Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Nous sommes actuellement, en jeu, pendant la DEUXIEME QUINZAINE de FEVRIER 2013.
[La météo ici ]

Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyMer 31 Juil - 22:55

The One That Got Away

Je la regarde comme on pourrait contempler une apparition spectrale. Mais c’est bien de ça qu’il s’agit d’ailleurs. « Quoi ? » C’est la troisième fois que je lui pose cette question et ma sœur commence à émettre son agacement. Je ne parviens pas à réaliser la nouvelle qu’elle vient de m’apporter. Emy, en vie, à Louisville. Non… Non ? Comment a-t-elle pu survivre ? Comment ? Oui, comment ? Rose me fixe avec une intensité rare, elle me connait bien trop pour comprendre qu’à défaut de me faire sauter au plafond, cette histoire me terrifie. Je n’ai pas souhaité la mort de mon ex… - ou de ma copine plus tôt du coup ? Mais j’ai évalué ses chances de survie à 0,1%. Oui, j’ai été très, trop vite convaincu de son décès mais elle se trouvait dans une ville touchée par les bombardements. Et puis… Bon ok, honnêtement, ça m’a bien arrangé de penser ça quand les choses sont devenues plus intenses avec ma meilleure amie. Je ne suis pas du genre à m’accrocher à de faux espoirs après. Je n’aurais jamais fait… Ce que j’avais fait si je l’avais pensée en vie un seul instant. Je suis peut-être un bel emmerdeur mais je suis loin d’être malhonnête ou sournois. Ce que je suis censé faire ? Ma cadette est forcée de me le rappeler car je reste longtemps interdit. Il y a peu de choses qui parviennent à me la faire boucler mais celle-ci en fait partie. Je ne peux pas décemment laisser Emy seule à l’hôpital, ne pas aller la voir. Putain mais je dois faire quoi exactement ? Faire comme si rien n’avait changé ? J’en serais incapable. Bon, dans tous les cas, je dois me bouger. Tant que je ne l’aurais pas vu, j’y croirais pas de toute façon. J’acquiesce à ce que la blondinette me préconise et finis par enfiler une veste pour sortir. Je raccompagne ma sœur chez elle avant de foncer vers la clinique. Dans quel état elle est d’ailleurs ? Elle est peut-être dans le coma ? J’ai rien imprimé de ce qu’on vient de me dire. Je suis carrément sous le choc et même maintenant, alors que le destin l’ait ramené ici, je ne peux m’empêcher de penser à Mathie. Ça fait plus d’une semaine qu’on ne se parle plus. Nous n’avons même pas eu le temps de nous réconcilier. Bien entendu, nous sommes aussi têtu l’un que l’autre et je me vois mal revenir vers elle, écraser ma fierté. Bien que cela me semble sommairement dérisoire compte tenu de ce que j’ai vécu deux jours plus tôt et de ce qu’on vient de m’apprendre.

Je suis le Roi des imbéciles et je vais payer cher mes conneries. Enfin, j’ignore encore à quel point-là. Bon, j’allais devoir être franc avec elle. Elle ne mérite pas quand même d’être prise pour la dernière des idiotes. J’ai déjà assez merdé comme ça la concernant. Les mots de la renégate dansent dans ma tête alors que je remonte la rue maudite, celle qui me mène au lieu convoité et également à l’endroit qui m’insupporte le plus dans cette ville. Finalement, les mots de Mathilda prennent leur sens maintenant et je n’ai vraiment pas envie que ça soit le cas. Cette guerre a bousculé tout que ça soit à un niveau personnel ou relationnel. Je prends conscience depuis que les bombes sont tombées, du peu de temps qu’il nous reste. Bien sûr, depuis la mort de mon père, j’ai réalisé ça. C’est pour ça que je veille à rester optimiste face à toute épreuve et à profiter comme je peux de ce que la vie m’apporte. Disons qu’avec le risque de mort éminente, je commence à saisir plus d’opportunités et à vouloir prendre plus de risques. Bon, je ne suis pas du genre prudent en temps normal mais de là à être ambitieux… Oui, il faut de l’ambition pour suivre et comprendre l’ainée Fontaine. Je ne sais pas encore trop comment gérer ce nouveau problème quand j’atteins le couloir de la clinique mais je sais que je saurais aviser. D’abord, jauger son état puis on verrait. Un problème à la fois – ma devise. J’attrape une infirmière, pas très heureuse de me revoir par ici. Sans blagues, je leur ai fait des scènes impressionnantes quand ma meilleure amie s’est retrouvée ici. A force de toute façon, ils connaissent le fils Blanchet. J’ai élu domicile ici durant la maladie de mon père, rien que pour ça… Peu importe.

Après m’avoir confié à une collègue, on m’indique la chambre de la Louisvilloise et je file entre le dédale de couloirs douloureusement  familier. Je ne réfléchis pas un seul instant quand je pousse la porte. En fait, je crois encore à la farce jusqu’à ce que je la vois debout, près de la vitre. Bordel de merde. Elle est bien vivante. Salement amochée mais vivante. Je reste complètement abasourdi - décidément, ça ne me ressemble pas. Bien vite, je l'interpelle. Il y  a du soulagement dans ma voix mais également de la surprise. « Emy ! » C’est un mélange de joie de la savoir en vie et de déception face à ce qu’il s’est passé, ce qu’il pourrait se passer qui  se fracasse dans ma cage thoracique. Je m’approche d’elle sans savoir au final ce que je dois faire. Etre distant ? J’en suis incapable parce que même si j’ai bien conscient de mes sentiments envers elle et surtout envers Mathilda, elle reste quelqu’un avec qui j’ai partagé des bons moments, quelqu’un de proche. Bref même la culpabilité ne suffit pas à m’arrêter alors que je décide de l’étreindre. Je ne sais pas où j’en suis, encore moins où on en est mais je ne vois pas à mal derrière ce geste. Quelque chose me dit que ma vie va se compliquer nettement. Comme si c’est pas déjà assez le foutoir.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 10:53

