque je tire sur la cicatrice de la balle, grimace que je fais disparaître de mon visage en serrant les dents. « T’es fatigué donc ? Tu veux jouer à ce jeu là ? Et bien dans ce cas, j’ai aucun souci, je venais juste jeter un coup d’œil et je retourne faire mon footing. » Je me relève trop vite, créant un petit vertige qui me fait tituber. « Et si t’es juste fatigué, viens courir avec moi, tu vas voir, ça va te faire du bien. » Je soupire et serre les poings. Je suis peut être pas médecin, mais il aurait grand tort de croire que la fièvre et l’infection ont fait disparaître mes capacités de raisonnement. Mon « Crétin. » a d’ailleurs pour but de le lui rappeler. « Arrête de faire lou jofre » Arrête de faire l’idiot. Nous sommes tous les deux provençaux, et nous sommes tous les deux bilingues. Normalement. C’est d’ailleurs pour vérifier qu’il n’a rien perdu de la langue de nos grands pères que je poursuis en provençal. « Tu es presque tout ce qu’il me reste, Manu, alors s’teu plait, fais pas le c#n ! Tu as intérêt à me jurer illico presto que tu vas te soigner, bidouiller tes machins avec des herbes et sniffer des pissenlits, et quitter cette tronche de cadavre que tu te traînes, sinon je te jure que je te marrave la tronche à un tel point que Baxter te prendra pour sa pâté du soir. » Tè ! J’ai envie de rajouter un bon Oh p#taing bien sonnant mais je m’interromps in extremis. Indépendamment de ma colère et de ma voix qui en a profité pour résonner dans le centre médical, attirant au passage les regards dans notre direction, j’adore m’énerver en provençal. Un petit côté italien, méditerranéen qui n’a pas son pareil pour être totalement hors sujet en Normandie.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptySam 26 Avr - 21:52

Un frère est un ami donné par la nature




Le fait de me retrouver face à face avec mon cadet provoquait chez moi une réaction mitigée. J’étais heureux de le voir là, debout… Même s’il avait une sale gueule, il marchait, parlait et avait assez de répartie pour se comporter comme le petit c#n qu’il était. Le truc était que moi aussi je n’étais pas en grande forme et avec ce que j’avais à annoncer à mon frère je savais que j’aurais du mal à lui tenir tête et à dissimuler le vertige qui venait de faire son apparition. Et je ne me trompais pas puisque mon cadet m’obligea à m’asseoir en me parlant comme à un chien… La preuve en était que même Baxter avait cru que son maître s’adressait à lui et je le faisais remarquer à Alexandre. Le truc c’est qu’il n’en prit absolument pas compte et m’agressa de nouveau en me demandant si je me foutais de sa gueule. Ce n’était pas le cas ! Je lui avais simplement relaté un fait ou plutôt un ordre du lieutenant. Mais il ne voulait rien entendre et le fait qu’il hausse le ton n’était pas pour m’aider…
Je l’écoutais sans vraiment l’entendre me dire qu’il refusait de croire qu’un ‘‘tu’’ ou ‘‘vous’’ puisse faire la différence et que j’avais qu’à tutoyer tous les militaires. Je levais les yeux au plafond en soupirant très légèrement. Mon cadet finit par rajouter que si quelqu’un me prenait la tête au sujet de cet ordre il me suffirait de venir le voir pour qu’il lui refasse le portrait. Je le regardais étonné et eus un léger rire… Frapper avant de parler ! Quel raisonnement digne de mon frère. Je le fixais alors très sérieusement en lui posant une question toute simple.



- Et si la personne qui me prend le chou à ce sujet c’est le lieutenant Raulne… Tu vas lui refaire le portrait ?


Oui, je cherchais mon cadet en posant ce genre de question mais est-ce que c’était une bonne idée ? Non ! Le simple fait que j’arrivais à peine à remuer me le prouvait… Et puis, je n’avais pas du tout envie de me prendre la tête avec mon frangin maintenant. Je n’avais pas la force mentale pour relever le défi, ni même la force physique… Je retournais donc ma veste ! Alexandre avait gagné cette bataille concernant le vouvoiement mais pas la guerre. Je passais ma main sur mon visage d’un geste légèrement lasse et reprenais la parole de façon à ce que mon cadet comprenne qu’il venait de me soûler. C'est-à-dire que je l’appelais par son prénom en entier !


- Tu sais quoi Alexandre ? Oublie ma question… J’veux pas connaître la réponse ! Je vais te tutoyer et tant pis si Raulne ou quelqu’un d’autre me soûle à ce sujet. Je marquais une pause et déclarais en toute franchise mais sans réfléchir. Par contre, compte pas sur moi pour venir te voir si ça me crée des problèmes… *puisque tu en seras légèrement à l’origine avec tes caprices de mioche !*


Bien sûr je m’étais contenté de penser la fin car je savais que cela n’aurait absolument pas plus à mon frangin. Je me doutais qu’il n’apprécierait déjà pas mes derniers commentaires mais cela avait été plus fort que moi. Il voulait que je le tutoie et c’est sûrement ce que j’allais faire… Mais il était hors de question que je vienne le voir si ses propres caprices me foutaient dans le m#rde !
Bizarrement, alors que la conversation n’était pas forcément des plus agréables, j’avais craint que mon cadet choisisse de se tirer ! Mais non, il n’avait fait que me remercier de m’être occuper de lui. La surprise due se lire brièvement sur mon visage et je ne pus que hocher la tête face au surprenant comportement de mon frère. Je ne voulais pas qu’il regrette d’avoir parlé ainsi et m’étaler sur ce sujet aurait eu cet effet. J’en étais quasiment sûr.
Puis très vite, la conversation prit un tournant que j’aurais préféré éviter… Mon état de santé ! Je fis mon possible pour diminuer l’ampleur des dégâts et plaisantais même au sujet du seul patient qu’avait eu mon cadet et qui avait fini sous ses godasses. Le truc c’est qu’Alexandre n’était pas con et qu’il comprit immédiatement que j’essayais de minimiser mes soucis de santé. S’il avait plaisanté quant au fait qu’il ne pourrait pas m’écraser comme Patapon la suite fut beaucoup moins agréable à entendre… Je le fixais quand il me disait qu’il était là pour rien et qu’il allait partir faire un footing ! *Tu parle… Toi aussi tu ne tiens pas debout !* Je baissais les yeux quand il me disait de l’accompagner… et murmurais un
« Steu plait… Assieds-toi Alex ! ».

Puis je relevais la tête pour le fixer alors qu’il venait de me traiter d’idiot en provençal. J’esquissais l’ombre d’un sourire qui devint réel lorsque mon frangin continua à s’adresser dans notre deuxième langue maternelle. Le pire fut que ce qu’il me disait me touchait vraiment… Mon cadet s’inquiétait et en plus de me le montrer, il me le disait.
Je le fixais alors sans rien dire durant de longues secondes. Les personnes qui ne me connaissaient pas auraient pu croire que je n’avais rien compris. Mais non ! Je me motivais juste à être franc même si cela ne risquait pas de plaire à Alex. Je reprenais donc dans la langue utilisée par mon frangin.



- Je joue pas au con Alex mais je t’accorde que ça n’a pas toujours été le cas pendant l’exode et à notre arrivée. Le truc c’est qu’il y avait tellement de malades, de blessés que… voilà quoi ! Après je te mens pas quand je te dis que je suis fatigué et c’est ce qui doit provoquer les fortes fièvres ainsi que les vertiges. Mais je fais attention maintenant, j’te le jure ! D’ailleurs, quand tu m’as croisé, j’allais me poser quelques minutes. Et d’ailleurs c’est ce que je fais là, dis-je en tapotant la chaise. Et toi alors ? T’es venu concernant tes blessures ?


P’tain ! Mais quelle sincérité ! Cela m’étonnait presque moi-même… A croire que le provençal nous rendait plus sincères, plus fraternels ! Ou alors c’était mon imagination.



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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyDim 27 Avr - 14:15

Un frère est un ami donné par la nature




Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai la vague impression qu’Emmanuel est encore plus ch#ant quand il est malade que lorsqu’il ne l’est pas. La preuve : lorsqu’il me provoque sur le concept du vouvoiement et qu’il s’amuse à me chercher, avec Raulne. - Et si la personne qui me prend le chou à ce sujet c’est le lieutenant Raulne… Tu vas lui refaire le portrait ? Ma réponse ne se fait pas attendre, puisque je l’articule automatiquement, presque sans y penser. « A ton avis ? Que ce soit Raulne, Ben’ ou le clampin du coin, je lui foutrai sur la g#eule s’il te fait ch#er, c’n’est pas compliqué. » Mes yeux marron ne mentent pas lorsqu’ils se posent sur mon frère. A huit ans, ça ne me posait déjà aucun problème de malmener les gosses de mon âge qui ne faisaient pas ce que je voulais quand je le voulais ; à quatorze ans, j’avais organisé un braquage pour me venger, poussant les ados de mon groupe à m’obéir sous la menace d’un couteau à cran d’arrêt. Alors quand j’assure à quelqu’un que je vais lui refaire le portrait, en général, je ne me gêne pas pour le faire dès que j’en ai l’opportunité. Mon frère doit certainement capter mon regard, puisqu’il fait marche arrière et me concède cette victoire. - Tu sais quoi Alexandre ? Oublie ma question… J’veux pas connaître la réponse ! Je vais te tutoyer et tant pis si Raulne ou quelqu’un d’autre me soûle à ce sujet. Par contre, compte pas sur moi pour venir te voir si ça me crée des problèmes… Pas complète, d’ailleurs, la victoire. Je grimace, lui montrant clairement ma désapprobation. Mais je ne vais pas insister pour le moment vu le simple fait qu’il arrête de se mettre en tête de me vouvoyer me satisfait déjà un peu. Et que bon, je n’ai pas envie de m’attarder dans le coin. Des excuses foireuses, une réponse tout aussi foireuse d’ailleurs, et voilà que ma patience, si fragile ma petite patience, vole en éclat. Je me lève, je me bouscule verbalement, mon ton se teinte d’agressivité devant sa nullité. Où il a vu que j’étais un pigeon de base, à pouvoir croire à ses sornettes et à me faire balader avec son je suis fatigué à la c#n. C’est à moi de le provoquer, de le chercher et de l’agresser encore une fois, en le surplombant. « Steu plait… Assieds-toi Alex ! ». Je le traite d’idiot en provençal pour toute réponse à son injonction. Comme si j’allais lui obéir. Ca m’énerve davantage de le voir aussi mou, aussi loque, aussi ko et différent de mon frère qui n’hésite pas à me foutre des taquets quand je dépasse les bornes. Je m’inquiète pour lui, et une fois la barrière linguistique mise en place, je le lui fais comprendre dans la langue de nos grands-parents, notre deuxième langue maternelle que nous parlions à la maison, perpétrant la tradition familiale. Mes éclats de voix attirent l’attention sur nous et le temps qu’Emmanuel se compose une défense en béton, il a intérêt à le faire du moins, je crache dans leur direction, en français cette fois mais avec mon accent bien plus prononcé qu’à l’habitude. « Qu’est ce que vous regardez ? Crevez ou soignez vos patients tranquilles, b#rdel mais mêlez vous de vos cigales. » Je reporte aussitôt mon attention sur Manu, m’appuyant au mur avant de m’y laisser glisser dès qu’il commence à me répondre en provençal. Je joue pas au con Alex mais je t’accorde que ça n’a pas toujours été le cas pendant l’exode et à notre arrivée. Le truc c’est qu’il y avait tellement de malades, de blessés que… voilà quoi ! Après je te mens pas quand je te dis que je suis fatigué et c’est ce qui doit provoquer les fortes fièvres ainsi que les vertiges. Mais je fais attention maintenant, j’te le jure ! D’ailleurs, quand tu m’as croisé, j’allais me poser quelques minutes. Et d’ailleurs c’est ce que je fais là, J’arque un sourcil, lui offrant une moue peu convaincue. Qu’il ait joué au c#n, ça ne m’étonne pas vraiment de sa part, vu qu’on doit avoir quelques gênes en commun quand même. Genre, il allait se reposer ? Il était en train de s’asseoir lorsque tu lui es tombé dessus, Alex. Peut être, ouais, mais ça ne veut rien dire. Bâillonne ta mauvaise foi et redis-moi ça ? Je soupire en réfléchissant à nouveau à ses mots lorsqu’il reprend. Et toi alors ? T’es venu concernant tes blessures ? Je serre les dents, une moue boudeuse collée au visage. Il croit quoi, que je vais répondre à sa question ? J’suis pas honnête, et il pensait quand même pas que j’allais tenir ma parole implicite ? Je croise les bras, en prenant le temps de réfléchir, encore. « C’est à cause de moi que t’es comme ça ? » Je reste au provençal, la sonorité me rappelant notre enfance, et l’époque où je lui faisais encore confiance, quand je cherchais son approbation, quand nous avions l’impression d’être les seuls à comprendre ce que nous disions en faisant un mélange entre nos deux langues maternelles. Le provençal doit réveiller en moi une sincérité que je fuis en temps normal. « Nan, réponds pas, j’préfère pas. » J’enlève prudemment mon pull dans un soupir, et mon tee-shirt le suit dans le mouvement. Je commence à avoir l’habitude de ne pas trop solliciter mon épaule douloureuse, à croire que je vais devenir un expert en habillage-déshabillage à une main. Je m’aime. Et le froid mord au passage mon torse dénudé. « Tiens, monsieur le docteur, regarde si ça t’éclate. » Je me compose une attitude nonchalante, en ramenant mes genoux vers ma poitrine. « Le doc que j’ai vu deux trois fois m’a demandé de revenir pour une histoire de tissu cicatricielle, et de raideur musculaire. Je cours une demi heure par jour, mais j’arrive toujours pas à faire des pompes et ça me fait relativement ch#er. » Je m’interromps, en tentant de me convaincre que je ne suis pas en train de parler à mon frère. « Tu as parlé de vertiges, c’est dû à quoi ? T’as été touché à l’oreille ? t’sais un problème d’oreille interne ou une c#nnerie dans le genre. » Je me souviens soudainement de ce dont on avait pu parler à Louisville et qui s’était arrangé, dans mon cas, avec les bras de Valentine. Je fronce les sourcils avant d’ajouter : « Insomnie ? »

