Les pompes à essences se trouvent en face du seul bâtiment en dur de la zone. Contrairement à ce que nous pourrions être amenés à penser, elles ne sont pas vides. Elles sont régulièrement alimentées par les différents raids organisés et réalisés. Accessibles uniquement par le groupe des hommes armés, ces derniers répartissent le gazole et prennent garde à ce que personne ne s’empare du bien de tous. Si l’espace est accessible, personne, en dehors d’eux, ne peut toucher les pompes. A l’abri de la pluie ou de la neige, il n’est pas rare que les réfugiés viennent s’abriter en dessous.
L'ancien restaurant se situe dans le bâtiment en dur de la station-service. Si avant, il avait pour ambition de nourrir les estomacs, à présent, il s'agit de stocker à l'abri du climat les différentes denrées, armes et médicaments que possède le camp de réfugiés. L'accès est très restreint, et sauf autorisation, personne n'est autorisé à y pénétrer. C'est sans aucun doute le lieu le plus important de tout le camp d'un point de vue stratégique, si bien qu'il est gardé sous bonne surveillance.
Cette partie-là du bâtiment est accessible par tous et pour tous. La boutique a été reconvertie en centre médical. Il n'y a plus de rayons, mais des lits de camps, entourés de grands draps, ou des rideaux, qui assurent un minimum d'intimité. Quelques travailleurs s’attèlent à soigner tous les survivants qui viennent dans ce lieu, qui est alimenté par un générateur de secours. Des instruments médicaux sont présents, même s'ils ne sont utilisés qu'en cas de grande nécessité. C'est l'endroit le plus chaud de tout le camp, si bien que, lorsque les températures nocturnes baissent énormément, il n'est pas rare que des personnes à la santé plus fragile et à risques y soient accueillies.
Les sanitaires sont des espaces consacrés à la toilette des survivants. Si les WCs ont été condamnés et ne sont pas utilisés et surtout plus utilisables, le côté lavabo et douche est lui très souvent investi. Une fois par semaine, de manière réglementée, chaque homme et chaque femme vont avoir la possibilité de prendre une douche chaude (en théorie) et de se nettoyer le corps aussi bien que possible. C’est une mesure qui a été prise pour éviter les maladies. Le reste du temps, il est conseillé à tous d’aller faire leur toilette à la rivière. Les réfugiés auront également l’opportunité de laver quelques vêtements dans les lavabos, réservés à cet effet, mais là encore, cette tâche est réglementée afin que tous puissent s’y atteler de manière équitable.
La station-service possédait trois espaces de parkings. Celui se trouvant à l'Est de la station étant enseveli sous des tentes militaires, ne sont accessibles que les quelques places adossées au bâtiment. L'une se trouve donc au nord et l'autre au sud. Le sol bétonné étant entretenu et régulièrement nettoyé, il n'est pas rare que ses espaces soient occupés par des enfants, jouant sous l'oeil avisé des adultes, qui s'arrangent pour ne pas qu'ils s'éloignent. Et le soir, il arrive que des individus s'y retrouvent, pour eux aussi jouer, mais d'une manière disons plus... « adulte ».