De retour, j'étais enfin de retour à Louisville. Voilà la première pensée qui me traversa l'esprit lorsque j'ouvrais les yeux à l'aube de ma deuxième journée à la clinique Marcellin. Je me souvenais avoir perdu connaissance à quelques pas de la ville et je ne savais absolument pas qui m'avait conduit en sécurité. Cependant, je comptais bien l'apprendre afin de remercier la personne de vive voix ! J'avais d'ailleurs interrogé l'infirmière mais celle-ci n'avait eu aucune information à me fournir et s'était contentée de me redonner les affaires que j'avais sur moi lorsque j'avais été amenée ici. Il n'y avait qu'un trousseau de clefs, une pince à cheveux et, la chose la plus importante, une photo de Mickaël et moi. Je l'avais regardé de nombreuse fois lors de mon exil en solitaire ce qui expliquait son état légèrement froissé. Je l'observais quelques secondes de nouveau avant de la poser sur la petite commode près du lit, coté fenêtre.
En entendant un bruit, je regardais en direction de l'entrée de la chambre et me redressais. L'infirmière venait d'entrer pour voir si tout allait bien et pour me conseiller de rester encore allongée ce qui me fit soupirer doucement. Ma journée de la veille avait été longue étant donné que je n'avais eu aucune visite. Mais cela était normal, le médecin n'avait apparemment pas su qui prévenir de mon arrivée. Je leur avais demandé d'informer Mickaël et l'infirmière m'annonça, par la suite, que sa sœur, Rose, avait été avertie et qu'elle se chargeait elle même de prévenir le brun. Cette nouvelle me fit sourire, et dès que l'employée de la clinique sortait je me levais... Un peu trop brusquement puisque cela me provoqua un vertige ! J'attendais quelques secondes avant de me diriger vers le petit miroir de l'entrée.

Bon, je n'étais pas belle à voir mais je ne faisais pas peur non plus, surtout après mon exil. Je remarquais que j'avais eu droit à quelques points de suture au-dessus du sourcil droit. J'avais également du m'ouvrir la lèvre en tombant mais rien de bien méchant. J'avais aussi le corps couverts de bleus et d'hématomes plus ou moins récents qui rendaient mes mouvements légèrement douloureux. Il faut dire, qu'à la fin, avec la déshydratation, il n'était pas rare que je chute. Mais malgré tout ça, malgré le fait que je me retrouvais affublée d'un tee-shirt blanc horrible en guise de vêtement, je souriais. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'avais réussi... J'étais en vie et j'étais parvenue à revenir ici et bientôt j'allais retrouver Mickaël. Car il était évident qu'il allait venir ici dès qu'il saurait que j'y étais admise non ?
J'arrangeais mes longs cheveux blonds et quittais le miroir pour me diriger doucement mais sûrement vers la fenêtre. En observant les alentours je prenais conscience de tout ce qui c'était passé... Il suffisait simplement de regarder le ciel pour remarquer le changement. Les nuages noirs chargés de cendres neutralisaient la majeur partie des rayons du soleil et les quelques individus que je voyais passés se pressaient pour rentrer dans les bâtiments alentours. C'est sûrement à cause de mon observation que je n'entendis pas que celui que j'attendais venait de prononcer mon prénom. Par contre, je reconnu de suite son reflet dans la vitre et immédiatement, mon cœur me donna l'impression d'avoir raté un battement avant de se mettre à battre à la chamade.

Je n'avais pas eu le temps de prononcer le moindre mot lorsque Mickaël m'enlaça... J'eus même du mal à croire en sa présence ! Mais je ne rêvais pas, c'étaient bien ses bras que je sentais autour de moi... Il était là, je l'avais retrouvé. Cette certitude me noua la gorge et je ne pus rien dire, je me contentais alors de lui rendre son étreinte et de poser ma tête sur son épaule. J'aurais pu rester ainsi pendant une éternité mais je savais que j'aurais tout le temps de me blottir dans les bras de Mickaël dorénavant.



- Tu m'as tellement manqué, murmurais-je. Mais c'est fini, je t'ai retrouvé maintenant.


A contre cœur, je me défis doucement de son étreinte pour l'observer... pour me rendre compte qu'il était désormais ma seule famille, avec Rose ! Car il ne faisait aucun doute que le reste de ma famille avait été tuée. Ils habitaient Nantes et toutes grandes villes avaient été les premières touchées. Mon regard se voilà légèrement de tristesse. Avaient-ils souffert ? Étaient-ils ensembles ? Je n'aurais jamais de réponses à ces questions et faisais le choix de les chasser... définitivement.
Les pensées envers ma famille me firent pensée à celle de Mickaël, à Rose plus précisément. Je savais qu'elle était en vie puisque l'infirmière m'avait dit qu'elle préviendrait son frère de mon retour. Plongeant mon regard dans celui de Mickaël, je me rendis compte que j'avais tellement de choses à lui demander qu'aucune question ne venait clairement. Et ce ne fut pas une interrogation qui m'échappa mais une affirmation qui était une sorte de remerciement.



- C'est grâce à toi tu sais, grâce à toi que j'ai pu revenir.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 14:46

The One That Got Away

Je ne savais toujours pas ce que je foutais en la gardant contre moi comme ça mais quand ses mots s’échappèrent de sa gorge, je ne pus m’empêcher de chercher à reculer. C’était trop tard pour penser à ça car elle s’était déjà bien logée aux creux de mes bras. Plus les secondes passaient, plus je me sentais captif de notre étreinte et des conséquences. Elle nous jugeait encore ensemble. Merde, d’office pourquoi aurait-elle pensé le contraire ? Le Monde s’était peut-être écroulé, nous n’avions pas rompu dans les règles de l’art. Bordel, j’allais devoir lui faire comprendre que depuis le bombardement et sa disparition, les choses avaient changés ici, pour moi, pour nous. Qu’est-ce qui m’avait pris sérieusement de jouer avec ses sentiments comme ça ? Je n’avais pas réalisé à l’époque mes sentiments pour Mathilda – du moins, je m’étais refusé à les voir. Maintenant, toute ma vision de la situation avait changé. Mon amitié avec la renégate s’en était d’ailleurs clairement ressentie. Je n’avais toujours pas décidé jusqu’où j’étais prêt à aller pour franchir d’autres étapes avec ma meilleure amie et le retour d’Emy ne me facilitait pas la vie à ce niveau-là. En même temps, ok, ok, je l’avais un peu cherché. Je ne pouvais pas continuer à lui offrir de faux espoirs sur ce que nous partagions, pas vrai ? Je me voyais mal lui dire de but en blanc qu’entre nous, c’était officiellement fini. Je devais lui laisser le temps de retrouver ses repères et me laisser le temps de réaliser qu’elle était bien en chair et en os devant moi. J’arrivais quand même à parler d’être patient là… Ces retrouvailles m’avaient officiellement anesthésié les méninges. Elle se détacha finalement et j’en profitais pour prendre un peu plus de distance. Des bleus longeaient son épiderme, des points de suture s'étendait sur son arcade sourcilière. Je n’osais pas imaginer ce qu’elle avait traversé. Le timbre de sa voix se mit alors à dépeindre un peu l’atrocité et ses phrases me laissèrent abasourdi. J’étais officiellement fichu. Comment j’étais censé lui faire comprendre que j’étais amoureux d’une autre  alors qu’elle n’avait plus que moi ? Elle n’avait plus personne ici et ailleurs, ils n’avaient sûrement pas survécu. Je n’avais pas réalisé à quel point elle tenait à moi et l’importance que j’avais dans sa vie prenait une nouvelle dimension. « Emy… » Je déglutis douloureusement face à ce qu’elle venait de me dire en me passant une main rapide sur le visage. Mon honnêteté finit par s’exprimer face à sa détresse. Mon regard à l’instar de mes intonations, se fit dur. « Il s’est passé tellement de choses depuis que tu es partie… »

