La noirceur s'empare-t-elle peu à peu de mon cœur ?
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Sujet: La peur est un outil dangereux... Lun 10 Fév - 11:33
Je n’avais pas dormi depuis ce fameux événement. En vérité j’avais peur de fermer les yeux, peur qu’ils reviennent dans la ville. Après tout, nous avions subit déjà des invasions sans que l’on s’y attende ou que l’on puisse faire quoi que ce soit. Pourquoi ces hommes ne reviendraient-ils pas ? J’avais peur d’être de nouveau faible, de ressentir de nouveau cette souffrance intérieure. Pourtant, malgré ma volonté de ne pas fermer les yeux, je m’assoupi quelques instants. Autant dire que ce n’était pas un sommeil de tout repos. J’étais agitée, apeurée et je ne pouvais me sortir de cette torpeur avant un bon moment. Réveil en sursaut, je constatais déjà que j’étais en sueur. Mes mains tremblaient et je ne savais contrôler ce tremblement. Je me lève difficilement, sentant encore les bleus sur chaque parcelle de mon corps, de même que mon œil au beurre noir et quelques contusions. On aurait pu croire que je m’étais battue avec quelqu’un de la ville. Si seulement cela pouvait être ça… La souffrance extérieure n’était pas assez suffisante pour combler celle, profonde et intense, que je ressentais. Impossible à écarter, j’avais l’impression qu’elle serait présente pour toujours, ne me quittant guère. Je repensais aussi à l’autre femme, et tout à coup un bruit me sorti de mes songes. Elena était réveillée, pour sûr. Je me levais, trop vite, m’arrachant une grimace alors que je pris mon manteau et partit en fermant doucement la porte. Je ne voulais pas l’inquiéter, pas plus qu’elle me voit dans cet état. Même si elle était aveugle, elle pouvait ressentir tout un tas de chose, notamment le ton de ma voix qui allait être tout à fait inhabituel.
Il faisait sombre encore, tout le monde devait être chez soi, ou du moins dans un abri à dormir. Il devait être très tôt pour que le jour ne soit pas encore levé. Je n’étais pas à l’aise pour autant, même dans l’enceinte de la ville. Je jetais des regards partout, et j’enfilais ma capuche pour qu’on ne puisse voir mon visage aussi tuméfié et déformé. Ma lèvre avait pris cher, comme beaucoup sur mon visage alors qu’ils n’avaient cessés de me frapper. Chaque pas était une torture, chaque mot prononcé également. L’avantage était qu’il n’y avait personne, et lorsque je passais devant la piscine, je m’arrêtais pour décider de me laver. Cela faisait quelques jours déjà que je n’étais pas sortie, j’étais sale, même si je m’en fichais et ne m’en rendait pas compte. Je me dirigeais donc vers les portes et pénétrais à l’intérieur. Je vis mon reflet, très bref et rapide, mais je détournais le regard. J’avais envie de m’effacer, d’effacer ce reflet que je voyais constamment, me rappelant que trop bien ce que j’avais vécue. Nous étions en plein dedans, en plein dans la guerre… Je ne me dirigeais pas tout de suite vers les douches, je fis le tour pour constater que l’établissement était vide, et enfin je me dirigeais vers les douches. Je choisis celle qui était la plus au fond, qui me cachait de ce fait beaucoup plus. J’enlevais mes vêtements doucement, grimaçant lorsque j’enlevais mon haut. Puis je pressais le bouton et l’eau coula doucement sur mon visage, me provoquant toujours cette sensation de douleur, mais l’eau froide me faisait du bien. Ca apaisait mes inflammations pour un court instant.
