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Mathilda Solveig Fontaine

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Mathilda Solveig Fontaine
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Emploi : Je suis hotesse de caisse dans un supermarché. Je suis aussi conseillère municipale de la mairie de Louisville, et "parent" d'élèves au Lycée de Lyra
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Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] Mathiiie



MessageSujet: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyVen 18 Jan - 23:30



Aux grands maux les grands moyens nan?

Bip…. Bip… Bip… Ce bruit régulier et cette odeur. Je connaissais cet endroit, oui je le connaissais bien. Il fallait que cela me revienne attendez… Oui, voilà je sais. Je suis tout simplement dans la salle de repos des internes à l’hopital de Caen, non loin d’une chambre dans laquelle se trouve un patient ayant des battements de cœurs constant. J’aime ce lieu vraiment. Si certains de mes camarades trouvent qu’il est rude, moi j’aime m’y trouver. J’aime le fait que je puisse aider les autres et que plus tard, je pourrais leur sauver la vie. Et puis… Travailler sans relâche me permet d’oublier tout ce que ma vie est, et tout ce que je n’aime pas qu’elle soit. Bientôt je serais diplômée et je pourrais repartir à zéro, me construire une nouvelle vie, une nouvelle famille et un futur heureux.

J’entendais vaguement au loin des voix qui m’appelaient. Je les connaissais, mais je n’arrivais pas à remettre le nom dessus. Un homme, et une jeune femme je crois. Ils m’appelaient. Sans doute avaient-ils envoyés pour que je reprenne ma garde ? Peut-être. Mais pour l’instant, je me sentais trop fatiguée, exténuée. J’avais besoin de sommeil, et j’avais beau essayer d’ouvrir, ne serait-ce qu’un œil, je n’en étais pas capable. C’était comme si… c’était comme si j’avais pris un très fort calmant, qui me poussait à dormir. Pourtant, je n’en avais pas le souvenir. Et puis, je ne prenais jamais rien pour rester clean et avoir les idées claires. Non. Je devais juste être vraiment très fatiguée, rien de plus…

Bip…Bip…Bip… Encore et toujours le même son rassurant. J’avais pourtant l’impression qu’il était plus proche de moi. J’essayais de bouger une nouvelle fois, mais en vain. J’étais comme assommée, comme droguée même, incapable d’être maitresse de mes propres gestes. Et le temps que j’essaye de lutter contre cet effet, je replongeais dans les bras de Morphée…

Bip…Bip…Bip… Cette fois, j’en étais certaine. L’appareil cardio était juste à côté de moi. C’est bizarre, j’ai pas le souvenir de m’être endormie dans la chambre d’un patient. Un patient ? Mais qu’est-ce que je raconte moi ? Je ne suis pas médecin, je suis caissière… Caissière, et conseillère municipale en plus… D’ailleurs, qu’est-ce que je foutais ici ? Pourquoi est-ce j’étais à l’hôpital de Louisville ? C’était quoi cette histoire ? Le sommeil m’appelait encore, mais cette fois, je ne le laissais pas gagner. Lyra… Oh mon dieu… Elle devait être morte d’inquiétude. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Non non et non, ce n’était pas possible, je ne pouvais pas l’accepter. Je me rappelais de plus en plus. Un fermier, une arme, une balle. J’avais repoussé le médecin militaire et puis, plus rien. On avait dû m’amener ici et j’avais dû être prise en charge. Ouvrant les yeux, il me fallut plusieurs minutes avant de faire ce cheminement dans mon esprit. Mon épaule était douloureuse, mais c’était supportable.

