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MessageSujet: Re: Mission Intrigue : "A la guerre comme à la guerre" [Livre I - Terminé]   Mission Intrigue : "A la guerre comme à la guerre" [Livre I - Terminé] - Page 3 EmptyVen 2 Aoû - 22:53

Comment avais-je réagis à l’apparition de la jeune femme russe ? Rassurée, j'étais simplement rassurée. Me dire que je n'étais plus entièrement responsable du lieutenant était un soulagement, même si je devais encore prendre soin de lui, en tant que « médecin ». Ou du moins, en tant que militaire capable d'apporter les premiers soins. Égoïstement, la pensée que je ne serai pas la seule à avoir sa mort sur la conscience me traversa l'esprit, mais je la chassais bien vite. Évoquer cette possibilité ne m'aurait évidemment pas aidé et je devais encore tenir le coup, car rien n'était terminé. Aussi, je m'adressais à la femme, haussant le ton pour qu'elle parvienne à m'entendre malgré le bruit assourdissant des coups de feu. Emmenez-le à couvert ! Je … Je vous couvre ! J'ignorais à vrai dire comment je parviendrais à les couvrir sans éviter de me faire toucher. Après tout, j'étais une cible facile et c'était un miracle que je sois toujours debout à cet instant. Peut-être avais-je une bonne étoile finalement. Je resserrais les doigts autour de l'arme et inspirais profondément. Si tuer était la seule manière de vivre, alors, je ferais comme tous les autres, mais je savais d’emblée que je n'accepterais jamais cette idée d'être devenue une « meurtrière », même si c'était pour la bonne cause. Pour les hommes tombés. Pour Raulne. Pour Louisville. Je bondis hors de mon abri de fortune et m'apprêtais à viser quand la voix du lieutenant se fit entendre. Lorsque que la terre se mit à trembler, je tombais à genoux et jetais un dernier regard au militaire, avant de suivre ses ordres.

Serrant les dents, je me jetais à plat ventre sur le sol, protégeant mon crâne avec mes mains et attendit que « l'orage », ou du moins ce qui s'y apparentait, cesse. La terre volait de toute part et je me sentais en mauvaise posture, au milieu d'un environnement dans lequel je n'avais pas ma place. Je gardais le visage vissé au sol, mais, malgré cette précaution, des morceaux de pierres et des débris vinrent heurter la pauvre petite masse que j'étais. C'est ça ! Je ressemblais plus à une baleine échouée sur le sable d'une grande ville qu'à un militaire dans le cœur de l'action ! Cette pensée me fit sourire et je me mis à rire nerveusement. Le bruit, la peur. Ce n'était rien à côté des nerfs qui lâchaient. J'ouvris un œil et cessait immédiatement de rire devant le spectacle effroyable de l'explosion de la casemate. Les larmes commençaient maintenant à monter. J'avais déjà côtoyé la mort de si près, mais j'avais été suffisamment forte et aveuglée par la haine pour le supporter. Aujourd'hui, j'avais le sentiment de revoir ma famille, crever, sous les tirs de l'armée et cela suffisait à me faire craquer. Comme s'ils ne parvenaient pas à reposer en paix. J'étouffais des injures au fond de ma gorge et éclatait en sanglots. Comme si cela ne suffisait pas, une douleur foudroyante me traversa les tripes. Peut-être étais-je touchée ? Je baissais les yeux pour ne rien voir de différent. De la terre. Le sang de Raulne, par endroit. Encore de la terre. Rien. Je n'avais rien, seulement le cœur au bord des lèvres. Alors, pourquoi avais-je si mal ?

Les tirs, les explosions, tout cela se fit de moins en moins fort. Toute la scène perdait de son ampleur et la poussière commençait à retomber. Je relevais le visage vers les lignes adverses et parvins à distinguer, à travers les larmes et malgré un mal de crâne insoutenable, que ces derniers essayaient de fuir. Je clignais plusieurs fois des paupières et pris l'initiative de me relever, sans pour autant y parvenir. C'était bien au-dessus de mes forces. Alors, je faisais passer l'arme devant moi et visais les casques s'agitant au loin. Ces pourritures avaient décimés la dernière « famille » qui me restait. Je ne pensais alors plus qu'à me venger, mais aussi, comme tout militaire l'aurait fait, à sécuriser la zone. La comparaison parfaite aurait été de me considérer comme un automate réglé sur « destruction massive », mais je n'avais plus la tête à rire. Alors, aussi étonnant que cela puisse paraître, j'appuyais sur la détente. La peur au ventre, la gorge nouée, une douleur aux tripes insupportable et l'envie de gerber, j'appuyais. Une fois. Deux. Par à-coups, sans réfléchir. Dans le tas. J'avais l'impression de viser juste, de toucher mes cibles entre les deux yeux -ce qui, au fond, était très peu probable-. Je n'étais pas seule à tirer, je l'entendais bien et cela me donnait des ailes. De grandes ailes noirs type « ange de la mort », voyez-vous. Je n'avais pourtant rien d'un ange. Quant à la mort ... Il suffisait de regarder autour de nous pour comprendre qu'elle était et serait toujours là désormais.


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