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMar 29 Avr - 0:27

Un frère est un ami donné par la nature




D’accord ! J’avoue que chercher mon frère dans l’état dans lequel je me trouvais n’avait pas été une bonne idée surtout que je savais ce qu’il allait répondre. Je ne voulais donc pas savoir ce qu’il avait à dire mais ce petit c#n fut beaucoup plus prompt à répondre que ce que j’avais imaginé. Je ne retenais donc pas un soupir exaspéré en l’entendant dire qu’il ne se gênerait pas pour éclater la tronche de la personne qui me ferait une réflexion même s’il s’agissait de Raulne ou même Benoit. J’eus un léger sourire en entendant le deuxième prénom ! J’imaginais mal ce soldat me faire une remarque concernant ce genre de chose. Je tentais de désamorcer la bombe en glissant un commentaire… « Benoit est un pitre qui ne se prendrait pas la tête avec une question de vouvoiement ou de tutoiement ! »
Je ne voulais pas que mon cadet s’attire des ennuis à cause d’un ordre qui m’avait été donné et je commençais même à regretter de lui avoir parlé de ça mais je ne pouvais pas revenir en arrière. Pourtant je reculais un peu dans ma façon de penser pour faire croire à Alex qu’il avait gagné la guerre alors qu’il ne venait de remporter qu’une simple victoire. Je prenais même le soin de lui dire que je ne viendrais absolument pas le voir si j’avais des remarques. Je taisais seulement la fin de ma pensée car en voyant sa grimace je sus que lui renvoyer sa future culpabilité à la tronche ne ferait que l’énerver davantage. Le truc c’est que si j’avais réussi à éviter une colère de la part de mon cadet, je l’énervais aussitôt avec mes autres paroles… Mais c’est que je ne voulais pas qu’il s’inquiète pour moi ! Il devait s’occuper de son propre rétablissement car il ne fallait pas qu’il oublie qu’il avait failli y rester. On ne se remettait pas en un jour de ce qu’il avait subi.

J’eus ensuite une légère angoisse en pensant que mon frère allait se tirer mais il n’en fit rien… Par contre je ne passais pas à côté de son vertige et lui demandais de s’asseoir. Evidemment, il n’en fit rien et cela eu le don de m’exaspérer ! B#rdel… Pourquoi est-ce qu’il ne voulait jamais suivre mes conseils même lorsqu’ils concernaient sa santé !? Pourquoi ne voulait-il pas comprendre que je voulais juste qu’il se remette, qu’il aille mieux ? C’était pourtant une évidence ! Je n’avais pas pour mission divine de lui pourrir la vie mais juste de prendre soin de lui qu’il le veuille ou non. Et je dois avouer que s’il avait choisi d’y mettre de la bonne volonté cela m’aurait grandement aidé. Je soupirais de nouveau… Et le pire de la journée était à venir ! Pourquoi ? Parce que le fait que nous ayons haussé le ton avait attiré l’attention de plusieurs personnes. Pour ma part, je m’en fichais royalement mais ce ne fut pas le cas de mon frère qui se mit à leur brailler dessus.
Est-ce la colère qui m’aida à calmer le vertige ou simplement à me le faire oublier ? Peut-être. En tout cas je venais de me remettre debout. Je fixais mon frère sur les nerfs !



- N’envoie pas chier les gens ici… Si on était plus discret ils ne nous regarderaient pas et t’es sur mon lieu de travail là. Je viens pas f#utre la m#rde dans tes quartiers militaires moi.


Je le regardais s’asseoir sur le sol… Je ne lui avais pas jeté la faute entièrement et je m’étais inclus dans le fait que ces personnes ne nous avaient pas regardés sans raison. Une fois cette mise au point faite, j’avais repris sur un ton plus calme et je m’étais moi aussi assis en face de mon cadet. Bizarrement, j’étais très sincère en reprenant la parole. A croire que parler dans ma deuxième langue maternelle avec mon frangin me rendait différent mais dans le bon sens du terme. Je lui expliquais alors mes symptômes en détail avant de lui demander pourquoi il était venu au centre médical. L’expression du visage d’Alexandre me fit comprendre qu’il n’avait pas envie de me répondre et ses paroles me surprirent. L’étonnement dû se lire sur mon visage et même s’il faisait marche arrière, je comptais bien lui répondre…


- T’es absolument pas responsable de ce que j’ai… C’est clair ? C’est toute cette p#tain de situation… Toi, t’y es pour rien alors tu te mets bien ça dans le crâne !


Un peu brusque comme réaction ? Oui, j’avoue mais je ne voulais pas qu’il culpabilise. Après l’attaque de Louisville j’avais fait ce qu’il fallait. C'est-à-dire que j’avais tout mis en œuvre pour sauver mon frère et j’avais réussi donc tout était parfait.
Je regardais ensuite Alexandre ôter son pull et son tee-shirt avec une légère gêne ce qui était tout à fait normal aux vues des blessures qu’il avait eu. Rien que d’y repenser cela me rappelait les angoisses, la peur que j’avais ressentie alors que mon petit frère était entre la vie et la mort. Je pensais avoir deviné pourquoi il était là et je ne m’étais pas trompé… La cicatrisation était soumise à un suivi strict et encore plus maintenant. Je levais les yeux au plafond quand Alex me dis que cela le faisait ch#er de ne pas pouvoir faire de pompes. Je vérifiais donc les blessures que j’avais soignées avant de reprendre sur un ton très directif…



- Si tu ne peux pas faire de pompes… t’en fais pas ! Sinon, la cicatrisation est vraiment pas mal… Concernant les raideurs musculaires, essaie de faire des étirements. Je vais aussi voir si je peux pas te dégoter une crème qui accélère la cicatrisation.


Cette dernière phrase mi fit penser à Eléanore que je n’avais pas revue depuis Louisville. J’espérais qu’elle allait bien et penser le contraire m’angoissa légèrement. Je n’avais cependant pas le temps de me faire des films m#rdiques mentaux puisque mon frangin reprenait les paroles pour me demander d’où venait mes vertiges. Je fis un signe de tête négatif concernant une éventuelle blessure à l’oreille mais je bloquais lorsqu’il me parla d’insomnies… Je ne les avais pas abordées car j’avais oublié ! Il faut dire que je commençais à avoir l’habitude de ne plus vraiment dormir depuis un bon bout de temps… Il avait été hors de question que je dorme quand mon frère était sous ma responsabilité en terme médicaux. Et là, je n’arrivais pas à dormir car je pensais trop ! Et mes pensées étaient souvent dirigées vers une personne en particulier. Je fixais mon frère, j’hésitais mais changeait d’avis…


- C’est vrai que je ne dors pas beaucoup depuis un petit moment… Mais ça n’à rien avoir avec mes p’tits soucis de santé bien que ça aille mieux depuis que mes côtes se sont remises. Je marquais une pause avant d’ajouter sans réellement m’en rendre compte. C’est juste que ça fait un bail que je n’ai pas eu de nouvelles de… de quelqu’un.


*Pas de questions Alex’… steu plait, steu plait !* Mais est-ce que je n’en avais pas déjà trop dit. J’espérais que non ! Ou j’espérais qu’il aurait fait comme d’habitude et qu’Alexandre n’aurait pas vraiment fait attention à ce que je disais. Je rêvais un peu là mais bon…




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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptySam 3 Mai - 16:11

Un frère est un ami donné par la nature




« N’envoie pas chier les gens ici… Si on était plus discret ils ne nous regarderaient pas et t’es sur mon lieu de travail là. Je viens pas f#utre la m#rde dans tes quartiers militaires moi. Sans savoir trop pourquoi, je me retiens de lui dire que j’envoie chier toutes les personnes que je veux et qu’il ne pourra rien changer à cela, sauf en me faisant un lavage de cerveau. Et encore, le lavage, il a intérêt à être sévère vue toute la crasse et la noirceur que mon si brillant petit crâne héberge. Je m’énerve donc, avant de me calmer plus ou moins, de m’asseoir, de le regarder s’asseoir et d’écouter avec une attention qui pourrait être déroutante les symptômes de ses vertiges. Je m’inquiète pour Emmanuel, et pour l’une des premières fois de notre vie de frères, du moins il me semble, je le lui dis à voix haute. Je le lui fais comprendre presque explicitement. C’est à cause de moi que tu es comme ça ? J’entends presque le gamin de douze ans qui se prend dans la figure que c’est de sa faute si sa mère est malade. J’entends presque les trémolos d’un Alexandre de douze ans qui n’arrive pas à dormir, se demandant si effectivement, il va peut être devenir orphelin par sa faute et sa seule faute. Mes réflexions vont toujours trop loin dans le dramatique, je ne considère pas les situations simplement, il me faut impérativement creuser vers la pire des possibilités, le pire enchaînement de cause à effet, et des effets qui s’imbriquent pour ne prouver qu’une seule chose à la fin : que tout cela est de ma faute. C’est à cause de moi si tu es comme ça ? Non, finalement, je ne veux pas savoir sa réponse. Parce que mon frère est franc, qu’il ne me ment pas, et que je ne veux pas être obligé de regard en face les dégâts que je peux faire, même inconscient. Mais de toute évidence, Manu ne l’entend pas de cette oreille, et je me concentre pour ne pas l’entendre, dès que ses premiers mots, loin de ceux que je voulais entendre, résonnent. Que je voulais entendre, ou que je m’attendais à entrendre ? T’es absolument pas responsable de ce que j’ai… C’est clair ? C’est toute cette p#tain de situation… Toi, t’y es pour rien alors tu te mets bien ça dans le crâne ! Devant la virulence de mon frère, je ne peux m’empêcher d’esquisser un petit sourire. C’est qu’il semble croire à ce qu’il dit, le bougre. Et le provençal est là, le provençal de la sincérité… pourtant, je n’arrive pas à me convaincre qu’il puisse dire la vérité, et je préfère fuir le sujet, en ôtant avec prudence les divers habits qui protègent la cicatrice laissée au niveau de ma clavicule. Malgré la température ambiante qui est supérieure à celle extérieur, je frissonne lorsque ma peau dénudée rentre en contact avec la vingtaine de degré environnante, quittant le cocon chaud du tissu cotonneux. Assis, bras croisés autour de mes genoux ramenés quant à eux contre mon torse dénudé, je me pèle légèrement. Je lui résume presque sérieusement comment je me sens, passant accessoirement sous silence les footings que je m’efforce de faire, et les échauffements et entraînements que je m’impose pour retrouver ma force. J’ai essayé de boxer, j’ai essayé de faire des pompes, mais des douleurs musculaires et articulaires m’en empêchent encore pour le côté gauche, et ça me pèse. « Si tu ne peux pas faire de pompes… t’en fais pas ! Sinon, la cicatrisation est vraiment pas mal… Concernant les raideurs musculaires, essaie de faire des étirements. Je vais aussi voir si je peux pas te dégoter une crème qui accélère la cicatrisation. J’hausse les épaules, laissant mes doigts jouer avec mon tee-shirt et mon sweat sans les remettre pour autant. « T’inquiète, je fais pas le c#n. J’essaye du moins. Et okay pour les étirements, je vais en faire un peu plus du coup. T’embêtes pas avec la crème, garde là pour d’autre, j’suis sûr que y’a des gosses qui en ont plus besoin que moi. » Et puis bon, me tartiner de crème, non merci. C’est gras, c’est poisseux, et niveau utilité, ça doit être aussi efficace que de la margarine. Peut être en plus glamour, et encore… Je préfère ne pas m’attarder sur le sujet, et retourne la discussion dans la direction de mon frère et de sa santé. Insomnie je lui propose, comme raison de ses vertiges. Il me fixe, je fronce les sourcils en me demandant ce à quoi il peut penser. « C’est vrai que je ne dors pas beaucoup depuis un petit moment… Mais ça n’à rien avoir avec mes p’tits soucis de santé bien que ça aille mieux depuis que mes côtes se sont remises. C’est juste que ça fait un bail que je n’ai pas eu de nouvelles de… de quelqu’un.» Quelqu’un ? Mon fronçage de sourcil s’accentua. Lui ? Quelqu’un ? Ce n’est pas un eunuque, Alex, tu sais ? Ouais, bon certes mais… « Sérieux ? Tu as des vertiges à cause d’une meuf, Manu ? » Certes, dis comme ça… « C’est qui, je la connais, c’est…. » Je cherche du regard dans l’infirmerie, en hésitant entre un regard curieux et brillant de mon côté gamin et la dureté de ma possessivité. Je suis protecteur, un peu trop et partager l’attention de mon frère… voilà quoi. Je dénoue mes bras, pour étendre mes jambes, quand mon regard accroche une silhouette que je connais par cœur. Je réagis instinctivement, en sautant sur mes jambes, très discrètement – ou pas puisque je manque de me prendre les pieds dans mon pull – pour essayer de capter le regard de Valentine. Parce que oui, c’est elle. Fini ; oublié ; out le grand frère. « Valentine ! » Je m’aperçois que je suis toujours torse nu et sans trop savoir pourquoi je me sens rougir. Je baragouine un gêné « Je ne m'attendais pas à te voir là ! » en emmêlant ce qui me sert de cheveux, d'une main nerveuse.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptySam 3 Mai - 21:22