Oui, j’étais vraiment, vraiment bloqué dans une situation catastrophique. Je ne la lâchais pas des yeux alors qu’elle attendait très certainement quelque chose de ma part. Vu que je ne parvenais pas à décider quoi faire, je préférais m’atteler à la partie la plus facile. Celle des faits et des événements. J’oscillais toujours entre plusieurs états émotionnels et je n’arrivais toujours pas à croire à ce qu’il se passait là. Je parlais comme d’habitude, impulsivement sans réfléchir. Je dénouais ma langue pour lui faire part de ma surprise, de mon incompréhension. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je croyais que Cherbourg était détruite ? On nous a dit qu’il n’y avait presque aucun survivant. » Je fronçais les sourcils et ajoutais toujours perdu dans ma confusion. « J’ai cru que… Enfin, ceux qui se trouvaient là-bas étaient déjà revenu ici alors… Emy, c’est un miracle que tu sois de retour. Raconte-moi ce qu’il t’est arrivé ! » Je pris le parti de m’asseoir sur la seule chaise de la chambre, veillant ainsi à ne pas devoir prendre place à ses côtés sur le lit. J’étais volontairement distant avec elle. Avant qu’elle ne reprenne la parole, j’ajoutais « C’est Rose qui m’a appris que tu étais ici. Elle ne m’a pas expliqué grand-chose. Je ne sais pas depuis combien de temps tu es revenue, ni comment tu es arrivée jusqu’à la clinique. » Je la détaillais quelques instants avant de rajouter. « Mais tu as peut-être besoin de te reposer ?  » Elle n’avait pas bonne mine après tout. Qu’est-ce que j’allais pouvoir faire pour elle ? Parce que clairement, même si nous rompions, je ne pouvais pas la laisser être livrée à elle-même. Je devais l’aider, elle restait quelqu’un de proche, une jolie histoire et une citoyenne de surcroit. Je ne la détestais pas bien entendu et même si j’avais décidé sur un coup de tête de sortir avec elle, je ne m’étais pas tourné vers elle que par dépit ou défaut. Elle m’attirait tout de même pour plusieurs raisons. C’était une fille bien et elle ne méritait pas ce qui lui arrivait. Je ne pouvais pas décemment l’abandonner mais je ne pouvais pas lui mentir non plus. Peut-être que ça aurait été différent si elle était revenue plus tôt ? J’aurais fini par bien conscientiser ce qu’il se passait entre moi et Mathie même sans notre aventure. Le pire c’est que je savais pertinemment que même si je repoussais la belle blonde, ma jolie brune ne reviendrait pas vers moi. Elle était même capable de m’engueuler pour ça. J’étais complétement prisonnier.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 20:53

C’est une fois que j’avais été dans ses bras que je m’étais rendue compte que j’étais finalement arrivée à être plus forte que je ne l’aurais jamais imaginé. J’avais toujours été débrouillarde, c’est vrai ! Mais si on m’avait dit de parier sur ma capacité à m’en sortir il y avait quelques mois, je n’aurais absolument pas misé un seul centime sur ma personne. Et pourtant ! J’étais bel et bien là… Et surtout, Micka aussi était présent. Combien de fois pendant que je tentais désespérément de revenir j’avais crains qu’il ne lui soit arrivé quelque chose. Mais tout ça était derrière nous à présent… Cependant, je voulais en être sûre et c’est pour ça que je prolongeais l’étreinte que m’avait offerte Mickaël. Ce ne fut que lorsque les battements de mon cœur commençaient à ralentir que je m’écartais légèrement du beau brun.
Il fit de même et je pus constater qu’il m’observait… C’est vrai que je n’étais pas très belle à voir et machinalement je portais ma main à mon front pour tenter de dissimuler mes points de suture avec une mèche de cheveux. Mais, même sans me voir je savais que cela avait été vain ! Je ne savais d’ailleurs même pas pourquoi j’avais fait ça. Peut-être parce que le regard insistant de Micka me mettait mal à l’aise… A le voir, on aurait pu croire qu’il se trouvait en face d’un fantôme ! J’eus alors un déclic… Etait-ce ça ? M’avait-il cru morte ? J’ouvris la bouche pour le lui demander mais rien ne sorti et de toute façon il était trop tard. Il venait de reprendre la parole sans que je ne comprenne vraiment les mots qu’il avait prononcés. Je n’avais pas compris car j’avais trouvé que son regard avait changé, il n’avait pas été aussi doux que les mots exprimés. Me reprochait-il mon absence ? Non, c’était impossible. Et que voulait-il dire par « Il s’est passé tellement de choses… ». Je baissais le regard, m’apercevais que j’étais pieds nus sans réellement m’en rendre compte.



- Tellement de choses, répétais-je, j’en suis certaine mais comment je pourrais le savoir ? Si seulement je n’étais pas…


Partie ! Je m’en voulais depuis le début de toute cette horreur de ne pas être restée à Louisville. Si j’étais restée ici cela m’aurait déjà évité de voir Andreia morte.
Le fait que Mickaël reprenne la parole me fit stopper cette horrible réflexion mais pour bien peu de temps. Il voulait savoir ! Savoir ce qui s’était passé à Cherbourg. Avait-elle été détruite ? Une autre de ses phrases me confirma qu’il m’avait bel et bien cru morte… Ma gorge se noua alors que j’assimilais difficilement cette information. Mais, déjà, il posait d’autres interrogations. Il m’expliqua le miracle de mon retour, me parla de Rose mais je ne l’écoutais plus vraiment… Cet ‘‘interrogatoire’’ m’avait ramené à Cherbourg !
Je me rendais compte que tout au long de mon exil mon cerveau avait choisi de réprimer ces pensées, ces visions ! Mais tout me revenait à présent… Je revoyais Andreia, morte, à moitié coincée sous d’énormes débris et les autres aussi, tous ses innocents. Et les cris… Cela avait été terrible, inimaginable. Des personnes coincées dans des immeubles en flammes et personne ne les avaient aidés… Je ne les avais pas aidés ! Je sentis comme un poids faire pression sur ma cage thoracique, j’avais besoin d’air frais… Mais cet air là n’existait plus ! Je me tins à la petite commode près du lit, je devais faire quelque chose, je devais chasser ces images, ces visions d’horreur. Plongeant mon regard dans celui de Micka, je déclarais bêtement…