Dehors il faisait jour, et on avait d’ailleurs ouvert les volets et la fenêtre de ma chambre. Je levais la tête vers la perfusion et lâchais un juron. Pas étonnant que j’ai complètement divagué. On m’injectait un mélange de calmant. Je me relevais légèrement, juste assez pour attendre la perf’, et arrêter l’écoulement. D’un geste prudent, j’enlevais l’aiguille que l’on avait plantée dans mon bras. Je le repliais, tout en appuyant là où avait été plantée la perfusion, et cela me fit un mal de chien. Ca tirait sur mon épaule qui n’était pas encore soignée. J’avais un pansement dessus, et ce dernier était légèrement teinté de rouge. Je lâchais un deuxième juron, et en faisant attention à ne pas me casser la tronche, je me levais, après avoir éteint l’appareil et enlevé l’appareil de mon doigt. Je parviens jusqu’au bout du lit, et pris le dossier qu’on y avait posé. Si j’en avais pas moi-même rempli plusieurs, je n’y aurais rien compris. Là, tout était clair. On m’avait transfusé deux litres de sang pendant l’intervention. Ils avaient retiré une dixième d’éclats, et ne pouvant pas gaspiller trop d’antibio, ma blessure étant minime, ils m’avaient mis sous calmants pour que mon corps se charge de se soigner tout seul. Pas étonnant que je me sente alors si faible et surtout que j’ai toujours mal. Cela faisait trois jours que j'étais là, trois longs jours que j'étais allongée là et quelque peu droguée à coup de calmants. Et dire que depuis mercredi Lyra était toute seule, livrée à elle même. Je n'osais imaginer ce qu'elle avait du ressentir lorsqu'on serait venu la voir pour lui dire que j'étais à l'hôpital. J'espérais vraiment qu'Isabella s'était occupé d'elle... Ou Micka. Oui, jamais il ne l'aurait laissé seul sachant l'importance qu'elle avait pour moi. Ca c'était une certitude. Il aurait fait ce qu'il fallait...

Je reposais le dossier, et arrivant à tenir debout, je vins jusqu’à l’armoire et fut soulagée d’y trouver un sac avec des vêtements. Je le récupérais, et avec beaucoup de difficulté je revins à mon lit. Il fallait que je m’habille et que je rejoindre Lyra. Elle devait être toute seule et morte d’inquiétude… Je m’imaginais le pire pour elle, plus inquiète pour son sort que pour le mien. Ne me sentant pas la force de m’habiller complètement, j’enfilais un jean, je rentrais ma blouse dans ce dernier et enfilais une veste. Cela ira bien. Je n’allais pas à un concours de beauté de toute façon. Je me levais, mais me rassis tout de suite. J’avais la tête qui tournait tout à coup, et des bouffés de chaleur. C’est là qu’une infirmière eu la mauvaise idée de pointer le bout de son nez dans ma chambre. Elle se précipita sur moi et me força à me rallonger en me disant que j’étais inconsciente et que je n’aurais jamais dû enlever ma perf’, ni débrancher les appareils. Elle me tapa un speech que je n’écoutais que d’une oreille. Je savais très bien ce que je faisais. Je refusais tout net qu’elle me « raccroche », ce qui ne manqua pas de l’énerver. Je l’envoyais gentiment sur les roses et lui disait que je voulais voir un médecin pour sortir d’ici. Elle poussa un soupir las et amorça une sortie en me laissant un « soit » énervée. Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel. Les infirmières, je vous jure… Je restais tout de même allongée comme elle me l’avait demandé de faire. Oh non pas parce que je l’écoutais, mais parce que j’avais encore quelques vertiges et que je savais que si je voulais partir d’ici, il allait que je fasse en sorte d’aller bien lorsque le médecin arriverait. D’ailleurs quelqu’un entra dans la pièce. Déjà ? Sans tourner la tête, je dis d’un ton cynique, pensant m’adresser à celui qui était en charge de mon dossier

Ecoutez, vous avez du boulot et vous êtes sans aucun doute fatigué. Laissez-moi sortir et rentrer chez moi. Cela ne sert à rien que je reste ici. Vous n’avez pas d’antibio à me fournir et tout ce que vous pouvez faire c’est me mettre sur calmant. Et vous savez vous comme moi que cela ne sert pas vraiment à grand-chose. J’ai fait des études de médecine, je sais ce que je dois faire pour aller mieux. Faites-moi donc signer une décharge et vous comme moi seront soulagés de me voir rentrer chez moi



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptySam 19 Jan - 1:18

« Qu’est-ce que je dois faire pour pouvoir passer ? Je dois vous apporter une lettre de recommandation ? Vous avez peur de quoi ? Que je la secoue et la débranche dans un accès de folie ? Je suis venu y a deux jours et hier. A ce que je sache, tout s’est bien passé. »

Le ton montait. C’était déjà la quatrième fois qu’il avait cette discussion en trois jours, ça commençait à lui taper sur le système sérieusement. S’il fallait démolir la moitié de l’établissement pour passer, il le ferait volontiers. Il toisa plus froidement encore l’infirmière qui n’en démordait pas. Décidément, les ennuis n’en finissaient pas. Trois jours seulement depuis cette fichue fusillade et pourtant, il lui semblait que ce cauchemar avait pris forme une décennie plus tôt. La vérité, c’était qu’il était épuisé, complètement lessivé. A tel point que son patron l’avait forcé à prendre quelques jours de congés. Bon, ok, il avait peut-être comme qui dirait commis quelques bourdes au boulot qui avait un peu poussé la main à son boss. Depuis l’épisode folie sanguinaire, la tension était deux fois plus palpable à Louisville. Le soupçon de tranquillité qui avait semblé régner jusque-là s’était bien évaporé. La gravité des événements ne pouvait plus être ignorée désormais. Pas maintenant que tout avait définitivement volé en éclats. Et encore s’il n’y avait que ça.