J’ouvrais les yeux. Non pas que je me réveillais, mais je trouvais plus facile de faire face à mes insomnies les yeux fermés. Et quand ce n’était pas les insomnies, c’était les cauchemars. Quand Alexandre arrivait à sortir de son district pour retrouver ma tente, j’arrivais à dormir quelques heures, sans pour autant ne pas être victime de terreur. Mais au moins… j’avais ses bras pour me réchauffer, je me sentais moins seule. Je regardais le plafond… si on pouvait appeler ça un plafond, de ma tente, en me demandant à quel moment, j’avais foiré. Ma vie ne devait pas se passer de cette manière. Ce matin encore, Alexandre avait quitté les lieux. Il risquait gros en venant me voir. Apparemment, Raulne l’avait encore dans le collimateur. J’aurais préféré le retrouver ce matin, au moins quelqu’un m’aurait sourit ce matin, et j’avais besoin de ça, puisque moi, je ne le faisais plus, ou alors plus aussi souvent qu’avant. Je me demandais bien ce que je faisais encore à m’accrocher à lui. Quand il allait se rendre compte à quel point j’étais faible et déprimée, il allait courir dans la direction opposée. Je soupirais, glissant mon avant bras sur mes yeux. Qu’est ce que je ne donnerais pas pour une vraie bonne nuit de sommeil, je ne demandais pas beaucoup plus, juste histoire de pouvoir me remettre les idées en place. Moins j’avais de sommeil, moins je fonctionnais. c’était logique me semblait il.

Je me redressais. Frissonnant dans le sac de couchage. J’enfilais l’unique paire de chaussures que j’avais, après avoir enfilé trois paires de chaussettes, et autant de couche de vêtements. A cause de ma silhouette qui se faisait de plus en plus fine, j’étais de plus en plus sensible au froid. Et a à peu près toutes les maladies qui pouvait être liée au froid, les rhumes et ses complications. Et autant dire que tomber malade n’était pas dans la liste de mes priorités, j’allais déjà bien assez mal comme ça. Au moins, je m’en rendais compte, j’espérais que c’était bon signe. Je me massais rapidement le visage, regardant mon reflet dans un éclat de miroir que j’avais trouvé. Je regardais mes cernes, et je me rafraîchissait le visage avec de l’eau fraiche. Je rêvais d’un bain, je rêvais de petit déjeuner. Je rêvais de tout mais de dans l’enfer dans lequel nous étions. Je haussais les épaules, puis enfilait un manteau, fermait la tente, en me mettant à la recherche d’Alexandre. Je le supposais à la boutique, le nouveau centre médical, le dernier cri sur le camp, autant dire qu’on faisait de la chirurgie de pointe là dedans. Je frissonnais. Je me trouvais acide. Plus acide qu’avant, je fronçais les sourcils, et vissait un peu plus mon bonnet sur mon crâne, glissant les mèches gênantes

J’entrais dans la boutique, à le recherche du seul visage que je connaissais, celui d’Alexandre. J’avais fait le rencontre de beaucoup de gens quand il était dans son état de coma. Christophe, Isabelle… je soupirais. Avant de le voir au loin, torse nu. Je ne savais pas comment il faisait. Pour ne pas avoir froid, quand il était pied nus, c’était pareil, moi je mourrais littéralement de froid depuis l’arrivée de l’hiver nucléaire. C’était sûrement à cause de ma carrure, mais tout de même. Je soupirais, penchais, la tête sur le côté, pinçant des lèvres à la place de sourire. Je ressemble à un fantôme de toute façon, alors pourquoi chercher à empirer les choses avec une grimace qui allait devoir se faire passer pour un sourire. Je vis alors … Emmnanuel Reh, il me semble que c’est son prénom. Son frère, il avait du se demander plusieurs fois ce que je faisais tous les jours au chevet d’Alexandre, je ne m’étais présentée qu’en tant … « Valentine » et je n’avais jamais rajoutée plus sur mon identité et ce que j’étais pour Alexandre. Une question que je me posais encore moi même de temps en temps, qu’étais-je pour Alexandre. Je m’avançais vers eux. Je voyais Alexandre gênée, je haussais un sourcil, ce n’était pas la première fois que je le voyais dans son tee shirt. Il déclarait qu’il ne s’attendait pas à me voir ici. Je lui embrassais machinalement la joue, sans vraiment me soucier de son frère. C’était assez … étrange de les voir tous les deux. Ils se ressemblaient, mais on voyait parfaitement qui était l’aîné du cadet.

Je peux m’en aller si c’est ce que tu veux. répondis-je en le regardant.

Je tournais la tête vers Emmanuel, forçant un sourire poli, et je lui tendais la main, je la regardais. je ne me m'habituerais jamais à son aspect. Maigre, la peau sur les os, et le poignet dont le diamètre pouvait bien faire le diamètre d'une pièce de deux euros.

Valentine, on s’est déjà vu plusieurs fois, quand Alexandre… enfin bref. J’espère que vous allez bien.. ?

Je regardais Alexandre, je doutais qu’il soit gênée que je le vois torse nu. Etait-ce par rapport à son frère ? Avait-il… honte ? Pourquoi… pourquoi en ce moment fallait-il que j’ai des pensées aussi négatives, qui ne faisait qu’empirer ma morosité. J’avais simplement parfois beaucoup de mal à comprendre et cerner Alexandre.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMar 6 Mai - 15:18

Un frère est un ami donné par la nature




Je failli éclater de rire en m'entendant dire à mon frère de ne pas envoyer ch#er les gens présents et qui nous observaient. Depuis quand est-ce que je croyais au Père Noël ? A vrai dire, j'avais surtout parler sans réfléchir... Ici, on était sur mon lieu de travail et les patients n'étaient pas là pour le plaisir ! Ils n'avaient pas besoin d'entendre le roquet qui me servait de frère aboyer ses débilités. Cependant, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire ! Non, je ne me foutais pas de sa gu#ule. Au contraire, j'étais aux anges de voir qu'il avait assez d'énergie pour s'énerver. Il m'avait fait sacrément peur après l'attaque de Louisville et pendant l'exode... Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je l'avais perdu ! C'est sûrement pour ça que je m'étais démené comme un diable pour être le plus présent à ses côtés... Oubliant même ma propre santé ! A ce moment là, mon cadet était devenu ma priorité et c'était l'une des rares fois où j'avais délégué mon boulot.
La remise en place ne fut cependant pas relevé par mon frère qui s'inquiétait pour moi et me le faisait clairement comprendre... C'était étonnant de sa part, surtout quand on savait la manière dont il m'avait accueilli à Louisville. Bref, mon frère avait décidé d'être franc et direct alors j'allais en faire autant. Je lui expliquais mes symptômes sans rien lui cacher ! Il n'y avait rien de grave de toute façon... J'en étais persuadé. J'avais juste trop forcé pendant l'exode avec tous ces malades et blessés. Cependant, je reprenais la parole de façon très déterminée pour dire à Alexandre qu'il n'était absolument pas responsable de mon état. De une, c'était la pure vérité et de deux, il n'était pas le centre du monde ! Bon d'accord, sa simple personne avait une importance énorme dans ma vie mais ça il ne l'ignorait pas et je n'allais pas lui chanter.

Mon cadet garda donc une fois nouvelle fois le silence et préféra me montrer l'avancé de sa remise sur pieds. Je fus ravi de constater que la cicatrisation s'était très bien faite même si mon frère se plaignait de ne pas pouvoir faire de pompes. Quelle idée sérieux ! Je lui faisais donc une remarque à ce sujet avant de lui dire que j'allais tenter de lui trouver une crème... Je ne fus pas étonné qu'il décline l'offre en prétextant que des gamins en auraient sûrement plus besoin que lui ! *Il marque un point... Mais je tentais une nouvelle approche.



- Si je t'en propose c'est pas pour rien et puis t'auras une bonne excuse pour te faire masser par des jolies nanas... Il devrait bien en avoir une qui accepte malgré ton sublimissime caractère !


J'avais souri en lui disant ça et j'espérais que ça fonctionnerait. Au moins, les séquelles disparaîtraient beaucoup plus vite ! Je fronçais légèrement les sourcils en entendant la remarque de mon frangin au sujet des vertiges et du quelconque rapport avec une nana... Je soupirais et j'allais lui dire à quel point il était débile ! Si j'avais envisagé de lui parler d'Eléanore, je laissais tombé l'idée en le voyant cherché puis bloqué avant de sauter sur ses jambes. Je me relevais et suivais son regard pour tomber sur une jeune femme que j'avais vu à plusieurs reprises auprès d'Alexandre pendant que je le soignais. Je délaissais la jeune femme du regard pour regarder mon frère qui s'adressait à elle d'une façon assez baragouinesque en se passant la main dans les cheveux nerveusement. Je fronçais les sourcils sans trop entendre les paroles de la jeune femme que je regardais de nouveau. Un bref coup d'œil à mon cadet en toute discrétion et là... LUMIERE ! *Il est avec elle...* Voilà pourquoi elle était toujours à son chevet ! Voilà pourquoi il m'a zappé depuis qu'elle est là... *Oui ! Oui ! Bravo Manu ! Mais la demoiselle te parle là...*
Je souris à Valentine en lui serrant brièvement la main. Pas très épaisse la petite brune ! Ou alors c'était la presque trentaine de centimètres de différence entre nous qui me donnait cette impression...



- Emmanuel, me présentais-je. Désolé, j'étais perdu dans mes réflexions. Oui, je me souviens de vous ! continuais-je avec un sourire. Je vais très bien et vous ?


