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Emmanuel C. Reh

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MessageSujet: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptySam 30 Aoû - 22:57



Libérée de prison. Euh... De l'hosto !





- Ton frère est un gamin imbu de sa personne qui passe son temps à terroriser les gens Manu ! C’est donc une joie de ne pas l’avoir vu…


Avec un léger sourire poli j’acquiesçais d’un signe à la réponse de l’infirmière que je venais d’interroger. Je n’avais pas forcément envie qu’on me rappelle comme mon cadet pouvait être insupportable ! Je voulais juste savoir où ce petit c#n se planquait. Cela faisait quelques temps que je ne l’avais pas croisé et cela ne signifiait jamais rien de bon. J’espérais donc qu’il ne s’était pas attiré de problèmes et je mettais mon interrogatoire en attente. Au pire j’irais directement voir son supérieur !
Je récupérais donc le dossier de mon patient en priant pour qu’il soit moins pénible que le précédent. Cette journée n’était définitivement pas la mienne et je ne tombais que sur des personnes qui ne se gênaient pas pour me faire part de leur moindre mécontentement au sujet de ceci et de cela ! Mais j’arrivais malgré tout à garder le sourire… même si je m’inquiétais quand même pour mon frère. Pour retrouver un peu de joie de vivre il me suffisait de penser à une jolie blonde et ça fonctionnait assez bien. Bref ! Malgré mes espoirs je me coltinais un patient exécrable qui venait pour vraiment pas grand chose par rapport à l’état d’autres personnes qui attendaient. Lorsque j’en finissais avec lui je commençais à croire que le peu de temps qui me restait serait du même ton mais je surpris une discussion entre deux soignantes et l’une d’elle prononça le nom de Beaumarchais.

La militaire devait bientôt sortir ! Ni une, ni deux, je saisissais le dossier en mode « C’est moi le chef alors no comment ! » et je filais le lire un peu plus loin. Oui ! Marielle devait sortir… Enfin, si son état le permettait. Mais je n’avais pas trop de doutes à ce sujet. C’était donc avec cette idée en tête que j’allais vérifier et que je prenais la direction de la ‘‘chambre’’ où elle se trouvait. Au moins j’étais persuadé de tomber sur une personne que je connaissais et qui était sympa ! Même si je me doutais qu’elle devait en avoir marre d’être ici. Je me faufilais donc auprès de Marielle et refermais le rideau. Avec un sourire je me posais sur la chaise près du lit et regardais la militaire d’un air presque suppliant.



- Lieutenant Beaumarchais ! Bonjour ! Pour commencer, je vous serais infiniment reconnaissant de ne pas me crier dessus en me disant que vous en avez marre d’être là, que vous voulez sortir, etc.


Avec un nouveau sourire je me relevais et posais le dossier sur une petite tablette à roulettes. Je reportais de nouveau mon attention sur la militaire.


- Superbe entrée hein ? Alors comment allez-vous ? Prête à doucement… et j’ai bien dit doucement retrouver votre liberté ?


Je n’avais pas envie que la jeune femme me la fasse comme la jolie Lénor c'est-à-dire faire sauter ses points de sutures et ‘‘oublier’’ de venir aux visites de contrôle. Pour que cela ne soit pas le cas il faudrait juste que je lui prouve qu’il valait mieux pour elle qu’elle perde quelques minutes de son temps plutôt que de finir de nouveau ici ou pire !



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MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyMar 2 Sep - 11:55

Je n’en pouvais plus. Vraiment plus. Je prenais pourtant mon mal en patience. Je n’étais pas sortie en douce depuis que Comet m’avait chopée aux abords de la rivière, où je n’aurai pas du me trouver. J’avais été une patiente docile et presque pas grincheuse. Bon, c’est pas comme si c’était un secret que j’étais sanguine et que je disais ce que je pensais, même si ça me mettait les gens à dos ou les énervais… Même si j’avais un peu pitié des pauvres gens amenés à s’occuper de gens particulièrement chiants comme moi, dans la maladie. Je faisais de mon mieux, mais l’immobilité et la faiblesse, je gérais mal. J’étais pas hyperactive, loin de là, même si on collait cette étiquette à tout le monde pour n’importe quoi, je tenais juste pas en place. Et je supportais pas qu’on me voit comme ça, en manque d’activité, à la merci de ceux qui diraient que je pouvais partir.

J’avalais la nourriture qu’on m’avait donnée – il paraît qu’il faut manger pour se remettre, surtout quand on a été dans le coma pendant une certaine période, m’avait dit une infirmière, en me voyant lever les yeux au ciel -, pas meilleure que ce qu’on nous donnait sans être malade parce que c’était la même, mais probablement une plus grande quantité. Je savais pas trop, je me rationnais moi-même, pour en avoir pour plus longtemps. Même là, c’était le cas, avec la nourriture qui pouvait se conserver, planquée dans ma taie d’oreiller. De toute façon, m’habituer à manger plus n’aurait fait que m’inciter à souffrir encore plus de la faim, quand je retournerai à une ration normale.