La nana l’obligea à patienter dans le couloir, le temps d’appeler un collègue. Apparemment, elle n’arrivait plus à le gérer. Bien, parfait. Elle pouvait très bien convier tout le personnel de l’hôpital à cette petite sauterie. Il allait se faire une joie d’user les nerfs de chaque employé qui se pointerait pour lui barrer l’accès à la chambre. La veille, il était parvenu à se faufiler sans se faire prendre. Mais on aurait dit qu’aujourd’hui, ils avaient retenu la leçon car il savait qu’on l’observait à cet instant précis. En même temps, la personne qui le surveillait, n’était pas la plus discrète du monde. Ce qui les gênait en dehors du fait qu’elle devait se reposer et qu’il ne faisait pas parti de la famille ? Peut-être la jolie ecchymose violette qui allait de sa joue droite à sa paupière inférieure ou bien sa lèvre fendue qui avait commencé à plutôt bien cicatriser. Et encore, il ne pouvait pas voir le bandage improvisé qu’il s’était fait lui-même pour sa plaie au bras – merci à la chef du groupe armé de lui avoir donné une trousse de soins. Avec ce qui se passait, ce genre de bobos semblait à la fois dérisoire et surtout commun. Mais de toute évidence, son opposition farouche à leur autorité médicale ne plaisait pas.

Mickaël soupira lourdement et décida de s’asseoir un peu histoire d’arrêter de gigoter dans tous les sens. Il faisait les cents pas non-stop depuis qu’il avait été arrêté par la furie en blouse blanche. Il cala son dos dans l’affreuse chaise en plastique bleue et croisa les bras, excédé. Cette scène n’était pas sans lui rappeler une autre et il chercha à ne pas trop s’étendre là-dessus. D’ordinaire, il fuyait les hôpitaux comme la peste. Enfin surtout celui-ci à vrai dire. Il ne s’y sentait vraiment pas bien. Hormis le fait qu’y venir avait rarement un motif joyeux – à part une naissance, les murs abritaient des souvenirs bien trop douloureux. Il se revoyait très nettement dans ce fichu corridor, trainant les pieds avec Rose aux talons alors que les médecins venaient faire de quelconques examens sur leur père. Il se rappelait encore plus vivement la nuit où il avait rendu son dernier soupir toujours entre ces parois. Des mois et des mois à supporter les docteurs qui se succédaient, les diagnostics de plus en plus alarmants et cette odeur infecte propre au milieu hospitalier. Cet endroit puait la mort rien de plus. Il ne supportait pas de s’y trouver, rien que la couleur du plancher lui fichait la nausée mais pour Mathilda, il était plus que prêt à surmonter ça. Pour elle, il était prêt à presque tout. Il avait carrément eu le courage d’affronter sa sœur qui était tout à fait terrifiante à sa façon. Le garagiste ne connaissait pas vraiment Lyra. Enfin, ils se connaissaient mais sans vraiment se connaître. Elle ignorait complètement ce qui s’était produit entre lui et sa frangine. Elle le blâmait pour quelque chose qui n’était même pas en son pouvoir. Elle faisait fausse route à son sujet mais il ne pouvait pas faire grand-chose contre ça. Mathilda voulait qu’il la boucle, alors il se taisait.

Ah ça, si il devait ajouter d’autres raisons à son épuisement, la cadette des Fontaine devait très certainement être en tête de liste. Une fois qu’il était parvenu à savoir où se trouvait la renégate, il était parti directement chez sa jeune sœur pour l’avertir. Evidemment, les choses ne s’étaient pas déroulées simplement. Lyra ne se montrait pas très accommodante, encore plus vrai quand il s’agissait de lui. Enfin, il était parvenu à l’amener en lieu sûr. C’était tout ce qui comptait au final. Isabella était plus à même de veiller sur elle et il savait que c’était ce que la caissière aurait voulu. Franchement, c’était tout ce qu’il avait pu faire pour l’aider. S’il avait pu, il aurait lui-même donné de son sang pour elle. Pour l’heure, il devait se contenter de se battre avec les toubibs et de la regarder longuement allongée, inconsciente. Un spectacle qui ravivait sa culpabilité et son angoisse chaque jour durant. Il ne savait même pas ce qu’ils lui administraient. Bah oui, il ne faisait pas parti de la famille. Et même à cette dernière, il était sûr qu’on ne dirait rien. Quant à lire les fiches qu’ils laissaient dans la chambre, il ne fallait même pas y songer. Ouais, bon, il avait jeté un œil mais c’était du charabia. Du jargon professionnel qui de toute évidence lui était complètement inconnu. Non mais vraiment chaque passage dans cet hôpital l’agaçait au plus haut point. Il espérait chaque seconde qu’elle finirait par se réveiller. La voir comme ça le remuait plus que ce qu’il n’avouerait jamais.