Je retins de juste une remarque quand au fait que mon frangin s'était quasiment mis au garde à vous et ce, encore plus vite que si le lieutenant Raulne avait débarqué.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMer 7 Mai - 9:09

Un frère est un ami donné par la nature




« Si je t'en propose c'est pas pour rien et puis t'auras une bonne excuse pour te faire masser par des jolies nanas... Il devrait bien en avoir une qui accepte malgré ton sublimissime caractère ! » Oh… crois moi cher frère, j’en connais une qui accepterait. J’esquisse un sourire blasé devant ce que je considère comme une tentative évidente de la part de mon frère pour me faire accepter une crème qui ne servirait, franchement, à rien. Okay, je ne suis pas médecin. Mais d’où un truc bien gras permet à des muscles de retrouver leur densité d’avant atrophie, hein ? Parce que j’estime que je suis guéri, il ne me manque plus qu’un peu de force et de solidité au niveau du tissu cicatriciel pour pouvoir à nouveau faire des pompes, et autres uppercuts voulus foudroyants. Bref, dans tous les cas, nana qui masse ou pas, il n’est pas question que j’accepte, et j’ignore volontairement sa remarque pour axer la discussion dans sa direction. Et en parlant de nana justement… j’écarquille les yeux. Lui ? De toute évidence il trouve ça aussi stupide que moi parce qu’il ne cache pas un soupir. A moins qu’il ne soupire devant ta bêtise, Alexandre Certes. C’est une possibilité. Néanmoins je ne peux m’empêcher de chercher autour de nous une fille qui pourrait avoir attiré son regard. Et contre toute attente, j’en vois une, qui attire le mien. Je me lève brusquement, presque à me mettre au garde à vous, en la hélant dans un sourire. Gêné ? Moi ? Je ne sais pas trop pourquoi ; peut être à cause de la présence d’Emmanuel dans mon dos, même si je néglige ce fait pour me concentrer sur les traits émaciées de Valentine. Traits qui ont un certain charme à mes yeux, et qui, sans l’enlaidir, la magnifient au contraire d’une certaine manière. Malheureusement, mon sourire gêné est de courte durée, lorsque la réalité de ce qu’il se passe s’impose à mon esprit. Non mais qu’on me dise que je suis en train de rêver. Ou de cauchemarder. Ou de… Ma pire angoisse, ou l’une des pires, prend forme sous mes yeux. Valentine et Emmanuel. Face à face. Et moi, au milieu. Le cauchemar je vous dis. Pourquoi donc ? Parce que j’ai l’impression que ce qu’il y a de pire en moi se retrouve face à ce qu’il y a de meilleur. Et, bien sûr, tout cela ne peut qu’être voué à l’explosion. Si je ne m’attendais pas à la voir là… et bien… Non. Déjà que je ne pensais – voulais – pas croiser mon frère… Je lui bégaye, gêné, que c’est une surprise de la croiser, et sa réponse ne se fait pas attendre. Je peux m’en aller si c’est ce que tu veux. Sur ma joue flotte encore la trace de ses lèvres, et je sens à son côté l’immobilisme qui m’a empêché de la saisir dans mes bras pour lui faire tourner la tête. De quoi ai-je peur ? De tout. Présentement, j’ai peur de tout. J’assume sans sourciller mes c#nneries, à peu près tout ce que je fais, mais concernant Valentine… Je me mordille la lèvre en lui murmurant, après avoir roulé savamment des yeux, « Tu sais très bien ce que je veux… ». Je ne sais pas quoi dire de plus, moi habituellement si prompt au bavardage et à la déblatération d’âneries plus grosses que moi. La voilà qui tourne la tête vers mon frère, qui se présente en lui tendant une main. J’ai juste envie de me barrer en courant pour ne pas voir le choc de la confrontation. Valentine, on s’est déjà vu plusieurs fois, quand Alexandre… enfin bref. J’espère que vous allez bien.. ? Je regarde Valentine, puis Emmanuel, puis Valentine. « Emmanuel. Désolé, j'étais perdu dans mes réflexions. Oui, je me souviens de vous ! Je vais très bien et vous ? » Bla bla bla. Je foudroie mon frère du regard. Comment ça, il se souvient d’elle ? Je me décale dans une moue enfantine, en direction de Valentine, comme pour protéger ce qui est à moi dans une possessivité que je sais puérile. S’il se permet une seule remarque. Une seule. S’il se permet de faire allusion à Sophie, ou Madeleine, où à tout ce qu’il y a de plus sombre en moi que Valentine n’a pas encore eu la malchance de rencontrer… Pas besoin de le dire à voix haute pour qu’il comprenne qu’il risque de le regretter. Fais gaffe, Manu, je te surveille. Je me mordille la lèvre, avant de laisser ma main se faufiler pour saisir celle si fine – trop fine – de Valentine. Je suis mal à l’aise, parce que ce qu’il se passe là est une première. Le petit Alexandre de douze ans qui quête l’approbation de son grand frère angoisse beaucoup, tandis que l’Alexandre de vingt quatre ans se retient de lâcher une remarque acerbe à destination d’Emmanuel comme de Valentine. Je prends mon inspiration, cherchant quelque chose de neutre à dire. Je craque, sombrant dans le cynisme, en réflexe de défense. « Parfait, tout le monde se connait maintenant ! Vous avez prévu une fiesta pour fêter tout ça ? » Ta g#eule Alexandre Je ramasse mon tee-shirt et mon pull, le temps que je trouve comme me rattraper. Que c’est compliqué quand même de se soucier des autres, c’était plus simple lorsque je préférais rester égocentrique, bien moins prise de tête. Mais je ne peux plus me le permettre, ou du moins, pas avec Valentine dans les parages. Comme toujours, je galère à remettre le tee-shirt. Je ne sais pas pourquoi, j’ai jamais réussi à en mettre facilement. Parce que je suis un bourrin, très certainement. Un bourrin avec la subtilité d’une langouste asthmatique. D’ailleurs, en parlant de langouste asthmatique… je considère Emmanuel d’un regard assassin, le mettant au défi de faire une remarque, avant de murmurer à Valentine un plus ou moins assuré « Désolé pour ce matin, au fait. Tu as réussi à dormir après ? » Je sais très bien que Valentine est comme moi à ce sujet : insomnie. Sans ses bras pour me réchauffer, sans sa présence à mes côtés, je ne ferme pas les yeux de la nuit. J’y suis habitué à présent, mais bon… Et de son côté, il me semble qu’il en va de même. Je me souviens alors des vertiges d’Emmanuel, et j’impose d’une voix autoritaire : « On s’assoit peut être, sauf si vous voulez partir faire un footing, Manu, la proposition tient toujours. » Je me laisse tomber par terre, cherchant affreusement comment la situation risque d’empirer pour désamorcer le plus tôt possible la bombe. « T’es venue là pour des soins, Val’ ? Parce qu’outre que tu aurais pu me le dire, Manu peut t’aider. N’est ce pas Manu ? » Nouveau regard assassin.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyJeu 8 Mai - 9:37

Je savais parfaitement bien, que je n’étais pas au meilleur de ma forme. Et qu’un peu plus à manger ne me ferait pas de mal, je pourrais arrêter de trembler comme une feuille à n’importe quelle bourrasque de vent. Je regrettais les murs en dur de Louisville. On avait ni chauffage, ni la moindre idée de comment nous pourrions nous en sortir mais au moins, nous pouvions nous abriter, de l’environnement extérieur, il ne nous tenait pas au piège tout le temps. Combien de temps avant que nous ne mourrions tous de froid ou de faim ? Si ma morosité ne s’envolait pas vraiment quand je me socialisais, imaginez le carnage quand je me retrouvais seule dans la tente, le matin. Je n’arrivais pas à dormir, mais à chaque fois que j’y arrivais, je me retrouvais seule au réveil. Une chose que j’acceptais bien entendu, puisque je savais qu’Alexandre prenait des risques en faisant le mur du district ou se trouvait les militaires. Un risque qui me semblait bien exagéré, pourquoi interdit au militaire de dormir autre part que dans les districts ?

Je rougissais très légèrement à ce qu’avait ajouté Alexandre quand j’avais déclaré que je pouvais partir si c’était ce qu’il souhaitait. Il s’était tendu, peut être à cause de son frère, une attitude que je ne comprenais pas vraiment. Il avait de la chance d’avoir son frère, je ne pourrais jamais assez le répéter. Je savais bien qu’à sa propre manière Alexandre était heureux d’avoir son frère auprès de lui. Emmanuel avait pris soin de son frère du début de sa convalescence jusqu’à la fin, il n’avait cherché à savoir qui j’étais, comprenant peut être que j’avais besoin d’être avec Alexandre. Je fus presque surprise par la chaleur de la main d’Emmanuel qui serrait la mienne, je retirais ma main, la gourant dans ma poche, il me demandait comment j’allais. Il se souvenait de moi, ce qui était une bonne chose je suppose. Je n’eus pas le temps de répondre que déjà Alexandre se montrait… acide. Je le regardais, fronçant légèrement les sourcils, et je le regardais se débattre avec son tee-shirt, le laissant lutter avec les manches et le col qu’il ne semblait pas réussir à passer. Je reportais mon attention sur le frère aînée de la fratrie Reh présente au camp.

Je … vais bien, mieux depuis qu’il s’est réveillé il faut l’avouer. confessais-je en regardant Alexandre.

Alexandre me demandait alors si j’avais réussi à dormir après son départ, je hochais légèrement la tête, en signe positive,je ne voulais pas qu’il s’inquiète de mes problèmes de sommeil, il fallait qu’il se remette en parfaite santés avant de s’occuper des terreurs nocturnes de Valentine, qui au final, n’avait reçu ni balles, ni fait de septicémie. Alexandre avait réussi à survivre, ce dont, je lui serais éternellement reconnaissante et qui montrait à quel point une seule personne dans notre… « couple » ? était forte. Je pris une longue respiration, il fallait que j’arrête de penser de cette manière. Alexandre voulait que l’on s’asseoir, mais je préférais rester debout, pouvions nous vraiment ici à discuter avec Emmanuel, il me semblait bien patient, et surtout occupé avec les autres malades ou blessé du camp ? Mais pourrais-je résister à l’idée de connaitre un peu plus Alexandre et son frère ? Comment mieux connaître Alexandre que par le biais de son frère, qui le connaissait depuis toujours. Alexandre se laisse tomber par terre, et je le regarde dans sa chute, enfin chute… sa descente vers le sol de la boutique. Je ne savais pas bien s’il fallait le suivre ou simplement rester debout, ça me semblait plus … convenable de rester debout pour discuter avec Emmanuel, nous n’allions pas camper ici, indéfiniment. Il avait certainement des choses à faire, au contraire de moi, qui n’était pas capable de trouver quelque chose à faire. Mais je me sentais faible si rapidement à cause de mon manque évident d’alimentation. Il m’arrivait de regarder mes bras, et d’en avoir peur. Je connaissais les risques de la maigreur, j’avais été danseuse étoile… je savais parfaitement quelles conséquences était en cause. Infection, maladie, ostéoporose, rien de bien reluisant, et pour ne rien arranger, je ne dormais pas, ou pas suffisamment. Autant dire que mon espérance de vie sur le camp commençait à m’inquiéter. Alexandre demandait alors si j’étais là pour des soins, je haussais un sourcil, je ne m’étais même pas posé la question. Je ne souffrais d’aucune véritable maladie, mais peut être Emmanuel pouvait me conseiller sur comment éviter de trop souffrir du froid avec ma carrure… pathétique. La véritable réponse c’était de manger, mais je n’avais pas vraiment le choix de ce luxe. Je rêvais de la fin de cet hiver. J’en rêvais. Pourtant, la nuit la seule chose qui me tenait éveillé c’était tous mes problèmes, toutes les choses que j’avais perdu, tous les tes autour de moi qui était mort. Etienne, Jules, tout le monde.

Non, je n’ai pas de demandes particulières, ni de soins à demander. A moins que vous ayez des compléments alimentaires, je n’ai pas besoin de grand chose, sauf qu’une bonne nuit de sommeil… commençais-je peu certaine que ce fut une bonne idée d’avouer tout ça d’un coup.

Je ne voulais pas qu’on se mette sur mon dos, je n’avais pas envie qu’on me traite comme un oisillon tombé du nid, ce n’était pas mon but. Je regardais Emmanuel. Je m’accroupissais, difficilement, face à Alexandre, glissant ma main sur sa joue.