J’avais particulièrement mal dormi, cette nuit là, résultat de l’impatience croissante surement, et de la douleur un peu. Elle était moins présente, mais pas disparue pour autant. Ma plaie à l’estomac me démangeait, et il m’était difficile de ne pas y toucher pour apaiser la sensation omniprésente. J’aurai peut-être du demander une crème pour ça, mais c’est pas comme si les médicaments courraient les rues, et comme si j’en avais vraiment besoin. Si c’était le cas, j’aurai pas pensé à mettre sur pied une troupe de gens pour chercher des livres sur les soins par les plantes, ni des médicaments, ni des boutures à faire pousser. Et je me retrouverai pas là. Je soupirai, me remémorant notre échec. On n’avait quasiment rien trouvé, surtout pas des livres, et on avait du rebrousser chemin à cause de moi. J’arrivais pas à me réconcilier avec l’idée que nous n’avions, de toute façon, pas eu d’autre choix.

Perdue dans mes pensées, je ne perçus qu’à peine l’ouverture du rideau sans vraiment l’entendre, et c’est un regard surpris que je lançais à Emmanuel, qui s’était engagé à servir de médecin pour les militaires, et qui avait assisté à la cause de ma blessure. Je refoulais la colère qui m’envahissait à la pensée de la façon stupide dont elle m’avait été infligée, grimaçant en tentant de sourire au médecin comme pour lui montrer que je n’allais pas le mordre. Il s’était occupé de me soigner plus correctement dès que nous étions revenus au camp, mais je ne l’avais pas revu depuis. Ca devait faire cinq jours à peu près que je me trouvais alitée ici. Peut-être six.

Ca tombait bien qu’il vienne me voir – il allait falloir que je lui pose des questions. Il ne me semblait pas être quelqu’un qui perdait son sang froid, mais c’est pourtant bien ce qu’il s’était passé, durant l’expédition. Continuer à frapper un homme à terre, et mort… Peut-être ne s’en était-il pas rendu compte, mais le gars se défendait au début. Il avait fallu que je le rappelle à l’ordre, pour qu’il s’arrête. Peut-être était-ce une tare, chez les Reh. Je soupirais. Je ne lui rendais pas crédit. Son frère avait beau être insupportable, et incontrôlable aussi, ça n’était pas le cas du médecin. Je souriais à nouveau, un peu moins crispée.

« Digne d’une série médicale américaine, doc’ ! Je vais très bien, je pourrais vous faire un tour du camp en courant, ou une série de pompes. Bon, ça colle pas avec le doucement, alors je peux vous promettre de faire le tour du camp seulement en marchant, et pas trop rapidement. Du moment que je peux retrouver ma liberté… »

Je m’arrêtais un instant. Réfléchissant à la façon d’amener le sujet qui m’intéressait. Ou que je devais évoquer – l’éviter m’aurait arrangée, ça n’était pas une discussion plaisante, qui s’annonçait. « Et vous, comment allez-vous ? Après l’expédition… » Comprendrait-il que je parlais du fait qu’il avait tué quelqu’un ? Etait-ce son premier cadavre ? Ca n’était pas chose facile. Même quand quelqu’un était menaçant. Se réconcilier avec l’idée d’avoir tué pour sa survie pouvait être plus ardu que l’on ne le pensait. Et je ne pouvais permettre que le médecin soit troublé, suite à mon expédition, suite à des bévues survenues sous ma direction. Et je devais savoir d’où venait son éclat. Alors je ferai mon devoir.
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MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyJeu 4 Sep - 13:51



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Je comptais parmi les médecins les plus patients de la clinique mais je devais reconnaître que ma patience avait ses limites et aujourd'hui ces dernières étaient sur le point d'être dépassées. Je comprenais parfaitement que les malades puissent être inquiets et viennent sans réelle raison, uniquement pour être rassurés. C'était même parfaitement normal par les temps qui couraient puisqu'une simple toux pouvait se transformer en une pneumonie aggravée. Ce que je ne comprenais pas c'étaient les patients agressifs envers les personnes qui les prenaient en charge pour leurs soins. Les médecins et infirmières n'étaient pas fautifs vis-à-vis du temps glacial ou du stock limité de médicaments et autre matériel médical. Au contraire, nous faisions avec ce que nous avions et souvent avec le sourire, du moins pour ma part. Alors m'agresser en me disant que le temps d'attente était trop long, que la distribution des médicaments était misérable ne servait à rien. Je leur expliquais à chaque fois mais aujourd'hui j'étais lassé par ces plaintes constantes ! J'avais moi aussi des soucis en tête et je ne cassais pas les pieds aux gens qui m'entouraient pour autant.
C'est sûrement pour cela que je m'étais précipité sur le dossier du lieutenant Beaumarchais. Je la connaissais et même si je me doutais qu'elle devait en avoir assez d'être ici j'osais espérer qu'elle ne serait pas aussi pénible que tous ces inconnus grincheux. Avec plus de motivation que quelques minutes auparavant j'avais donc fait une entrée assez théâtrale dans la ''chambre'' où Marielle se trouvait. Et je faisais ça avec le sourire et humour qui plus est ! De plus j'étais persuadé que la jeune femme ne pourrait pas être de mauvaise humeur puisque je venais vérifier qu'elle pouvait bel et bien sortir.

