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MessageSujet: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyMar 22 Avr - 19:21

Tout comme la peste, la routine est fuie. Il paraît que les gens ne savent plus s’arrêter et respecter un semblant de train-train, qu’ils sont constamment en train de changer, sans s’arrêter, sans cultiver d’habitudes… Je le comprends, réellement, j’ai longtemps été comme ça. Est-ce l’armée qui m’a changée ? Le fait de grandir et de devenir plus mature ? Je ne saurai le dire. Mais je sais que si l’on m’offrait de revenir en arrière, de revenir sur ma décision d’intégrer l’armée, je ne l’aurai pas fait. Ca n’avait peut-être été qu’une impulsion au début, mais ça avait contribué à faire de moi celle que j’étais, et j’aimais celle que j’étais devenue. Je n’étais pas parfaite, mais mes défauts et moi on était à notre place, et on l’avait trouvée grâce à la rigueur de l’armée.

Pourquoi je pensais à ça, ce matin ? Parce que comme tous les jours depuis mon arrivée à Louisville, Isabella Bellanger m’évitait, et que ça m’énervait prodigieusement. Ne vous méprenez pas, je ne la connais pas et elle m’indiffère. Mais qu’elle me regarde comme une pestiférée parce que je suis une militaire, je refuse de le laisser passer. Je me suis pas battue pour me faire une place dans l’armée contre les plus durs préjugés, pour me faire rejeter sans raison par une civile parce que je porte l’uniforme. Elle s’est peut-être adoucie depuis que j’ai aidé à protéger ses gamins quand on a été attaqués dans l’école, mais elle me juge encore sans raison. Et y’a rien qui m’énerve plus que ça. Alors oui, je vais la confronter et arrêter de faire profil bas. J’ai rien à me reprocher, c’est elle la fautive, pas moi.

Je la trouverais quelque part sur le camp – à moins que, faute de chance, elle n’ait décidé de s’éclipser dans les alentours. Mais j’aurai vraiment joué de malchance. J’ai bien vu qu’elle ne quittait quasiment pas ses enfants – par peur, mais une peur totalement justifiée. Même s’ils étaient en sécurité dans le camp normalement, tout pouvait arriver. Je décidais, après un brin de toilette dans la rivière, de me rendre à l’endroit où elle donnait des cours à certains enfants présents. Ce n’était pas indispensable dans le chaos ambiant, qu’ils aient des leçons théoriques, mais on cherchait à se diriger vers une normalité relative, n’est-ce pas ? A retrouver la stabilité que les attaques avaient balayée, et à retrouver une vie habituelle, plus tard. Alors je trouvais son initiative judicieuse et appropriée. Et ça leur servirait, peut-être, plus tard, si l’on parvenait à survivre.

J’attendais donc, qu’elle laisse une pause à ses élèves. Ils étaient particulièrement dissipés, semblant plus désireux de jouer et courir dans le camp que de rester assis sur des bancs improvisés à écouter la leçon. Isabella Bellanger était courageuse et avait de la poigne, à n’en pas douter. J’attends que les enfants se dispersent, avant de m’approcher d’elle. « Madame Bellanger. Peut-on s’asseoir pour parler un instant ? » Civilisée, cordiale, polie. Ne pas laisser la colère que fait naître en moi son comportement me submerger. Être patiente et pas agressive.
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyMer 23 Avr - 13:51

Pourquoi donner des cours à des enfants du camp ? C'était comme se demander pourquoi chercher à survivre. Pour entretenir l'espoir d'un jour revenir à une vie normale. Parce que s'il devait y avoir un lendemain à cet enfer, il nous fallait préserver notre savoir, ne pas le laisser se détruire par la guerre. Oh bien sûr, j'étais prête à toutes les horreurs pourvu que la guerre cesse, mais il ne nous fallait pas oublier la civilisation. Alors oui, je donnais des cours à des gosses, de tout âges, à des jeunes qui n'avaient pas même eu le temps de connaître la vie que l'on avait avant aussi bien qu'à ceux qui avaient eu le temps d'atteindre le lycée. J'avais tout de même réussi à les séparer en deux groupes, pour éviter trop d'écarts de niveaux. On fait ce que l'on peux avec ce que l'on a. En temps de guerre, la fin justifie les moyens. Et puis cela me faisait du bien, de communiquer avec eux. Je me sentais moins inutile. Oui si je voulais combler ce sentiment d'inutilité je pouvais rejoindre la main d'oeuvre du camp, mais voyez vous ce serait délaisser ma progéniture, ce que je ne peux envisager ne serait-ce qu'une seconde. Partager mes connaissances me semblait donc un bon compromis. Si ce monde devait avoir un avenir, ce serait d'eux qu'il serait fait, et il était important qu'ils soient un minimum instruits. Et cela me faisait plaisir de voir certains parents vraiment enchantés que leurs enfants aillent apprendre quelque chose. Surtout que, comme je ne pouvais m'en empêcher, j'étais très maternelle avec les petits. Un peu trop parfois, comme n'avait pas manqué de me le faire remarquer Lyra. Enfin je n'étais pas un monstre, je ne mordais personne (ou presque) et certains jeunes m'appréciaient bien. Cela me permettait de couper un petit peu avec la morosité ambiante et de me créer un semblant de normalité dans mes journées. Une routine dans un univers de chaos.

J'avais ce matin-là un groupe de petits, parmi lesquels se trouvait Edward. Il avait sympathisé avec deux autres garçons, et je les voyais de temps en temps se jeter des coups d'oeil complices. Fou comme ils peuvent garder ce naturel et cette innocence... Je ne pouvais m'empêcher de les envier. Mais ils s'agitaient, et je le savais bien à cet âge là on était rarement capable de tenir en place bien longtemps. Je les laissais donc sortir, leur recommandant néanmoins de rester dans mon champ de vision. Et c'est là qu'elle vint à ma rencontre. Un petit pincement aux lèvres. Je n'allais pas pouvoir l'éviter, cette fois.