- Andreia est morte ! Je n’ai rien pu faire… les débris, les morts, et tous ces cris… ça a été l’horreur. La ville était telle que j’ai cru que j’allais m… que tout allait s’arrêter là-bas. Je ne savais même pas si tu étais encore… Mais j’ai essayé de te joindre, me justifiais-je sans raison, quand ça a commencé mais… Je suis désolée, ce n’est pas ce que tu m’as demandé. Une fois aux limites de la ville, j’ai récupéré des vivres et…


J’avais surtout volé son sac à dos à un mort… Fronçant les sourcils, j’appuyais la paume de ma main contre mon front. Je m’embrouillais, je devais me concentrer, mais plus j’essayais et moins je parvenais à le faire. Au contraire, je ne revoyais que le pire…
Reprenant une grande inspiration, je regardais Micka… Un regard signifiant que je ne pouvais pas… Ce n’est pas que je ne voulais pas répondre à ses questions mais j’étais incapable. Incapable d’avoir des souvenirs cohérents sans que les visions d’horreur qui me reviennent me couper le souffle. Je m’assis sur le bord du lit, eus un sourire d’excuse à l’attention du beau brun…



- Et ici ? Comment ça s’est passé ?


Oui, je préférais ne plus être le centre de la conversation pour le moment. C’était trop dur !
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyVen 2 Aoû - 11:55

The One That Got Away

Mes réactions mais mes mots, surtout, avaient eu un impact direct sur Emy. Elle était loin d’être stupide et sans que je comprenne pourquoi, elle se mettait à culpabiliser de son absence ce qui me mit automatiquement moi-même mal à l’aise. Je nous avais foutu dans un sacré pétrin. Je posais mes coudes sur mes jambes et me penchais vers l’avant détournant partiellement mon attention de sa silhouette qui me semblait bien trop frêle. Comment pouvait-elle le savoir ? En effet. Elle était loin de se douter à quel point toute notre réalité s’était métamorphosé avec cette fichue guerre. Enfin non, vu son état, elle avait dû s’en douter. Si l’un de nous deux savait mieux que l’autre ce qui se déroulait, c’était elle. Je m’étais peut-être retrouvé sur un champ de bataille deux jours plus tôt, je n’avais pas dû traverser des routes insolites sans vivres ou presque. Je détaillais à nouveau la belle blonde et la vis pâlir à vue d’œil quand je lui demandais de m’expliquer par quoi elle était passée. Merde. Ça n’avait pas été très délicat de ma part de lui demander ça de but en blanc. Je déplorais qu’elle ne se soit pas assise pour me confier tout ça, je pouvais bien voir qu’elle soutenait à peine le poids de son propre corps. Elle se tint à la commode et j’hésitais durant un long moment à la rejoindre pour tout simplement la maintenir debout. Cependant, elle prit la parole et je me mis à l’écouter attentivement. Andreia, je l’avais vu une seule fois et je savais à quel point elle comptait pour elle. Bordel, elle avait dû assister à sa mort ? Je blêmis à ses phrases et lui offris un regard compatissant. Elle s’égarait dans son récit, s’excusait, me faisait comprendre à quel point son histoire avait été atroce. Et je réalisais bien, enfin, à quel point j’avais été égoïste et à quel point, Emy avait besoin de moi. C’était un sentiment réconfortant qu’elle me juge utile, qu’elle veuille… de moi tout simplement. Ça réveillait mes instincts de protection à son égard. J’avais oublié que la Louisvilloise était aussi… Fragile et déterminée à la fois – ça, ça m’avait toujours plu. Je la respectais pour sa rage de vivre et de s’en sortir autant que pour sa capacité à savoir s’appuyer sur les autres – chose que Mathilda ne parvenait pas à intégrer. Non, je ne me lançais pas dans une étude comparative odieuse. Je m’expliquais juste cette soudaine pulsion qui me poussa à me lever et à la rejoindre sur le lit.

Je m’assis à ses côtés et lui pris machinalement la main. Je ne pouvais pas l’abandonner, bien sûr que non. Je plongeais mon regard dans le sien et lui déclarais calmement. « Pour Andreia… Tu sais, ce n’est pas ta faute. T’as réussi à revenir ici en vie et relativement en bon état compte tenu de la situation, c’est un exploit que tu as mené à toi toute seule. » En cherchant à enrayer sa culpabilité, peut-être que j’essayais aussi d’annihiler la mienne ? Sa vulnérabilité me plongeait de plus en plus dans l’urgence. Je ne supportais pas observer quelqu’un souffrir et encore moins si ce quelqu’un était une personne proche. Je passais un bras autour de ses épaules et la calais contre moi finalement. « Je suis désolé Emy pour tout ça. Je suis surpris là, j’ai du mal de réaliser… Je ne croyais plus te revoir. Ici, ça a été la folie. Des réfugiés ont envahi la ville alors qu’on n’a déjà pas assez de vivres pour nous, les habitants. Je te parle même pas des militaires qui réquisitionnent tout ce qui leur chantent sans se soucier de savoir si on est d’accord ou pas. Ils n’ont servi à rien d’ailleurs. Ils sont arrivés la plupart blessés et ne servent à rien. Huygues ne sait rien gérer, tout le monde perd patience. Et on s’est fait attaquer y a deux jours. » C’était beaucoup d’informations d’un seul coup mais elle me connaissait, j’étais un vrai moulin à paroles quand je commençais. « On s’en sort quand même comme on peut. Enfin… Je t’expliquerais ça en détails plus tard. T’en fais pas pour tout ça, faut que tu te reposes. » Je n’osais pas lui dire d’ailleurs que sa maison avait été réquisitionnée quand tout le monde s’était mis d’accord pour la déclarer disparue et donc morte par défaut… Allez Micka, un problème à la fois, c’est déjà assez le bordel comme ça.