Je lui souris à sa réplique concernant mon entrée mais je fronçais les sourcils en l'entendant parler de faire le tour du camp en courant. J'étais sérieux concernant l'état de santé de mes patients et j'espérais que tous n'avaient pas le même caractère rebelle d'Eléanore. Mais la militaire continua en disant que cela ne serait pas sérieux et qu'elle se contenterait de faire le tour du camp en marchant. Je hochais la tête avec un air entendu.



- Je préfère la deuxième version de la balade autour du camp, dis-je avec un léger sourire. Après je ne vois pas de raison de vous retenir plus longtemps ici puisque vous avez l'air d'aller bien ! Mais il n'empêche que je vais devoir vous examiner avant. Je dois vérifier la cicatrisation et surtout être sûr que vous n'avez pas de fièvre. Les infections post-opératoires nous mènent la vie dure dans ce genre de conditions, expliquais-je consciencieusement.


Je préparais ensuite ce dont j'aurais besoin pour l'examen en silence ce qui permit à Marielle de reprendre la parole pour me demander comment j'allais. Cette question aurait pu être basique si elle n'avait pas fait allusion à l'expédition. J'arrêtais ce que je faisais et reportais mon attention sur la jeune femme. C'était la première fois qu'on me reparlait du raid et j'aurais préféré que ce sujet de conversation continue d'être évité ! Je faisais déjà mon possible pour ne pas y penser et ce n'était pas une réussite... Alors qu'une personne m'en parle n'était vraiment pas agréable ! Surtout Marielle. Elle était là-bas, elle savait ce que j'avais fait.
Je la regardais donc sans savoir quoi répondre. J'allais bien quand je ne pensais pas à l'homme que j'avais tué ! Le problème c'était qu'il m'empêchait de dormir. Je n'avais pas voulu le tuer mais... mais rien ! Je ne savais absolument pas ce qui c'était passé dans ma tête. Marielle avait été blessée et Eléanore aussi. J'avais fait la promesse à cette dernière de toujours être la pour elle. J'avais craint pour sa vie... pour nos vies ! Je haussais les épaules et répondais en toute honnêteté.



- Je vais bien, quand je suis occupé et quand j'évite de penser à ce qui s'est passé là-bas, expliquais-je gêné et légèrement tendu, parce que ça me ressemble tellement pas...


Je n'en disais pas plus ! J'avais juré de sauver en devenant médecin et pourtant j'avais tué un homme à mains nues... Même à l'époque où je me shootais je n'avais pas commis cette erreur ! Et là, alors que j'étais complètement lucide, ou presque, j'avais ôté la vie à un homme qui voulait sûrement la même chose que moi... Survivre !



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MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyMar 9 Sep - 22:07

J’avais beau savoir que j’avais besoin de ce temps immobilisée, que je devais me remettre auquel cas la prochaine blessure pourrait m’être fatale, je ne pouvais que difficilement m’y résoudre. On m’avait bien dit que tout allait bien, que je pourrais bientôt sortir et rester dehors si je ne faisais pas de folies, j’avais du mal à me réjouir à cette idée, à voir la libération proche. Je me sentais mieux mais toujours affaiblie, plus encore que depuis mon coma, et j’avais du mal à composer avec cet état de fait. Je n’en dirai rien : pour que l’on me garde plus longtemps, ou que l’on veuille que je parle à quelqu’un ? Ou que l’on exige que, du temps que je consacrais à mon travail, une partie soit destinée au repos ? Certainement pas. Et plus vite on changerait de sujet, avec le médecin, mieux ce serait. Je ne pensais pas réellement faire le tour du camp en courant, mais pas le faire en marchant lentement non plus. Aussi, ne pas s’y attarder était bien. Si je pouvais ne pas gaffer, ça n’était pas plus mal.

Je lui souris en retour, surtout lorsqu’il dit qu’il n’y avait pas de raison de me retenir. Parfait. Mon visage se rembrunit légèrement en entendant la suite, même s’il avait parfaitement raison. J’espérais bien n’avoir aucun de ces symptômes. Je me sentais fatiguée, mais rien de plus. Ni nauséeuse, ni fiévreuse, rien. Et j’espérais que ça ne serait réellement pas le cas. Je soupirais, avant de regarder le médecin. « Je me sens très bien, en tout cas… » C’était un mensonge. Mais mes cauchemars et mes remords n’avaient rien à voir avec ma blessure, après tout. Et si quelqu’un avait l’esprit tranquille dans ce camp improvisé, dans le monde même, j’aurai bien voulu le savoir. Mais je n’y croyais pas le moins du monde.