« Allons-y, je ne vois pas comment me défiler... Entrez »

Je l'invitais dans la petite baraque que l'on avait mis à ma disposition, lui avançais une chaise et m'assis sur une autre.

« Que me voulez-vous ? »

Droite, franche, directe. Je n'avais pas envie de tourner en rond avec elle. Vraiment pas.
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyMer 23 Avr - 19:45

J’attendis patiemment qu’elle finisse la leçon qu’elle dispensait, et que les petits s’éloignent. Je ne pouvais prédire l’issue de cette discussion, ni même si j’allais garder mon calme, et il était inutile que nous ayons des témoins. De toute évidence, je ne comptais pas me donner en spectacle ni hausser le ton, mais je ne pouvais pas présumer de ma capacité à ne pas m’emporter. Je ferai, en tous les cas, de mon mieux. Mon but n’était pas de m’emporter et de la conforter dans ses préjugés à notre encontre, bien au contraire. Mon but n’était pas non plus de démentir tous ces derniers – il était clair que tous n’étaient pas injustifiés. Je haussais les épaules, pour moi même. Que quiconque me voit le faire m’importait peu.

Je suivis les enfants des yeux, alors qu’ils sortaient. Je me retournais toutefois à temps pour voir la réaction d’Isabella quant à ma venue. Elle n’était pas enchantée, évidemment. Je ne m’étais pas attendue à être accueillie chaleureusement, je m’attendais même à être royalement ignorée, sous prétexte qu’elle avait, je ne sais pas, des cours à préparer, des devoirs à corriger… Mais demandait-elle des devoirs à ses élèves ? Je n’en savais rien, et cela ne m’intéressait pas vraiment. Je saluais son initiative, je n’avais cependant aucune raison de m’attarder sur le détail. Cela prolongerait ma présence en sa compagnie inutilement, et je n’avais aucun enfant susceptible d’être éduquée par elle. Et j’espérais bien que ça ne serait jamais le cas. Moi, élever un enfant, sérieusement ? N’importe qui aurait rit à cette idée. Mes parents les premiers. Thomas aussi, probablement, mais jaune. Parce qu’il en voulait, je crois. Enfin, on avait jamais eu cette discussion. En même temps, on était restés ensemble qu’un an. Et il savait très bien que je n’étais pas fidèle même si je l’aimais. Il avait choisi de m’avoir comme ça, ou de ne pas m’avoir du tout…

Enfin bref, je m’égarais. Je n’étais pas venue observer l’école de fortune pour me rappeler des souvenirs que je ne voulais pas avoir. Je la suivais dans la baraque vers laquelle elle me menait, et m’assis comme elle m’avait indiqué de le faire en a avançant la chaise vers moi. Je n’avais pas relevé le fait qu’elle n’ait pas de moyen de se défiler. Je n’allais pas la bouffer ou l’abattre froidement avec l’un de mes flingues. Bref. Je ne comptais pas éterniser ce tête-à-tête plus que nécessaire, alors tout comme elle, j’allais aller droit au but. En espérant qu’elle ne m’interrompe pas.

« Je vais être franche, je suis lasse de vous voir me considérer comme une pestiférée. Qu’ais-je fait, pour que ça soit le cas ? Je n’ai agressé personne inutilement, je ne suis pas violente, je ne suis pas vulgaire, je n’essaye pas d’effrayer les gens. Je suis une personne normale, qui veut juste que tout se passe bien, et que les innocents soient préservés. Quel est le problème ? C’est parce que je porte l’uniforme ? C’est parce que je suis pas de chez vous ? Vous savez quoi : je suis habituée à affronter les préjugés. Les militaires sont des crétins qui considèrent qu’une femme n’a pas sa place sur les terrains. Les civils masculins aussi – soit disant que je serai trop faible et que je devrai avoir une petite vie rangée. Eh ben j’ai appris à être une battante, et à les défaire. Alors je laisserai pas quelqu’un me juger sans me connaître. »

Je ne savais pas comment elle le prenait, mais je n’avais pas d’agressivité dans ma voix, juste une lassitude immense, et mon refus de la laisser gagner avec ses préjugés était audible quand je parlais.
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyVen 25 Avr - 7:18

Qu'est ce que Marielle pouvait bien faire ici ? Qu'avait-elle donc à me dire ? Je n'en n'avais pas la moindre idée mais je ne comptais pas me défiler, je n'en étais quand même pas à ce point là avec elle si elle m'abordait directement. J'étais intriguée de sa venue, je ne lui avais donné aucun signe engagent depuis que nous nous connaissions. A mes yeux, elle était une militaire, une militaire comme tous les militaires, comme mon père, comme Raulne. Par principe, méfiance. Même si... J'avais bien vu que la jeune femme avait essayé de protéger mes enfants durant l'attaque des écorcheurs. Quand je l'avais vu près d'eux, je n'avais pas du tout apprécié, j'aurais voulu accourir près d'eux et les emmener loin d'un uniforme... Mais c'était avant que je remarque qu'elle les avait tiré des griffes d'un des écorcheurs. Pour autant, je n'étais pas allée la remercier et je n'irais jamais. Mon attitude face à elle aujourd'hui ne révélait pas vraiment mes véritables sentiments pour elle. Je me montrais comme je me montrais face à tous ceux de l'armée, froide, fermée, rétissante, mais en vérité j'étais à la limite plus encline à la conversation avec elle. Peut être avait elle un peu plus de cœur que les autres, peut être pouvait-on lui faire un peu plus confiance. Je tate le terrain, si vous voulez. Je la teste pour voir ce qu'elle vaut véritablement.