Ah tiens, finalement, un homme en combinaison bleue fit son entrée. Le mécanicien se releva et poursuivit alors les hostilités. Au bout de la septième question, on lui demanda pour la troisième fois en moins d’une heure, s’il était fiancé à la victime. Au lieu de répondre que ça ne le regardait pas, il répondit affirmativement. A ce stade, tous les moyens étaient bons pour la voir. L’infirmière fronça les sourcils par-dessus l’épaule de son confrère et il lui fallut dix minutes supplémentaires ainsi que la promesse de respecter les heures de visite pour parvenir enfin à atteindre le bon étage, la bonne chambre. Il prit une profonde inspiration et ouvrit la porte prudemment. Il la vit alors toujours à l’horizontale bien que quelque chose semblait avoir changer. Sa voix s’éleva soudainement dans les airs, il en chérit chaque intonation silencieusement. C’est quand elle arrêta de parler, qu’il réalisa que sa tenue était particulière. Dans un premier temps, il resta figé sur place ahuri par ce réveil inopiné, livide même. Elle semblait… si vivante. Le soulagement se mêla à sa nervosité quasi chronique des derniers jours et il partit sur un fou rire incontrôlable. La situation avait beau être comique - elle avec ses fringues assemblées Dieu seul savait comment, à râler déjà qu’on l’oblige à rester là - ça n’était pas pour cette raison qu’il était hilare. Ses nerfs lâchaient, rien de plus. Au bout d’une minute, il parvint à retrouver un peu de contenance et il s’avança lentement jusqu’au lit. A la suite de cette rigolade, on aurait pu croire qu’il parvienne à trouver une façon comique de l’aborder mais à vrai dire, la gravité s’était réimposée d’elle-même. Il ne trouvait même pas les mots. Sa bouche était sèche. Ces trois jours avaient été réellement éprouvants physiquement et surtout psychologiquement. Bien sûr, il pouvait bien voir qu’elle n’était pas vraiment remise de cette épisode sanglant mais elle était éveillée et déjà féroce à en juger par sa tirade. C’était déjà très bien, plus que bien même. Il la détailla minutieusement du regard, tout bonnement incapable d’aligner mentalement plus de trois mots à la fois. Il se contenta de prendre sa main dans un premier temps sans la quitter du regard. Tout ce qu’il voulait savoir, tout ce qu’il voulait lui dire ne pouvait se résumer en quelques phrases mais pour l’instant, tout ce qu’il devait savoir c’était…

« Comment te sens-tu ? »

Son autre main se hasarda très doucement sur sa joue. Quant à ce qu'elle lui avait dit alors qu'il était entré, il aurait le temps d'analyser ça plus tard.
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 20 Jan - 15:57



Aux grands maux les grands moyens nan?

Un rire. Une première seconde je crus que le médecin se moquait de moi, une seule petite seconde avant de reconnaitre le propriétaire de ce dernier. J’aimais trop l’entendre, surtout quand j’en étais l’investigatrice pour ne pas savoir à qui il appartenait. C’est fou mais tout à coup, je me sentais mieux, même si mon cœur s’emballa. J’en oubliais mes obligations, mes souffrances mêmes quelques instants. Je me redressais légèrement dans mon lit, ne voulant pas me montrer faible et fragile. Je ne voulais pas en cet instant qu’il pense que je sois un être pas capable de tenir le coup. D’ailleurs passé le premier instant d’être contente de le voir, sa présence me dérangea très vite. Vite parce que, je vous l’ai dit, j’ai toujours tenue à me montrer forte, indépendante et sachant très bien se débrouiller seule. Là, j’étais dans un hôpital et mon état montrait tout sauf ce que je voulais être à ses yeux. Je me refusais au rôle du fardeau, à celle que l’on devait soutenir, à la victime quelque part. Je l’étais là, en cet instant et cela m’explosa à la figure. Mais que pouvais-je y faire ? Je n’allais pas le congédier pour préserver mon égo et ma fierté. Et puis, bon c’était Micka, c’était pas non plus n’importe qui… Justement… Raaa que c’était compliqué. Il arriva à ma hauteur, me prit la main et en posa une autre sur ma joue en me demandant comment j’allais. J’étais tiraillée entre deux envies, entre deux sentiments et c’était horrible. Je lâchais un petit rire et lui répondit en éludant la question

Regarde ta tête c’est à toi que je devrais demander ça. J’ai pas de miroir mais je suis sure que j’ai meilleure mine que toi !

