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Philippe Raulne

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MessageSujet: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyLun 29 Juil - 17:14

    Les balles fusaient. Leur piaulement me suivait partout où j'allais, et contre le muret de pierre qui me servait de couvert, je les entendais claquer en arrachant des éclats de roche. La situation était chaude. Au dessus de moi, l'air de la nuit était strié de balles traçantes. On y voyait comme en plein jour, avec les maisons en feu, les détonations de l'artillerie de campagne et les fusées éclairantes, les traçantes, et les bombes au phosphore lâchées par l'aviation au dessus de nos têtes. C'était le chaos. J'entendais mes hommes hurler dans nos oreillettes. Il n'y avait pas à dire, les choses empiraient. Les insurgés avaient été surpris en pleine retraite, au moins cinquante d'entre eux. Ma section de quinze hommes en avait liquidé plusieurs, usant de nos techniques de fantômes, avant que le gros de la troupe ne nous repère et nous canarde. Depuis, c'était l'enfer. On avait dû demander le support aérien, et deux hélicoptères tournoyaient au dessus de la ville en crachant la mort. Les avions passaient à intervalles réguliers, essayant de larguer leurs engins meurtriers depuis le ciel sans coordonnées valides. Trois de mes hommes étaient touchés, et nous étions encerclés. Prenant mon courage à deux mains pour sortir de cette impasse, je serrais mon arme contre moi et courrais pour enfoncer la porte de la maison la plus proche. C'est là que je braquais mon arme sur un hostile qui me surprit, en face de moi. Un gosse. Avec une arme entre les mains, qui me braquait. Je tenais la solution si je passais derrière ce bâtiment, je pourrais cibler l'ennemi et commander un tir aérien plus précis, et donc dévastateur. Mais ce gosse, armé par l'ennemi, ne voulait pas me laisser passer. Ses mains tremblaient. On arme aussi. J'étais sûr de moi, pas serein mais calme, la respiration lente. Je disais au gosse en anglais de laisser tomber son flingue. Il comprenait : les américains occupaient la zone depuis dix ans. Mais il ne voulait pas. Il ne voulait pas, sans tirer un coup de feu pour autant. Au micro que j'avais à l'oreille, j'entendis mes hommes appeler à l'aide, sous le feu de l'ennemi. Si je continuais d'attendre, mes soldats seront tués par l'ennemi supérieur en nombre. J'inspirais profondément, répétant au gosse de lâcher son arme. Je lui tirais en pleine tête la seconde d'après. Et courais sauver la mission.


    Un hurlement me réveilla. Je ne savais pas au début si c'était le mien, mais j'avais la bouche fermée. Ce n'était pas moi. Me levant en sursaut, je grimaçais sous la douleur. Prenant ma canne de ma main droite, je m'aidais à marcher malgré les tiraillements que bouger me provoquait dans le bras gauche et la jambe du même côté. Je marchais péniblement, mais je voulais savoir ce qu'il se passait. Je finis par avancer dans le couloir sombre, car l'éclairage ne fonctionnait bien évidemment pas sans électricité. De ce fait, je n'avais que la bougie ou les bougies utilisées dans les chambres et qui éclairaient vaguement le couloir pour savoir où aller. Cela me pris un moment, mais quand je pénétrais dans la pièce, je tombais sur une Eléanore décoiffée, l'air d'avoir vu un mort, qui se tenait dans un lit, dans une chambre personnelle. De toute évidence, c'était elle qui venait d'hurler. La revoir comme ça me causait des sentiments contradictoires. La colère et la haine bien sûr, mais aussi... Du désir, et une certaine affection. Je ne l'avais pas sauvée pour rien lors de la bataille rangée à l'entrée de Louisville. Je restais bête, à ne pas savoir quoi lui dire, et à ne pas savoir choisir entre haine et apaisement.


    | Euh... Ca va ? Il s'est passé quelque chose? |
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Eléanore C. Valiosky

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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyLun 29 Juil - 19:26


    J’entendais les bombardements. Mes oreilles sifflaient et je sentais toujours ce liquide chaud sur mes doigts qui refroidissait devenant gelé. Je me voyais à présent, comme une enveloppe blanche au-dessus de mon propre corps que j’observais du dessus parmi les décombres de cette guerre qui nous touchait tous. Je voyais le soldat et la femme qui nous avait rejoints, sans pour autant distinguer leur visage qui se révélait être inexistant. Chose effrayante et très troublante. Je me rappelais avec effroi la vue que j’avais perdue, la peur de la perdre totalement, puis cette douleur violente où j’avais l’impression de mourir. Mourrais-je ? Petit à petit, ma vision se troubla pour devenir d’un noir infini. Je me retrouvais seule dans le noir, me recroquevillant sur moi-même accompagné de sanglots incontrôlables. Puis cet aspect visqueux sur mon ventre, suivi d’un liquide chaud sur mes pieds. Je voulu observer ce qu’il se passait, mais rien ne se passa, c’était comme si mes paupières ne s’étaient pas ouvertes. Encore cette phobie qui me revenait, qui me déchirait les entrailles. Il n’y a pas de mots aussi forts que ce que je ressentais à ce moment-là. D’un seul coup, ma vue se rétabli et la vision qui se présenta à moi était pire que la mort.

    J’ouvrais les yeux brusquement alors que je prenais conscience de mon cri strident. Retour à la réalité, retour à l’obscurité de la pièce où seule une bougie illuminait faiblement la pièce. La douleur perça mon cœur tel des milliers de coup de poignards alors que je stoppais ma respiration pour étouffer des gémissements sourds dans ma gorge. Cela faisait deux semaines, et pourtant, j’avais l’impression que rien n’avait changée. J’étais restée quatre jours inconsciente et j’avais compris que j’étais passé à côté de la mort, la frôlant de peu même en entendant les dires des infirmières. J’avais été pris de violente fièvre après mon réveil et là aussi le risque vital était très élevé. Je me demandais pourquoi j’étais encore là. J’avais l’impression de subir tous les malheurs et atrocité du monde, mais j’arrivais toujours gagnante à la fin ; combien même cela me faisait horriblement souffrir. Au moins, ma vue s’était améliorée, j’avais toujours du mal avec les lumières vivent et parfois j’avais peur de ne plus revoir à cause de petit moment brumeux. Ca allait passer me disait le médecin, mais je savais en partie qu’il ne me croyait pas. J’avais l’impression de passer pour folle, comme si j’inventais tout ce que j’avais vécue et tout ce que je ressentais. Je leur en avais fait baver aussi avec mes crises d’angoisses et d’hystérie totale. Ce pourquoi j’étais seule dans une chambre, comme pour être sûr d’être isolée, contrôlée. De toute façon, je n’étais pas guéri, c’était certain. J’essayais de me décontracter et de respirer de nouveau, mes doigts parcoururent mon bandage au ventre après avoir relevé mon tee-shirt et senti que je saignais. Je ne voulais pas regarder, de peur d’avoir de nouveau une crise que je ne savais maîtriser. Je retenais juste ces larmes de souffrance et de saturation complète. J’étais seule depuis le début dans cette chambre, face à moi-même, et cela me prouvait à quel point j’étais seule. Ça me faisait que me rappeler de mauvais souvenirs, ressasser tout ce qu’il s’était passé jusque-là. Je ne savais pas encore si j’étais sortie de tout ça, si c’était derrière moi ou si ça restait incrusté.