« Rose passera sûrement te voir plus tard. Elle a perdu son boulot, du coup, là elle est en quête d’une solution. » Je passais une main sur sa joue. J’étais du genre tactile et alors même si je ne devais pas me montrer aussi affectueux avec elle, je ne pouvais pas m’empêcher de chercher à la rassurer comme ça. « Ils t’ont dit quand tu pourrais sortir ? » Histoire que je sache comment m’organiser et dans quel délai. Parce que oui, même si je réalisais bien que j’allais devoir mettre un terme à notre relation, je comptais garder une place de son quotidien afin de l’épauler et de l’aider. Je n’allais jamais la laisser tomber peu importe que nous soyons ou non en couple. Oui, oui, un problème à la fois et une solution aussi à la fois. Je devais prendre les événements à mesure qu’ils se présentaient et les régler méthodiquement un à un. Pour l’instant, je devais l’apaiser. Ensuite, lui trouver un toit. Puis, mettre les choses au clair. Et après, advienne que pourra.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyVen 2 Aoû - 13:37

L’esprit humain est étrange… J’étais persuadée que j’étais arrivée à encaisser tout ce que j’avais vécu, mais en réalité c’est juste que je n’y avais pas pensé. Mickaël et ses questions avaient eu l’effet d’un électrochoc des plus désagréables. Je venais de me rendre compte que j’étais, pour le moment, incapable de raconter ce que j’avais vécu puisque je n’étais pas en mesure de faire face aux visions qui accompagnaient les souvenirs. Je pense qu’il me faudrait du temps pour me forger un bouclier mental qui m’aiderait à vivre avec les horreurs que j’avais vues. Mais je savais que j’y arriverais… Je le savais car je n’étais pas seule ! J’étais persuadée de Mickaël serait là pour m’aider à traverser cette épreuve.
D’ailleurs, le simple fait qu’il vienne s’asseoir à mes coté me rassura. Tout comme les paroles qu’il prononça à l’égard de mon amie décédée. Au fond de moi, je savais que je n’aurais rien pu faire pour la sauver… Mais je ne comprenais pas pour elle était morte et pas moi ! Nous étions à côté dans cette fichue ruelle… Etait-ce cela que l’on appelait ‘‘La culpabilité du survivant’’ ? Sûrement. Et je savais dès maintenant qu’il me faudrait combattre cette responsabilité si je ne voulais pas qu’elle me ronge.

Mais déjà, je commençais à m’apaiser intérieurement alors que j’avais presque que fais une crise de panique quelques minutes plus tôt. Je savais que ma main dans celle de Mickaël en était la raison… Il avait toujours su me donner cette impression de sécurité sans même être obligé d’utiliser des mots. Sa seule présence m’était bénéfique. Mes angoisses se turent ensuite pour la plupart alors que celui que j’aimais tant passa son bras autour de mes épaules pour que je puisse me blottir contre lui. Bien que ses paroles ne fussent pas des plus joyeuses, sa voix était comme une berceuse ! J’avais rêvé de l’entendre à nouveau des milliers de fois pendant mon exil solitaire et cette fois ce n’était plus un rêve, c’était réel. Alors, blottie contre ce corps rassurant j’écoutais attentivement ce qu’il m’expliquait.
J’étais au courant pour l’attaque puisque c’est elle qui avait retardé mon retour. Pour le reste, je n’en savais rien et faisais mon possible pour enregistré le maximum d’informations. Je voulais savoir ce qui était arrivé à ma ville durant mon absence. Ici aussi, la vie n’avait pas dû être des plus faciles… Brièvement, je me demandais comment les réfugiés étaient logés car à l’entendre, il y en avait beaucoup ! Mais je ne posais pas la question. Je notais que Mickaël n’avait pas l’air de porter les militaires dans son cœur mais à écouter ce qu’il en disait, j’étais déjà du même avis que lui.
Je me permis même un léger sourire en l’entendant parler de notre maire. Un incapable ce type, voilà ce que j’en pensais depuis notre désagréable altercation. Cet homme n’était même pas capable de reconnaître ses torts concernant un accrochage en voiture… alors prendre les bonnes décisions dans le genre de situation présente, c’était mission impossible quand on s’appelait Monsieur Huygnes ! Je repris la parole lorsqu’il me parla de me reposer… J’étais bien contre lui, la tête posée contre son épaule et je ne voulais pas que cela s’arrête… pas tout de suite en tout cas.



- J’ai toujours douté de ses compétences, déclarais-je simplement en sachant que Mickaêl comprendrait mon allusion au maire. Apparemment, ça n’a pas dû être simple ici non plus… Quoique nous ne sommes pas les plus à plaindre puisque tu as parlé de réfugiés. Eux ont quasiment tout perdu même s’ils ont la chance d’être en vie.


Oui, j’étais quelqu’un qui savait penser aux autres et j’espérais que la situation des exilés de notre ville n’était pas trop précaire. Je me redressais légèrement pour regarder Micka lorsqu’il me dit que Rose allait passer… Il n’allait pas partir de suite ? Mais je n’eus guère le temps de le lui demander puisqu’il m’interrogea au sujet de ma sortie. Je jetais un coup d’œil en direction de la commode où se trouvait mon trousseau de clefs près de la photo et de la pince à cheveux. C’étaient les seuls objets qui ne m’avaient pas été volés. L’infirmière m’avait dit qu’ils me gardaient juste en observation et que je pourrais rentrer d’ici deux à trois jours.
Cela avait été un soulagement pour moi car je n’avais jamais aimé les hôpitaux ou cliniques. Même si j’avais besoin de rester au calme, je préférais que ce soit chez moi ! Et je ne pense pas être la seule à penser de cette manière.