Il avait une tête affreuse, il fallait bien l’avouer et ça m’inquiétait un peu. Cependant, tout comme je ne voulais pas qu’on me demande comment je me sentais et le pourquoi du comment, je rajoutais sur le ton de la plaisanterie

Je m’absente quelques jours et tu t’attires des ennuis. A croire que je te suis indispensable comme garde-fou !

Je retirais ma main de la sienne et me décida à me relever pour m’asseoir sur le lit, un peu plus loin. Je fis attention à le faire correctement pour ne pas avoir besoin de son aide et de son soutient. Il n’avait franchement pas besoin de s’inquiéter un peu plus, de s’inquiéter pour moi. C’était pour ça que j’avais tout arrêté avant que cela ne commence. Je veux dire entre nous deux. Je savais très bien ce qu’il allait arriver si je ne mettais pas les olas : l’autre allait passer avant tout, avant nous même, avant nos sœurs. Et ni lui ni moi n’avait envie de ça… Enfin besoin de ça. Car dire que je n’avais pas une envie folle de sortir avec lui serait un grand mensonge. Je m’étais un peu écartée de lui parce que je me savais vulnérable en cet instant et que j’étais plus sujette à me laisser aller. D’ailleurs, je n’aurais pas du tout était contre le fait qu’il se montre réconfortant… Et c’était ça le problème. Je me laisserais facilement tentée par son affection et ce n’était pas bien. J’en oubliais même de prendre des nouvelles de Lyra. Je me concentrais sur le fait de rester distante et pas trop inamicale quand même.

Tu devrais pas être au travail?

Oui dans le genre je m’enfonce un peu plus, je ne pouvais pas faire mieux. Pourtant, je n’avais pas envie de le chasser, loin de là. C’est juste que je ne savais pas vraiment comment m’y prendre entre « sauvegarder » un peu mon égo et l’image que je renvoyais et mon affection pour lui. Alors je restais là, telle une gamine complètement novice avec les mecs. Pathétique, je sais…



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 20 Jan - 19:11

Ok, quelque chose devait lui échapper. Qu’elle élude sa question, passe mais de cette façon ? Le rictus à peine esquissé qui s’était hissé sur ses lèvres s’évanouit aussi vite qu’il était apparu quand elle ôta sa main de la sienne en ajoutant sa « plaisanterie ». C’était quoi ce malaise ? Sa fatigue et sa nervosité ne l’aidaient pas énormément à faire la part des choses, il n’avait franchement pas envie de se perdre dans une réflexion intense. Mais c’était quand même le comble qu’elle lui parle d’être le garde-fou et de s’attirer des ennuis. Qui avait joué le bouclier humain franchement ? Oui, il en voulait toujours pour ça. Elle ne se rendait pas compte dans quelle position elle avait mis son entourage en jouant les héroïnes abruptement. Pour sauver un crétin en plus. Il lui offrit un sourire crispé en guise de réponse immédiate, il n’avait pas envie de s’énerver. Pas contre elle, pas après toute l’angoisse qu’il avait traversé la concernant. Le soulagement éprouvé laissa place à une nouvelle vague d’inquiétude qu’il masqua habilement quand ses yeux cognèrent le pansement toujours imbibé de sang qui entourait l’épaule de la renégate Le mécanicien n’avait pas vraiment envie de blaguer mais vu qu’elle ne lui laissait pas beaucoup de choix. Son ton ne sortit pas aussi léger qu’il l’aurait souhaité.

« T’aurais trop de boulot si tu devais vraiment l’être. Puis, je me demande vraiment qui de nous deux s’est attiré le plus d’ennui ces derniers jours. »

Son regard bascula un instant sur la vitre puis il revint sur sa silhouette. Il l’observa se relever tout en se mordant l’intérieur de la joue. Mais à quoi jouait-elle ? Elle était livide et on voyait bien que ça n’était pas la grande forme là. Pourquoi cherchait-elle absolument à se redresser et seule de surcroit ? Qu’est-ce qui se passait dans sa cervelle là maintenant ? Le garagiste ravala son soupire pour ne pas en rajouter à l’apparente pesanteur qui régnait. Ça aurait été Rose qui lui aurait fait ce cinéma, il l’aurait recouchée de force. Mais là, il s’agissait de Mathilda et il n’avait aucun droit sur elle. Il se sentait réellement stupide à se contenter de rester là debout les bras ballotant. Il prit alors le parti de reculer un peu et de s’accoler à la petite table qui se trouvait proche du lit vu que sa proximité ne semblait pas lui convenir. Mickaël croyait que sa prochaine réplique concernerait Lyra, il avait déjà préparé mentalement sa réponse quand elle le désarçonna. Non mais il était en train de l’emm#rder là ou quoi ? C’était quoi ce cirque ? Elle orientait tout le truc sur lui. Est-ce qu’elle réalisait un centième de ce qui s’était passé ? Bien sûr que non, elle avait été inconsciente. Tout de même, c’était tout ce qu’elle trouvait à lui dire après un tel épisode ? Elle s’en foutait ou quoi ? Non, non, non, il devait rester zen. Elle était sûrement encore dans les vapes, elle ne devait pas raisonner correctement. Elle ne savait peut-être même pas quel jour on était. Le renégat décroisa ses bras et posa ses mains sur la surface contre laquelle il s’était collé. Franchement, il n’avait pas envie de lui répondre. Il n’avait même pas à le faire mais bon… Il s’agissait de Mathie. Il devait s’écraser.

« J’ai eu quelques jours congés. Et toi, tu devrais pas rester allonger ? »

C’était plus fort que lui, oui. Il avait extrêmement du mal de ne pas lui dire sincèrement ce qu’il pensait de ses actes suicidaires récents. Ça n’était pas vraiment son genre de la boucler surtout avec elle. Mais là, il sentait qu’il pouvait perdre le contrôle de son calme d’un instant à un autre. Il n’avait pas la patience de la comprendre aujourd’hui. C’était une grande première. Afin de ne pas poursuivre sur ce terrain glissant, il opta pour un changement de sujet. Sujet qu’il jugeait adapté.

« Ta sœur devrait peut-être savoir que tu es réveillée. »

Il n’avait pas spécialement envie de l’appeler pour le moment. Parce qu’il voulait profiter encore un peu de la présence de la brunette – enfin si elle ne finissait pas par le foutre dehors et puis parce qu’il n’avait pas vraiment envie de discuter même brièvement avec la jeune Fontaine pour le moment. A la suite de cette phrase, il ajouta rapidement.

« Elle est chez Isabella. »

Les yeux du trentenaire se perdirent sur un point imaginaire et il songea à nouveau à ce fameux jour. A son amie se faisant tirer dessus, à la panique générale, à la tête de sa cadette quand elle l’a su. Il crispa ses paumes sur l’objet qu’il prenait pour appui. Ses prunelles se reposèrent dans celles de la caissière.

« Tu nous as vraiment fichu la frousse. »

Il fallait au moins qu’elle s’en rende compte que ça lui plaise ou pas. Elle devrait tôt au tard réaliser que son action n’avait pas été sans conséquence. Oui, il était en colère contre elle de s’être pris cette balle alors qu’elle ne lui était pas destinée, contre lui de ne pas avoir su la protéger, contre cet agriculteur qui avait agi de la pire façon qu’il soit et contre toute cette foule qui l’avait empêché de la retrouver. Depuis trois jours, il vivait dans l’effroi de cet incident. Le pire dans tout ça, c’était qu’il avait été encore pire qu’impuissant. Et ça, il ne parvenait pas à l’encaisser.




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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 20 Jan - 20:10



Aux grands maux les grands moyens nan?

Bon et bah Mathie, tu pouvais pas faire pire comme réveil. Tu avais énervé l’infirmière de service qui allait surement faire trainer ton dossier. Et là, tu es arrivé à énervé Micka. Parce que cela se voyait comme le nez au milieu du visage qu’il n’était pas très content d’être là. D’un côté… tant mieux. Nan parce que mise à part moi et les fêlés de médecine, personne n’aime venir dans un hôpital. Enfin moi… Dans le cadre du travail quoi. Car bon être sur un lit, ça me plaisait pas des masses. Surtout à la lecture de mon dossier. Nan ils avaient eu quoi dans la tête ? J’aurais pu rester dans le coma à cause de toutes leurs drogues. N’avaient-ils pas consulté mon dossier médicale, ou à défaut de l’avoir celui des membres de ma famille ? Heureusement que je n’avais pas été allergique comme Lyra ou ma mère à l’un des calmants qu’ils ont mélangé à la morphine. Sinon je ne me serais sans doute pas réveillée avant un trop moment… Ou pas du tout. Vraiment, on ne pouvait compter que sur soit même dans ce monde, encore plus depuis que les bombes étaient tombées. Grand dieu, je ne savais comment avait fini, mais heureusement que je fus celle qui a été blessée. Je ne doutais du fait que Lyra ou Micka soit d’accord avec ça, mais sans doute n’y avaient-ils pas assez réfléchi justement. Je n’avais pas fait ça pour jouer à l’héroïne comme me le pensait à coup sur le garagiste. Je le connaissais bien… Et surtout à sa place, j’aurais pensé la même chose en fait, d’où ma certitude en fait. Et j’imaginais qu’il m’en voulait. Je me mordais la lèvre inférieure quand il me dit avoir pris des jours de congés, préférant passer sur sa première remarque. Ca c’était de ma faute et je m’en voulais d’autant plus d’être aussi proche de lui. Il s’en était trop fait pour mon état, et s’était même arrêté de travailler. Il me demanda même si je ne devais pas rester allongée, ce à quoi je répondais instinctivement

Je ne l’ai fait que trop longtemps

C’était vrai. Je n’aurais jamais dû passer autant de temps ici, pas alors que la situation était tendue. Que Micka se soit éloigné et que j’en avais fait de même me permettait d’avoir un peu plus les idées claires, ou du moins de ne pas avoir les pensées tournées vers lui. Je le regardais avec des grands yeux ronds lorsqu’il me parla de Lyra. Oh mon dieu… OH MON DIEU ! Je n’avais pas pensé à lui demander où elle était et si elle allait bien. Ce n’était pas possible, pas possible. Quelle horrible grande sœur j’étais, oui vraiment. Je m’étais d’abord préoccupée de Micka avant elle. Elle devait être morte d’inquiétude et j’imaginais sur le bord de l’implosion avec Isabella. Attendez, si elle est restée là bas et que le renégat est au courant, cela veut dire que…

Merci… De t’être occupé d’elle pendant mon…absence. Tu n’y étais pas obligé, alors merci.

Je lui fis un maigre sourire, m’en voulant un peu plus encore de lui avoir imposé ça. Car je la connaissais très bien ainsi que la maigre opinion qu’elle avait du jeune homme, que j’avais laissé s’installer pour ne pas qu’elle culpabilise que je mette ma vie entre parenthèses. Elle avait dû être affreuse avec lui, et Micka avait dû tout prendre sur lui et encaisser. Pas étonnant qu’il ait cette tête-là. Il tourna d’ailleurs son regard vers moi, et mon cœur manqua un battement. J’adorais ses yeux. Je pouvais me perdre dans ses derniers des heures et des heures… Non Mathi, reprends-toi… C’est pas le moment de te perdre dans tes pensées… Je me forçais à me concentrer sur la conversation et sur son ton fâché. Oui, pourquoi il était en colère après tout ? Je n’avais fait que nous sauver la peau à tous ! Il devrait plutôt me remercier plutôt que de me reprocher mon geste. Un peu sèchement je lui répondis :

Fallait pas je contrôlais parfaitement la situation. Elle aurait complètement dégénéré si je n’avais pas fait ça. Au moins vous vous êtes-vous posé la question de pourquoi plutôt que de passer plusieurs jours à m’en vouloir ? Que ce serait-il passé si j’avais laissé Raulne se prendre une balle hein ? Ces chiens se seraient lâchés sur nous et nous ne serions pas là pour en parler. Je nous ais tous sauvé les miches alors t’as pas le droit de m’en vouloir ! Tes reproches, tu peux te les garder

Ouais super Mathie de mieux en mieux ! On devrait te discerner le prix du meilleur médiateur de l’année. Non vraiment tu agis comme il faut. Je veux dire t’en prendre à celui qui s’était inquiété pour toi, et passer tes nerfs sur lui parce que lui est là et pas ce foutu médecin incompétent, vraiment, on ne fait pas mieux comme diplomatie… Je m’étais levée de colère je l’avais même pointé du doigt, très accusatrice et très en colère. C’était lui qui prenait pour le monde entier. Quelques secondes suffirent pour que je me rende compte de la bêtise que je venais de faire. Déjà le garagiste se décollait de la table et commençait à se diriger vers la sortie. Ma colère laissa place à une vraie panique tout à coup, mais me tournant le dos, il ne pouvait pas s’en apercevoir. Je voulus le rattraper, mais je dûs me rassoir et poser mes coudes sur mes jambes pour soutenir de mes mains ma tête qui tournait de plus en plus. Avant qu’il ne quitte totalement la pièce, j’arrivai à lui dire, d’une voix un peu faible, un peu trop faible à mon goût d’ailleurs.