Ton frère à certainement pas mal de choses à faire, tu comptes vraiment camper ici ? commençais-je Je peux… vous… te.. enfin.. tutoyer ? demandais-je peu certaine de moi en relevant la tête vers Emmanuel.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyJeu 8 Mai - 16:00

Un frère est un ami donné par la nature




Le sourire blasé de mon frère me fit comprendre qu'il n'accepterait pas la crème. Je soupirais légèrement alors qu'il gardait le silence mais je n'insistais pas. Alexandre était assez grand pour savoir ce qu'il faisait ou pas ; de plus je devais reconnaître que sa cicatrisation était satisfaisante. S'il suivait mes conseils en effectuant les étirements adéquats tous les matins il pourrait de nouveau faire des pompes ! Je savais qu'il le ferait car mon cadet n'était pas du genre à rester inactif. J'aurais ensuite préféré que l'on ne parle pas de mon état de santé surtout que je venais à presque gaffer moi-même au sujet d'Eléanore... J'étais en train de me demander si je devais expliquer à mon frangin que j'étais en train de réellement craquer pour la blonde lorsqu'il me fit une remarque alexandresque. Je soupirais mais n'ajoutais rien ! Non pas parce que je ne le voulais pas mais uniquement parce que mon frère s'était quasiment mis au garde à vous en voyant... je suivais son regard pour reconnaître une jeune femme que j'avais souvent vu auprès d'Alexandre pendant sa convalescence.
Je compris alors à quel point j'avais été déconnecté de la réalité pendant que je soignais mon frère. Cette demoiselle venait le voir souvent, très régulièrement même mais je n'avais jamais percuté qu'elle pouvait être plus qu'une simple amie. C'est en voyant le cadet Reh baragouiner devant elle que je compris et mon regard s'était baladé de mon frère à la jeune femme et inversement. Mais je ne disais rien... Je me contentais d'enregistrer cette information bizarre ! Mon frère s'était apparemment trouvé une copine qui arrivait à le supporter... *Pas sympa comme pensée... Ouais, réaliste quand même !* En ne disant rien, j'apprenais donc qu'ils étaient assez proches pour dormir ensemble... *Mais...* Je regardais mon frangin. *Il est pas censé rester dans les quartiers militaires la nuit lui ? … Ouais enfin, c'est mon frère ! J'vais pas le dénoncer !*

Valentine m'avait ensuite ramené à la réalité en s'adressant à moi. Poliment, je m'étais présenté et lui avais demandé des nouvelles en me retenant de rendre son regard assassin à mon frère. Qu'est-ce qui lui passait encore dans la tête pour qu'il me regarde comme ça ? Je n'en savais rien et je ne lui demanderais pas en présence de Valentine. Peut-être avait-il peur que je raconte des c#nneries en présence de la demoiselle. Mais en attendant c'était lui qui était limite agressif. Je levais légèrement les yeux et retenait un soupir en entendant ces propos acerbe mais n'ajoutais rien. Je le regardais ensuite se débattre avec ses t-shirt et pull... J'avais pensé à lui proposer mon aide pour qu'il évite de se pulvériser l'épaule et j'avais fait un mouvement dans ce sens mais j'y avais renoncé ! Je n'avais pas très envie de me faire envoyer chier par mon petit frère ici et en présence de sa... petite-amie ! *P'tain... ça fait bizarre sérieux !*
Je reportais alors mon attention sur Valentine qui me disait qu'elle allait bien avant de préciser qu'elle allait mieux depuis qu'Alexandre était réveillé. J'esquissais un sourire et jetais un bref coup d'œil à mon cadet avant de regarder la petite brune dans les yeux. Elles étaient rares les personnes qui appréciaient mon frangin quand il était réveillé alors autant dire que je trouvais Valentine adorable.



- Aussi intenable soit-il, c'est vrai que je le préfère réveillé et en pleine forme, répondis-je en parlant comme si l'intéressé n'était pas là.


Ça n'allait pas lui plaire ? Bah quoi ?! Moi, c'était ses regards que je n'appréciais que moyennement et il le devinerait à un moment où un autre. J'étais parmi les rares personnes qui le soutenait coute que coute alors je n'allais pas lui faire de la mauvaise pub devant une personne qu'il semblait apprécié et dont les sentiments envers lui devaient être les mêmes. Je gardais ensuite le silence lorsque mon frère demandait à sa copine si elle avait pu dormir après qu'il soit parti. La réponse fut un hochement de tête et sans réellement connaître la demoiselle je n'avais pas l'impression que cela soit vrai... Mais peut-être que je me trompais !
Je ne prenais pas trop le temps d'y réfléchir puisque mon frère s'adressa de nouveau à nous... Il proposa de s'asseoir pour discuter avant de se laisser glisser contre le mur et de poser un cul par terre ! J'avais fait le tour de tous mes patients, je pouvais donc me permettre une pause. Je n'avais pas relevé sa remarque sur le footing... Alexandre avait ensuite poser une question à Valentine qui me poussa à regarder la brune... Non ! Elle n'était pas là pour des soins... sauf si j'avais des compléments alimentaires et elle s'interrompit sur ce qu'elle disait concernant une bonne nuit de sommeil. Il n'y avait pas vraiment eu de question mais je m'adressais à elle...



- Concernant les compléments alimentaires, il faudrait que j'aille voir les stocks, répondis-je pensivement. Très discrètement j'avais ensuite regardé les alentours. Après, il est vrai qu'une bonne nuit de sommeil aide pas mal... Je pourrais vous donner de quoi faire une nuit complète, expliquais-je à Valentine d'une voix douce.


Valentine avait ensuite dit à mon frère que j'avais peut-être des choses à faire et cela me fit sourire. Contrairement à mon cadet, la demoiselle ne voulait pas déranger. Elle me demanda ensuite si elle pouvait me tutoyer ! J'acquiesçais d'un signe de tête, je ne l'avais pas tutoyé car elle-même me vouvoyait.


- Oui, y'a pas de soucis pour le tutoiement, répondis-je en souriant. Je préfère même ! Et j'ai du temps devant moi, j'ai fait le tour de tous mes patients... Je me permettais justement une pause, expliquais-je en ôtant mon badge de médecin pour le ranger dans ma poche. T'as parlé de compléments alimentaires pour une bonne raison je suppose. T'as des vertiges ? Maux de tête ? Juste pour savoir ce qui te conviendrait... demandais-je simplement.


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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyDim 11 Mai - 9:46

Un frère est un ami donné par la nature




Je n’arrive pas à savoir ce que je veux. En soi, que Manu et Valentine se croisent et tapent la causette, en temps normal, ça ne me dérangerait pas. Mais le problème, c’est que présentement Valentine est Valentine, et Emmanuel est mon grand frère. Et je ne sais pas du tout comment je suis supposé gérer ce genre de situation, moi. Je n’ai jamais eu à le faire auparavant, et ça me convenait pas mal. Les entendre discuter, comme ça… comme si je n’étais pas là… c’est dérangeant. Je … vais bien, mieux depuis qu’il s’est réveillé il faut l’avouer. J’ai envie de disparaître en entendant ces mots être prononcés par Valentine. Si je n’ai aucun doute quand au fait qu’elle m’aime pour ce que je suis, ça me met quand même incroyablement mal à l’aise face à Emmanuel. Il n’était certes déjà plus à la maison lorsque j’avais frappé Sophie, mais il en avait forcément eu des échos. Le visage de ma camarade de seconde s’impose aussitôt à mon esprit. Son visage surpris devant le coup de poing violent que je viens de lui infliger, ses yeux écarquillés devant sa lèvre éclatée et sa joue tuméfiée. J’en ferais presque encore des cauchemars si je n’arrivais pas à m’occuper l’esprit aussi efficacement. « Aussi intenable soit-il, c'est vrai que je le préfère réveillé et en pleine forme. » P#tain mais ils se sont passés le mot ? Si j’ai eu envie de disparaître sous les mots de Valentine, à ceux de mon grand frère, je dois retenir une remarque assassine. C’est ça, qu’il insiste bien sur tous mes défauts, j’lui dirai rien. Non mais pour qui il se prend ? Je sais qu’il a raison, je ne le sais que trop bien. Mais il pourrait s’en abstenir non ? Intenable toi-même. Ce n’est quand même pas de ma faute si je suis un peu hyperactif sur les bords. C’est un monde quand même, de le sous entendre de vette manière ! Je rage, je peste, mais en réalité, je me contente d’un sourire crispé, en demandant dans un murmure à Valentine si, finalement, elle a pu se rendormir après mon départ. Histoire de changer de sujet de conversation. Quand même. Son hochement de tête m’arrache un froncement de sourcil mais je l’accepte comme il est. Jamais elle ne me mentirait à ce sujet, je le sais. Ou du moins, elle ne me cacherait pas de gros problèmes à ce niveau là. Je l’espère. Je me rappelle soudain que mon frère n’est pas au top de sa forme, et que de toute manière, je préfère assister à la discussion qui va avoir lieu que d’en avoir des échos après, aussi je m’entends leur imposer à tous les deux de s’asseoir, mettant Manu au défi de faire le footing dont j’ai pu parler un peu plus tôt, comme un rappel que je ne suis pas dupe concernant son état. Et d’ailleurs, en parlant d’état, après m’être laissé tomber à terre pour les inviter à faire de même – échec critique à ce sujet – je m’entends demander à Valentine la raison de sa présence. Si c’est pour des sois, autant qu’elle demande à Manu. Histoire que le fait que je sois frère avec un médecin serve à quelque chose. Non, je n’ai pas de demandes particulières, ni de soins à demander. A moins que vous ayez des compléments alimentaires, je n’ai pas besoin de grand chose, sauf qu’une bonne nuit de sommeil… Je fais une moue en entendant cela. La maigreur de Valentine m’inquiète, et j’ai beau essayé de lui offrir mes rations, la récente maladie m’invite à ne pas faire trop de bêtise à ce propos. Elle a énormément perdu pendant l’exode, je le sais, et le pire c’est que j’étais trop dans les vapes pour l’aider. Trois patates en plus actuellement n’ont rien changé à cela. Quant à la nuit de sommeil… « Concernant les compléments alimentaires, il faudrait que j'aille voir les stocks. Après, il est vrai qu'une bonne nuit de sommeil aide pas mal... Je pourrais vous donner de quoi faire une nuit complète. Je fronce les sourcils. « T’as encore les médocs que tu m’avais filé ? J’espère que tu fais gaffe avec, quand même. » Je me souviens très nettement de notre conversation et des sous entendus, des questions, des pseudos explications et des mises en garde qu’il y a eu à cette occasion. Je sais qu’il ne fait pas trop de c#nnerie dans le cadre de son boulot, mais je refuse qu’il arrive quelque chose à Valentine à cause de lui. Elle risque déjà pas mal avec moi, si en plus un deuxième Reh s’intercale dans l’équation… voilà. Même si le deuxième Reh est certainement le plus équilibré de la famille. Ou plutôt même si je suis le seul Reh totalement déséquilibré.
Je soupire en pensant à cela, et Valentine m’offre une distraction en s’accroupissant à côté de moi pour me regarder dans les yeux. Je l’attire aussitôt vers moi, pour la faire s’asseoir sur mes genoux. Ton frère à certainement pas mal de choses à faire, tu comptes vraiment camper ici ? Je peux… vous… te.. enfin.. tutoyer ? J’arque un sourcil. Murmurant pour moi-même un vague « S’il a mieux à faire, c’est à aller roupiller parce que niveau sommeil, à nous quatre on doit pas rassembler plus de vingt heures de sommeil par nuit, et Baxter fait la majeure partie du travail. » qui est coupé par la réponse de mon grand frère. « Oui, y'a pas de soucis pour le tutoiement. Je préfère même ! Et j'ai du temps devant moi, j'ai fait le tour de tous mes patients... Je me permettais justement une pause. T'as parlé de compléments alimentaires pour une bonne raison je suppose. T'as des vertiges ? Maux de tête ? Juste pour savoir ce qui te conviendrait. Des vertiges ? Elle ? Il manquerait plus que ça. « C’est pas parce que toi tu fais le c#n avec ta santé, Manu, que tout le monde fait pareil, tu sais ? » Oui, je n’ai pas pu m’en empêcher. Un bâillement m’échappe lorsque je chuchote pour Valentine : « Cet idiot que tu vois est pas capable de comprendre qu’il faut parfois être un peu narcissique et aller roupiller au lieu de sauver la Terre entière. » Je fronce les sourcils, une question traçant intelligemment ou non son chemin dans mes pensées. « D’ailleurs, Manu, tant que j’y pense, tu pourras me déclarer apte à partir en vadrouille, histoire que l’autre c#nnar… le… ‘fin… » Appeler tout le monde c#nnard est un réflexe, et je m’aperçois à quel point il est dur de le combattre par égard pour Valentine. Je m’éclaircis la voix : « histoire que Comet soit content. » Comet. Mon nouveau supérieur direct, si on oublie qu’apparemment y’a aussi Marielle à qui je vais devoir obéir. Non mais sérieux. Moi, obéir à Marielle. Même si c’était pas Marielle, je trouve ça stupide que pour simple histoire de grade, je sois subordonnée à une pilote qui doit pas savoir aligner deux pas dans la cambrousse, alors que je dois être plus formé qu’elle dans tout ce qui est pistage et tout.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMer 21 Mai - 10:58

Pendant la convalescence d’Alexandre, j’avais passé de nombreuses heures à me demander ce que j’allais bien pouvoir faire s’il ne se réveillait pas. C’était une question que j’avais voulu me poser, qui me déprimait et m’effrayait, mais depuis la destructions de Louisville, je ne voyais pas vraiment le monde d’un point de vue optimiste. Je ne voulais pas avoir d’espoir, je ne voulais rien attendre, car je ne pouvais pas vivre une nouvelle fois, un espoir brisé, c’était beaucoup trop douloureux. Pourtant, il s’était réveillé, et j’aurais du avoir de l’espoir, mais non, j’étais toujours morose. Alexandre m’apportait du réconfort, mais j’avais été bien trop blessée par la perte d’Etienne, par la fin d’une nouvelle vie à peine commencée, et maintenant, vivre dans des tentes. Je fus sortie de mes pensées par Emmanuel, qui déclarait alors que son frère était intenable, mais qu’il préférait le voir réveillé et en forme, je souriais faiblement, hochant la tête pour acquiescer. Il était difficile de voir Alexandre inconscient, tant je le préférais ronchonnant et hurlant pour je ne savais quelle raison. Il en trouvait toujours de toute façon.

