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Qui comprend l'Humanité...
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La Chute

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La Chute
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MessageSujet: Intrigue n°4 : Qui comprend l'humanité... Recherche la solitude   Intrigue n°4 : Qui comprend l'humanité... Recherche la solitude EmptyLun 25 Nov - 16:17



Intrigue n°4

Qui comprend l'humanité... Recherche la solitude



Pas de répit pour la France. La Normandie, pour ce qu'en savent les Louisvillois, est assiégée. Attaquée par le Nord du Cotentin, sévèrement bombardée, on entend régulièrement le tonnerre de combats dans le lointain. Parfois, de terribles flashs lumineux éclaircissent l'horizon, illuminant l'obscurité et la demie-pénombre dans laquelle Louisville est maintenant constamment plongée. La ville elle même a été épargnée depuis la dernière attaque début Novembre. Plus aucune attaque d'aucune sorte. Pourtant, les choses ne vont pas en s'améliorant. Les stocks des magasins et entrepôts arrivent maintenant à leur terme, il n'y a plus que les réserves constituées par chacun qui priment. Peu à peu, les stands où étaient distribués soupes de choux et ragoûts informes ferment dans l'absence d'approvisionnements. Les intempéries se font plus rudes. Une fine couche de cendres recouvre en permanence les toitures de la bourgade, et transforme en boue épaisse les routes sales et désertées de véhicules menant à la petite agglomération. Fort heureusement, ces cendres ne sont que peu ou pas radioactives. Les plus fins connaisseurs en sciences ou en géopolitique avancent le fait qu'il s'agit avant tout de cendres nées de grands incendies en Grande Bretagne, rendus massifs par les conditions atmosphériques et transportés dans les nuages de poussière depuis le nord-ouest. Personne n'ose avancer que pour une telle quantité d'averses de cendres, des métropoles entières ont dû se consumer. Parce qu'à Louisville, on évite le pire. On ne parle plus du monde. Parce que cela fait peur. Parce que plus rien de cohérent de doit exister au delà des collines. La pression alimentaire se fait plus forte. Des initiatives sont trouvées et soutenues par le Conseil Municipal. Raulne et Fontaine prennent de plus en plus d'importance ; Huygues est tout simplement isolé alors que le chef des militaires, fort de sa défense de la ville et d'un recours de plus en plus important à ses troupes se fait sentir, tandis que la Milice Citoyenne constituée par Fontaine supplante les rares gendarmes et autres travailleurs de la sécurité ou du social à Louisville. On n'en est pas encore au règne du plus fort, mais le pouvoir démocratique bascule peu à peu du côté de ceux qui ont des armes et des munitions, et de ceux qui ont la plus petite idée de ce qu'il se passe au dehors.


Que se passera t'il maintenant que la nourriture « publique » vient à manquer ? Les pressions sur les réfugiés se font de plus en plus fortes, et citoyens pro et anti accueil de réfugiés s'opposent de plus en plus. La milice de Fontaine défend une distribution des ultimes réserves plus en faveur des citoyens et voisins de leur propre ville de province, tandis que les militaires s'efforcent de garantir un semblant d'ordre civil. Les tensions internes débordent de partout, les ressentiments explosent, alors que paradoxalement les gens savent mieux oeuvrer de concert. Fontaine et Raulne semblent toujours sur le fil du rasoir, prêts à faire éclater des troubles sanglants. Pourtant, ils parviennent parfois à unir leurs forces pour rentrer le bétail et le protéger, pour patrouiller les limites de la ville et préserver ses habitants. Les citoyens eux mêmes se filent plus de coups de main que d'ordinaire. Cette tension perpétuelle entre communauté et individualisme ou pire, entre communautarisme et universalisme, se fait plus forte malgré les interactions interindividuelles qui se renforcent. Se mêler au reste des survivants permet d'abaisser les tensions, tout en les entretenant. Paradoxe insoluble ? La ville reste plus que jamais une zone explosive, ou la moindre étincelle menace l'équilibre fragile qui a été trouvé.


Le 20 novembre, de funestes nuages noirs s'amoncellèrent. Très vite, le temps se dégrada, et un orage extrêmement violent éclata. Pluie radioactive, tonnerre, vents violents. Tout fut réuni pour tuer des gens. Et c'est ce qui arriva. Six personnes trouvèrent la mort. Une irradiée dans une ferme des alentours. Les autres, du fait d'accidents. Un arbre arraché, une chute mortelle, une noyade dans un ruisseau qui se rebella et qui connut une crue énorme en quelques minutes, la terre n'étant tout simplement pas capable d'absorber pareille quantité d'eau de pluie. Mais au plus fort de la tempête, des évènements bien funestes furent observés. Au dessus de la côte, les survivants d'un restaurant purent apercevoir un avion en détresse, frappé au beau milieu de l'orage électro-magnétique. L'appareil se crasha au nord de la côte. Une expédition fut décidée, et Fontaine a beaucoup à perdre, puisque l'avion s'était abîmé à proximité du destroyer échoué au début du conflit, qui lui servait de dépôt de matériel... Plus loin, Natalya, espionne russe, fut témoin de deux drôles d'évènements. D'abord, au beau milieu de la tempête, elle aperçut une ombre, armée d'un couteau, se faufilant entre les maisons du lotissement. S'agissait il du responsable de toutes ces morts atroces depuis quelques semaines ? Elle n'eut pas le temps de creuser, et aperçut loin à l'horizon une colonne de véhicules blindés évitant largement la ville pour s'enfoncer vers le sud. Amis, ennemis ? Pourquoi avoir évité la ville ? Tant de questions demeurent en suspens... Mais aucune autant que celles nées des dernières monstruosités observées, au plus fort de la tempête. Des réfugiés d'une épicerie, entendant des bruits de moteurs, se montrèrent au dehors, près de la station service. Deux VBCI, des blindés d'infanterie, et un char Leclerc, étaient immobilisés pour faire le plein. Mais la trentaine de soldats et de membres d'équipages étaient massacrés, leurs corps lacérés jonchant le sol. Des ruisseaux couleur rouge sombre s'écoulaient de la zone du carnage en même temps que la pluie.


Les questions demeurent. Que s'est il passé ? Les secours tant espérés, enfin arrivés sous la forme de véhicules du 2ème Régiment de Dragons, ont été massacrés en quelques instants sans aucun témoin. Qui est responsable ? Pourquoi la ville n'est pas tombée dans la foulée ? Plus inquiétant... Pourquoi ces corps semblaient ils à ce point déchiquetés ? Que faisait un avion gros porteur en l'air, alors que la guerre faisait rage depuis deux mois ? Et ces véhicules aperçus à l'est, où allaient ils ?


La survie s'organise. Loin d'abattre les décideurs, ces évènements provoquent un sursaut de la part de nombre de responsables et d'habitants. Quiconque essaiera d'entrer en ville sera bloqué par les barrages de bric et de broc installés en travers des routes, des rues. Des armes et des munitions sont distribués. La ville s'enfonce dans la noirceur de l'horreur et la fureur d'un hiver terrible, mais elle le fait avec résignation. Ces gens veulent survivre, et feront tout pour y arriver. Mais qui peut dire ce qui se passera d'ici quelques semaines ? Si des secours ont pu venir jusqu'ici, pourquoi pas d'autres ? Les monstres qui habitent les cauchemars des Louisvillois, responsables de ces massacres en périphérie de la ville, vont ils engloutir la cité dans son entier ? Les normands, réfugiés et soldats, ne se laisseront prendre leurs vies qu'une fois qu'on la leur aura arraché de leur froide et terrible détermination.



.....


Loin au sud, à Orléans, le Quartier Général de l'Alliance Ouest-Européenne est endormi, ce matin du six décembre 2012. Bientôt, la relève. Après une nuit froide et pleine de doutes, dans l'attente des nouvelles du front de l'Est et du front Nord. Quelle catastrophe, quelle percée se sera déroulée sur le front des combats au cours de la nuit ? L'opérateur radio Thomas Guillet finit sa clope, l'écrase. Une voix le fait sursauter.


| Alors Soldat, on rêvasse ? |


Guillet sursaute. Il se tourne, se lève, salue. Le général lui adresse un sourire, un salut négligent et lui fait signe de s'asseoir.

| Non mon général, c'est calme cette nuit. |

| Pas de nouvelles du Charles de Gaulle ? |

| Non, mon général. Pas non plus de la part de Berlin. Ils devaient nous rappeler il y a deux heures, mais plus aucun contact. |

La radio crisse de manière stridente, et Guillet remet précipitemment son casque. Il prend en note, en abrégé et en abbréviations. Le Général lit par dessus son épaule. Nous sommes les derniers survivants ? C'est ça ? Il y a quelqu'un, n'importe qui ? Y a t'il quelqu'un ici ? Nous sommes les derniers survivants ? Le général fronce les sourcils. Qu'est ce que ça veut dire ? Guillet est tout blême, comme s'il aurait vu ou entendu un fantôme. Quand il se retourne, tétanisé, le général lui demande ce qu'il a entendu vraiment, et d'où le signal était emis. Sans un mot, Guillet se lève et se dirige vers la carte du monde, très détaillée, de deux mètres sur trois fixée au mur. Le général regarde son subordonné qui prend une punaise. Trente sept punaises rouges de par le monde, symbole des zones atomisées. Trois cent cinquante sept punaises vertes, indiquant les capitales du Nouveau Monde post-frappes. Et six punaises jaunes, lieux clefs et centres décisionnels des multiples alliances dans cette troisième guerre mondiale. Pyongyang, San Francisco, Le Cap, Bahreïn, Mourmansk. Guillet ne s'intéresse pas aux punaises existentes. Il en prend une noire.

Et la fixe sur la Normandie au sud ouest de Cherbourg.


Une punaise noire pour « Perdu ».


Le général perd toute couleur à son tour. Et se met à prier. Sur la carte et rien qu'en France, les punaises noires se comptent par dizaines.






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