Soudain, j’entendis un bruit. Rapidement je coupais l’eau, et me rhabillais aussitôt, ne prenant pas le temps de m’essuyer. Je ne tendais pas l’oreille non, je finissais de me rhabiller, du moins mon pantalon et mon débardeur avant de chercher directement quelque chose pour me défendre. Mon regard s’arrêta sur une planche en bois qui trainait là, je la pris et la saisie fermement. Je me mis alors à l’entrée des douches, sur le côté alors que je sentais cette peur, paralysante, monter en moi. Mon dos sur le mur, la planche serrée de toutes mes forces malgré la douleur qui me cisaillait, ma tête tourna et mon regard regardait le sol. Il suffisait seulement que je vois un pied… un seul… et la planche vola en direction de la personne. Aucune retenu, je poussais un cri rauque pour me donner du courage et visait autant que je le pouvais en direction de la tête.
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Sujet: Re: La peur est un outil dangereux... Dim 9 Mar - 14:35
La peur est un outil dangereux
L’ambiance en ville était tendue. Très tendue même. On sentait que quelque chose allait se passer. Lors de la dernière mission, Jenna avait découvert avec Raulne des hommes qui s’en prenaient à des victimes suppliciées. Ils en avaient dégommé un nombre conséquent avant de prendre leurs jambes à leur cou. La suite avait été un dérapage parfaitement incontrôlé. Raulne et elle avaient couché ensemble dans un rapprochement bestial et brutal. Raulne avait été tout à fait clair avec elle, elle ne devait jamais parler de ce qui s’était passé. Jenna n’en avait de toute manière pas spécialement l’intention. Mais elle devait admettre en son for intérieur que l’expérience avait été plus qu’agréable et qu’elle le renouvèlerait volontiers. Mais son lieutenant ne serait certainement pas chaud pour un deuxième round et elle ne se risquerait pas à le lui demander. L’attitude de Jenna n’avait pas changé à son égard, elle le provoquait toujours, comme si rien n’avait changé. Et le fait que Raulne lui réponde toujours en bougonnant prouvait bien que cela lui convenait. Si leurs comportements changeaient, nul doute que les hommes se poseraient des questions, chose que Philippe voulait éviter à tout prix. Jenna s’était levée très tôt, ayant un peu de mal à dormir. Cela faisait des mois que ça durait et ça ne s’arrangeait pas. Elle était toujours à faire des cauchemars qu’elle dissimulait soigneusement à ses camarades, de crainte de paraître faible. Seule Marielle était au courant. Etre les deux seules femmes dans un commando, ça rapprochait pas mal, quoi qu’on en dise.
Jenna s’était donc levée et s’était habillée de sa tenue de militaire traditionnelle. Elle avait toujours son arme sur elle. Question de survie. La ville donnait une fausse impression de sécurité. Mais il pouvait toujours arriver quelque chose, un habitant qui pétait un câble ou autre. Jenna restait dans ses pensées tandis qu’elle se harnachait. Elle avait décidé de sortir, s’aérer lui ferait du bien. Son arme en bandoulière, non loin de sa main, elle sortit de la maison qu’elle occupait avec plusieurs collègues et arpenta les rues désertes. Il était très tôt et la nuit enveloppait encore la ville endormie. Jenna réfléchissait à son destin. Au pourquoi de sa présence dans l’armée. Elle s’était engagée pour protéger les habitants. Et voilà qu’elle s’était mise à en éliminer pour assurer sa propre sécurité. Elle avait été la première à tirer lorsque les inconnus s’étaient rapprochés du groupe bombardé. Et ses collègues l’avaient suivi. Est-ce qu’elle s’en voulait ? Oui, toujours, elle ne pouvait pas le nier. Elle avait tué des civils, alors qu’elle aurait pu décider de les neutraliser sans les tuer. Elle avait eu le choix, ne serait-ce que pendant une fraction de seconde. Et elle avait choisi. Les pas de Jenna l’avaient menée non loin de la piscine municipale. Elle observait vaguement les alentours lorsqu’une forme attira son attention. Une silhouette humaine qui se glissait dans le bâtiment. Curieuse, Jenna lui emboîta le pas. Qui était-ce ? Et que faisait-elle là à une heure pareille ? Dans cette petite communauté refermée sur elle-même, on devenait parano. N’était-ce pas un ennemi ?