Il répondit à ma déclaration sur les compléments alimentaires en disant qu’il fallait qu’il vérifie les stocks. Je ne pouvais pas cracher sur quelques vitamines en plus, ou minéraux, ou peu importe à ce rythme là, je n’allais pas tenir bien longtemps, si je ne trouvais pas de solution à cette maigreur qui menaçait ma santé. Il reprit, en disant qu’une bonne nuit de sommeil serait certainement le meilleure remède, ce à quoi j’acquiesçais, mais j’étais incapable de dormir correctement. Il me proposa alors de me donner des somnifères, du moins c’est ainsi que je le compris. Je soupirais, peu convaincue par cette idée, j’avais toujours refusé les somnifères, ne voulant pas que mon sommeil dépende de médicaments, mais j’étais dans une situation, où je sentais mon corps capable de s’effondrer à la prochaine seconde.

Il accepte que je le tutoie, ce qui me semblait beaucoup plus convenable vu ma relation avec Alexandre. Je regardais Alexandre qui semblait excédé. Il avait fait le tour de ses patients et pouvait nous accorder du temps. Toujours en face d’Emmanuel, Alexandre ne semblait pas dérangé par la présence de son frère et m’attira sur ses genoux. Cette démonstration publique d’affection me mettait un peu mal à l’aise, je n’aimais pas vraiment cela, mais j’étais trop fatiguée pour lutter. Je n’aimais pas imposer cela aux gens avec qui je parlais, ou entretenait une relation amicale. Mais je me sentais me décrisper, c’était agréable, et je me sentais un peu mieux. Il me demandait si j’avais des vertiges, ou des maux de têtes. Le manque de sommeil et ma maigreur, entraînait pas mal de conséquences indésirables, vertiges, maux de tête, douleur articulaire, et faiblesse physique et psychologique. Je n’avais pas envie de dire ça devant Alexandre, car il allait s’inquiéter, ou s’énerver, que je ne le lui ai pas dit, je volais surtout qu’il se repose et pense à autre chose plutôt que Valentine qui commençait plus à ressembler à un cadavre qu’à une personne vivante et bonne santé. Mais je ne pouvais pas me permettre d’éluder la question alors qu’Emmanuel pouvait faire quelque chose pour remédier à quelques uns de mes problèmes.

Alexandre s’agite, il se montrait un peu acide. En disant que son frère était le seul à foutre en l’air sa santé. J’allais devoir plaider coupable, je sentais déjà la discussion houleuse plus tard que j’avais voulu éviter.

… Mh, il m’arrive d’être très faible physiquement… et il m’arrive de ressentir des douleurs articulaires… et les vertiges ne me sont pas inconnus. Je dois l’avouer. répondis-je à voix basse en baissant un peu les yeux.

J’attrapais la main d’Alexandre, pour ne pas qu’il s’énerve, ou qu’il commence à rouspéter. J’avais besoin que pour une fois, il me laisse parler, et qu’il ne fasse pas de sarcasmes, ou qu’il ne s’énerve pas.

Je ne peux pas faire grand chose, puisque je suis assez souvent frigorifiée. Je ne veux pas abuser de la médication surtout… C’est juste qu’il faut que je fasse quelque chose pour aller mieux… dirons nous.

Je regardais Alexandre, en lui souriant, doucement, pour qu’il ne s’inquiète pas trop non plus. Il semblait avoir pas mal de chose qui était en train de se passer, ce Comet, certainement. Un nom que j’entendais pour la première fois, peut être un autre militaire, ou un autre supérieur, peu importait. Je voulais qu’il se concentre la dessus, je pouvais prendre soin de moi… Je suppose.
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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyVen 23 Mai - 9:49

Un frère est un ami donné par la nature




Bizarrement l’ambiance semblait plus tendue depuis l’arrivée de la jeune femme que j’avais vue à plusieurs reprises au chevet d’Alexandre. C’est seulement maintenant que je comprenais qu’ils devaient être plus que de simples amis mais ce que je ne saisissais pas c’était pourquoi mon frangin semblait autant sur les nerfs ! D’accord, je n’avais pas eu l’habitude de me retrouver en sa présence en même temps de celle qu’une demoiselle qu’il appréciait… mais ça ne venait pas de ça tout de même ?! Du moins je l’espérais mais je me rendais vite compte qu’il était beau de rêver. On aurait presque pu croire que mon propre frère ne me faisait pas confiance ! Je n’allais pas le descendre devant sa petite-amie même si j’aurais pu en raconter de bonnes à son sujet. Je levais les yeux au plafond suite à cette multitude de regards noirs qu’il me jetait et me concentrais sur Valentine.
Je lui demandais comment elle allait avant de m’intéresser à son état de santé. Je n’étais pas passé à côté de sa maigreur et qui l’aurait pu ! J’avais également noté que sa main était gelée… Je n’avais même pas besoin de l’examiner pour savoir qu’elle devait souffrir d’anémie et pas d’une petite ! Le manque de sommeil ne l’aiderait pas à aller mieux. Je tentais donc de réfléchir à ce que je pourrais faire pour elle quand mon frère eut la mauvaise idée de m’interrompre et j’eus la désagréable impression qu’il remettait mes compétences en doutes. Ce fut à moi de lui offrir un regard glacial et de répondre sur un ton tout aussi froid.



- Oui, il m’en reste toujours… Et je sais ce que je fais ! Si tu te rappelle bien j’ai les capacités à prescrire des médocs, ajoutais-je avec une pointe d’ironie.


Bon, il était vrai que je n’avais pas toujours fait preuve d’un grand professionnalisme. Surtout lors de cette période où mes journées et nuits à l’hôpital étaient ‘‘agrémentées’’ de prises de médicaments destinés à me faire tenir plus longtemps ! Je soupirais… Une seule personne avait été au courant de légère(?) addiction et elle devait être morte. Du moins, je tentais de ne pas me faire de faux espoirs concernant les chances de survie de Claire. Je chassais mes pensées lugubres et me re-concentrais sur Valentine en lui disant que j’avais du temps à leur consacré à mon frère et à elle.
De nouveau mon frère fut plus rapide en disant que si je n’avais pas de temps pour eux c’est parce qu’il faudrait que j’aille dormir. Il précisa qu’à nous quatre nous cumulions très peu d’heures de sommeil et que Baxter en était le plus gros détenteur. Cela aurait presque pu me faire sourire mais je me renseignais concernant Valentine et les divers maux qu’elle pouvait ressentir. J’eus de nouveau droit à une interruption de mon frère mais celle-ci fut beaucoup plus virulente, ou j’étais juste trop fatigué pour supporter trop de critiques. Je fixais mon frère qui venait de balancer que j’étais le seul con qui ne prenait pas soin de sa santé et j’allais répliquer en le voyant bailler avec désinvolture mais la suite m’en empêcha. Je détournais le regard, pourtant j’avais l’habitude que mon cadet m’insulte d’idiot ou de c#n parce que je voulais, comme il le disait si bien, sauver le monde. En règle générale cela ne me touchait pas… Mais là j’étais épuisé parce que c’était à son chevet que je m’étais démené comme un diable pour lui sauver la vie. Alors non, je n’étais pas un idiot ; non, je ne regrettais pas malgré mon état d’épuisement et oui, j’aurais donné ma propre vie pour le sauver. En quelques mots il avait réussi à me blessé et surtout me couper le sifflet. Car jamais je ne dirais à voix haute ce que je venais de penser ; Alexandre prendrait ça comme un reproche alors que c’était juste un fait. Je referais la même chose si c’était nécessaire… C’est à peine si j’entendais sa demande concernant une autorisation pour le sergent-chef Comet et pourtant j’y répondais sans m’en rendre compte et surtout sans regarder Alexandre…



- Bah j’sais pas ! Faudrait peut-être que j’aille roupiller avant…


Ma voix avait était assez lointaine et je m’en rendais à peine compte… J’étais resté bloqué sur sa critique ! Une chance pour moi Valentine me répondit et je fixais mon regard sur elle sans être trop concentré dans un premier temps. Je hochais la tête, signe que je l’écoutais… Mon regard ne dévia pas lorsqu’elle prit la main de mon frère ! Je me contentais de l’écouter et d’analyser… Me disait-elle toute la vérité ou tentait-elle de ‘‘préserver’’ mon cadet ? Je n’en savais rien et ce n’était pas un avantage.
Je repensais à tout ce qui pouvait lutter efficacement contre une anémie en dehors d’une alimentation équilibrée… à ce sujet on pouvait toujours rêver. Je pensais de suite que la formule homéopathique la plus appropriée serait le Plumbum métallicum ou le Natrum muriaticum. Mais le problème était que ces remèdes étaient à associer à un traitement allopathique que je n’arriverais peut-être pas à lui obtenir. J’offris un léger sourire à Valentine…



- Un traitement homéopathique pourrait t’aider même si en temps normal il s’allie à un plus classique… Mais je ne sais pas ce qu’il nous reste en réserve, expliquais-je en ne regardant que la jeune femme. D’ailleurs, ne bougez pas ! Je vais aller voir ça maintenant, continuais-je en faisant attention de ne pas me lever trop vite. J’en aie pour quelques minutes…


Oui, je voulais m’accorder quelques minutes loin de mon frère et l’excuse était bonne. Il ne calculerait rien puisque tout tournait autour de sa personne et aussi apparemment de celle de Valentine.