- L’infirmière m’a dit que je pourrais sortir dans deux ou trois jours, répondis-je. Il faudra juste que je me repose quand même pendant une bonne semaine mais ça, je peux le faire chez moi plutôt qu’ici.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptySam 3 Aoû - 10:50

The One That Got Away

J’esquissais un sourire face aux remarques d’Emy concernant le maire. Pour ça, on était sur la même longueur d’onde - surtout depuis son accident de voiture avec cet incompétent. Je crois que s’il était arrivé quelque chose de grave pour elle – en dehors des dégâts matériels, j’aurais sûrement été le trouver ce jour-là. Un vrai crétin qui n’a fait qu’aggraver son cas d’année en d’année. Je ne lui pardonnerais sans doute jamais ce qu’il avait fait subir à ma famille et il me donnait à chaque fois plus de raisons de le détester. Si Mathilda voulait prendre sa place, je l’appuierais sans hésiter. Elle assurerait mieux la survie des citoyens et saurait mieux gérer les situations que cet énergumène. Pourquoi toutes mes pensées me menaient à elle ? Question rhétorique, je savais pertinemment pourquoi. Oui, la situation n’était simple nulle part et Louisville n’échappait pas à la règle. Nous n’avions peut-être pas encore été l’objet d’un bombardement aérien mais vu que tout le monde – même les militos, ignorait concrètement qui nous attaquait et pourquoi. On évoluait à l’aveugle, sans moyens de communication, c’était d’office le foutoir. Par contre à propos des réfugiés, sa sollicitude aussi touchante soit telle finirait tout de même pas s’éteindre avec le temps – et surtout quand je devrais lui expliquer que vu qu’on la croyait morte, sa maison avait été réquisitionnée pour en loger… Faudrait que je passe à la mairie pour voir ce qu’il est possible de faire à ce propos. Et dans le pire des cas, Rose avait trois chambres dont la mienne. On avait déjà essayé de lui refiler des nouveaux arrivants mais tous les deux ont avait réussis à esquiver la question. Je refusais que des inconnus viennent vivre dans notre demeure familiale qui avait des apparences de mausolée pour moi. C’était là que nous avions grandi et c’était l’un des seuls points d’attache qu’il nous restait encore avec nos parents disparus.  Hors de question que quelqu’un salisse la mémoire de mon père en venant saccager sa bibliothèque. Sans compter que je ne pourrais jamais fermer l’œil en sachant qu’un inconnu dort sous le même toit de ma petite sœur. Je chassais toutes ces anticipations pour me recentrer sur la belle blonde à mes côtés.

« Pour le maire, tu sais bien ce que j’en ai toujours pensé. De toute manière depuis qu’il s’est senti obligé de salir le nom de ma mère pour prendre sa place, j’ai compris quel genre de personnage il était. Il est tellement dépassé par la situation que ça en devient pathétique. Je ne pense pas qu’il puisse rester longtemps à la tête de la ville malgré qu’il tente tout et n’importe quoi. Il sait même pas se montrer autoritaire devant l’armée, c’est ridicule. Enfin on verra… » Je haussais des épaules et levais les yeux au ciel. « Pour les réfugiés, c’est une autre histoire. Ils n’ont pas demandés ce qu’ils leur arrivent mais beaucoup profite clairement de la situation pour nous piquer tout ce qu’ils veulent. Huygues a voulu recueillir tout le monde mais on a de la place pour quasiment personne, les habitants manquent déjà de ressources. On n’était pas prêt à prendre sous notre aile autant de monde. Ajoute l’armée au calcul et je te laisse faire les conclusions. » J’avais prévu de lui épargner tout ça quelques minutes avant mais finalement, je ne pouvais pas m’arrêter de râler… J’étais un vrai moulin à paroles surtout quand il s’agissait d’exprimer mon opinion à tort et à travers. Ça devait sûrement venir de mon enfance cette manie de toujours trop parler. Mes géniteurs avaient tellement tenus à ce que nous restions en place, sage et quasi muet, j’avais au moins deux décennies à rattraper  - oui, la bonne excuse. Quand elle se redressa, je réajustais ma position aussi et fis tomber mon bras sur sa taille. Hum. Deux, trois jours ? J’allais devoir me dépêcher pour solutionner tous les problèmes rapidement dans ce cas. « Je comprends, je n’ai jamais non plus aimé les hôpitaux – en même temps, faut être cinglé ou tordu pour les aimer. Profites quand même de ça pour te reposer parce que… » Je ne savais pas si c’était le moment pour lui faire part de ça mais vu qu’elle me tendait la perche. Au moins, elle aurait quelques jours devant elle, ici, pour digérer. « La ville a réquisitionné ton logement pour héberger des réfugiés quand un certain délai a été dépassé après ton absence. On t’a classée dans les disparus. Quand je te le disais qu’ils respectaient rien ceux-là… Enfin, essaie de ne pas t’en faire. Je vais voir ce que je peux faire à la mairie avant que tu sortes et au pire, t’es pas seule. Rose et moi, on est là. T’inquiète pas, ok ? Je vais solutionner ça. » J’avais fait exprès de mentionner ma cadette sans pour autant ouvrir le débat. Ça me semblait inconcevable qu’elle partage mon petit appartement alors que ma sœur possédait autant de pièces vacantes. Valait mieux qu’elle ait Emy en colloc qu’un étranger.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyDim 4 Aoû - 17:52

Il est vrai que je n’étais pas sans savoir que Micka n’appréciait nullement le maire de Louisville. Mais cela n’avait rien de choquant et n’importe quelle personne de normale en aurait voulu à Huygnes pour le comportement qu’il avait eu à l’égard de la mère de Mickaël mais aussi de sa famille. Le brun continua en m’expliquant que l’élu de la ville était totalement dépassé ce qui permettait à l’armée de faire comme bon lui semblait.
Son explication concernant les réfugiés fut quant à elle précédée d’un haussement d’épaules qui ne signifiait rien de bon. Après avoir levé les yeux au ciel, Micka m’expliqua qu’il était d’accord avec le fait que leur sort soit malheureux mais qu’ils en profitaient au détriment des citoyens de la ville. Alors qu’il me disait d’en tirer mes propres conclusions, j’avais déjà compris ce qu’il voulait me faire comprendre. L’armée qui réquisitionne comme bon lui semble en plus des réfugiés qui arrivent en surnombre… Il ne faut pas être un génie pour se rendre compte que la ville se trouvait sur une mauvaise pente.
Le manque de place était une chose désagréable mais le manque de vivres était carrément différent. Il ramenait l’homme à l’état d’animal qui n’hésitait pas en s’en prendre à ses propres congénères. Je savais de quoi il en retournait puisque j’avais été agressée pour ça. Je sentis une légère angoisse monter en moi et je lui posais alors la question qui me brûlait les lèvres.



- Ce que tu me dis n’a rien de très rassurant… A t’entendre, la ville a vu sa « population » augmentée d’une façon étonnante ! Mais ces militaires et ces refugiés doivent manger aussi. Comment les vivres sont-ils gérer et surtout par qui ? … … … La pire chose qui pourrait arriver est une carence en nourriture et eau dans une ville surpeuplée. Tu peux me croire, ajoutais-je avec un léger soupir.