    Une voix brisa le silence et me fit sursauter, m’efforçant de ne pas lâcher un autre gémissement. Je savais qui s’était avant même de tourner la tête et, pendant une fraction de seconde, je cru ne pas le voir. Le voile se leva et je découvris Philippe à l’entrée. Je ne savais pas quoi dégager envers lui, quels sentiments prendre parmi la tonne qui m’envahissait en ce moment. J’étais trop fatiguée pour choisir, et, bizarrement, j’étais honteuse qu’il me voit comme ça. J’avais un tee-shirt blanc et un pantalon assez large de couleur foncé que j'avais baissé à outrance pour éviter qu'il n'arrive sur mon bandage ; sans sous-vêtements. De un parce que je ne les supportais pas et de deux parce que personne ne m'avait rapporté des vêtements propre. Les draps du lit avaient été extirpés dû à mon sommeil des plus agités, et surtout, j’essayais de contenir ses larmes. Je l’avais observé rapidement, constatait qu’il marchait avec une canne et qu’il avait l’air d’avoir quelque chose de grave à son épaule. Il était vivant au moins, et marchait. Moi je n’arrivais pas à me tenir debout, quand bien même les infirmières m’y forçaient. Tout était une question de volonté apparemment… peut-être ne l’avais-je pas encore.

    « Tout va bien tu peux partir. » ajoutai-je alors après quelques instants de silence et d’observation pour finalement tourner la tête pour détourner le regard. Je devais ressembler à une folle, et puis, qu’est-ce que je pouvais bien lui dire d’autre ? Que tout allait mal ? Que j’avais besoin d’avoir quelqu’un à mes côtés ? Impossible, je ne voulais pas craquer. Je tendis le bras pour attraper un verre d’eau que j’avais sur l’espèce de table de nuit que j’avais à côté. Je me crispais suite à de violent lancement et le verre m’échappa, se brisant au sol. Je ne pus retenir un gémissement de douleur avec le réflexe de me protéger le ventre sans le toucher. J'étais énervée. Quand diable aurais-je moins mal ? Je tuerais seulement pour qu’on abrège mes souffrances ou que l’on m’injecte un quelconque calmant.
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyLun 29 Juil - 22:09


    J'en avais assez. Assez de la voir dans des états pareils, de voir la mort sur elle et son appel dans son regard. Elle n'était plus qu'une loque, quelqu'un de si malheureux qu'elle ne souhaitait même plus vivre. La voir aussi faible me renvoyait forcément à mes propres faiblesses, et je n'aimais pas ça. En plus, à quoi ça servait hein ? Elle pensait qu'elle allait être moins seule, à toujours n'arborer qu'une faiblesse et une tristesse sans borne, elle croyait que quelqu'un allait venir la protéger ? Que quelqu'un allait lui tendre une main secourable ? Eléanore n'avait toujours pas compris le début du monde dans lequel nous vivions. Elle l'idéalisait, comme elle le faisait toujours. Incapable de voir qu'il y avait des gens qui en auraient toujours après elle, et que son sentiment de persécution allait la mener tout droit à la mort. Ca y est, je suis en colère. Là quand je le regarde, je ne vois que la défaite et la mort, deux choses que je refuse toujours tout en m'y résignant. Je ne pouvais pas le supporter, et cela me fit tout de suite monter de plusieurs crans de colère et de tensions d'un coup. Je la regardais me regarder, et ce n'était pas quelque chose qui me plaisait. Instantanément, je sus que nous en viendrons encore à nous balancer quelques bons mots, probablement en commençant par moi. En plus, elle n'était même pas capable de s'occuper d'elle même, car elle fit tomber un verre d'eau qui explosa sur le sol en faisant un bruit incroyable. Pas possible de compter sur qui que ce soit, ici, pour faire le ménage ? Je tendais l'oreille, il n'y avait rien ni personne qui semblait s'amener, mais je savais qu'après le genre de traumatisme physique que j'avais subi, je perdais peut être un peu de mes capacités de détection. Je savais que les éclaireurs blessés en avaient souvent pour plusieurs semaines pour le moins à récupérer leurs anciens réflexes, leur auditon, leur attention aux choses de leur environnement. Je choisissais d'éclater, mais doucement. Je la regardais, sans ciller, sans bouger.


    | Putain, mais c'est quoi ton problème ? Je viens voir pour le bruit,  parce que moi ça m'inquiète d'entendre quelqu'un hurler dans la nuit alors que j'ai failli me faire flinguer, et toi tu m'envoies encore chier ! Y'en a marre! |


    Je tirais une chaise sans me soucier de faire du bruit et m'assis près d'elle, près du lit. Je me sentais partir, et je commençais à lui sortir tout ce que j'avais sur le cœur.


    | Alors c'est quoi le plan ? Tu m'as rejeté, j'ai flingué ton mec, on a failli se faire massacrer et quoi ? On abandonne ? On donne nos flingues aux connards d'en face, et on se laisse crever ? |


    Bon ok, dit comme ça ça faisait pas un argument très solide, et de très loin.


    | Ca sert à rien ce que tu fais. Autant se flinguer tout de suite si c'est pour vivre comme ça. Je t'ai pas dit qu'il y avait toujours quelque chose à espérer ? Putain nan mais regardes, on a failli tous se faire massacrer, et on en a réchappé. T'as la moindre idée de la chance qu'on a eu? |
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMar 30 Juil - 13:37