Je l'invitais donc à rentrer et lui désignais une chaise. Je ne voulais pas non plus trop m'attarder avec elle pour ne pas laisser trop longtemps les enfants sans ma surveillance, bien que je sache qu'il y avait bien d'autres adultes responsables dehors qui ne manqueraient pas de faire le nécessaire si un problème survenait. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, que voulez-vous. Je croisais les jambes et écoutais donc Marielle me vider son sac. Sa voix ne trahissait ni énervement, ni colère. Juste de la lassitude. Je ne l'interrompais pas. Je ne montrais pas de signe d'impatience et gardais mes remarques pour moi. Pas violente. Mouais. La violence, c'était quand même le mot d'ordre dans une guerre, et les militaires étaient les principaux acteurs d'une guerre. Donc écoute, pour la violence, c'est raté, fallait pas t'engager dans l'armée. Et elle me disait être une personne normale. Bien sûr mon passé déformait mes jugements, mais à mes yeux les militaires étaient une classe à part de la société. Parce que moi, j'avais toujours été à part. Toujours seule. Sans racine. Et à cause de qui ? De mon père, bien entendu. Mon père, qui, comme par hasard, était un militaire. Ce n'était pas si difficile à comprendre, non ? Mon père était militaire, mon père m'a gaché mon enfance, mon père m'a enlevé l'amour de ma mère et les amitiés qu'ont tous les adolescents de cette terre. Elle me balança ensuite tous les préjugés que les gens pouvaient avoir sur les militaires, militaires femmes en particulier. Mais mon aversion n'avait rien à voir avec les femmes portant l'uniforme, c'était tous les militaires qui étaient visés. Même si des fois, j'avais du mal à imaginer une femme dans l'armée. C'aurait vraiment été la dernière chose que j'aurais aimé faire de ma vie.

Les militaires sont tous les mêmes, hommes et femmes. Ils ont une arme à feu.

Je soupirais et attendis quelques instants, histoire d'être sûre qu'elle n'avait rien à ajouter pour le moment. Je gardais mon calme légendaire en lui répondant.

« Ecoutez. Ca n'a rien à voir avec le fait que vous soyez une femme en uniforme. Je n'ai rien contre vous en particulier. Mais j'ai été vaccinée contre les militaires, c'est... de l'histoire personelle. J'ai des enfants. La plus grande n'a que douze ans. Nous sommes en temps de guerre. Il me semble normal que je me méfie des gens qui ont des armes à feu, vous ne croyez pas ? Quand on voit votre lieutenant Raulne, on peut se dire que c'est justifié. »
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptySam 26 Avr - 20:28

Quelle raison avais-je de me confronter à cette civile qui avait une opinion bien négative à mon sujet, alors que j’aurai très bien pu l’ignorer ? Je ne savais pas vraiment. Une manifestation de mon orgueil ? Une irritation due au fait que l’on me jugeait négativement à tort ? Une envie de prouver que j’avais raison, et de mettre à mal ses préjugés ? Probablement un peu de tout ça. Alors même si la conversation s’avérait compliquée, vraisemblablement longue et non concluante, j’avais décidé de l’avoir aujourd’hui, et je n’allais pas céder une once de terrain à Isabella Bellanger. J’étais persuadée d’être dans mon bon droit, j’étais dans mon bon droit, et elle allait ouvrir les yeux à ce sujet. Ni plus, ni moins. Ma volonté à son maximum, j’étais donc partie à sa recherche à l’endroit où les leçons qu’elle donnait se déroulait. La chance était de mon côté, car elle s’y trouvait effectivement. J’aurai pu me déplacer là-bas durant une pause, une absence, une période creuse concernant l’école mise en place, mais ça n’était pas le cas. Si j’avais été superstitieuse ou croyante, j’aurai vu là un bon augure. Mais rien n’était prédestiné, et certainement pas l’issue de cette discussion que nous allions avoir. Bien au contraire. Il était nettement plus probable que nous nous opposions, de manière plus franche, et que nous nous rabrouions mutuellement. Sans être la seule option possible, c’en était une.

Mon intention n’était pour autant pas de me pointer avec mes gros sabots, de lui rentrer dans le lard et de provoquer le conflit, cependant. Je comptais être franche et parler sans détour, mais pas être déplaisante. L’agresser et lui dire qu’elle n’était qu’une stupide femme qui portait des œillères n’aurait rien auguré de bon. Et je ne le pensais pas. Pas trop. Pas en ces termes, pas avec virulence non plus. J’admettais ne pas être dans la meilleure des dispositions à son égard parce que j’estimais qu’elle se comportait de façon malpolie, insultante et totalement injustifiée, mais pas au point de subir mon courroux et mes jugements de valeur sur la personne qu’elle était. Je ne la connaissais pas. En revanche, je pouvais clamer haut et fort que sa distance m’exaspérait et n’avait pas lieu d’être. Et c’était exactement ce que j’étais venu lui dire, avec les formes – si j’y arrivais, et si j’arrivais à me faire comprendre. Les mots n’avaient jamais été mon point fort, et plus qu’un atout, ils étaient un handicap. Mais s’il fallait que je dise à plusieurs reprises ce que je voulais exprimer, soit. Je le ferai. Et elle comprendrait. Tôt ou tard. Plutôt tôt que tard, de préférence. Je ne savais que penser de son silence. Il ne s’éternisa pas, mais si je le remarquais, c’est bien parce qu’il avait plané plus que de normale. Non ? Bref. Je soupirais à mon tour – voilà, elle n’avait pas compris. Ca n’était pas le fait que je sois une femme en uniforme, le problème. Qu’est-ce que ça aurait bien pu lui faire ? Elle ne travaillait pas avec moi, de fait la présence d’une femme faible et à protéger qui demandait plus de travail ne pouvait pas être un problème pour elle, comme pour mes idiots de collègues. Non, ça n’était de toute évidence pas ce que j’avais voulu dire. Clairement pas. « Ca n’était pas les propos que je tenais. Pas le moins du monde ce que je souhaitais dire, en fait. Je me doute bien que le fait que je sois une femme militaire vous indiffère. Que je sois une militaire, en revanche, certainement pas. Je voulais dire que j’étais confrontée aux préjugés depuis toujours, et qu’il n’était pas dans mes habitudes de les laisser passer. »