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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptySam 14 Juin - 22:34

Un frère est un ami donné par la nature




- Bah j’sais pas ! Faudrait peut-être que j’aille roupiller avant… Mes yeux foudroient mon frère. Il le prend comme ça ? Je grommelle un très aimable « Va te faire f#utre c#nnard » qui se perd dans ma barbe naissante. Je m’énerve. C’est palpable dans mon ton, dans mon attitude, dans mes mots qui filent avec que je n’aie la moindre chance de les trier. Je m’énerve. Je paniqeu, aussi, peut être. Pourquoi ? Parce que j’ai peur du moindre faux pas, parce que j’ai peur de ce qu’Emmanuel peut infliger au couple que je forme avec Valentine en lui révélant au détour d’une conversation celui que je suis vraiment. J’ai peur. Je panique. Donc. J’agresse Emmanuel, en lui reprochant sa fatigue, en lui reprochant les soins qu’il m’a apportés, en lui reprochant tant de choses, pour si peu de raisons valables. J’essaye de me rassurer en prenant Valentine dans mes bras, j’essaye de me raccrocher à du tangible, je tente de me calmer à son contact. Et pourtant… Je n’y parviens pas. Ses réponses aux interrogations de mon frère me font paniquer un peu plus, je suis au bord de la crise de nerfs. Je baille, je cherche à évacuer la tension due la situation en cassant un peu plus de sucre sur le dos de mon frère qui est pourtant face à nous. Acide, amer, agressif. Valentine ne doit pas apprécier cette facette de ma personnalité que je lui dévoile, et pourtant… je ne peux m’en empêcher. … Mh, il m’arrive d’être très faible physiquement… et il m’arrive de ressentir des douleurs articulaires… et les vertiges ne me sont pas inconnus. Je dois l’avouer. Lui répond elle donc. Je me raidis. Je stresse aussi. Et étonnement je reste silencieux lorsqu’elle attrape ma main. Je sais que si j’ouvre la bouche, maintenant, j’explose. J’envoie tout promener. Je brise aussi, accessoirement, la confiance que Valentine pourrait encore avoir en moi. Alors oui, il vaut mieux que je me la boucle, que je me renfrogne, que je me contraigne à un mutisme qui me fait respirer de manière erratique. Silencieusement, toujours. Je sens d’ailleurs mon cœur qui peine à suivre et préfère fermer les yeux alors qu’elle continue. Implacablement. Je ne peux pas faire grand chose, puisque je suis assez souvent frigorifiée. Je ne veux pas abuser de la médication surtout… C’est juste qu’il faut que je fasse quelque chose pour aller mieux… dirons nous. A chaque mot supplémentaire, je m’en veux davantage. Frigorifiée… ne serait-ce pas à moi de la réchauffer ? Je m’en veux, je suis partagé entre une multitude d’émotions. Je commence à trembler, alors que je m’imprègne de tout ce qu’elle vient de dire à mon grand frère si naturellement. Et moi, je ne méritais pas d’être au courant ? Et moi, je suis quoi ? Et moi, et moi, et moi… Toujours toi, Alexandre. Je déteste que l’on me cache des choses, je déteste ne rien maîtriser, je déteste être désemparé comme je peux l’être en ce moment. Et pourquoi donc ai-je rouvert mes yeux, hein ?, pourquoi ? Je ne comprends pas ce qu’il peut me passer par la tête, par moment. Je ne comprends pas, et mes yeux bruns se heurtent à ceux de Valentine. Que veux-tu que je te dise, Valentine ? Que puis-je répondre à cela ? Rien, strictement rien. Hormis des cris, des cris, des cris et encore quelques cris pour couronner le tout. Alors je me tais. Encore. Je me tais, Valentine, pour t’épargner. Mais je ne m’épargne pas. Ma respiration s’emballe, je suis en apnée, alors que mon frère parle de te droguer avec des pissenlits et des marguerites. Je n’ai guère de respect pour ce qu’il appelle pompeusement un traitement homéopathique. Je ne vois pas comment des plantes pourraient être utiles, je ne comprends pas comment on peut espérer nourrir, soigner, aider Valentine en lui faisant fumer du cannabis. Mais je me tais. Toujours. J’écarte Valentine, aussi. Mon frère fuit, je ne peux en faire autant. D’ailleurs, ne bougez pas ! Je vais aller voir ça maintenant. J’en ai pour quelques minutes… Je le foudroie à nouveau du regard, alors que ma respiration erratique commence à s’entendre. Je m’écarte un peu plus de Valentine, me recroqueville dans un coin. Vertiges. Pourquoi n’ai-je rien vu ? Douleur. Pourquoi ne m’a-t-elle rien dit ? Faiblesse. Suis-je si indigne de confiance ? Mes bras se croisent sur ma poitrine, mes genoux se replient, et moi je me ferme. Je transpire ; je panique. Pour quelle raison ? J’aimerais bien le savoir. « Pourquoi tu ne m’as rien dit de tout ça ? » Pourquoi ce silence ? Pour m’épargner ? Stupide. « Pourquoi tu ne me fais pas confiance ? » Le ton monte, j’essaye de me contenir. Mais mes tremblements s’accentuent. C’est à mon tour d’avoir froid. « Pourquoi tu lui dis ça à lui et pas à moi, hein ? J’ai l’air de quoi, moi ? D’un incapable, d’un nul, d’un mec qui sert à rien en dehors de miner la santé de son frère et de… » De quoi. De qui. Qui est Valentine pour moi ? Ma copine ? Ma meuf ? C’est Valentine, c’est tout. Je ne trouve pas de terme plus… moins… C’est Valentine. C’est mon ange – mais je ne serai certainement jamais assez bourré pour le dire à haute voix. Qui est Valentine pour moi ? Elle est un peu tout. Elle est ce qui me fait espérer, elle est ma plus grande faiblesse, mas plus grande rédemption. Elle est celle qui peut me faire sombrer dans la folie ou me guider vers la lumière, hors de mon labyrinthe de doutes et de certitudes qui me perd depuis trop de temps. « de toi. De quoi t’avais peur, Val’ ? » Je la fixe du regard, contrôlant avec peine les tremblements qui agitent mes mains. Crise de panique ? Ca s’en approche. Ce doit être un mélange.

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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMer 18 Juin - 20:12

Si la conversation avec Emmanuel suivait son court normal, je sentais Alexandre se mettre tranquillement, mais sûrement sous tension. Pourquoi ne lui avais-je pas dis que je souffrais de maigreur extrême, et que j’en payais toutes les conséquences. Le froid perpétuel, pas quand il était là, mais dès qu’il partait, et ce n’était pas un reproche, c’était simplement des faits. Il ne pouvait pas être partout à la fois et je le comprenais parfaitement. J’étais relativement déprimée, le manque de nourriture à n’en pas douté et la perte de beaucoup chose, mon esprit tourne, et tourne en rond. les mêmes pensées en boucles, les mêmes reproches que je me fais. Alors ne pas en parler à Alexandre avait été un choix, que j’avais fais. Parce … que d’une certaine manière, je n’étais pas prête à le partager. Et certainement parce qu’Alexandre pouvait se montrer agressif et virulent, ce qui dans mon état, était une chose que je préférais franchement éviter. Je l’entendais marmonner dans sa barbe contre son frère, alors que celui ci ne cherchait qu’à m’aider et à répondre à mes questions. Je ne comprenais pas son attitude, je ne comprenais pas cette attitude. Un enfant contrarié, voilà à quoi il me faisait penser.

Et puis, il ne pouvait pas m’en vouloir, même s’il essayait. Il avait été dans un état d’inconscience tout au long de l’exode, je m’étais fait un sang d’encre, je restais à ses côtés aussi souvent que je le pouvais, je n’avais pas envie de l’ennuyer avec quoique ce soit d’autre que son propre rétablissement. Était-ce donc si égoïste de ma part ? Il s’écarte, je tourne la tête, encore ? Ca devient une manie chez lui, ça devient presque… une manière de me dire d’aller me faire ailleurs. C’était de cette manière que je le prenais. Qu’est ce qu’il n’allait pas ? A part le fait que je parle à un médecin qui s’avérait être son frère, nous n’avions plus le luxe de ce genre de caprice. Je courbais l’épaule, ressentant alors le froid parcourir mon dos, à nouveau. S’il n’était pas capable d’entendre la vérité, je n’y pouvais rien. J’avais déjà bien assez sur les épaules pour qu’il ne cherche à me surcharger avec ses problèmes… d’égo ? Son frère quitta notre compagnie, et il s’écarte encore. Et se recroqueville dans son coin. J’e ne comprends pas ce qu’il lui passe par la tête parfois, mais je crois que j’étais trop fatiguée pour réellement chercher. Je ne pouvais plus physiquement et psychologiquement passer chaque obstacle qu’Alexandre mettait entre lui, sa tête, et moi. Il me demande. Pourquoi tu ne m’as rien dit de tout ça ? Il ne me laisse même pas le temps d’ouvrir la bouche pour une réponse que déjà il enchaîne. Pourquoi tu ne me fais pas confiance ? Il hausse le ton. Avais-je … vraiment besoin de sa crise existentielle de … copain à l’égo mal placé ?Il me demande pourquoi je lui dis tout à lui, et pas à lui, qu’il a l’air de quoi ? d’un incapable, d’un nul, d’un mec qui ne sert à rien … Je me mordais la lèvre que j’avais gercée par le froid. Il voulait vraiment faire ça maintenant ? Il voulait vraiment me faire une scène ?

De quoi j’ai peur ? mais de ça … De ta réaction, parce que la seule chose qu’il allait voir c’était … la pauvre petite chose encore une fois brisée, et je n’avais pas besoin de ce regard, que j’avais moi même à chaque fois que je me regardais dans un bout de miroir. Je soupirais, croisais les bras, avant de me relever, dans un mouvement lent. S’il voulait mettre de la distance à chaque fois qu’il était contrarié, moi je pouvais très bien faire la même chose. Ne comprenait-il pas ? Que j’étais fatiguée ? Amoindrie ? Appauvrie ? Déprimée ? Faible ? Que je n’avais pas besoin qu’il ramène tout à lui ? Parce que c’était encore une fois à propos de lui, de l’image qu’il donnait aux gens. Un incapable ? Au final, qu’est ce que j’en avais à faire ?

Je t’ai rien dis parce que je savais que tu réagirais comme ça. répondis-je doucement. Je glissais alors une main dans mes cheveux, soupirant, et respirant un grand coup. Pourquoi je lui dis à lui ? Mais parce qu’il est médecin, Alex ! Et si c’est ton frère, c’est encore mieux. Le fait que … je sois dans cet état là, n’a rien à voir avec toi. Ne ramène pas tout à ta personne! J’avais haussé le ton.

Je fermais les yeux, puis glissais une main nerveuse à nouveau dans mes cheveux ternis par le manque de nutrition. Je ne l’avais pas fait de manière volontaire, et … je le regrettais quelques secondes après que mes mots n’avaient franchis ma bouche. Je soupirais, et baissais les yeux, pinçant les lèvres cherchant quelques chose à dire, mais je doutais que dans l’état actuel des choses, rajouter quelque chose n’aide à la situation.

Et si tu mets de la distance à chaque fois que tu es contrarié… Pourquoi je devrais m’infliger ça ? Dis moi ?

Pourquoi je devrais supporter que tu t'éloignes à chaque fois que les choses deviennent un peu sérieuse ? C'était trop me demander, surtout en ce moment. Je veux bien me battre, mais si c'était pour chaque pas que je devais faire pour avancer, alors je n'en avais franchement pas la force.
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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyMar 1 Juil - 0:09

Un frère est un ami donné par la nature




Mon cadet était on ne peut plus agressif et même si ça ne changeait pas forcément de son comportement habituel je me demandais ce que j’avais pu faire ou dire ! En temps normal j’arrivais à savoir ce qu’il me reprochait dans ses sous-entendus mais ce n’était pas le cas en cet instant. Après, je devais reconnaître que j’étais fatigué et mon vertige n’avait rien arrangé. Du coup, puisqu’il ne se gênait pas à m’envoyer des piques à propos de tout et de rien je me mettais, sans m’en rendre compte, à le chercher aussi !
Mon petit frère n’apprécia pas du tout ma réponse à sa demande. Il me disait de dormir parce que j’avais une sale gueule ! Je devais le faire avant son fameux papier de libération ? Bien entendu de ma part c’était de l’humour mais bien évidemment mon frangin ne put s’empêcher de répliquer de façon désagréable. Je soupirais légèrement en l’entendant marmonner dans sa barbe d’aller me faire f#utre tout en précisant que j’étais un c#nnard. Je remarquais que sa petite-amie ne semblait pas approuver les propos de mon cadet et je lui adressais un léger haussement d’épaules. La jeune femme se retrouvait pour la première fois en présence des deux frères, enfin la première fois où les deux étaient réveillés. Ce simple geste à son attention était destiné à lui faire comprendre que c’était toujours comme ça entre Alex et moi.

Le truc c’est que je n’avais pas envie que la discussion avec mon frère dégénère comme cela arrivait parfois. Non, pas aujourd’hui, pas devant la jeune femme, pas sur mon lieu de travail ! Je faisais donc mon possible pour me concentrer sur les paroles de Valentine, réfléchir à une solution pour l’aider et cette réflexion me fit penser à un traitement homéopathique ! Cela fonctionnait et n’était pas contraignant… J’expliquais le fond de ma penser à la jeune femme qui semblait être intéressée ! C’est sa réaction qui fut ma porte de sortie face à mon frère qui donnait l’impression d’être sur le point d’exploser. Visiblement je devais avoir dit une connerie et je préférais m’éclipser ! Je faisais mon possible pour ignorer le regard noir que me jetait mon cadet et me retenais de lui balancer un « Quoi ? Qu’est-ce que j’ai encore dit qui ne t’a pas plu ? » Je savais que mon frère traduirait parfaitement mon regard…
Bref, je laissais les deux amoureux pour aller dans une pièce un peu plus loin qui servait de réserve. Je ne savais absolument pas où étaient rangés les médocs homéopathiques ! Enfin, c’est surtout qu’ils avaient été changé de place… J’aurais pu demander à une infirmière mais je ne le fis pas afin de laisser la pression redescendre ! Mon cadet pouvait être très stressant, surtout quand je n’arrivais pas à décrypter son comportement. Après quelques minutes je trouvais du Natrum muriaticum 15 CH et en fus ravi. Je notais sur un papier pourquoi ce traitement et les quantités à prendre… ‘‘La fatigue physique (ou intellectuelle) se traite en prenant une dose de Natrum Muriaticum 15 CH une fois par semaine sur une période de trois mois.’’ Je pliais le papier et en prenais un autre sur lequel j’indiquais que mon frangin pouvait de nouveau effectuer des patrouilles. Je vérifiais que mon écriture était à peu près lisible mais bon… J’étais médecin !