    J’étais énervée. Enervée de ne pas pouvoir me débrouiller seule. Enervée pour ne pas savoir maîtriser toutes mes émotions qui me submergeaient. Enervée pour toute cette merde qui nous entourait et qui n’arrêtait pas d’empirer. Enervée de m’emporter et d’avoir l’impression d’être folle aux yeux de tous. Mais aussi fatiguée, éreintée même. Ces deux dernières semaines avaient été les plus horribles de toutes. J’avais pensée être morte, et ces cauchemars n’arrêtaient pas de me faire ressasser cela. Je me demandais d’ailleurs si j’étais bien à l’hôpital, dans la clinique de cette ville, si tout cela était arrivé réellement. J’en venais à me poser tout un tas de question et j’en avais conclu que je n’arrivais pas encore très bien à discerner la réalité du rêve. Mon cri venait de là, parmi tant d’autre que j’avais déjà fait. Les infirmières ne venaient donc plus dans ma chambre. Et puis, elles avaient mieux à faire qu’à aller voir une folle isolée. J’étais juste brisée. Je n’arrivais pas à me reconstituer, à avancer. Mais pourquoi je survivais à tout ce qu’il m’arrivait ? Je ne pouvais pas penser à une bonne étoile, je ne voulais pas en fait, car j’avais subi un enfer. Et maintenant lui…
    Alors que je me rallongeais pour essayer de calmer cette douleur, je constatais que Philippe n’était pas parti. Ces mots ne me surprirent pas bizarrement. Je sais pas, peut-être cette attitude lasse que j’avais acquis, enfermée seule dans cette chambre. J’étais trop fatiguée pour lui répondre, pensant qu’il allait enfin partir sur ces mots, mais le voir s’approcher finalement me fit presque rater un battement. Ma main se crispa alors qu’elle était au niveau de mes points de suture. Je regrettai aussitôt mon geste mais j’avais presque envie de sortir du lit lorsqu’il s’installa sur une chaise à côté.
    Ces mots me frappèrent et je sentais déjà une émotion forte naître en moi… la colère.

    « Abandonné ? Parce que tu crois que j’ai fait quoi durant ces deux dernières semaines ? J’ai vécu un enfer, pensant que j’allais y rester. Mais non je suis toujours là, je me demande bien pourquoi d’ailleurs ! »

    Je m’arrêtais, détournant le regard alors qu’une larme coulait sur ma joue. Je me mordais la lèvre et coupa ma respiration, autant pour supporter la douleur que de maintenir cette colère et tout un tas d’autres choses en moi. Je voulais juste qu’il parte, et lui avait eu la bonne idée de prendre une chaise et de s’assoir. C’était quoi son problème à lui ? Je n’avais pas besoin qu’il me fasse ressasser tout ce qu’il s’était passé, c’était encore là, présent à l’intérieur de moi. Et ce qui m’était arrivé sur la départementale ne m’aidait pas. Alors qu’il y a quelque semaine, je voulais en finir. Les traces de mes scarifications sur mes avant-bras ne se voyaient que très peu, par chance. J’avais sombré, et je me demandais maintenant si je n’étais pas dans une autre dimension aussi. Pas dans celle où tout allait bien…
    Il reprit de plus belle et j’avais juste envie de le gifler. Il m’exaspérait toujours et je commençais à me demander si la haine n’était pas plus vigoureuse que tout le reste à cet instant précis. Je me retournais, en me fichant de ces yeux mouillés qui n’allaient pas tarder à exploser.

    « T’es venu faire quoi au juste ? Me remonter le moral ou me démonter encore plus ? »

    Je doutais véritablement qu’il puisse avoir un brin d’empathie, qu’il puisse même être d’une compagnie des plus appréciables. A cette pensée, mes souvenirs de la mairie me frappèrent encore une fois. Je détournais le regard une seconde fois, essayant d’éviter une grimace même si je n’y parvenais qu’à moitié.

    « Ne me fait pas croire qu’il y a encore de l’espoir, combien sont morts hein ? » finissais-je, soutenant son regard, ne réalisant pas qu’une information pourrait encore plus me faire souffrir.
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMer 31 Juil - 21:15

    Comme d'habitude, nous ne parvenions pas à avoir une vraie discussion avec Eléanore. Nous étions totalement incompatibles semblait il, puisque chaque mot prononcé par l'autre semblait avoir le don de nous foutre en rogne. En fait, moi, je n'en pouvais plus de son abandon, de son défaitisme récurrent qui avait pour conséquence que l'on soit sans cesse à l'article de la mort quand on imaginait très concrètement la réalité de notre situation. Je ne voulais pas savoir qu'il n'y avait plus d'espoir, pas plus que je ne voulais savoir si tout était foutu. Qu'on me laisse me battre jusqu'à la mort si nécessaire, l'important pour moi n'était pas tant de mourir que d'anticiper la mort. Le problème que j'avais justement à ce niveau là était qu'Eléanore, elle, me rappelait sans cesse à mes échecs et à la difficulté de notre situation actuelle. Je ne voulais en aucun cas qu'elle me contamine avec toutes ses pensées pessimistes, j'en venais littéralement à la haïr pour ça. Ce n'était pas quelque chose de gênant en soi, mais il fallait bien avouer que le moral, dans des circonstances dramatiques, était quelque chose qui se diffusait largement. Je ne voulais pas être touché par tout son renoncement, je n'étais pas comme ça et je refusais de l'être. Et voilà qu'elle me rétorquait pleine de colère qu'elle n'avait pas abandonné, tout en se contredisant elle même sur la fin de ses paroles. Si elle n'avait pas abandonné mais qu'elle ne voyait plus aucune raison de continuer à survivre, est ce que les choses ne revenaient elles pas au même au final ? Je n'en savais rien, pour moi c'était la même chose. Vécu un enfer, pensant qu'elle allait y rester ? Mais putain, je m'étais cassé le cul pour quoi, moi alors ?


    | Putain mais j'aurais su que t'en avais tellement rien à foutre de vivre ou de crever, je me serais pas fait trouer pour toi. T'as une idée un peu, de ce que j'ai fait pour te sortir de ce putain d'enfer ? J'ai pris trois balles, une arrêtée par le gilet, l'autre m'a fracassé la clavicule, et une autre a pété sur mon équipement. Ensuite, j'ai failli perdre ma jambe à cause d'un obus. Alors désolé si t'y as aussi laissé des plumes, mais des gens sont morts pour que tu vives, et moi aussi, j'ai failli clamser. Alors, essaies un peu de te montrer plus reconnaissante, bordel de merde ? Azarov a fini enterré dans son trou, et toi, t'es ici et tu te morfonds. |


    Ouais, ça me foutait en rogne. Parce que je considérais que quand des gens se sacrifiaient pour vous, c'était votre devoir de profiter du cadeau qu'ils vous avaient fait en vous rendant utile. Sauf que là Eléanore, ben elle servirait qu'à faire flipper les gens, et si ça continuait comme ça elle allait encore essayer de se foutre en l'air comme une putain de loque. Nan mais c'est qui bordel de merde, pour s'autoriser elle même à mourir ? Et là voilà qui se remettait à chialer ! Putain mais c'était pas bientôt fini oui ? Elle devait avoir la rage, pas se morfondre comme ça. Penser aux gens qui avaient été tués pour avoir la patate pour arranger les choses. Pas sa languir de la mort dont on l'avait privée. Ca me foutait les jetons moi, ce genre d'attitude, parce que je ne savais clairement pas le gérer. Elle me demanda combien de gens étaient morts.


    | Quelques uns. Alors, c'est quoi le plan maintenant. On se tire une balle, comme ça c'est fini, et on en parle plus? |