Je marquais une pause, réfléchissant à ses propos. De l’histoire personnelle. Mais une rancœur bien présente, contre des gens qui n’avaient rien fait. Je m’apprêtais à le lui dire, de manière quelque peu cinglante, mais je me ravisais. Je n’étais pas mieux qu’elle, finalement. Si j’avais quelques préjugés concernant les civils ? Bien sûr… Mes parents, et Thomas, m’en avaient vaccinés… Mais j’essayais de les vaincre. Parfois. Souvent. Pas elle. En tout cas, on aurait pas dit. Je l’avais bien vu à sa façon de se comporter vis-à-vis de nous, vis-à-vis de moi. Mais je n’allais pas lui dire que je battais mes propres préjugés. Que moi aussi, j’en avais à cause de mon histoire personnelle. Ca n’était pas son affaire. « Ecoutez, je ne sais pas ce qui cause cela, et sincèrement, ça ne me regarde pas. Nous ne sommes pas les meilleures amies du monde, nous ne le serons même jamais de toute évidence, et je n’y aspire pas. Je comprends, même – vous craignez pour vos enfants, certes. Si ma petite sœur était là, je craindrais aussi pour elle. Je m’arrêtais encore, et laissais échapper un rire sans joie. Ma ‘petite’ sœur avait, quoi ? 20, 21 ans maintenant ? On était six, avec deux ans de différence chacune, mais je ne l’avais pas vue depuis tellement d’années… près de 10 ans, en fait. Si elle se présentait ici, je ne la reconnaîtrai pas, mais je craindrais pour elle. Pour moi, elle était encore la gamine d’une dizaine d’années que j’avais laissée derrière quand mes parents m’avaient foutue dehors. Je soupirais, avant de me reconcentrer sur la femme non loin de moi. Mais je crois vous avoir prouvé avoir à cœur de protéger les plus jeunes et les plus faibles, et non pas de les achever. Nous mettre tous dans le même sac est uniquement une injustice. Et puisque vous amenez le lieutenant Raulne sur le sujet, que voulez-vous que je vous dise ? C’est un connard. Il est imbuvable. Même envers moi. D’autant plus envers moi qu’envers ses soldats parce que je n’ai rien à foutre là, selon lui. Mais il est doué, et efficace. Il connaît son travail, et il sait ce qu’il fait. Si nous étions attaqués, il mettrait sur pied une défense rapide, et à même de protéger le maximum de gens comme vous, de civils – y compris vos enfants. Alors oui, c’est une enflure, mais il fait son travail, et il le fait bien. Et je suis peut-être une militaire comme lui, mais je suis pas une connasse et je compte pas m’aliéner tout le monde. Je vous prends pas de haut parce que moi je sais me battre, je vous considère pas comme quantité négligeable ou quoi. C’est ma mission, vous savez, vous protéger. Je suis pas là pour vous abattre froidement. J’en serai même pas capable. Je suis pas une militaire sur le terrain, au sol, moi, madame. Je suis, j’étais, une pilote. Je n’affrontais que les autres militaires. J’étais pas en contact avec les civils. J’ai peut-être plus de scrupules que les autres. »

Je ne disais pas l’entière vérité. Même un pilote pouvait être amené à toucher des civils et des innocents. Mais ça n’était pas mon propos, ni même ce pourquoi je mentais. Non, je mentais par rapport à mes scrupules. Je les avais perdus. Tant parce que des enfoirés avaient abattus tous les pilotes que je connaissais et appréciais, mais aussi parce que des civils étaient devenus des monstres et avaient attaqué des innocents, les violant pour certains, les tuant de manière atroce pour d’autres. Alors non, je n’aurai pas de scrupule à leur loger une balle dans le crâne, pour les abattre. C’était des ordures de première qui ne méritaient pas mieux. Mais je ne m’en prendrais pas à des innocents pour autant, comme elle, comme ses enfants. Jamais.
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyMer 30 Avr - 15:37

Je ne lâcherais pas le morceau. Jamais. Il était très dur de me faire changer d'avis, ou même de faire évoluer mes points de vue. J'étais quelqu'un d'extrêmement têtue, voire bornée parfois. Cette obsession de vouloir constament avoir raison sur les autres remontait aussi à mon passé. Tout remontait au passé. Toujours. Je n'ai jamais eu mon mot à dire avec mes parents. C'était « Oh, ton père est muté là, on va là. ». Le soir je n'avais droit qu'à : « Tu as des devoirs ? Travaille bien, ça te servira plus tard ». J'enrageais mais je me laissais faire à chaque fois. Jamais protesté ouvertement. Est-ce que cette existance vagabonde et motivée seulement par le travail me convenait ? Non. La preuve : je m'en suis échappée dès que j'ai pu. J'ai voulu prendre ma revanche, en quelque sorte. Comme avec les militaires.

Oui, on en revient toujours là.

Le problème était que la jeune femme en face de moi avait l'air tout aussi entêtée. Bon. C'était elle qui était venue me trouver, pas le contraire. Je n'en n'avais que faire, d'elle, au fond. Une militaire comme les autres, peut être avec un peu plus de cœur et justement, pour cela je n'allais pas lui chercher querelle. Je l'ignorais. Si ça ne lui convenait pas, eh bien tant pis pour elle. Qu'espérait-elle ? Que je l'embrasse et que nous devenions les meilleures amies du monde ? Non, elle s'en doutait bien. Mais alors, qu'était-elle bien venue chercher ? Elle me parlait de préjugés. C'est ça, elle voulait casser l'image que les gens avaient des militaires ? Mais ce n'était pas qu'une image, au moins pour moi. J'avais vécu 18 ans avec un père en uniforme et une mère fana, la guerre avait ramené des militaires dans Louisville, dans MA ville, et tout ce que j'avais compris sur ces gens s'était une fois de plus avéré véridique. Rien qu'à voir la tête de leur Raulne. Edward et Camélia ne l'avaient pas souvent vu, pourtant il leur foutait la trouille. Pour vous dire. La situation n'est-elle pas déjà assez catastrophique, ne voit-on pas assez d'horreurs pour que les gens qui sont censés nous protéger soient des malades ? On dit aussi que l'homme a besoin de mettre les hommes dans des cases. Alors c'est ce que je fais. Il y a les militaires, ce qui font la guerre, et les civils, ceux qui la subissent. Les soit-disants préjugés de Marielle, je n'en n'avais strictement rien à cirer.