Je le regardais, préparer ses outils, comme si de rien n’était. Peut-être n’était-ce réellement qu’une routine, peut-être n’y avait-il aucune complication. Je l’espérais. Je profitais du silence pour amener le sujet qui, moi, me préoccupait. Tout comme il faisait son travail en me recommandant de rester tranquille et de ne pas forcer pour ne pas rouvrir mes points, je me devais de faire le mien, en cherchant à comprendre ce qui avait bien pu se passer lors de notre quête de médicaments. J’avais pu constater que ça n’était pas dans son tempérament, de s’emporter, depuis qu’il s’était proposé à Raulne pour être notre médecin.

Je ne pouvais pas prétendre le connaître pour autant, et peut-être réussissait-il très bien à cacher des accès de folie, de colère, comme celui qui l’avait pris envers l’homme qui nous avait blessées, à Valiosky et moi. Mais ça nécessitait un éclaircissement, dans tous les cas. Et je ne comptais pas le laisser s’en tirer à bon compte, sans faire face à ce qu’il avait vécu. Si nous avions un psychopathe en puissance dans nos rangs, je devais le savoir. Si c’était une erreur de parcours, qui était due à de l’inquiétude, un sentiment d’insécurité, une peur irraisonnée, alors ça n’était pas si terrible. Dérangeant, mais moins que de se retrouver confrontés à un fou qui prenait son pied dans la violence. Je le voyais bien mal à l’aise, comme gêné par cela. C’était encourageant. S’il était gêné, non pas d’avoir été surpris, mais de s’être rendu acteur d’un tel geste.

« C’est une bonne chose, que ça ne vous ressemble pas. Je n’en doutais pas, mais les choses sont parfois différentes en public et en privé. Et peut-être était-ce un comportement dont vous étiez familier en privé. Je ne le pensais pas, mais je ne pouvais ne pas douter. Maintenant, dites moi ce que vous ressentez, et pourquoi vous évitez d’y penser. Je ne me prétends pas psychologue ou psychiatre, loin de là, bien au contraire, même, mais j’y suis passée. Par le fait de tuer quelqu’un, pour la première fois. Alors dites moi. »

J’essayais de le mettre en confiance, tout en le testant. Voir s’il se sentait réellement coupable, ou s’il me disait ce qu’il pensait que je voulais entendre. Les deux étaient plausibles, et je devais en avoir le cœur net. Même si mes intentions n’étaient pas limpides – je l’espérais, du moins.
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MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyVen 12 Sep - 13:08



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Il n'y avait aucune raison que Marielle doive encore rester ici ! Les soins que je lui avais prodigués s'étaient très bien passés et la cicatrisation avait du se faire correctement puisque la jeune femme avait, semble-t-il, suivi les consignes. Je n'avais pas eu vent de sorties non-autorisées et autres actes irréfléchis de ce genre... Bien évidemment je ne pouvais être sûr de rien puisque je n'avais pas eu le loisir de suivre sa convalescence mais je choisissais de faire confiance à la jeune femme. Et je ne pouvais pas être constamment derrière tout le monde ! Si ils ne comprenaient pas que l’alitement, les visites de contrôle n'étaient pas là pour leur pourrir la vie mais au contraire pour leur sauver je ne pouvais rien y faire ! Je n'allais pas bousillé ma propre santé pour des gens qui se fichaient de la leur... Du moins c'était ma théorie et en pratique j'étais loin d'agir ainsi et surtout pas avec Eléanore ! L'esquisse d'un sourire apparu sur mon visage en pensant à elle mais très vite je ne concentrais de nouveau sur ma patiente. Elle ne semblait pas ravie que je doive l'ausculter mais je ne lui laissais pas le choix ! De toute façon elle n'avait pas à s'en faire puisqu'elle semblait en pleine forme malgré la blessure qu'elle avait subi.
Je ne faisais pas attention au soupir de Marielle et au fait qu'elle disait se sentir bien. J'étais têtu et je comptais bien vérifier la cicatrisation de sa plaie. Je lui jetais un regard qui lui montrerai sûrement que je ne comptais pas faire marche arrière..
.


- Parfait si vous vous sentez bien ! Je vous laisse remonter votre haut pour que je puisse vérifier et changer le pansement. Comme ça se sera fait et vous n'aurez pas besoin d'attendre qu'une infirmière le fasse avant de pouvoir sortir. Je la laissais faire ce que je venais de lui demander. J'ai quelques questions à vous poser, annonçais-je. Est-ce que vous parvenez à dormir correctement... ? Je ne parle pas de nuit de sommeil de huit heures puisque c'est devenu impossible. Mais est-ce que vous avez un sommeil reposant et de plus de quatre heures ?


Je ne demandais pas ça par hasard. Je savais que les militaires étaient soumis au stress plus que les autres. Le problème était qu'il fallait dormir pour pouvoir cicatriser plus rapidement. J'avais certes quelques restes de crèmes cicatrisantes mais je ne pouvais pas me permettre de les distribuer sans que cela ne soit une obligation. Je commençais ensuite l'auscultation pour constater que la cicatrisation avait l'air de se faire parfaitement même si elle prenait en peu plus de temps que prévu. Cependant cela était normal puisque c'était du au contexte... En bref il n'y avait aucune raison pour que je garde Marielle à la clinique mais elle devrait me promettre de ne pas forcer durant les deux prochaines semaines. J'allais le lui annoncer mais je fus pris au dépourvu par Marielle qui aborda un sujet que j'évitais soigneusement depuis notre retour du raid.
Je voulais continuer à ignorer ce qui s'était passé et je répondais vaguement à la militaire mais apparemment elle voulais en savoir plus. Pourtant je lui avais dit que le comportement que j'avais eu ne me ressemblait pas ! Cela sous-entendait que je ne recommencerais pas *Y'a plutôt intérêt !* et que je regrettais... Je lui jetais un regard surpris lorsqu'elle me dit qu'elle voulait être sûr que je n'étais pas un habitué de ce genre de comportement. Je hochais lentement la tête de manière négative. Non ! Ce n'était pas moi... Je ne percutais pas vraiment la suite des paroles jusqu'à qu'elle parle du fait de tuer un un homme pour la première fois.

Je reculais d'un pas... Je faisais tout pour oublier alors pourquoi voulait-elle que j'en parle ? Cela ne ferait pas revenir le type que j'avais... tué ! Je m'asseyais sur la chaise près du lit lorsque cette pensée me traversa l'esprit... J'avais l'impression que l'air me manquait et cela m'empêchait de reprendre la parole de suite. Il me fallu quelques minutes avant de regarder de nouveau Marielle...



- Je voulais pas ça, j'voulais vraiment pas, murmurais-je enfin. J'ai fait le serment opposé ! Je marquais une pause et fermais les yeux. P'tain ! Je me suis même pas rendu compte qu'il ne se défendait plus... J'ai même pas compris qu'il était... qu'il était mort. Je rouvrais les yeux pour fixer Marielle. J'ai tué un gars qui était sûrement dans le même cas que moi... Un type qui voulait juste survivre ! J'hésitais avant d'ajouter. J'me dégoûte !


Voilà ! C'était dit. Je me demandais si j'étais vraiment quelqu'un de bien à chaque fois que je repensais au type à qui j'avais ôté la vie. Qu'est-ce que Marielle allait répondre à ça ? Je m'en savais rien mais elle ne pourrait pas m'aider à accepter ce que j'avais fait, c'était certain. Voilà pourquoi il fallait que j'oublie cette journée...



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MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyMar 16 Sep - 22:06

Je soupirai encore, en voyant le regard implacable du médecin. Si la moindre petite chose n’allait pas, il ne ferait aucun cas de mon impossibilité à tenir en place, de ma frustration d’être immobilisée et de devoir rester là. C’était tout à son honneur, et ça faisait de lui une recrue précieuse pour tous les militaires, mais ça ne me faisait pas moins grincer des dents. Je me pliais pour autant à ses directives, et remontais mon t-shirt assez haut pour qu’il puisse observer la cicatrisation de la blessure. J’aurai préféré qu’il me libère en l’instant, mais c’était de toute évidence trop demander. Tant qu’il se contentait de m’ausculter et de me laisser partir, tout irait bien. Il n’était pas intrusif, mais la fatigue, la lassitude, devaient se voir sur mon regard. En même temps, cela n’avait rien de surprenant. Qui pouvait prétendre n’être en proie à aucun de ces sentiments, dans l’état des choses ? Peu de gens, à mon sens, et surement des gens inconscients. Bienheureux, peut-être, ou alors proches de la mort par leur insouciance. A moins d’être bien protégés, par des gens comme nous, qui essayions de faire en sorte que tout aille bien. Rien n’était moins sûr. Nous n’avions pas réellement réussi, à Louisville… Les pertes avaient été nombreuses. Moi même avais failli y passer. Je serrai les poings sur les bords du lit de fortune, à ce souvenir.

Je relevais le regard sur Emmanuel, en l’entendant. Etait-ce si flagrant ? N’était-ce qu’une vérification de routine ? Etait-ce à cause de mon coma ? Je ne le saurai pas, sans demander… ni sans répondre. Mais je n’y tenais pas réellement. D’un autre côté, je doutais avoir le choix. Sa ténacité était visible dans son regard, de même que le fait qu’il n’abandonnerait pas sans avoir de réponse. J’optais quand même pour la prudence. « Quelque chose de particulier vous fait poser cette question ? Je m’arrêtais un instant, cherchant à formuler une réponse honnête, sans l’alarmer pour autant. Manier les mots avec agilité n’était pas vraiment mon truc. Pas vraiment. Il fait assez froid, et je ressens encore la douleur… Et je vous avouerai que tout ça, dis-je en faisant un geste englobant la pièce, sous-entendant les gens blessés, l’hôpital de fortune, le camp même, et ce que l’on était forcé de faire pour survivre, ça n’aide pas. Mon sommeil est assez perturbé, et entrecoupé… » Inutile d’en dire plus. Bertin savait, et Comet aussi, et c’était déjà bien trop. Mes failles et faiblesses, mes blessures, ne regardaient que moi. J’en viendrais presque à regretter avoir abordé le sujet avec les deux militaires – pas qu’ils me fassent chier avec ça, mais ça leur laissait voir une facette de moi que j’aurai préféré enterrer pour de bon. Et je comprenais même pas d’où elle venait, et encore moins pourquoi elle ressortait là.

Je secouais légèrement la tête, me reconcentrant sur le médecin. Je me mordais l’intérieur de la joue, en espérant qu’il ne s’en rende pas compte, en le voyant reculer, s’asseoir et détourner le regard. Je m’en voulais, je voyais pas qu’il était sincèrement perturbé, mais je ne pouvais pas éviter le sujet pour autant. Je me levais, et m’approchais en silence de lui, posant ma main sur son épaule. Je pouvais difficilement faire plus – je n’étais ni une proche, ni son amie. Ca ne m’empêchait pas de pouvoir essayer de le faire se sentir un peu mieux. Ca n’aurait peut-être pas d’effet dans l’immédiat, mais ça serait toujours ça.

« Emmanuel, écoutez… Il n’était pas comme vous. Même s’il voulait survivre. Il nous a agressés le premier. Il nous a porté atteinte physiquement le premier. Il a initié tout ça. Il a frappé Eleanore, après qu’on lui ait dit qu’elle était malade. Il a cherché à me frapper, et a réussi sinon je ne serai pas là, en me pensant une faible femme sans défense. Jamais vous n’auriez fait ça, n’est-ce pas ? Peut-être bien essayait-il de survivre. Peut-être était-il devenu comme ça par la force des choses. Mais ça n’était pas quelqu’un de bien. Quelqu’un de bien n’aurait pas attaqué Eleanore. Et on est quelques fois forcés d’agir contre nos principes, quand la situation, quand le danger, nous y obligent. Je sais que ça ne vous aidera pas à accepter quoi que ce soit tout de suite. Que vous allez être perturbé par ça longtemps. Mais vous avez réagi comme la situation le demandait, Reh. Et tôt ou tard, petit à petit, vous vous réconcilierez avec ça. Même si ça prend longtemps. »

Je parlais d’expérience, bien que le premier mort à mon compteur n’était pas un civil. Le premier innocent à mon compteur… J’avais mis très longtemps à l’accepter. Je doutais encore, parfois, de l'avoir accepté.
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Emmanuel C. Reh

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Emmanuel C. Reh
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Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! Scarlett-Johansson-73164



MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyVen 19 Sep - 15:06



Libérée de prison. Euh... De l'hosto !





Je ne m'étais pas trompé en pensant que la militaire en aurait assez d'être là et je la comprenais parfaitement. Même si je ne la connaissais que très peu cela ne semblait pas ressembler à Marielle de rester sans rien faire ! Elle avait le caractère de la jeune femme qui ne tenait pas en place et c'était un avantage pour le camp. Mais en ce moment cela allait devenir un inconvénient pour elle mais aussi pour moi. Pourquoi ? Parce qu'elle allait devoir se tenir tranquille quelques temps, éviter les patrouilles trop éloignées tout comme les efforts trop élevés. Si elle suivait ces instructions à la lettre je n'aurais pas à m'en faire. Par contre, si elle se la jouait tête de mule comme Eléanore j'avais plutôt intérêt à m'inquiéter. Bref, cela ne servait à rien que je me projette dans un futur dont j'ignorais tout et je me contentais de l'ausculter tout en l'interrogeant sur son sommeil.
J'étais très attentif à sa réponse même si mon attention était aussi portée sur ce que je faisais. Marielle avait de la chance ! La cicatrisation semblait se faire sans problème et assez rapidement... Raison de plus pour expliquer à la militaire qu'elle devait réellement suivre mes instructions. Mais en attendant je répondais à sa question. Plusieurs militaires m'avaient dit qu'ils ne trouvaient pas le sommeil et les gardes ou patrouilles ne devaient pas les aider puisqu'ils ne pouvaient pas s'instaurer un petit train de vie plus ou moins régulier. Je constatais que Marielle était dans le même cas mais il était vrai qu'il était difficile de dormir à la clinique, entouré de personnes malades !



- Étant le médecin des militaires du camp j'ai pu constater que vous étiez les premiers concernés par le manque de sommeil. Vous n'êtes pas la seule et je m'inquiète pour certains des soldats ! avouais-je. Je reconnais que ce n'est pas simple de pouvoir dormir ici, avec les autres malades dont certains se croient seuls au monde. C'est pourquoi vous pourrez sortir dès que j'en aurais fini avec vous. Je commençais à faire le pansement et repris sur un ton sérieux. Par contre je veux que vous me promettiez de suivre mes conseils. La cicatrisation de votre blessure se fait parfaitement et même si vous n'êtes pas du genre à tenir en place dites-vous que cela vous évitera des ennuis. Évitez de forcer pendant une quinzaine de jours et revenez me voir ! Par contre, si votre problème de sommeil persiste vous pouvez revenir avant. Et n'hésitez pas, ne faites pas comme vos collègues !


En effet, aucun de ceux à qui j'avais parlé vis-à-vis de leur manque de sommeil n'était revenu me voir. J'aurais pu croire qu'ils avaient résolus leur problème mais Bertin m'avait semblé toujours aussi fatigué lorsque je l'avais croisé ! A moins qu'il ne revenait simplement d'une garde de nuit... Bref, je n'étais pas là pour penser à mes autres patients mais la discussion qui débuta ensuite me donna envie d'aller les voir.
J'avais toujours tout fait pour éviter de parler de ce qui c'était passé pendant le raid. J'aurais pu évoquer ce sujet avec une personne mais mon frère était porté disparu. Je maugréais mentalement en me disant que le cadet des Reh aurait pu être là quand j'avais besoin de lui ! Cela m'aurait éviter d'avouer que je me dégoûtais devant une de mes patientes que je ne connaissais que très peu.

Je regardais la main de la militaire posée sur mon épaule alors que je m'étais assis sur la chaise près du lit. Je la regardais sans la voir et tentais de me persuader que ce que me disait Marielle était vrai, que ce type n'était pas comme moi, qu'il avait choisi de survivre mais en ne faisant pas les bons choix. Je plongeais mon regard dans celui de Marielle lorsqu'elle prononça le prénom d'Eléanore. J'avais péter un câble en voyant la blonde blessée ! Qu'est-ce qui me disait que je ne serais pas capable de recommencer ? Rien, absolument rien !
« C'est justement ça le problème... » J'avais murmuré cette phrase par rapport à mes pensées mais aussi à l'évocation du prénom de ma jolie blonde. Je ne savais pas si Marielle ferait le lien puisque personne n'était au courant de ce que je ressentais pour Eléanore et le fait que notre relation avait évoluée il y avait peu...
Je savais que j'aurais du mal à accepter d'avoir tuer quelqu'un, beaucoup de mal, si je l'acceptais un jour ! Mais le principal problème n'était pas ça... J'avais peur de recommencer !



- Je sais tout ça, comme je sais qu'il va me falloir du temps et que jamais je n'accepterais ce que j'ai fait, avouais-je en la fixant. Mais ce n'est pas ça qui me perturbe le plus ! C'est le fait que je suis incapable d'être sûr que je ne réagirais pas de la même façon si ce genre de situation recommençais, expliquais-je. Je suis tout aussi incapable de savoir si j'ai agi de cette façon uniquement parce qu'Elle a été blessée ou pour tout le contexte réuni. Je marquais une pause en soupirant. J'ai l'impression de ne pas savoir qui je suis réellement ! Est-ce que ça aussi c'est normal ?



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MessageSujet: Re: Libérée de prison. Euh... De l'hosto !   Libérée de prison. Euh... De l'hosto ! EmptyVen 26 Sep - 13:46

Je frissonnais, alors qu’il observait ma blessure. Ses mains n’étaient peut-être pas beaucoup plus froides que le reste de mon corps, mais suffisamment pour me surprendre, et provoquer cette réaction. La fatigue devait aussi jouer sur le froid que je ressentais. Ca n’était pas, de toute façon, une sensation surprenante. Après tout, le climat était détraqué, le froid persistant et insidieux. Et source de bien des désagréments, y compris des problèmes de sommeil qui s’imposaient à beaucoup de gens. Pas la seule cause de cette incapacité à dormir à laquelle je n’échappais pas, mais tout de même l’une d’entre elles. Je n’étais qu’à moitié surprise de la question du médecin, même si elle me déplaisait et que je n’avais pas réellement envie d’aborder le sujet. Elle n’était toutefois pas vaine : outre mes propres troubles, que plusieurs soldats aient pu lui évoquer ne pas dormir correctement était dérangeant, et il était bien que j’en sois avertie. Il faudrait faire remonter ça à Comet ou Raulne. Pas que j’ai envie de l’évoquer avec l’un ou l’autre. Comet, peut-être, décèlerait dans cette remarque que mon propre sommeil ne s’améliorait pas. Et se souviendrait alors de ma proposition, qui ne l’avait pas emballé plus que ça, même s’il était revenu sur son hésitation première. Et Raulne… Raulne serait égal à lui-même, désagréable. Il dirait surement que ses soldats n’étaient pas des petites tapettes ou des femmes, et qu’il gérait leur sommeil. Même s’il y accorderait de l’attention. Il n’épuiserait pas ses soldats outre mesure, malgré son attitude de con.

« Beaucoup vous ont parlé de problème de sommeil ? Ou l’avez vous juste constaté ? Je laissais un petit sourire orner mes lèvres. Je suis heureuse de vous l’entendre dire… Je comprends qu’il est difficile d’être malade et ne blâme pas les autres consignés au centre comme moi, mais je n’aurai peut-être pas tenu plus longtemps. »

Le relâchement fut de courte durée, toutefois. Je comprenais les raisons de son laïus sur la prudence nécessaire, mais il ne m’était pas plaisant pour autant. Je m’attendais à devoir me reposer encore, mais quelques jours, deux ou trois, peut-être. Pas une semaine. Pouvais-je protester pour autant ? J’en doutais. Il ne souffrirait pas de me retrouver à l’hôpital, parce que j’avais été imprudente. Il ne le tolèrerait pas, à vrai dire. Si je devais revenir, par ma faute, il me garderait plus longtemps, j’en étais persuadée. J’acquiesçais alors, d’un geste bref. Inutile de lui préciser que j’agirai en suivant ses recommandations dans la mesure de mes tâches et de ce que l’on attendait de moi. Je grimaçais, en revanche, alors qu’il évoquait encore les problèmes de sommeil. Je n’avais aucune envie de parler des réelles causes qui m’empêchaient de faire des nuits complètes. « Ecoutez… Mon manque de repos est physique, mais pas que. Je ne peux pas lutter contre mes pensées et le trouble qu’elles causent. Je ne suis pas la seule dans ce cas, j’en suis persuadée. Mais je suis tout aussi persuadée que l’on ne peut rien faire contre cela. » Je ne comptais pas développer. Il n’était pas un de mes proches, et je n’avais nulle raison de lui dévoiler ce qui me perturbait. L’avoir fait auprès de Bertin et de Comet me déplaisait suffisamment…

Ce n’était pas pour éloigner de moi l’attention du médecin, que j’avais évoqué le raid. C’était pour Emmanuel. Nulle personne saine d’esprit n’agirait ainsi et serait serein après coup. Et s’il le ressassait sans en parler… La folie pouvait le guetter.

« Vous serez peut-être amené à faire des choses terribles, dans un tel climat, vous savez ? Ce qui importe, c’est que vous ne vous perdiez pas en chemin. Et il y aura toujours quelqu’un pour vous aiguiller dans le droit chemin, vous signaler que vous avez mal agi. Nous sommes tous amenés à agir de manière contraire à nos convictions, lorsque cela le nécessite. Vous y compris. Moi de même. C’était des circonstances exceptionnelles. Vous devez réfléchir à tout cela, penser aux causes. S’il s’agit de l’injustice, du danger, d’une impulsion parce qu’elle a été attaquée… Je n’avais pas manqué de remarquer qu’il ne parlait que d’Eleanore. Cela m’indifférait. Sa vie personnelle ne me regardait pas. Si cela empiétait sur son efficacité et son calme, en revanche… Nous pouvons aussi vous garder au camp, et ne pas vous confronter au danger, Emmanuel. Ca n’est pas votre rôle. Vous n’avez pas à être confronté à la pression d’une expédition. Au danger potentiel comme celui la. Mais ça ne règlera pas le problème. Vous avez agi d’une façon telle qu’elle ne peut qu’avoir un impact. Mais réfléchissez autrement : n’avez-vous pas, progressivement, changé, depuis le début de ce fléau qui nous frappe ? Vous avez du vous adapter, comme nous tous, et devenir partiellement un autre. Murir, d’une autre façon que celle qui vous a été imposée, jusqu’à présent. Vous devez retrouver la place qui vous incombe, dans ce nouvel ordre en construction. Et vous retrouver, peut-être. »

Je sentais la migraine poindre. Je n’étais pas douée pour la diplomatie, ni pour parler à ce point. Mais je me sentais obligée de le faire, en quelque sorte. C’était une conséquence de mon incompétence durant le raid, et je ne pouvais m’en décharger sur les autorités qui régnaient sur le camp. Et de force, en tant que seconde de Comet, j’avais été promue comme figure d’autorité. Alors je ne pouvais pas fuir les responsabilités qui en découlaient. Plaisantes ou non, difficiles ou non. Rien ne m’empêchait de demander conseil à Comet ou Raulne, plus tard. Aux deux, simultanément, peut-être. La conversation en serait moins pénible, s’ils étaient tous deux là.
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