Lorsque ce fut fait je retournais auprès du couple… Je m’arrêtais non loin d’eux en constatant que la discussion était houleuse ! Visiblement mon cadet n’était pas content de ne pas avoir été mis au courant de l’état de santé de sa chérie avant qu’elle ne le fasse ici. J’hésitais mais me décidais à les rejoindre avec le traitement et les papiers. Je prenais place en face et commençais par donner le petit flacon ainsi que le morceau de feuille à Valentine…



- T’en as pour un mois, il faudra que tu reviennes me voir quand ce flacon sera terminé ! expliquais-je simplement.


Mon ton avait été chaleureux mais j’avais pris soin d’être bref. Valentine savait lire et j’avais trop l’impression que le fait que je tente d’aider sa copine agaçait mon frère. D’ailleurs je reportais mon attention sur lui pour lui tendre le deuxième papier.


- Voilà pour toi… Ton autorisation ! Tu pourras la donner à ton chef. Je ne croise pas très souvent le sergent-chef Comet et je ne pense pas que ta patience tiendra jusqu’à ma proche rencontre avec ton gradé !


Oui ! Je sous-entendais que mon cadet se comportait comme un gamin capricieux mais je le faisais subtilement !





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MessageSujet: Re: « Un frère est un ami donné par la nature. » [pv Emmanuel Reh.]   « Un frère est un ami donné par la nature.  » [pv Emmanuel Reh.] EmptyLun 14 Juil - 11:59

Un frère est un ami donné par la nature




Déjà que j’admets ne pas être très… stable en temps normal, là, on atteint des sommets. Vraiment. Je suis perdu, au bord de la crise de panique, lorsque je me rends compte que, forcément, je n’ai pas pu éviter l’inévitable. Malgré tous mes efforts. Malgré tout l’espoir que j’ai pu rassembler dans mon petit dé à coudre personnel. Malgré tout ça. A croire que je ne me suis jamais trompé, et que quoiqu’il arrive, je vais tout foutre en l’air. Je m’inquiète pour Valentine, mais visiblement : c’est mal. Mais je suis sûr que si je ne m’inquiétais pas, ce serait dix fois pire. Je me retiens de réagir pour ne pas exploser, mais visiblement : c’est mal. Et je suis tout aussi certain que si j’avais laissé ma panique s’exprimer comme à son habitude, sous la forme d’une violence à l’état brut et d’un pétage de cable, ça aurait été pas dix fois, cette fois, mais mille fois pire. Si j’hausse le ton ? Bien sûr. Je ne peux pas m’en empêcher, c’est ainsi que je m’exprime, c’est ainsi que je contrôle ces tremblements qui agitent tout mon corps. Qu’est ce que tu préfères, Valentine ? Que le ton monte, ou que je te hurle dessus dans un mélange de colère et de provençal, avant que l’inévitable se produise et que j’évacue le tout en te frappant ? Je suis une bombe à retardement, c’est évident. Si je trouve toujours des justifications plausibles à mes bagarres, à mes excès de violence, ce n’est pas pour autant que ces excuses me convainquent. Même moi. On peut même aller jusqu’à dire que je suis le seul qui n’est pas convaincu. Il faut croire que je peux aveugler tout le monde dans des nuages de poussière, mais que je garde toujours une certaine clairvoyance. Et là, je ne peux pas faire moins que de hausser le ton. J’ai trop peur sinon, de perdre le contrôle, de commettre l’irréparable. Moi, voilà de quoi j’ai peur. Mais de quoi Valentine a t elle peur pour garder ainsi le silence sur ce que je pensais avoir le droit de savoir ? De moi ? A-t-elle vraiment peur de moi ? Sait-elle depuis le début qu’elle est en couple avec un sociopathe, ou quelque chose s’en approchant dramatiquement malgré tous les efforts que je peux déployer pour éviter qu’elle s’en aperçoive ? Je suis un c#n, un bourrin, un psychopathe en puissance. C’est de ça dont tu as peur, Valentine ? Ou l’ignores-tu encore ? La voilà qui soupire. Qui croise les bras. Qui s’éloigne. Mes yeux café la suivent lorsqu’elle se relève, mais ce n’est pas pour autant que je me redresse moi aussi. De toute manière, j’en serais incapable, les tremblements que mes mains serrées tentent de faire disparaître rendraient illusoires toute tentative d’équilibre. Je t’ai rien dis parce que je savais que tu réagirais comme ça. Pourquoi je lui dis à lui ? Mais parce qu’il est médecin, Alex ! Et si c’est ton frère, c’est encore mieux. Le fait que … je sois dans cet état là, n’a rien à voir avec toi. Ne ramène pas tout à ta personne! J’écarquille les yeux. Ne ramène pas tout à ta personne ! Pardon ? Comme si je ramenais tout à ma personne. Je ne suis pas ainsi, tout de même ! Essaye de t’en convaincre… Si. Je suis égocentrique. Mais je ne vois pas le problème, pas actuellement alors que ce narcissisme me pousse à la protéger elle. Je ne vois pas en quoi c’est mal, et puisque ça l’est visiblement, je panique un peu plus. Mes poings se serrent un peu plus, aussi, pour contrôler toujours plus mes tremblements. Et si tu mets de la distance à chaque fois que tu es contrarié… Pourquoi je devrais m’infliger ça ? Dis moi ? Moi ? Mettre de la distance ? Mais... « Mais… » Comment… QU’est ce que… Je ne suis pas doué pour tout ça, j’espérais qu’elle l’avait compris, mais de toute évidence… je me trompe. Je me ratatine un peu plus sur moi-même, sans savoir ce que je peux faire. Elle ne veut pas que je mette de la distance, mais elle ne veut pas non plus que j’explose de toute évidence. Mais qu’est ce que je suis censé faire dans ce cas ? Rester coi, rester silencieux ? Je ne m’appelle pas Emmanuel, elle a du se tromper de Reh. Je ne sais pas ce qu’il faut dire dans ces cas là, b#rdel. Les seules réactions que je maîtrise, c’est le repli stratégique ou la violence. Et elle m’interdit les deux, de toute évidence. Ce doit être pour cela que je n’arrive pas à respirer. Que je suffoque. Que j’ai cette douleur aigue dans la poitrine à laquelle je refuse le droit de se montrer. Je me lève, m’appuyant sur les différents supports qui me sont accessibles, avant d’ouvrir les bras, démuni : « Mais comment tu veux que je réagisse, b#rdel ? Qu’est ce que t’attends de moi, Val, qu’est ce que tu veux que je dise, que je fasse alors ? Tu veux que j’ignore que tu vas pas bien ? Kriadis laute ! Dis-moi parce que là, je suis paumé. » Moi ? Patient ? C’est stupide de se l’imaginer. Je n’ai de patience que lorsque je suis sous pression, et encore. Là, j’empêche avec difficulté mon impulsivité de parler, ce qui faire ressortir les trois mots d’espéranto que j’avais appris pour le fun. Kriadis laute, b#rdel de m#rde. « Qu’est ce que t’attends de moi, hein ? Si je m’éloigne, c’est pour te préserver, m#rde. J’suis qu’un c#nnard, j’ai pas masse d’options dans mon arsenal, alors j’suis désolé de pas être aussi parfait que mon frère ! » Je suis claqué, crevé, énervé, emm#rdé. J’en ai ras le bol, j’en ai marre d’être aussi… nul. Je n’ai jamais compris comment Emmanuel s’y prenait pour être apprécié. Je sais juste être détesté en quelques secondes, le contraire, je ne maîtrise pas ; ça me dépasse.

J’aperçois d’ailleurs mon frère qui est déjà de retour et j’envisage de les laisser tous les deux et me barrer pour aller frapper le premier civil que j’allais croiser. Mais vu ce que m’a dit Valentine, une fuite à cet instant serait malvenue. Très malvenue. Et ça me gonfle, encore plus. C’est trop compliqué pour moi. Je profite du retour de Manu pour croiser les bras, grimacer lorsque je respire et quand je bouge mon épaule, et m’adosser à un mur. Je le toise lorsqu’il donne des pissenlits en poudre à Valentine, me réfugiant maintenant à nouveau dans mon mutisme. - T’en as pour un mois, il faudra que tu reviennes me voir quand ce flacon sera terminé ! C’est ça, c’est ça. Elle reviendra si ça a fonctionné, et si elle n’est pas totalement stone. Sinon, tu peux toujours courir, Brother. Je sursaute lorsqu’Emmanuel s’adresse à moi. Il se souvient que j’existe lui ? Tu es d’une mauvaise foi… c’est aberrant. Oh oui, je suis d’une mauvaise foi exaspérante, mais j’en ai rien à battre. Je pense ce que je veux, à ce que je sache. - Voilà pour toi… Ton autorisation ! Tu pourras la donner à ton chef. Je ne croise pas très souvent le sergent-chef Comet et je ne pense pas que ta patience tiendra jusqu’à ma proche rencontre avec ton gradé ! J’hausse les épaules. De mauvaise humeur. J’hésite une fraction de seconde mais craque en lui répondant en provençal, par principe, sans chercher à y mettre une once de bonne volonté : « Y’a d’autres médecins, et au pire je sais reproduire ta signature... » avant de récupérer le précieux papiers. Osef que je sois capricieux, osef que je suis imbuvable, j’ai pas la patience d’attendre et il le sait très bien. Et puis, si je peux me faire trouer la peau le plus rapidement possible, au moins Valentine sera débarrassée de moi et de mon égocentrisme, et bast’, tout le monde me gonfle. Je repasse au français pour baragouiner un « Merci Manu, c’est très aimable à toi » suintant de sarcasme. Je fourre le papier déjà froissé dans ma poche, avant de me tourner vers Valentine, puis vers Manu. Et à nouveau vers Val’. J’ai toujours ce point dans la poitrine qui me lance à chaque inspiration, présence certaine de cette incertitude latente quant à ce qu’il me convient de faire. Elle m’a interdit toutes les issues évidentes. Mais elle ne peut pas me tenir en laisse, personne ne l’a jamais pu, pas même moi. Qu’est ce qu’elle croyait, là ? Qu’est ce qu’elle veut ? Que je la supplie à genoux ou une c#nnerie dans le genre ? Que je m’excuse de devenir fou lorsque je sais qu’elle ne va pas bien ? Et bien m#rde. M#rde. Et encore une fois m#rde. Je lève les yeux au ciel, et les contourne tous les deux sans les perdre du regard pour me retrouver dos à la sortie. « Bon. Valentine, j’en ai ras le bol. J’suis pas doué pour tout ça, Manu pourra t’en attester. J’essaye de faire au mieux, ça te convient visiblement pas, on t’a peut être trompée sur la marchandise, mais j’en ai marre. J’en ai rien à carrer, en fait. Moi je t’aime, ça c’est sûr. Et te méprend pas, Val’, je fuis pas, j’prends du recul. J’ramène trop tout à ma petite personne ? Et bien m#rde. M#rde à tous les deux. Laissez-moi crever tout seul, ça vous foutra moins de problèmes. La prochaine fois, donnez moi le manuel du mec bien parce que là, j’avance à l’aveugle et j’en ai ras le bol de me prendre des murs. » Je fais un pas en arrière, en pointant Emmanuel d’un index accusateur, avant de cracher en provençal, ne prenant même pas la peine d’articuler. « Et toi, t’as intérêt à la soigner, sinon je te massacre. » Je suis sérieux. Mes yeux se posent sur Valentine ; durs. Avant de faire volte face et de sortir du centre médical, Baxter sur mes talons. J’en ai marre.

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