Oui, je ne voulais pas revenir la même situation qu’à Cherbourg, ni même celle de mon retour à Louisville. Voir des personnes se jeter sur des enfants pour leur prendre une simple bouteille d’eau ou d’autres se battre pour un biscuit faisait parti des horreurs que j’avais pu observer.

Mickaël me fit penser à autre chose lorsqu’il évoqua ma future sortie qui devait avoir lieu d’ici deux ou trois jours. Alors je me redressais pour lui répondre, sa main avait sur ma taille ce qui me fit légèrement frissonner. Il n’y avait rien de plus agréable que le contact charnel avec l’être aimé pour vous redonner de la vitalité… Micka était d’accord avec moi sur le fait que les hôpitaux n’étaient les endroits les plus accueillants mais qu’ils avaient le méritent d’être reposants. J’allais lui répondre que ma maison était tout aussi adéquate mais il m’annonça une chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas.
« - Réquisitionnée ! » répétais-je machinalement alors qu’il continuait son explication. Comment ma maison avait-elle pu être réquisitionnée aussi vite ? Car il ne s’était pas passé tant de temps que ça ! Si ?
J’avais été classée dans les disparus. C’était ça la réponse. Donc, aux yeux de tout le monde, j’étais morte ! Cela avait permis à des inconnus de pénétrer chez moi, d’avoir accès à mes souvenirs et toutes mes affaires. D’ailleurs, où était passé ma vie ? Mes biens étaient-ils toujours dans la demeure que ma tante m’avait léguée ou avaient-ils été éparpillés de ci et là !? Tout de suite, j’avais un peu moins de compassion à l’égard des réfugiés qui devaient vivre sous MON toit et haïssais carrément ceux qui avaient fait main basse sur ma maison sans savoir de qui il s’agissait exactement. L’armée ? Le maire ? Mais la ville, c’était le maire non ?
J’avais à peine entendu ce que Micka m’avait dit par la suite et je ne me rendis pas de suite compte qu’il avait cessé de parler. Je me contentais de le fixer sans vraiment le voir. Les bombardements m’avaient pris ma famille, je m’étais fait voler mes papiers en revenant ici, et maintenant, c’est ma maison que je perdais ! Ce n’était ‘‘que’’ matériel mais c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Sans m’en rendre compte et après plusieurs longues minutes de silence, je reprenais la parole…



- En bref, j’ai tout perdu… Sauf toi. Heureusement ! C’est pour ça que je sais que ça va aller… rajoutais-je plus pour moi-même. Je ne sais pas comment j’aurais fait si tu n’avais pas été là à mon retour. Repensant ensuite à ses paroles. Ta sœur et toi êtes merveilleux mais je ne voudrais pas m’imposer à Rose…


Entendez par là, que c’est avec lui que je voulais être. Mais peut-être son appartement avait-il lui aussi réquisitionné ? Je n’en savais rien et je préférais ne pas avoir d’autres mauvaises nouvelles pour le moment.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyLun 5 Aoû - 13:16

[quote="Mickaël E. Blanchet"]
The One That Got Away

Emy avait tout compris et tout résumé. Le spectre de ses déboires plana un moment sur nous et je n’osais du coup rien ajouter à ça. Je ne lui avais finalement pas épargné les préoccupations de Louisville, ni les conclusions qui s’imposaient. De toute façon, Mathilda s’occupait en silence de prendre les bonnes décisions pour la ville et elle était assez ambitieuse pour mener à bien ses projets. Tant qu’on aurait des gens comme elle parmi les Louisvillois, tout finirait bien par s’arranger. J’en revenais toujours à elle, j’en avais parfaitement conscience. Ce qui n’était pas le cas de la belle blonde, elle ignorait complétement mes sentiments pour la renégate ainsi que… Notre aventure. Non, j’étais décidé à la laisser récupérer et à ce qu’elle digère les faits actuels avant de… J’allais devoir vivre avec ma culpabilité et limiter la casse afin qu’elle ne s’amplifie pas trop. Je devais subtilement - depuis quand j’étais subtil moi ? - prendre mes distances. Sa surprise, son choc même me tira de ces pensées moroses et je grimaçais en lui offrant un regard compatissant. La pauvre… J’avoue qu’à sa place, j’aurais sûrement été cassé la gueule à celui qui avait pris cette décision. Ou j’aurais démoli toute la mairie peut-être ? Bon j’exagérais mais il y avait de quoi devenir violent tout de même quand on apprenait qu’on vous avait tout pris en ayant aucune garantie, en outrepassant les lois même. Il devait sûrement avoir moyen de réclamer ses biens, j’allais voir ça. Au pire je pourrais demander conseil à Arthur à ce propos. C’était plutôt pratique d’avoir un notaire dans la famille – un bon notaire je dirais même. D’abord, j’allais me diriger vers la mairie, voir ce qu’il était possible de faire. Je ferais sûrement un crochet pour dire à Rose qu’elle peut aller voir Emy et lui expliquer la situation. Je verrais ensuite.

Mon interlocutrice reprit la parole et me ficha un nouveau poids sur les épaules. Elle était devenue complétement dépendante de moi. Oui, j’avais beau envie de lui rendre service et de lui être utile, ça ne m’empêchait pas de me sentir étouffé par ses derniers mots. Elle ne voulait pas s’imposer chez Rose mais chez moi, ça passait ? Mon indépendance que j’avais mis si longtemps à acquérir avec le cancer et ensuite la mort de mon père, allait s’envoler comme ça. Mais en même temps, c’était ma responsabilité, je n’allais pas la laisser tomber. Je m’en voulais qui plus est, j’étais tout ce qu’il lui restait et … Et je ne lui appartenais pas en définitif vu que j’étais complétement tourné vers l’ancienne caissière. Je lui offris un léger rictus feint en guise de réponse. J’étais vraiment dans la merde. Heureusement pour moi, une infirmière passa par là et m’intima l’ordre de partir pour la laisser se reposer. J’hochais de la tête et la relâchais alors. Une fois que l’employée fut sortie, je me relevais pour me hisser sur mes jambes. « Bon. Je vais aller à la mairie du coup voir ce qu’il est possible de faire et je reviendrais te voir demain pour te tenir au courant de toute façon. D’ici là, essaie de te reposer, ok ? T’inquiètes, on va trouver des solutions ! Ils ne peuvent pas te voler comme ça, guerre ou pas. T’as des droits. De plus, mon cousin est notaire. Je lui demanderais conseil si ça devient trop musclé. » En guise d’au revoir, je lui chiffonnais distraitement ses cheveux tout en restant conscient qu’elle allait peut-être s’attendre à un baiser de ma part ou autre chose s’en rapprochant. Je ne comptais pas entretenir une ambigüité malsaine. Je me dirigeais naturellement vers la porte et lui déclarais alors calmement. « A demain Em’ ! » Je filais sans ajouter quoique ce soit.