    Je lui jetais un regard noir, me remettant debout, prêt à partir.


    | Tu sais, je t'aimais parce que tu étais forte et que tu me tirais vers le haut. Tu évitais que je fasse trop de conneries. Tu as changé Valiosky, et pas en bien. Reprends toi, sacré bon sang! |
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 14:18

    Je ne savais plus. Je ne savais plus comment me comporter avec lui avec tous ces sentiments contradictoires en moi qui se bousculaient férocement dans ma poitrine. Devais-je encore lui en vouloir pour mon fiancé ? Devais-je juste m’excuser pour mon comportement ? Savait-il seulement que j’avais failli me laisser emporter bien avant cette attaque ? J’avais l’impression que quoi que je fasse, rien n’allait. J’avais eu envie de lui ôter la vie plusieurs fois, mais jamais je n’avais pu. La mort de Mickaël m’avait fait succomber bien plus que je ne le pensais. J’avais été affecté à un niveau maximum, j’avais eu l’impression que je n’allais jamais m’en remettre. Et finalement, après ce qu’il c’était passé, après ces bombardements, j’avais l’impression que tout ça n’était rien, qu’il y avait bien pire devant nous. Je ne me voilais pas la face, c’était peut-être cet aspect-là qu’il ne supportait pas, ou peut-être que je sois pessimiste depuis un certain temps, mais je n’allais pas me reconstruire en un rien de temps. Il me fallait des piliers, et pour le moment, je n’en avais aucun. J’avais essayé de lui dire que je n’avais pas abandonnée, de par le fait que j’étais encore vivante, mais je n’arrivais plus à avoir cette petite lueur d’espoir en moi. Je l’avais perdu et je ne savais pas encore si j’allais la retrouver. Les prochains mots qui sortirent de sa bouche me laissa presque sans voix.
    J’avais perdu la vue là-bas, je ne savais donc pas du tout ce qu’il s’était passé. Je ne pouvais pas me remémorer les faits car je n’avais aucuns souvenirs. Je n’avais que le son assourdissant et le sifflement de mes oreilles, en plus de la douleur terrible et cette poussière que j’inhalais et qui me brûlait affreusement les bronches. A part ça, aucune image, aucun souvenir de l’avoir vu. Mes larmes s’arrêtèrent de couler, je l’écoutais déballer tout ce qu’il avait à me dire. Je ne pouvais pas faire autrement. Et lorsqu’il évoqua le nom de famille d’un être qui m’était vraiment cher, ma respiration s’arrêta nette et tout ce qu’il avait dit avant avait disparu de mes souvenirs.

    « Cze… Cze est mort ? » arrivai-je à articuler alors qu’une boule se formait dans ma gorge.

    Je n’arrivais pas à y croire. Je me disais que peut-être il s’était trompé de nom. « Tout mais pas ça, tout mais pas ça ! » Lui qui avait été là pour moi lorsque j’avais été au plus bas. Il m’avait remonté, m’avait rassuré, avait juste été… présent. Et je l’en remerciais grandement pour ça. On s’était tout de suite bien entendu et on se comprenait mutuellement, ce pourquoi nous nous étions fort rapprocher. Une amitié aussi forte ne se trouve pas tous les jours, et dieu sait qu’il va me manquer… terriblement.
    Je l’écoutais encore, à moitié à dire vrai, lorsqu’il évoqua le suicide. J’espérais au moins que tout cela soit derrière moi. J’essayais d’avancée, mais ça me paraissait presque impossible. Puis lorsqu’il se leva, je percutai aussitôt. Ma main agrippa la sienne et je manquais de tomber, sollicitant mes muscles qui m’arrachèrent une grimace.

    « S’il te plait, reste. »

    Oui, c’était bien sorti de ma bouche. Pas avec une assurance à tout épreuve, mais les mots étaient sorti. J’essayais alors – peut-être en vain – de m’expliquer.

    « J’ai perdu la vue là-bas puis la conscience. Je ne me souviens de rien. Je suis désolée… »

    Désolée pour tout. Je ne savais pas comment il allait réagir, mais le fait de prendre sa main me rappela soudainement de bons souvenirs. Je la lâchais alors pour reposer mon dos sur le lit, soufflé un peu. Après ce qu’il m’avait sorti, je ne pouvais pas rester indifférente. Mais je lui laissais le choix…
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyJeu 1 Aoû - 22:45

    D'accord, elle avait souffert. D'accord, j'étais responsable de la mort de son fiancé, un réfugié parmi tant d'autres. D'ailleurs à ce sujet, il fallait bien avouer que cette mort était encore entourée de mystères ; il y avait bel et bien des choses qui n'étaient pas réglées depuis la mort de ce Mickaël. Pourquoi courait il ? Etait ce parce qu'il fuyait quelque chose, ou juste pour arriver plus vite à destination ? Si c'était la fuite, était ce parce qu'il avait vu les mercenaires qui nous été tombés dessus ? Je n'en savais rien, et ne pas savoir c'était pire que tout. Où il avait trouvé son arme était aussi important, puisque nos propres opposants n'étaient pas armés de la même manière. Tous ces mystères... Et que faisait il là ? Est ce qu'il était pas sensé être à Paris ? J'avais encore tellement de choses à voir, à découvrir. Il fallait que je revoie Comet, peut être en avait il plus appris sur notre situation par ses différentes missions de reconnaissance. S'il y avait bien quelqu'un capable de nous apporter des réponses, c'était bien lui. Il était vraiment quelqu'un de particulier, d'irremplaçable pour notre force et plus encore dans notre situation. Il fallait bien avouer aussi que j'avais été plus soulagé sur mon lit d'hopital en apprenant sa survie que celle de tous les autres. C'était moi le chef, mais c'était Comet qui nous maintiendrait en vie. Lui qui trouverait des pistes, lui qui trouverait des gens. Peut être même lui aussi qui trouverait du gibier. Il savait chasser, même s'il n'aimait pas ça. Bref. Eléanore me regarda, visiblement estomaquée par les révélations que je lui fis. Elle me regardait parler, et elle arrêta de pleurer. Bien, comme quoi, lui secouer un peu les miches de temps en temps ça ne peut pas lui faire de mal ! Je me fustigeais mentalement quand elle me demanda si « Cze » était mort. « Cze » pour Czeslaw. Le caporal Azarov du 2ème BEP. Un para de la légion. Un bon soldat, même si je n'avais jamais eu la certitude qu'il était bien innocent du crime qu'on lui imputait.


    | Ouais. Un obus de mortier a pulvérisé la casemate depuis laquelle il tirait. Il a dû mourir sur le coup. |