« Il ne s'agit pas de préjugés. Je crois bien qu'en temps de guerre, confinés dans un camp entouré d'uniformes, nous avons dépassé ce stade. »

Elle essaya ensuite de se ratraper -du moins, c'est ce qui me semblait. Mais en vérité, elle s'embrouillait encore plus. Elle n'aspirait pas à faire amie-amie avec moi en me disant dans le même temps qu'elle comprenait mes craintes. Je formulais ma réflexion à voix haute.

« Si vous comprenez mes angoisses, où est le problème ? »

Le problème était qu'elle n'aimait pas la manière dont je la voyais elle. Mais elle, ne voyait-elle pas qu'elle était une militaire parmi d'autres ? A mes yeux, ils étaient tellement que je n'allais pas chercher à me faire une opinion détaillée sur chacun d'eux. La méfiance est de mise, c'est la guerre. Survivre envers et contre tout. Le danger peut venir de partout. Et je ne me laisserais pas faire. J'ai des enfants, et ils sont avec moi. Pas comme sa petite sœur.

Mon regard soutenant toujours le sien, je l'écoutais se lancer dans une longue tirade. D'accord, elle marquait un point. Raulne était une enflure, et sûrement qu'en tant que pilote elle ne pouvait s'en prendre aux civils. Mais voir le lieutenant protéger des enfants, ça me semblait assez peu probable. Oh, il le ferait peut être, si nous étions au bord, mais pas avec joie. Le tout est qu'il le fasse. De toute façon, je serais là pour le faire. Je n'ai confiance qu'en très peu de personnes quand il s'agit de ma progéniture. Mathilda, Lyra, quelquefois, et peut être Mickael. Damien, je n'oserais pas, encore moins maintenant qu'il défend le camp. Ce sont des choses avec lesquelles je ne plaisante jamais.

« Peut être que ce que vous dites est vrai. Vous devez le connaître plus que moi. Mais mes enfants ont les jetons, comme si les horreurs qu'ils ont vu à Louisville ne suffisaient pas. Je vous croit aussi quand vous me dites qu'en tant que pilote vous ne touchez pas aux civils. Je vous ai déjà dit que je n'ai rien contre vous en particulier. Mais comprenez, pour moi vous êtes une militaire parmi d'autres. Et d'autres le font. Et si jamais on décide de s'armer pour pouvoir mieux nous défendre, vous allez nous tirer dessus ? »

Je la testais un petit peu, pour le coup. Armée, je l'étais déjà. Une arme récupérée dans l'épave du Destroyer, et une arme blanche avec du ciseaux récupérée à Louisville, lors de l'attaque finale. Quand Mathie est venue me sortir de ma tanière, cette fameuse nuit de septembre, en me demandant de cacher les armes, la première chose que je lui ai demandé était si je pouvais en prendre une pour moi. Et je l'avais toujours, quand bien même le tir n'était pas mon fort.
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyVen 2 Mai - 22:07

Si j’avais su à quel point cette conversation était vaine, peut-être ne m’y serais-je pas risquée… J’avais autre chose à faire, que de dépenser mon énergie dans des causes perdues – et Isabella Bellanger semblait de toute évidence en être une. Et si j’étais bien décidée à obtenir gain de cause, elle ne donnait pas l’impression qu’elle allait en démordre. A bien y réfléchir, non, je n’aurai certainement jamais cédé face à l’entêtement de l’adulte, quand bien même j’avais anticipé l’issue qui me semblait inévitable maintenant : à savoir que nous serions l’une comme l’autre campée sur nos positions, sans en démordre. Surtout que je ne savais même pas d’où venait sa méfiance, entièrement injustifiée. En ce qui me concernait, du moins. J’avais une tête à tirer un bout portant dans le crâne d’un gamin ? Certainement pas. Et aucun des gars de l’unité non plus, en soit. On était peut-être armés et censés faire régner l’ordre, rompus au combat et sans avoir froid aux yeux, mais ça ne faisait pas de nous des connards insensibles. Enfin, pouvais-je vraiment lui demander de faire la part des choses, quand il était évident que les civils en présence de militaires étaient toujours mal à l’aise ?

Je prenais sur moi, me retenant de lever les yeux au ciel, de soupirer, ou d’exploser. Ca n’aurait servi à rien, à part confirmer l’opinion qu’elle devait avoir comme quoi j’étais une connasse – ce que je n’étais pas. Ou pas de manière qu’elle pourrait constater, ni qui la regardait. Lèvres closes, je serrai les dents, l’écoutant attentivement, laissant planer légèrement le silence pour m’assurer qu’elle avait fini. Ainsi donc, elle observait vaguement les militaires de loin, parce qu’on était dans la ville comme elle, dans sa ville même probablement, à ses yeux, et ce n’était pas des préjugés ? Nous étions tous des connards violents et sanguinaires, à même de mettre à feu et à sang la ville ? Evidemment, c’est ce que nous avions tenté de faire. Enfin, j’extrapolais là… Mais je n’étais pas sûre que ses pensées soient bien loin de ça, malgré tout.

Où je voulais en venir, alors que je comprenais ses angoisses ? C’était bien simple, très simple même. « Vos angoisses ne vous donnent pas raison quant au fait que vous nous mettez tous dans le même panier – vous allez me dire qu’il n’y a pas de connards dangereux parmi les civils ? Que tout le monde ici est inoffensif ? Et pourtant, vous leur faites plus confiance qu’à nous. Peut-être pas confiance, mais plus en tout cas. Et si vous me blâmez pour les armes que je porte, en plus de mon uniforme, rappelez vous de Louisville quand nous avons du fuir. Vous en aviez aussi, Fontaine, Blanchet et vous. En quoi différez-vous de moi ? » Elle ne pouvait nier que j’avais raison, bordel. La seule différence, c’est que moi je savais tirer, et de manière pas dégueulasse. Mais ça ne changeait rien.