Qu’est-ce que je devais faire maintenant ? Enfin à part résoudre les problèmes de mon ex/ ma copine ? Est-ce que je devais parler à Mathilda de son retour ? Pour qu’elle me dise encore « C’est merveilleux Micka je vous souhaite tout le bonheur du Monde. Et notre aventure ne signifiait rien. Pouf, j’y pense déjà plus, oublié. » Non, merci. Je n’étais pas sûr de pouvoir digérer ça là. On finirait forcément par s’engueuler encore plus. Elle finirait bien par l’apprendre. Toute façon, elle s’en fichait sûrement, non. Ca serait une bonne excuse pour elle justifié son éloignement. Je quittais la clinique toujours un peu sonné par le retour de la serveuse. Honnêtement, si je ne l’avais pas vu, je ne l’aurais pas cru. Combien de chances qu’elle survive et qu’elle parvienne à rentrer ici ? Elle était surprenante et plutôt déterminée. Sa détermination d’ailleurs, elle l’avait donc tiré de ce qu’elle éprouvait pour moi. J’étais censé expliquer comment à une fille aussi adorable et aimable que je l’avais trompé sans le savoir ? Et que par-dessus le marché, je n’étais pas sorti avec elle pour les bonnes raisons ? Je me laissais un mois maximum pour trouver. Au-delà de ce délai, j’allais devoir lui dire la vérité. Plus j’allais attendre, pis ça serait. Elle s’accrocherait à un espoir futile et j’aurais de plus en plus du mal d’être honnête. Cette situation était franchement catastrophique.
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Invité
Invité



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] EmptyLun 5 Aoû - 16:35


Il arrive parfois que l’on se comprenne sans avoir besoin d’utiliser de mots et c’est ce qui passa lorsque je fis le résumé de la situation de Louisville. Je compris grâce au regard de Micka que le contexte était loin d’être réjouissant. Cette information indirecte me fit frissonner… Je ne me sentais pas prête à revivre les conditions de vie qu’amenait le manque de denrées. Et dans un tel cas, je ne savais même pas si la simple présence du brun réussirait à me faire tenir bon. Un léger silence s’était alors installé entre nous jusqu’à ce que Micka m’annonce une autre terrible nouvelle. Cette dernière était que je n’avais plus de toit, ma maison ayant été réquisitionnée pour y loger les réfugiés que j’avais plaints quelques minutes plus tôt. Pour être sincère, à présent, c’est mon sort qui me désolait.
Mais comment cela aurait-il pu être différent ? Pour tous, du moins toutes celles et tous ceux qui n’étaient pas encore au courant de mon retour, j’étais morte ! Si certains venaient à penser à ma personne c’étaient en tant de « perte » de cette fichue guerre ! C’était injuste, vraiment immérité… Si j’en avais eu la force, je me serais levée pour ouvrir cette stupide fenêtre et hurler que j’étais là, que j’étais vivante et non pas un simple souvenir du passé. Mais je n’en fis rien ! J’étais près de celui pour qui je m’étais battu alors, pour le moment, peu m’importait de n’être qu’un simple fantôme aux yeux des autres ! Seul Micka comptait…

D’ailleurs, j’avouais de manière indirecte à Micka que c’est avec lui que je préférais être à ma sortie de la clinique. Bien sûr, j’appréciais énormément Rose mais il était logique que je veuille être sous le même toit que celui de m’avait permis de vivre plutôt que ma belle-sœur. Toute aussi adorable et géniale fut-elle. J’eus un léger sourire en pensant à ma sortie d’ici… Les choses entre Micka et moi commenceraient réellement à reprendre un rythme normal lorsque je serais sortie de là. Car, en attendant, nous allions pouvoir nous retrouver en fonction des heures de visites de la clinique. Rien de bien chouette !
D’ailleurs, une fichue infirmière vint prévenir Mickaël qu’il allait devoir me laisser me reposer. Merci franchement ! En plus, j’arrivais très bien à récupérer en étant blottie contre le brun. Ce dernier hocha la tête en signe d’approbation et se releva lorsque l’employée fut sortie de la chambre. Il me manquait déjà alors qu’il se tenait encore tout près… Bref, il m’expliqua qu’il allait se rendre à la mairie concernant ma maison, qu’il reviendrait demain mais quand attendant, je devais me reposer. J’acquiesçais d’un signe de tête tandis qu’il continuait en me disant que des solutions allaient être trouvées et qu’au pire, il ferait appel à son cousin notaire. Arthur si je ne me trompais pas ! Nous l’avions croisé un jour par hasard. Cela étant dit, je me souvenais à peine du visage de ce dernier.



- J’espère qu’il ne faudra pas en arriver jusque là, répondis-je simplement.


Et même si j’avais voulu ajouter quelque chose d’autre, le geste que venait d’avoir Micka à mon attention me l’aurait fait oublier. Etait-ce qu’il avait dû mal à saisir le fait que j’étais bien de retour qui lui avait fait oublier le baiser que j’avais attendu ? Je n’en savais rien mais je pensais qu’il devait être déboussolé, tout simplement. Ce n’est pas tous les jours que des morts refont surface !


- Oui, à demain…


Je ne savais même pas s’il avait entendu ma réponse. Il était parti si vite ! J’aurais pu me douter de quelque chose par rapport au comportement que Micka avait eu, surtout juste avant de partir. Cependant, même si je n’avais pas voulu le reconnaître, j’étais épuisée et puis, tout le monde sait que l’amour rend aveugle !
Mais, de nouveau seule dans ma chambre, une pointe d’angoisse s’était insinuée en moi. Ce stress était différent de ce que j’avais ressenti plus tôt… Il ressemblait plus à une sorte de mauvais pressentiment sans que je ne parvienne à en trouver la source. J’avais l’impression folle qu’un compte à rebours avait débuté et que la finalité ne serait en aucun cas radieuse… Je m’allongeais alors sur le lit en chassant ces pensées lugubres sans me douter une seule seconde qu’un décompte avait bien commencé et qu’il annonçait le début de la fin de tout ce en quoi j’avais cru pour survivre !



Fin
Qui comprend l'Humanité...
Recherche la solitude
Contenu sponsorisé



MessageSujet: Re: The One That Got Away [Livre I - Terminé]   The One That Got Away [Livre I - Terminé] Empty



Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum