Presque une maison d'hôtes en fait, tant le côté familial et convivial se retrouvait dans cet endroit bien connu. Le couple qui tient l'endroit s'occupait de tout, de l'accueil au ménage en passant par les repas. Le petit hôtel sur trois niveaux n'avait que deux chambres par étage mais celles ci sont plutôt chaleureuses, avec du mobilier ancien côtoyant un matériel d'accueil dernier cris; machines à glace, frigos à boissons, écrans plats... Mais aujourd'hui, le Maire a insisté pour que le couple accueille des réfugiés, et ceux ci emplissent parfois à plusieurs chacune des chambres. Certains paient, d'autres non. De toute manière, ce n'est que provisoire, pas vrai?

De même que l'hotel Beaulieu, la piscine municipale a été réquisitionnée par les pouvoirs publics. Prévenu par le médecin de la ville des risques de résurgence d'anciennes maladies si l'hygiène était négligée, le Maire a ouvert la piscine et ses douches aux réfugiés jetés sur les routes par la guerre, de sorte à ce que ceux ci puissent se laver. De même, le grand bassin sert idéalement à détendre les gens, mais il bien évident qu'au vu les circonstances, rares sont ceux à venir s'y délasser... Se baigner aurait presque quelque chose d'incongru avec tout ce qu'il se passe, bien que certains le fassent quand même !

L'endroit est toujours ouvert, pour la simple et bonne raison que le personnel est trop nombreux et a eu comme première réaction de le laisser accessible à la population, à leurs familles, pour que tous puissent y trouver de quoi survivre. Si le Maire et les militaires ont depuis rationné la nourriture et la font surveiller, certains viennent encore se promener dans les rayons, pour se changer les idées, pour y acheter d'autres produits que ceux de première nécessité, ou tout simplement pour manger un morceau ensemble à la sandwicherie de la galerie, quand celle ci est autorisée à ouvrir...

Un endroit auparavant très calme. Aujourd'hui, la place est assiégée par des personnes désireuses de se rassurer auprès des rares représentants des forces de l'ordre restés en poste, ou des plaignants qui désirent que la justice fasse son travail. Malheureusement, le travail est énorme est la queue des désespérés de plus en plus longue chaque jour. Le tout se fait bien évidemment dans un climat électrique; les fonctionnaires font de leur mieux, mais doivent gérer une crise sans précédent et sont exaspérés du manque d'unité des habitants. Malgré tout, fidèles à leurs principes, les gendarmes essaient de rétablir l'ordre avec courage.

Ceux là aussi sont pris d'assaut chaque jour. Il y a ceux qui ont besoin du matériel des pompiers, mais il y a aussi tous ces problèmes électriques à cause des surtensions provoquées par les coupures et rallumages de réseaux, mais aussi tout simplement la bêtise humaine qui, couplée à la panique, provoque son lot d'accidents quotidiens; incendies domestiques (voire parfois volontaires, sans doute...), blessures à traiter et tout le cortège des tracas quotidiens des soldats du feu en période de crises. Cela dit, l'endroit reste bien tenu et échappe à l'anarchie; nombreux sont ceux à venir chercher conseils et réconfort chez ces hommes intrépides.

Autrefois calmes et tranquilles, il n'y avait jamais de souci ici, car tout le monde se connaissait et se côtoyait ! La guerre et la peur ont tout changé. Maintenant, les gens se méfient les uns des autres, et surtout des réfugiés, ces inconnus prêts à tout. On évite de traîner dans les rues désormais, on a peur de se promener. Cependant, il faut bien continuer à vivre, et donc à se déplacer.

Celles ci sont construites sans mitoyenneté directe, bien que chaque maison ne soit isolée des autres que de quelques mètres. Entourées d'un petit jardin avant et arrière, elles sont plutôt coquettes, bien tout le monde n'apprécie pas forcément le style briques. Petites, elles n'en sont pas moins confortables, mais manque pour beaucoup de l'avantage d'une isolation récente, ce qui risque de coûter cher aux habitants lorsque l'hiver viendra...

La clinique de Louisville est de taille très modeste, avec seulement quelques dizaines de lits. Pour autant, l'endroit est assez efficient puisqu'il permet de traiter les urgences médicales, que ce soit en termes d'accidents, de maladies, et s'est même spécialisé peut avant la guerre dans la rééducation pour les grands blessés.