Jenna entre donc et traversa le bâtiment, guidée par le léger bruit de pas qui était devant elle. Elle gardait une distance raisonnable pour ne pas se faire repérer. Marchant lentement, elle arriva près des douches. Le bruit de l’eau qui coulait couvrait les éventuels bruits et Jenna avançait avec prudence dans l’encadrement de la porte. Tout se joua en une fraction de seconde. Elle entendit un léger craquement à sa droite tandis qu’un cri retentissait alors. Jenna eut le réflexe de remonter son avant-bras devant son visage et une planche de bois se fracassa dessus. La douleur se répandit en elle, résonnant violemment. Mais elle avait été entraînée à cela. Bondissant sur son agresseur, elle la plaqua violemment contre le mur, serrant la gorge de l’inconnu en l’étouffant légèrement. Ce fut à ce moment qu’elle reconnut le visage de la jeune femme. Elle ne desserra pourtant pas sa prise.
Eléanore ? Qu’est-ce que tu fous là ?! Je te laisse cinq secondes pour t’expliquer sinon je te troue de balles, c’est clair ?!!!!
La main sur son arme, elle la pointait en même temps en direction de la jeune femme.
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Sujet: Re: La peur est un outil dangereux... Mer 12 Mar - 14:26
Mes vêtements étaient à moitié mouillés car j’avais fait en sorte de m’habiller presque rapidement alors que je ne m’étais pas du tout séchée entièrement. Mes cheveux ruisselaient encore laissant un tracé certain dans mon dos. Je ne faisais pas attention à cela, j’avais fait en sorte d’être habillée le plus rapidement possible même si je n’avais pas pu mettre mon pull ni même mon manteau. Le principal était que je n’étais pas nue, car on voyait encore certaines marques. Les bleus que j’avais gardés de la bataille mais qui faisait encore des ravages au plus profond de moi. Alors que je tenais fermement la planche de bois que j’avais trouvé, je me demandais ce qu’il m’avait pris de sortir de chez Elena. J’étais encore sur le qui-vive, n’était pas du tout rassurée. Il aurait fallu que je fasse le tour de la maison, ou que je me cache dans le jardin si j’avais voulu à ce point qu’Elena ne me voit dans cet état. Ou ne le sente dans tous les cas. Je n’étais pas prête à l’affronter, pas plus que quiconque en vérité. Je me sentais vide, et il fallait encore que je trouve ce courage pour pouvoir essayer d’avancer de nouveau. Je ne savais pas finalement si j’allais surmonter cela, mais au moins n’étais-je pas sortie aujourd’hui ? Bon, je regrettais vivement mon choix, surtout pour prendre une douche. Je ne savais pas encore qui était la personne qui avait pénétré les lieux. J’aurais presque tué pour avoir la clef du lieu et m’enfermer à double tour.
Mon dos collé au mur, ma respiration presque haletante sous l’effet de la peur qui progressait en moi, me faisant mal à chaque inspiration et expiration sur mes côtes endoloris. J’espérais que ce soit quelqu’un que je connaissais, que j’appréciais pour m’éviter toute autre bagarre. J’avais peur de ne pouvoir encore me défendre. Tellement faible… Finalement, je n’eue pas le temps de réfléchir ni de penser que je dirigeais la planche de bois vers ce que je croyais être un agresseur à la vue seulement de ses chaussures par l’encadrement de la porte. J’avais essayé de rassembler toute ma force possible dans la mesure où lever les bras de la sorte me tirait sur mes muscles. Mais rien n‘avait plus d’importance, seul importait de pouvoir assommer l’éventuel homme qui rentrerait dans la pièce. Sauf que voilà, ce n’était pas du tout un homme. J’heurtais violemment sur son avant-bras et je ne pu m’arrêter dans mon élan. Je m’apprêtais à faire des excuses mais très vite je fus plaqué sur le mur et me coupa la respiration, en plus du fait que la femme me prenait le cou ; là où il y avait déjà des marques et où je sentais perceptiblement la douleur profonde et sourde. Alors qu’elle semblait me reconnaître, tout comme moi d’ailleurs, elle ne desserra pas sa prise pour autant. Je me contentais alors de l’écouter à moitié, avant de prendre son poignet et de taper sur son coude pour qu’elle lâche au moins prise. Je toussais alors plusieurs fois, me recroquevillant légèrement avant de pouvoir enfin arriver à parler.
« La piscine est un endroit public pour tous réfugiés désormais souhaitant se laver. Ca y est, ça te revient ou faut-il que je retente ma chance sur ta tête ? » ajoutai-je, plein de sarcasme en étant tout de même rassurer que ce soit elle finalement qui était entrée. « Tu peux peut-être aussi lâcher ton arme. » terminais-je en ayant vu qu’elle l’avait saisi et la pointait en ma direction.
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Sujet: Re: La peur est un outil dangereux... Jeu 1 Mai - 11:38
La peur est un outil dangereux
Dans cette putain de ville, toute personne pouvait devenir un ennemi. Sans commencer à être paranoïaque, il valait mieux rester sur ses gardes. Les militaires inspiraient la méfiance et l’agacement parfois. Jenna préférait être injuste avec des innocents que de risquer sa peau inutilement. Elle la risquait déjà bien assez comme ça. La jeune femme était dégoulinante d’eau, semblait paniquée. Jenna mis rapidement cela sur le compte de la tension qui pouvait régner dans la petite ville en autarcie. Mais ça n’expliquait pas tout. Jenna était peut-être une militaire mais elle était très loin d’être une idiote qui n’utilisait pas son cerveau. Si la femme se sentait menacée de façon intense, c’est qu’elle avait des raisons après tout… Lesquelles ? Bah, c’était pas son problème. Cette nénétte avait visiblement un pète au casque et elle n’en ferait certainement pas les frais parce que madame s’était levée du pied gauche. Jenna n’appréciait pas les femmes comme Eléanore. Ces petites minettes fragiles qui représentaient la femme parfaite, sensuelle, idéale. Ca la gonflait mais quelque chose de bien. Non, elles n’étaient pas du tout sur les mêmes longueurs d’onde. La pauvre petite fille ne résisterait pas une seule seconde dans l’enfer à l’extérieur de la ville. D’ordinaire, Jenna ne ressentait que rarement du mépris pour ses semblables. Si elle s’était engagée dans l’armée, c’était à la fois pour servir son pays mais aussi pour défendre les plus faibles.
Se faire accueillir avec une planche de bois qui était visiblement destinée à son visage n’avait rien de très engageant pour Jenna. Et elle était une fantôme. Une femme qui rendait œil pour œil, dent pour dent. Les réflexes rapides lui permirent d’éviter le choc en remontant son avant-bras devant son visage. Mais la planche se fracassa tout de même sur elle, la douleur lui remontant dans le coude. Cette garce n’y était pas allée de main morte. Elle voulait jouer à ça ? Très bien. Elle allait perdre. Jenna ne fut pas longue à répliquer, attrapant la jeune femme à la gorge et la plaquant violemment contre le mur d’en face. Oui, peut-être l’avait-elle prise pour quelqu’un d’autre. Et alors ? Si Jenna se trompait, visait et alignait une personne, pensant qu’il s’agissait d’un ennemi alors qu’en réalité, c’était une personne innocente ? Des excuses suffiraient-elles ? Non, alors elle ne voyait pas pourquoi il n’en serait pas de même pour les autres. Jenna gardait sa prise serrée sur la gorge d’Eléanore, suffisamment pour lui faire mal mais pas trop pour ne pas menacer sa vie. Son visage reflétait une colère froide. La pauvre petite chose commença à taper sur son bras pour tenter de lui faire lâcher prise. Pitoyable, vraiment. Jenna resta un moment à l’observer se débattre avant de la relâcher d’un coup et de s’écarter d’elle. Alors qu’elle toussait, la blonde finit par parler, ce qui fit sourire Jenna férocement.
Retenter ta chance sur ma tête ? Vas-y et je peux te promettre que cette fois, je te rompt les cervicales.
Jenna avait gardé son arme légèrement braquée sur la femme en face d’elle. Sait-on jamais. Lorsqu’elle lui conseilla de lâcher son arme, Jenna rétorqua :
D’ordinaire, quand je me fais accueillir à coups de planche, je ne lâche pas mon arme, vois-tu. Je peux savoir ce qui t’es passé par la tête, bordel ?!
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Sujet: Re: La peur est un outil dangereux... Dim 4 Mai - 13:58
J’étais mal à l’aise derrière cette colère que je nourrissais pour cette femme. Mal à l’aise car mon visage reflétait ce que j’avais subi un jour à peine. Tout ankylosé, mais aussi d’ecchymoses qui ne pourrait pas passer inaperçu, même si on m’observait de loin. Ce pourquoi j’évitais de trop sortir, ou alors je m’encapuchonnais et essayais de raser les murs pour éviter que toutes personnes ne m’interpellent. C’est aussi la raison de ma venue en ces lieux, pour pouvoir me laver entièrement et seule. Combien même je n’étais pas rassurée à cette idée, mais l’eau froide sur mon visage et mon corps me faisait tellement de bien. Chaque coup porté semblait me brûler constamment et chaque geste m’arrachait souvent une grimace si ce n’est un grognement. Autant dire que j’appréciais le froid sur mon corps, même s’il ne faisait pas chaud dehors. J’aurais pu continuer tranquillement si je n’avais pas entendu du bruit, et si je n’avais pas autant pris peur en cet instant. Inconsciemment, je revoyais les hommes, et je revoyais aussi un de ces hommes jusqu’ici. C’était étrange comment le cerveau fonctionnait après un choc post-traumatique, mon cerveau qui plus est. Je ne pouvais pas contrôler cela, la terreur qui s’emparait de moi me dictait quoi faire. Et c’est comme ça que je frappais sans avoir identifié la personne, qui me le rendit sans aucune douceur.
Bandat… si je ne me trompais pas. Une femme que je n’appréciais pas. La mort de mon fiancé avait déjà envenimé les choses, mais c’était une femme qui ne m’intéressait pas. Par son geste elle ne pouvait que baisser dans mon estime. Me prendre à la gorge de la sorte alors que j’étais une civile, terrifié qui plus est. Elle avait besoin de lunette peut-être ? Ne voyait-elle pas mon visage et ses tâches sur mes bras ? Tout compte fait, cela m’allait aussi comme ça. Si elle posait des questions, je n’allais pas lui répondre, alors autant qu’elle ne fasse pas attention ou qu’elle se soit déjà fait une idée. Simple bagarre, j’en ai pris plein la tête et puis basta. Je repris mon souffle alors qu’elle m’avait lâché et toussais plusieurs fois alors que mes poumons me brûlait. Si elle savait que j’étais handicapée à ce niveau… Je ne pris pas de gants pour lui parler, à dire vrai j’étais presque heureuse que ce soit elle, et pas quelqu’un d’autre. Mais ça, je me le gardais bien pour moi. Elle failli me faire presque rire à sa remarque.
« Ben je t’en prie, ça m’aiderait sûrement. » Ajoutai-je au quart de tour, avant qu’elle ne me demande des explications. Non vraiment ? Elle ne voyait pas pourquoi j’avais fait cela ? Elle n’était pas aussi débile que cela quand même. Qu'elle se serve de sa tête et de ses yeux ! Et bien il fallait que je le fasse pour elle apparemment. Je soufflais, avant de lui répondre. « C’est vrai que j’adore entendre du bruit quand je me lave, seule et presque démunie. Alors oui, je me défends comme je peux étant donné qu’on ne peut pas être en sécurité ici. » Terminais-je alors que j’avais légèrement haussé le ton en terminant ma phrase, sans le vouloir, mais cela prouvait bien à quel point je ne me sentirais plus jamais en sécurité. Mais ça non plus, elle ne comprendrait pas. C’était une militaire, elle avait de l’entrainement et portait une arme. Qu’avais-je en retour ? Rien.
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Sujet: Re: La peur est un outil dangereux... Ven 30 Mai - 12:39
La peur est un outil dangereux
Jenna n’appréciait absolument pas Eléanore. Cette espèce de gentille fille, douce et belle, d’une féminité parfaite, malgré la trace des privations. Jalousie ? Peut-être en partie. Elle n’avait jamais aimé les midinettes. Et il y avait vraiment quelque chose qu’elle ne supportait pas avec cette nana, sans qu’elle puisse trop savoir quoi. Jenna était loin d’être idiote. Et elle savait parfaitement observer les petits détails d’une scène. Elle avait bien remarqué les marques sur le visage de la jeune femme et sa peur panique ressemblait fort à un traumatisme incontrôlable. Bien sûr, elle se posait des questions. Qu’est-ce qui lui était arrivé ? Les bagarres étaient monnaie courante, même si l’ordre régnait tant bien que mal. Louisville était loin d’abriter uniquement des gens de bien. Mais les marques qu’elle portait étaient véritablement impressionnantes à voir. C’était un tabassage en règle voire pire. Jenna avait bien envie de questionner la jeune femme sur ce qui lui était arrivée. Après tout, c’était son job de garantir la sécurité des citoyens. Sauf quand les dits-citoyens l’agressaient à coup de planches. Elle n’allait certainement pas se laisser faire par une petite idiote, pas foutue de garder ses miches à l’écart des problèmes. La pitié a ses limites.
Le regard de la blondasse semblait foudroyer Jenna du regard. Ca lui faisait une belle jambe. Elle aurait pu lui casser quelque chose avec ses conneries. Jenna se chargerait de lui apprendre que dans l’Univers, un principe simple veut que chaque action entraîne une réaction égale et opposée. Alors qu’elle était proche de la jeune femme, la sniper en profita pour détailler ses blessures. Visiblement, cela devait être quelqu’un avec une sacré poigne qui lui avait filé pareille raclée. Un homme, serait-elle prête à parier. Et il ne fallait pas être grand clerc pour commencer à se demander si cet homme ne voulait pas autre chose de la part de la blonde. Jenna était une femme, elle savait pertinemment que lorsqu’elles tombaient entre de mauvaises mains, elle n’avait pas que leur vie à perdre… Finalement, Jenna la lâcha et la jeune femme tenta de reprendre sa respiration haletante. Jenna observait d’un œil froid mais curieux Eléanore. Que cachait-elle derrière ce visage ? Qu’avait-elle subi ? La sniper n’était pas un être sans cœur, loin de là. Et même si elle ne pouvait pas encadrer la blonde, elle ne lui souhaitait pas pour autant une bastonnade dans les règles. La réplique ironique et mordante d’Eléanore fit réagir Jenna.
Ne me tente pas…
Jenna ne comptait pas lui faire de cadeaux sous prétexte que la pauvre petite chose était blessée. Elle-même avait eu bon nombre de blessures par balle et elle avait survécu sans se plaindre, recousue parfois à vif car aucune morphine n’était dispo dans le coin. On relativise beaucoup la souffrance des autres après ça. Jenna rétorqua :
Et moi, j’adore me faire accueillir avec une bonne planche dans la gueule. Ca me donne tout de suite envie de sympathiser et d’aller faire du shopping entre filles.
Jenna finit par tendre la main à Eléanore, histoire de la remettre sur ses jambes. Elle radoucit sa voix et demanda :
Bon, tu vas la cracher, ta pilule ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu t’es fais rouler dessus ?
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Sujet: Re: La peur est un outil dangereux... Jeu 12 Juin - 12:42
Je lui avais presque autorisé à effectuer son geste, même si c’était plus une pique de sa part, juste de quoi me faire comprendre que je n’étais pas à la hauteur face à elle. C’était vrai, très certainement que je ne ferais pas le poids, surtout comment j’étais fragile physiquement et mentalement, en plus d’avoir des ecchymoses et hématomes un peu partout. Le fait qu’elle m’avait pris à la gorge m’avait fait un tant soit peu paniquée, voulait-elle me marqué elle aussi ? L’avantage, c’était que je faisais passé mon irritation et ma colère avant ma peur finalement. Elle ne devait pas refaire un tel geste, sinon j’allais bien finir par exploser, et je m’en contrefichais qu’elle puisse me maîtriser en un rien de temps. Pour l’heure, je voulais juste quitter ses lieux et rentrer chez moi. Je ne sortirais plus avant que mes marques disparaissent totalement, et que j’essaie de me reprendre peu à peu ; si seulement c’était possible. Car en réalité, je me refermais de plus en plus sur moi-même et le fait de fuir toutes personnes et de m’isoler n’était pas pour m’aider. Personne ne voyait ma détresse, je la cachais fort bien. Je me disais qu’avec le temps ça passerait, la souffrance diminuerait…
J’eu du mal à me remettre de son emprise, mais je n’avais pas perdu ma langue non plus. Elle également n’avait pas sa langue dans sa poche, mais je m’en fichais royalement. Si j’avais pu lui foutre un bon mal de crâne avec ma planche, j’en aurai été ravie. Je ne l’appréciais pas, point. Et ce n’était pas elle dont j’avais besoin actuellement. C’était peut-être aussi pour cela que j’arborais un si beau masque, ne rien faire transparaître. Hormis que mes marques me trahissaient, mais je pouvais lui mentir aisément. Mon irritation me facilitait la tâche.
« Et bien la prochaine fois tu t’annonces ! » J’avais failli l’insulter et m’étais arrêté tout juste. « Même si je t’avais bien accueilli, on n’aurait pas sympathisé alors épargne-moi tes blagues de merde. »
Je vis du coin de l’œil sa main tendue, que je ne pris pas du tout. Je me redressais toute seule, je n’avais pas besoin d’une aide, de son aide particulièrement. Même si elle avait radouci sa voix, paraissait un peu moins emmerdante et autoritaire, je ne me calmais pas outre mesure. Que croyait-elle ? Qu’on allait s’assoir, que j’allais tout lui déballer et qu’après ça irait mieux ? Bien sûr. Je riais presque intérieurement, finalement ça m’était plus qu’aisée de cacher ce qu’il s’était vraiment passé, puisqu’une part de ce que j’allais lui dire était la vérité.
« Ouai c’est ça, j’me suis fait rouler dessus par un mec qui a bien pris plaisir à me frapper. Ca s’voit pas sur ma tronche peut-être ? » ajoutai-je alors que je pointais mon index en direction de mon visage pour qu’elle constate mes ecchymoses qui n’étaient pas encore si bien dégonflées que cela et mon œil au beurre noir qui se voyait encore pas mal. Ça n’allait pas partir en deux jours. Puis je me dirigeais vers les affaires que j’avais laissées, passant à côté d’elle. Je remis mon pull et mon manteau même si j’étais encore mouillé et pris ma serviette avant de me diriger vers la sortie. Je fis un arrêt cependant à son niveau. « J’étais venue juste prendre une douche, pas faire la causette. » Même pas un au revoir, et puis elle n’allait pas me retenir, je sentais bien que nous avions un sentiment réciproque. Nous ne nous apprécions pas, voilà tout. Et puis je ne voulais pas rester une seconde de plus, je sentais mes jambes de nouveau faible et des vertiges doucement qui s’installait. Autant rentrer, m’allonger et me refermer petit à petit dans ma souffrance.
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