    « Il a dû », pas « je suis sûr ». en même temps, quand on m'avait raconté comme son corps avait été mutilé par l'explosion... J'espérais vraiment que le jeune soldat avait pu passer l'arme à gauche dès la détonation avec l'effet de blast, sinon il avait dû salement morfler. J'écartais ces pensées morbides, convaincu qu'il ne servait à rien de ressasser ce passé. Quand j'essayais de partir pour laisser Eléanore tranquille et retrouver un peu de calme, je me rendis compte que celle ci me retenait par la main. Elle me demanda de rester, et sa voix s'était un peu radoucie. Elle s'excusa, m'expliqua que lors de la fusillade, elle avait perdue la vue et une partie de ses souvenirs. Dans le premier cas, l'effet de blast, toujours le même. L'effet de suppression l'avait fait perdre les pédales et elle ne l'avait jamais connu, elle devait donc avoir eu du mal à se ressaisir. Pour l'amnésie... Ca arrivait souvent en cas de blessure. Choc post-traumatique. Ses souvenirs étaient là, mais son subconscient la protégeait en ne lui en donnant pas l'accès à ces évènements clefs de sa mémoire récente.


    | désolé, on l'est tous. Moi le premier. Des hommes sont morts sous mon commandement, encore. J'en viens à me dire, parfois, que ce serait tellement plus simple si j'avais explosé avec le reste de ma section sur l'autoroute. Un sifflement, un boum puis pouf, plus rien. Mais je m'empêche de penser comme ça. Ca n'apporte rien d'utile. Et si j'abandonne, qui restera ? Huygues ? Il est dépassé, c'est pas sa faute mais il a pas été élu pour ça. Fontaine ? Cette conne a des couilles, mais elle est conne, du coup c'est niet. J'ai pas le choix de faire ce que je fais, comme je le fais, Eléanore. Tu comprends, ça? |
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptySam 3 Aoû - 13:27


    Je restais discrète, l’ayant lâché plus tôt pour éviter qu’il ne le fasse lui-même. Je l’avais observé un instant avant de détourner le regard. Pendant un cours instant, je cru qu’il allait partir. Je ne lui en aurais pas voulu. J’avais fait quoi la dernière fois ? Je fermais les paupières un instant pour effacer mes pensées avant même qu’elles ne me parasitent. Je ne voulais pas rester seule, c’était ma première visite et même si j’avais été des plus associable lorsqu’il avait ouvert cette porte, je me disais que le seul fait qu’une personne soit présente me ramenait un peu sur terre. J’évitais de penser à autre chose, même si ça ne marchait qu’à moitié avec Philippe. J’avais toujours eu cet espèce de refus en moi pour cacher peut-être quelque chose d’autre. Je ne voulais seulement pas que ça déraille, pas aujourd’hui, pas ce soir. J’avais besoin juste… de compagnie peut-être. Et le voyant dans l’état où il était, je pensais que lui aussi. Sauf que je n’étais pas la bonne personne me semblait-il. Ca me pinçait un peu le cœur de le voir dans cet état, après ce qu’il m’avait dit. Non mais sérieusement, je lui aurais moi-même tiré dessus pour qu’il reste dans son trou tiens !
    Il m’avait répondu quant à Cze et je m’étonnais moi-même de ne pas réagir. J’espérais qu’il soit mort sur le coup, qu’il n’ait pas eu à souffrir car il ne le méritait pas. Je n’avais plus aucunes larmes dans les yeux, j’essayais juste de tenir le coup avec la nouvelle qu’il m’avait fait. Je n’arrivais pas encore à y croire, tout simplement.

    Il avait l’air, impassible, et c’était peut-être cela qui me faisait me radoucir un peu. En plus du fait qu’il allait partir, mais ça, c’était un réflexe que je n’avais pas pu contrôler. Parfois je me surprenais moi-même, tout simplement. J’étais peut-être la femme la plus compliqué à comprendre au monde. J’avais devant moi mon amant, le meurtrier de mon fiancé… Ne devais-je pas réagir autrement ? J’étais lasse, épuisée comme lui devait l’être aussi. Peut-être que c’était cela qui nous permettait de ne pas nous engueuler autant, en plus du fait que j’étais inapte à faire quoi que ce soit. J’avais l’impression d’être d’une faiblesse immense, et je me rendais compte de tout cela juste par une simple visite. Si seulement j’en avais eu depuis que j’étais là, peut-être que j’aurais été poussée vers le haut tout simplement. Ou au moins aurais-je évité de ressasser tout un tas de chose. J’étais paumée en fait, encore une fois. Je l’écoutais parler alors que j’avais l’impression que tout coulait platement sur moi. J’attendis quelques instants, perdue un peu dans mes pensées pour lui sortir que quelques mots.

    « Je… comprends. »

    Oui c’était tout. Quoi d’autre lui dire ? J’étais trop fatigué pour pouvoir lui dire quoi que ce soit d’autre, je ne voulais pas non plus d’une énième engueulade ; ça avait déjà mal commencé, je préférais que ça se finisse bien. Au moins pour avoir l’air d’avoir eu une visite courtoise. Je ne sais pas… ça me faisait un peu oublier ce qu’il se passait dehors, même si je ne savais pas encore que le temps s’était dégradé autant et que l’hiver était désormais presque à nos portes. Il avait des fonctions, des obligations, des devoirs, je ne pouvais pas me mettre sa place, c’était certain. Depuis le début, je me sentais inutile car je n’avais aucune capacité au combat, ni même pour gérer une crise, cette guerre qui commençait et dont nous ne voyons rien de son avenir. Il était le seul lieutenant du petit patelin où s’était réfugié pas mal de personne. Donc oui, je comprenais la plupart des choix qu’il avait dû faire, c’était juste que moi… je n’avais pas cette capacité à faire des choix aussi rapidement. Je tournais la tête et mon regard plongea dans le sien, je laissai le silence envahir la pièce. J’étais plongée dans mes pensées et repensais sans cesse à ce qu’il m’avait dit plus tôt. C’était réciproque, je n’en revenais pas, mais il avait toujours tout fait pour me remettre dans le bon chemin, en commençant par cette tentative de vol.

    « Je suis… »

    Je m’interrompis alors que je m’imaginais vraiment très mal lui dire que j’étais contente qu’il soit là. Je l’avais presque jeté lorsqu’il était entré, mais c’était peut-être la surprise ou le fait que je ne souhaitais pas avoir d’engueulade. Je ne voulais pas perdre mes moyens devant lui et encore avoir l’air d’une tarée. Je détournais une énième fois le regard.