C’était plus fort que moi, je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel, quand elle me demanda si j’allais leur tirer dessus s’ils s’armaient pour mieux se défendre. L’avais-je fait, à Louisville ? Je me retenais de lâcher une remarque cinglante, toutefois, faisant preuve d’un self-control rare, et fortement mis à l’épreuve. Que je n’ai pas répondu que je n’étais pas tous les putains de militaires à moi toute seule et qu’une femme militaire ne passait pas inaperçue était un miracle en soit. Je serai encore les dents, réfléchissant à ma réponse, pour en donner une qui soit la plus posée et calme possible. « L’ais-je fait, à Louisville ? Non. Donc non, je ne vous tirerais pas dessus. Loin de là. Je vous proposerais de vous apprendre à maîtriser son maniement, et à vous battre avec. » Elle ne me croirait peut-être pas ; mais c’était pourtant la stricte vérité. Et c’était aussi bien pour sa sécurité, que pour celles des autres personnes dans le camp, et pour la mienne. Mieux elle maitriserait son arme, moins elle nous mettrait en danger.
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyDim 4 Mai - 9:03

La différence entre nos attitudes était flagrante. Je restais calme, inexpressive, bras et jambes croisés et soutenais son regard. Elle, je la voyais fulminer, elle serait la mâchoire au point de s'en faire mal. Sans dire que son comportement m'amusait, oh non, je ne ris pas de ce genre de choses, mais c'est elle qui était venue me trouver alors il fallait qu'elle en assume les conséquences. Je ne lui avais rien demandé, si ça ne tenait qu'à moi j'aurais laissé nos rapports tels qu'ils étaient : inexistants. Mais si je l'énervais, eh bien j'irais lui répondre. Je l'écoutais me déballer son sac, impassible, me disant que cela ne la mènerait à rien. Ne nous mènerait à rien. Elle ne devait pas être la dernière des quiches, elle s'en rendrait bientôt compte, si ce n'était pas déjà fait. Mais baisserait-elle les bras pour autant ? Ce n'est pas sûr. Si elle est tout aussi tenace et tête de mule que moi, nous y sommes encore pour pas mal de temps. Je ne pouvais m'empêcher de soupirer à cette idée. J'avais d'autres choses à faire ! J'ai des gosses à m'occuper, comme je le lui ai dit, d'ailleurs ! Enfin, je n'avais aucune idée de l'issue de notre entrevue et ça m'était bien égal. On verrait bien vite où tout ces propos nous mèneraient, s'ils feraient évoluer la situation ou non. Pour ma part, il sera dur de me faire changer de position sur des certitudes acquises -et cent fois vérifiés- depuis ma tendre enfance.

Ses paroles suivantes me firent bien sourire. Moi ? Faire confiance ? Peut être étais-je un peu paranoïaque dans le fond, mais au moins je m'éviterais bien des erreurs en agissant comme j'agissais. De cela j'en étais plus que persuadée. Non, elle se trompe, je ne fais pas plus confiance aux civils qu'aux militaires. Je me méfie de tout le monde sauf de quelques rares proches faisant partie de mon cercle intérieur. Ceux à qui j'acceptais de confier mes enfants. Mathie et Lyra, qui sont comme de ma famille. Mickael aussi. Il y a d'autres civils avec qui je m'entends bien, Damien, mais il est mon cousin alors ça paraît logique que j'entretienne de bon rapports avec lui. Mais pas de là à lui confier mes minots. Pareil pour Emmanuel, j'avais compris qu'il n'était là que pour m'aider mais je ne pourrais jamais lui accorder mon entière confiance. Elle se faisait des idées, elle n'était pas mieux logée à mes yeux que certains civils.

« Vous vous trompez. Bien sûr qu'ils y a des connards chez les civils, je le sais ! Et justement, si vous croyez que je donne ma confiance plus facilement aux civils qu'à vous, eh bien vous avez tout faux. Vous jugerez mon comportement paranoïaque si vous le souhaitez, mais je ne fais me méfie autant d'un civil que d'un militaire. D'ailleurs, vous parlez de Blanchet et Fontaine. Ce sont les seuls dans ce camp à qui je fais confiance. Et oui, nous avons des armes, il faut bien que nous soyons aptes à nous défendre par nos propres moyens. » Soupir « Ce en quoi nous différons de vous, c'est que ce n'est pas notre boulot. Nous portons juste une arme car la situation le nécessite. »

Elle leva ensuite les yeux aux ciels, ce qui me décocha un petit sourire amusé, qui disparut néanmoins à la vitesse de l'éclair quand son regard revint sur moi. Non, elle ne tirerait pas sur les civils. Dire, c'est bien beau, mais on ne sait jamais ce qu'on fait quand on est pris dans « le feu de l'action ». Bref. Elle me proposait... quoi ? D'apprendre à tirer ? Oui, je reconnais que je ne sais pas tirer, je l'ai bien vu le soir de la destruction de Louisville. Mais je ne suis pas sûre d'apprécier le professeur qu'elle se propose d'être. Je lui fis une petite moue.

« Vous me voyez comme un danger public ? Je reconnais que je ne sais pas tirer, alors j'évite de le faire à tout va. Mais je pense que mon amie Fontaine serait tout à fait à même de m'apprendre à me servir de mon arme. »

J'ommettais bien sûr de préciser que c'était l'arme qu'elle m'avait elle même donné, à ma demande. Je me rappelle encore de cette nuit...
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptyMer 7 Mai - 21:16

Je prenais peut-être trop les choses à cœur. De toute évidence, Isabelle était indifférente, et j’aurai peut-être du agir de la même manière. Mais j’avais de toute évidence bien trop d’orgueil pour cela. Et une propension à laisser voir ce qui me passait par la tête bien trop facilement – mon énervement face à sa façon d’agir, au fait qu’elle soit si butée, ne pouvait passer inaperçu. Elle était imperturbable, au point que j’ai l’impression de faire face à un mur. Se protégeait-elle ainsi, afin de prétendre que rien ne l’atteignait ? Il était évident que ça n’était pas la réalité – la moindre petite menace dirigée contre ses enfants, même involontairement, libérerait une lionne désireuse d’en découdre jusqu’au dernier souffle, afin de protéger sa progéniture. C’était, en soi, admirable, même si je me gardais bien de le lui dire – ou d’émettre la moindre opinion à ce sujet. Elle n’en aurait cure, j’en étais persuadée, et de quel droit me serais-je permis de donner mon avis ? Je n’étais pas liée à elle, et sa persévérance n’était pas à même d’être soulignée par moi. Je fis abstraction de ses soupirs, pour observer ses réactions. Définitivement, il était étrange qu’elle sourie ainsi. Que se passait-il donc dans sa tête ? Cette femme était énigmatique, et avait des réactions imprévisibles. Je conservais le silence, toutefois, voyant bien qu’elle ne m’ignorait pas, mais réfléchissait probablement à mes propos.

Ou peut-être pas. Je le saurai bien assez tôt, de toute façon. Cela se confirma quand elle reprit la parole. « J’ai parlé de confiance, mais ça n’était pas le terme approprié. Je signalais juste que, de mon impression incomplète et erronée parce que je passe pas mon temps à observer vos rapports avec les autres, vous étiez plus avenante, dans une certaine mesure, avec les civils. Mais si vous me soulignez le contraire, soit… Je haussais les épaules. Inutile de s’appesantir là-dessus, ça n’était qu’une impression que je ne pouvais réellement étayer par des faits ou appuyer, et elle était bien libre de considérer sa façon d’agir comme elle le souhaitait. Ca ne semblait de toute façon pas la déranger outre mesure, de paraître si froide – elle admettait quasiment l’être volontairement, par soucis de protéger ses enfants, alors… Vous avez parfaitement raison. Mais sans maîtriser cette arme entre vos mains, vous pourriez causer plus de mal que de bien, au lieu d’être aptes à vous défendre. Ce n’est pas une insulte ou un reproche, mais un fait. »

Je soupirai à nouveau. Porter une arme, car la situation le nécessitait ? La quiétude faisait peut-être partie de sa vie, mais la guerre faisait partie de la mienne. Par choix, certes, mais j’étais donc constamment dans des situations qui pouvaient nécessiter que je porte une arme. Je ne la portais pas lorsque j’étais en permission, après tout. Je me gardais bien de dire tout ça, toutefois. Elle n’était pas stupide, et devait bien le savoir. Je fronçais les sourcils, devant sa moue, et le fait qu’elle déclare que je la considère comme un danger public. « N’importe qui avec une arme entre les mains, ne sachant pas s’en servir, peut-être un danger. Ne prétendez pas le contraire. Une question, si vous me la permettez – que faites vous de votre arme, en journée ? Où la conservez-vous, et est-elle déchargée ? » Plus qu’une balle perdue, le vol était à craindre. Nul ne pouvait prétendre connaître tout le monde, et que tout le monde soit intègre, dans le camp. « Votre amie, comment a-t-elle appris à viser ? Je ne doute pas de ses compétences, mais elle n’est pas une professionnelle, n’est-ce pas ? Sait-elle même si bien tirer que ça ? » Je ne comptais pas diminuer ce que son amie savait faire, mais elle n’était peut-être pas le meilleur professeur.

|HJ| Désolée, c'est pas top On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. 3443787709
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MessageSujet: Re: On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix.   On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. EmptySam 10 Mai - 13:01

[HJ] T'inquiète, moi j'ai l'impression d'écrire un charabia flou qui se répète xD

Je me demandais en cet instant ce qui pouvais bien se passer dans la tête de Marielle. Pourquaoi était-elle venue, au fond. Et ce qu'elle espérait. Quoi ? Elle croyait que j'allais lui dire que... que j'étais désolé de la manière dont je la regardais ? Qu'on allait arranger les choses ? Certainement pas. C'aurait été faire preuve d'une grande bétise que de penser cela, et je ne la pensais pas bête, non. Je ne la sous-estimait pas, ce n'était pas là la raison de ma... méfiance et de la distane que je lui affichais ouvertement. J'agissais en conscience de mon comportement, je savais ce que je faisais et si elle voulait des explications, je les lui donnerais. Je les lui ai donnés, d'ailleurs. Mais qu'elle n'attende rien d'autre de moi. Elle n'a rien à exiger, et cela on dirait bien que la militaire ne l'a pas vraiment compris. A t-elle de l'orgeuil ? Est-ce la prétention qui l'a faite venir ici ? Possible. Mais au fond, je n'avais que faire de ses raisons. Seul le résultat de notre discussion m'importait, et encore, que très peu. J'avais d'autres chats à fouetter. Des enfants dehors, sur qui d'autres étaient en train de veiller à ma place. Pas que je n'avais pas confiance en ceux qui gardaient mes petits, mais j'aimais toujours faire les choses moi même. Je n'allais pas lui dire ouvertement de foutre le camp et de me laisser à mes occupations, j'espérais bien qu'elle comprenne d'elle même qu'il n'y avait rien à tirer de moi. Elle devrait se contenter de la relation que nous avions déjà.

Soit, je savais qu'avoir une arme dont je ne savais me servir était totalement inutile, voire dangereux si je me mettais à m'en servir. Et justement, je ne m'en servais pas. Alors, vous me direz, pourquoi l'avoir ? Parce que... Oui, il me faudra bien apprendre un jour à tirer, et le plus tôt sera le mieux. J'avais depuis longtemps noté dans ma mémoire de demander à Mathie quelques leçons de tirs, dès qu'elle en aurait le temps, dès que j'en aurais le temps. Comme quoi, même en temps de guerre, tout est toujours question de temps.

« Je le sais, et j'évite donc de m'en servir. Mais en cas de nécessité, je tiens à l'avoir. Cela... Cela me rassure, voyez-vous. Et je ne compte pas rester incompétente indéfiniment. »

Nous étions d'accord sur ce point, bien sûr. Mais quand elle est arrivée, elle ne me semblait pas vouloir parler d'armes et du fait de savoir ou non s'en servir. Je ne prétendais pas le contraire, et cette vérité n'était pas appliquable qu'à moi, c'était une généralité. Il n'y avait pas à discuter là dessus, je pouvais pour une fois manifester mon accord avec elle sur le sujet, sans non plus qu'elle le prenne pour une victoire. Je croisais les jambes. Où se cachait l'arme et était-elle chargée ? Pourquoi voulait-elle savoir cela ? C'était mes affaires, pas les siennes. Je suis grande, il me semble, j'approche de la quarantaine, je suis totalement capable de faire attention à mes affaires sans avoir besoin de son aide. Néanmoins, je restais stoïque et lui répondis.

« Ne vous inquiétez pas pour l'arme, elle est en lieu sûr, dans ma tente, et même mes enfants ne savent pas où elle se trouve. Elle est déchargée, mais les chargeurs sont avec. J'en ai vidé un à Louisville, il m'en reste deux. Mais en quoi cela vous interresse t'il ? Par soucis de sécurité pour le reste du camp ? »

La militaire me questionna ensuite sur Mathilda. Je réfléchis un instant à ses questions. Il était vrai que je ne savais pas comment Mathie avait appris à tirer, mais cela n'avait strictement aucune importance à mes yeux. Elle savait tirer, c'était l'essentiel.

« Je ne sais pas comment elle a appris à tirer, mais elle se débrouille. Oh, pas aussi bien qu'un militaire, je vous l'accorde, ce n'est pas notre boulot à nous de canarder dans tous les sens sur un champ de bataille. »
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Je marchais sur des œufs, et j’allais droit dans un mur. Je n’avais pas pour habitude d’utiliser des dictons à la con, encore moins dans mes pensées, mais ils étaient parfaitement adaptés pour le coup. Les choses étaient de toute évidence destinées à rester telles quelles, entre Bellanger et moi. Je ferais avec. Si elle persistait dans son obstination, ça ne serait pas mon problème. Je l’ignorerais, comme elle le faisait si bien, voilà tout. Je saisissais donc l’opportunité de changer de sujet, pour ne pas m’enliser dans cette conversation stérile qui n’aboutirait à rien du tout. Sujet tout aussi important. Posséder une arme, et ne pas savoir s’en servir, était hautement dangereux. J’étais rassurée, somme toute, quand elle me dit ne pas utiliser la sienne – ça n’était pas réellement ce qu’elle avait dit, mais ça revenait au même. Elle évitait de s’en servir – de fait, elle avait peur des ravages qu’elle pouvait faire avec. Un bon point, si cela pouvait l’empêcher de l’utiliser à tort et à travers. Une fois qu’elle aurait appris, en revanche… Elle serait redoutable. Je n’étais pas familière de ces choses là, mais il paraissait que les ennemis les plus dangereux étaient les mères prêtes à tout pour défendre leur enfant. Or, Isabella était de celles la, sans aucun doute. Je l’avais vu, à Louisville, féroce, affirmée, même si elle devait être terrorisée. J’espérais qu’elle l’ait été, du moins, car si ça n’était pas le cas, ça ne serait pas un danger public sur nos bras, mais une psychopathe qui prenait son pied dans la souffrance des autres, des siens, et de soi. Je haussais les épaules. Elle ne me semblait pas être ainsi.

« Vous faites bien. Le plus tôt vous apprenez, le mieux. » Je n’allais pas prétendre voir d’un bon œil qu’une civile ait une arme à feu en sa possession, mais je n’allais pas fouiller ses possessions pour la lui dérober – cultiver l’inimitié entre militaires et civils, que nous avions difficilement combattue à Louisville, aurait été stupide. Même si l’idée était tentante, afin qu’elle ne soit pas en mesure de causer plus de dégâts que de bienfaits. D’autant qu’elle venait de me dire où elle se trouvait. Mais non, sauf erreur grave de sa part avec elle, je n’en ferai rien. Tout ce qui pouvait aider à faire en sorte que les gens se sentent en sécurité était bon à prendre. Malgré les désagréments que ça causait. Jamais je n’aurai toléré qu’un civil possède une arme, sans permis et entrainement, mais à circonstances inhabituelles, réactions variables.

« Vous ne me rassurez pas à ce sujet. N’importe quelle personne mal intentionnée pourrait vous les dérober. N’avez-vous donc pas un meilleur emplacement ? Ne pouvez-vous pas séparez les chargeurs de l’arme ? Conservez l’arme, même déchargée et dissimulée, sur vous ? Il est inconscient de la conserver à portée de tous. » Elle allait surement mal prendre cette remarque, mais elle finirait par entendre raison, et reconnaître que je ne disais que la vérité. Je soupirais, en l’entendant dénigrer à nouveau les militaires. Très bien. « Dans ce cas, je vous laisse vous en remettre à elle, et retourne m’entrainer à canarder sur un champ de bataille. Je sortais sur ces paroles dissimulant assez bien l’exaspération que sa remarque avait causée, me retournais un instant. Vous me trouverez dans le camp, si vous changez d’avis – la proposition tient toujours. » Je tournais définitivement les talons.

|HJ| Voilàààà ! Tu peux refaire une réponse, ou demander la clôture, comme tu veux :) J’espère que ma réponse te va, et que le fait que Mari parte aussi, mais je la voyais pas s’attarder On gueule beaucoup contre la routine, mais il suffit d'en sortir pour se rendre compte que c'est le prix de la paix. 3443787709
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