    « Je crois devenir folle dans cette pièce, j’aimerais marcher pour sortir d’ici. Personne n’est venu me voir mais tout le monde doit être encore choqué… »

    Je fis de nouveau une pause. Ça m’avait pesé le fait que personne n’était venu me voir. Cze n’était plus parmi nous mais j’étais presque certaine qu’il aurait été me voir. Lui qui avait tout fait pour me remonter alors que j’étais au plus mal… J’inspirais profondément alors que ma tête se posa sur les oreillers et que j’essayais de trouver une position convenable. Je ne savais pas quoi ajouter, j’étais presque gêné, ne sachant pas quoi faire ni quoi dire pour que nous ayons une conversation normale. Ca n’était jamais le cas la plupart du temps. Je voulais que les choses redeviennent simples, que je puisse de nouveau me reconnaître moi-même et pouvoir me regarder dans le miroir. Je ne savais pas quel chemin prendre. Pourquoi était-ce si compliqué ?
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMar 6 Aoû - 17:13

[HJ ton avatar est un pousse-au-crime!]


    Je ne savais pas quoi dire d'autre. Je venais déjà d'en dire beaucoup, de révéler quelque chose de très profond et de très personnel sur ma façon de voir et surtout de vivre les choses qui nous tombaient dessus depuis que nous étions arrivés à Louisville. Et qu'est ce qu'elle me répondait ? « Je comprends ». Super. Hauts les cœurs ! Il fallait bien ça pour m'aider à avancer hein ? Ah ah ! Incroyable ! Même elle en avait plein le cul et ne croyait qu'à moitié à mes compétences pour redresser la situation. Je ne savais pas quoi dire d'autre, qu'ajouter de plus à tout ce bordel, hein ? Je restais donc, regardant ailleurs. Me demandant quelles autres décisions horribles j'allais être condamné à prendre avant la fin de toute cette histoire. Je ne me faisais plus la moindre illusion sur mon rôle dans cette histoire, j'allais encore devoir être le méchant qui allait diminuer les rations de chacun, l'empaffé qui prenait un plaisir terrible à jouir de la détresse émotionnelle des gens de cette ville. J'allais devoir encore me salir les mains, et pas de la plus belle et esthétique des façons. Les mains dans le cambouis caractérisent le mieux un homme, me disait autrefois mon père. Et celui qui a les mains qui baignent dans le sang, il doit en tirer quoi comme conclusion ? Difficile à savoir. Je faisais ce que j'étais sensé faire, en accord avec ma nature et les prérogatives liées à mon rôle et à mon statut social à Louisville. C'était apparemment compliqué, beaucoup plus que ça ne l'était réellement. Dans ces conditions, il fallait toujours trancher au plus simple, au plus accessible. Mon regard se fit plus ferme, plus dur, quand il revint se positionner sur Eléanore.


    | Mais réveilles toi. Personne n'est venu parce que ceux que tu connais sont tous un peu plus morts qu'avant, ou alors ils le sont totalement. |


    Brutal, mais véridique. Dans ce nouveau monde, il n'y avait pas de place pour la sensiblerie qui ne ferait que tous nous amener à la mort. Ce qui comptait vraiment, c'était que les vivants se serrent les coudes pour ne pas finir massacrés sur le bord de la route ou abandonnés. Il fallait tout simplement qu'on se reconcentre sur l'essentiel, et pas sur ce que nous avons perdu. Parce que comme je venais de le dire à Eléanore, c'était l'évidence même que nous avions tous perdu un petit quelque chose, pour ne pas dire carrément notre âme entière, depuis le début de cette opération toute pourrie. Je ne savais tout simplement pas quoi dire d'autre à la jeune femme. Il semblait en fait que les dernières paroles que nous avions échangées la dernière fois se suffisaient à elles mêmes, et je ne pouvais nier que ces mots avaient opéré une cassure incroyable avec ce qu'il s'était passé juste avant. Je ne savais pas encore quel était le problème, mais il était certain. Je ne voulais pas avoir à faire quoi que ce soit avec Eléanore, alors que j'avais pourtant compris qu'au fond, je ne voulais pas être tout seul. Le silence s'éternisa, pesant.


    | Je devrais quand même y aller. Tu as été claire, la dernière fois. Et je comprends à quel point j'ai pu te pourrir la vie, rien qu'entre mon « retour », ou le tiens, peu importe. Et je suis responsable de la mort de ton fiancé là bas, sur la route. On a toujours pas compris ce qu'il s'était passé... |
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMar 6 Aoû - 19:13


    [HJ : What a Face]

    J’avais l’impression que l’on n’arrivait plus à se parler, du moins à cœur ouvert sans avoir peur de la réaction de l’autre. Il était vrai que j’avais eu un comportement de refus intense l’autre fois, et notre dernière rencontre s’était avéré plus dur que jamais avec la mort de Mickaël. Je ne serais d’ailleurs plus de ce monde s’il n’y avait pas eu Anna ou même Cze. Lui qui était mort, je n’arrivais pas à imaginer encore, je n’en revenais pas. Ce pourquoi peut-être je ne versais aucunes larmes. Je m’étais beaucoup demandé ces derniers jours, après avoir affronté la fièvre, la mort en personne, ce que je deviendrais par la suite. Je devais faire quelque chose autre que m’occuper des plantes qui mourraient sans cesse, sans que e ne puisse y faire quelque chose. Je devais trouver quelque chose, un autre objectif qui me pousserait à éviter de me morfondre. Mais seule, je ne savais pas ce que ça donnerait. C’était comme une renaissance pour moi, et il fallait que je trouve le moyen, la force pour parvenir à me mettre debout, à pouvoir avancer. J’essayais de tout mettre derrière moi, la mort de Mickaël entre autre, je m’étais dit aussi qu’il fallait que je pardonne. Avec du recul… je comprenais. Oui c’était le mot. Je m’étais étonnée moi-même, j’étais passée par d’innombrables épreuves avant de pouvoir accepter tout ce qu’il m’arrivait. Je détestais me sentir faible, ce sentiment avait été toujours présent en moi, depuis le tout début. Je m’en remettais aussi de mon choc suite aux bombardements. Mais j’avais encore paniquée totalement lorsque j’avais été présente face aux ennemis. Etait-ce un comportement normal ? Alors que je voyais d’autres personnes agir autrement…
    Je me perdais dans mes pensées, me perdant moi-même, alors que les paroles de Raulne me percutèrent une nouvelle fois.

    « Je commence à émerger, soit conciliant. »

    Cette phrase sortie de je ne sais où. En tout cas il était trop tard pour la refoulée. Mais il était vrai que parfois, j’aimais avoir à faire à quelqu’un qui privilégiait la méthode douce, au moins pour quelques minutes. D’accord, j’avais été plus que difficile, voire même incompréhensible, à la limite même de la folie. Mais ne pouvait-on jamais déraper ? Il me fallait quelque chose sur qui me reposer, pour pouvoir avancer, mais pas toute seule, j’en étais incapable. Je l’avais prouvé tout le long de mon séjour ici-même. Ce pourquoi j’avais apprécié la présence de Philippe, même si ça c’était avéré difficile pour notre première rencontre. Mon regard chercha le sien, et des mots m’échappèrent encore une fois.

    « Tu es pourtant là toi. »

    Ce n’était pas pour le faire fuir, mais le seul que je ne pensais pas voir était présent en cet instant. Ça pourrait être vraiment amusant, mais la situation ne s’y prêtait pas. Je n’arrivais toujours pas à savoir si je devais me retenir ou si je pouvais m’ouvrir totalement à lui. J’avais failli une fois, mais j’avais eu peur. Peur de ce qu’il pourrait arriver, peur des sentiments naissant et toujours présents. J’en avais marre de lutter, j’étais fatiguée. Mais je me demandais toujours si c’était bien, bien de ressentir ce que je ressentais. Le silence emplit de nouveau la pièce, se faisant presque interminable, je me demandais s’il était toujours présent. Puis de nouveau il voulut partir, mon cœur s’accéléra bizarrement, au fur et à mesure de ses paroles. Lorsqu’il finit, je regardais ailleurs, cherchant dans ma tête quoi lui répondre, quoi lui dire. Que devais-je faire ? Le laisser partir ? Je cherchais au fond de moi la solution.

    « Je t’ai pardonné. » ajoutai-je finalement avec un ton qui se voulait franc et tellement sincère. Je me surprenais moi-même, je pensais ne pas être capable de le lui dire maintenant, étant trop faible, trop instable encore. Mais quand on a commencé, il valait mieux finir. Je ne sais pas, j’étais pris d’un élan étrange, comme si je devais sortir ce que j’avais sur le cœur même si ça m’était affreusement difficile.

    « Oui, ça peut paraître totalement absurde, mais enfermée dans cette chambre aussi longtemps m’a permis d’y voir… de réfléchir. » Je fis une pause, fuyait son regard car je savais très bien que ça m’aurait définitivement coupé dans mon élan. Puis repris.

    « Je ne peux pas te dire que cela ne m’a pas affectée… sa… mort, mais j’essaie de dépasser ça. Seule j’ai vraiment… »

    Je me stoppais une nouvelle fois, j’avais cette boule dans la gorge et je ne trouvais pas les mots justes, ou ne voulaient pas les trouver…

    « Je me voilais la face pendant tout ce temps… je suis juste… désolée. »

    Oui c’était bien le mot, mais me croirait-il ? Je l’avais repoussé violemment par peur de lui déclarer mes sentiments cette nuit-là. J’aimais Mickaël, plus que tout, mais Philippe était là aussi et il avait fait éclater en moi tout un tas de choses. Je relevais les yeux, essayant d’inspirer alors que ma respiration était complètement anarchique.

    « Juste… reste encore un peu. Je ne t’en voudrais pas si… tu décides vraiment de partir. »

    Pour faire comme j’avais fait avec lui. J’essayais de prendre un nouveau départ avec cette renaissance que j’avais eu. J’avais eu une chance inimaginable depuis le début, et je croyais que c’était une malédiction ou autre chose dans le genre. Je soufflais une nouvelle fois, ferma les yeux en me crispant alors que j’essayais de me mettre dans une position plus confortable. En vain. Je me disais qu’au départ je n’avais pas voulu qu’il entre car je savais pertinemment qu’il avait la capacité soit de m’irriter au plus haut point, soit de m’adoucir. S’il décidait de partir, je pense que j’essayerais de tourner la page… si du moins j’y parviens.
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMar 13 Aoû - 17:44

    Les choses me semblaient claires ; la moitié de la population de la ville si ce n'était plus était en train de perdre pied. Vraiment perdre pied ; je ne parlais bien évidemment pas seulement du stress post-traumatique que subissait tout un chacun, mais plus généralement d'un abaissement général des normes et des valeurs qui régulaient la société. Le suicide était moins tabou que jamais, la survie n'avait jamais été aussi importante. Le cas d'Eléanore n'était jamais que symptomatique d'un mouvement d'ensemble. Le fait que l'on soit isolés, seuls ici et sans vivres ni matériels, avec un niveau de munitions plus bas et le moral dans les baskets jouait pour beaucoup. En effet, il fallait tout de même rappeler que les gens avaient tous réussi à passer de la vie normale, consumériste et entourée de gens aimables et ou aimants, à la survie pure et simple, ou tout le monde est un ennemi potentiel et où l'on souffre constamment du manque de quelque chose. Je savais que les choses ne feraient qu'empirer à partir de maintenant, t il me semblait clair que l'on ne pouvait pas 'attendre de sitôt à ce que les choses ne s'arrangent. Les semaines avaient passé depuis l'attaque, et toujours aucun signe de secours ou de renforts, à part ce jour fatidique où une artillerie inconnue nous avait sauvé la mise de manière indirecte, tandis que l'aviation nous avait sauvé la vie en nous condamnant à ne pas savoir ce qu'il se passait au delà de la mer.


    Rien n'était certain, sinon la souffrance et la douleur ressentie, et la fin de tous types d'espoirs de retour à la normale. Les choses du passé étaient définitivement derrière nous. Etre conciliant ? Je réfrénais une réplique mordante. Je n'avais pas à l'être quand l'ennemi qui nous attendait, y compris nous mêmes, ne le seraient pas un seul instant. Il fallait se rendre à l'évidence ; la gentillesse ne servait plus dans ce nouveau monde dans lequel nous vivions. Je réfrénais un grognement, quand la jeune fmeme me dit que malgré mes paroles, j'étais là moi. Ouais, c'était vrai. Mais ce n'était pas par pur bonheur ou par sentiment altruiste, loin de là. Il fallait bien comprendre que tout ce que je faisais n'était dû qu'à l'urgence. Là, j'avais entendu hurler, et j'étais venu voir. Tout comme je l'avais sortie d'un enfer de feu et d'acier parce que c'était le genre de choses que commandait de faire mon instinct. Je restais coi quand Eléanore me dit qu'elle m'avait pardonné. Ca me faisait une belle jambe, dans le fond, quand on savait que ce n'était pas moi qui avait ouvert le feu. Mais quand même, j'imaginais que ça comptait d'une manière ou d'une autre. Elle me dit qu'elle essayait de dépasser tout ça, qu'elle comprenait la situation, et qu'être enfermé l'avait beaucoup fait réfléchir. Désolée, et elle voulait que je reste. Je soutenais son regard. Qu'était il possible d'entretenir comme relation, tous les deux ? Appuis, amis, amants ? Rien de tout cela ne me conviendrait, mais je ressentais pourtant le besoin de chacun. Pourtant, je restais fier, et surtout, lucide.



    | Et alors quoi ? Je reste, tu me pardonnes, j'assume et on fait quoi après ? On baise ? Tout ça ne sert à rien. |


    Oui, ça ne servait à rien, parce que rien de tout ceci ne nous laisserait en vie.


    | Je sais pas quoi te dire, Eléanore. Je suis content que tu ailles mieux, et je suis content aussi de voir que finalement, tu restes un peu combative. C'est bien. Mais que veux tu que je te dise de plus ? Quand tu t'es tirée la dernière fois, tu n'as pas fait que casser un moment qui nous a fait du bien, je pense, mais tu as aussi détruit le peu de choses qui nous restaient encore. Il n'y a rien qui pourrait, je pense, refaire ce qui a été défait. En plus, l'endroit comme le moment ne s'y prêtent absolument pas. |
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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMar 13 Aoû - 20:40


    Je ne savais même pas pourquoi je m’efforçais à lui faire comprendre la multitude de choses qui me traversaient. Je m’ouvrais un peu, et c’ »tait comme si je parlais à un mur. J’aurai mieux fait de me taire et de le laisser partir, ça c’était certain. Sauf que ma contradiction avait fait ces preuves et que parfois je ne pouvais pas faire autrement. Il fallait vraiment que je me taise, que j’apprenne à devenir presque impassible. Je ne pouvais pas le faire ce soir. J’étais encore trop faible, trop instable et trop isolée. Je rêvais vraiment de pouvoir sortir, mais mes jambes en décidaient autrement ces derniers temps. J’avais énormément du mal à marcher, et pour tout dire, j’attendais que ma plaie soit un peu plus guérie avant de me forcer véritablement. J’avais peut-être aussi peur de trouver un monde, une atmosphère encore pire que celle que je connaissais avant les bombardements, avant les ennemis qui nous avait rendu visite. On avait eu de la chance, pour sûr, même si je ne me souvenais pas grand-chose.
    J’avalais difficilement ma salive, je regrettais vraiment tout ce qui était sorti de ma bouche plus tôt. J’aurai dû me cantonner à mon idée de base, mon refus catégorique de le voir dès que je l’avais aperçu sur le seuil de la porte. Je ne voulais pas d’une énième engueulade, je n’avais pas besoin de ça. Pas maintenant, pas aujourd’hui. Ces mots me firent l’effet d’une bombe, explosant en moi et réveillant cette animosité que j’avais perdue plus tôt. Tous les efforts que j’avais fait c’était estompé. Putain mais des fois il pouvait pas la fermer ? J’en avais juste marre de son attitude, toujours à ressasser les choses passées. Je n’étais pas non plus impeccable dans mes faits, gestes et propos. Je pouvais très bien comprendre qu’il ait très mal accepté le fait que je l’avais brutalement rejeté, mais il ne comprenait juste rien. Rien du tout. Il ne faisait qu’accroître mon irritation qui était revenue à la charge.

    « Je ne l’ai pas fait pour toi, je te rassure. Je l’ai fait pour moi d’abord, pour pouvoir avancer. Mais non, ça encore c’est trop difficile à comprendre pour toi ! »

    Et voilà, c’était reparti pour une bonne vieille engueulade. Une autre, encore. En fait, je commençais à me demander si ça présence était pas plus nocive que bénéfique. Il fallait que j’arrive à surmonter tout ce qu’il m’était arrivée, et j’avais l’impression que je m’enfonçais de plus en plus avec Philippe. Je faisais que des tentatives, mais j’étais lasse. Je ne pouvais plus me référer à Cze car il n’était plus là, et j’avais pensé que Philippe aurait pu être… vaine pensée, faux espoir. Encore une fois…

    « Et bien désormais, fait toi plaisir et barre toi de cette chambre ! »

    J’étais énervée, il le savait maintenant. Mais pourquoi diable est-il entré ? Pourquoi n’est-il pas rentré dans sa chambre ou autre part tant que ce n’était pas ici. Je n’avais pas envie d’entendre ces mots, il avait le chic pour trouver les plus mauvais, ceux qui me rendait hors de moi, ceux que je n’avais pas envie d’entendre. Je voulais juste retrouver ma tranquillité dans cette chambre, était-ce trop demander ? Etait-il juste vraiment con ?

    « Je voulais juste avoir une bonne compagnie, mais tu n’es pas l’homme idéal pour cela. Alors maintenant fait moi plaisir et sort de cette putain de chambre ou c’est moi qui m’en vais c’est clair ?!! »

    Sous le coup de la colère je m’étais redressée, oubliant la douleur que je pouvais ressentir grâce à l’énervement du moment. Je glissais mes jambes hors du lit, de l’autre côté, lui laissant un réel plaisir à contempler mon dos. Mes orteils touchaient le sol, je ne savais pas vraiment si je pouvais sortir de cette chambre sans me casser la figure avant ; alors j’espérais juste qu’il parte.
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Philippe Raulne

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MessageSujet: Re: La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé]   La nuit est sombre est pleine de terreurs [Livre I - Terminé] EmptyMar 13 Aoû - 21:43

    Je ne me retenais pas quand Eléanore me dit qu'elle l'avait fait pour elle et pas pour moi, mais que comme d'habitude je ne pouvais pas comprendre. Ouais. C'était clair. Si je ne voyais pas de quoi elle parlait c'était vraiment que je ne pouvais pas comprendre ce qui lui passait par la tête. C'était comme ça, j'imagine. Tant pis pour moi. Cela me confortait dans mon jugement de notre situation actuelle. Que restait il à dire, quand on voyait dans quel état nous étions tous les deux ? Impossible d'ajouter quoi que ce soit de plus, cela ne servirait qu'à nous blesser un peu plus. Elle non plus, ne comprenait pas, ne comprenait rien. Nous n'avions plus grand chose à nous dire, et ça, c'était la vision optimiste. Nous avions franchi un cap. A mon niveau, le point de non retour avait été son brutal rejet, son dégoût et le fait qu'elle ne me considère pas comme quelqu'un avec qui avancer. Comme autrefois. Et pour elle, c'était sans conteste mon refus de la pardonner, d'avancer, de faire table rase et de pouvoir faire autre chose que toujours se concentrer sur ce que nous avons vécu plutôt que sur ce que nous pourrions vivre. Je ne cherchais pas mes mots, je la regardais simplement. Tout cela sonnait comme un adieu, quand on y repensait. Nous étions viscéralement incapables de nous entendre, et ça faisait mal de s'en rendre compte comme ça. Après tout, ce n'était pas si anodin si j'étais venu la rechercher sous les tirs ennemis... Mais c'était trop tard. Pour ça et pour beaucoup de choses, semblait il. Tant pis. Je ne pouvais plus me laisser distraire.


    | C'est ça, on va dire que c'est moi qui ai rien compris. Pourquoi pas. C'est toujours le cas après tout, pas vrai? |


    Elle me hurlait dessus, maintenant. Je me redressais en grognant, réajustant mon attèle qui maintenait mon bras, et je sortais, sans un mot de plus. J'avais assez donné pour aujourd'hui, on ne m'y reprendrait pas!
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