Non Micka attend j’suis désolée.



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 20 Jan - 21:27

Le coup de jouer les dures, ça ne le surprenait pas vraiment et il répondit à sa réflexion d’un vague rictus. Elle avait toujours été comme ça. C’était une sorte de fierté qui lui était propre et ça, il pouvait le comprendre. Il la respectait pour ça. Mathilda était une battante, quelqu’un qui n’avait pas peur de se jeter à l’eau. La preuve en était avec la balle qu’elle s’était mangé à l’épaule. En fait, il l’admirait réellement pour ce trait de caractère et en même temps, parfois, il lui arrivait de détester ça. Car elle ne parvenait jamais à s’appuyer sur lui et pire elle arrivait à se mettre en danger. C’était franchement égoïste de la part du mécanicien de penser ça - surtout qu’il n’était que son ami mais c’était plus fort que lui. Il avait réellement du mal à ne pas pouvoir l’épauler ou du moins la protéger. Oui, il confondait vraiment tout et il savait pertinemment que ce besoin n’avait rien de très… normal compte tenu de sa place dans la vie de la renégate. On en revenait toujours au même problème. D’ailleurs quand elle le remercia, il manqua de lui répondre que c’était le moins qu’il puisse faire. Tout du moins, c’était la seule chose qu’il avait pu faire pour elle. Et ça ne suffisait pas. Ça ne suffisait pas du tout. Il aurait voulu être allongé à sa place sur ce fichu lit, s’être pris cette balle à sa place. Inverser les rôles et que tout aille bien pour elle. Mais ça n’était de toute évidence pas possible.

« De rien. Je t’avais promis qu’en cas de pépin, je veillerais à ce qu’il ne lui arrive rien. »

Il s’était sommairement apaisé. Sommairement, très sommairement même. Quand la caissière rebondit sur sa dernière réplique, il dû prendre sur lui de façon violente pour ne pas l’interrompre. Plus elle continuait à parler, plus il serrait les dents. Bordel. Chaque phrase était une nouvelle braise qui s’ajoutait au reste de sa colère. Son ton était déjà assez écorchant mais alors le contenu... Elle finit sur une remarque qui doubla sa hargne. Elle ne réalisait pas. Elle ne réalisait rien. Elle ne comprenait pas ou ne voulait pas comprendre. Non en fait, c’était faux. Ce qui le dérangeait et de façon brutale, c’était plutôt le « Pendant que je vous sauvais la mise, vous qu’est-ce que vous faisiez ? » sous-jacent qui se répétait dans la boite crânienne du garagiste. Mickaël ne pouvait plus endurer ça. Il avait passé trois jours à se faire un sang d’encre, à guetter son réveil avec impatience, à espérer revoir la couleur de ses yeux et voilà. Voilà ce qu’il se prenait dans la tronche. Elle lui avait vraiment fait comprendre qu’il n’avait rien à foutre ici. Il n’en pouvait franchement plus de ça de ces jeux « approche-moi, je te fuis ». Il n’en pouvait plus non plus de s’écraser continuellement. Ses mains le démangeaient, il perdait complètement le semblant de maîtrise qu’il était parvenu à contenir. Il avait envie de lui balancer tout ce qu’il pensait de son fichu sauvetage à la c#n, de sa réaction actuelle et surtout de tout ce qu’il avait ressenti alors qu’elle était là inconsciente. Si ça lui plaisait pas qu’il soit fâché parce qu’il tenait à elle, c’était le même prix. Parce que de toute façon, il tenait à elle plus que ce qu’il n’était censé éprouvé, plus que ce qu’elle voudrait mais c’était comme ça. Il n’y pouvait rien. Rapidement, il n’eut que deux choix face à lui. Soit il sortait, soit il éclatait. Et ça ne serait vraiment pas joli à voir. Il tenait trop à elle pour exploser. Surtout maintenant, ici. Dans un dernier accès de lucidité au milieu de toute cette rage, il se leva sans même lui jeter un regard et prit le chemin de la sortie.

Alors qu’il mit sa paume sur la poignée, il entendit sa voix le rappeler. Il resta une minute comme ça debout à mi-chemin entre la sortie et la jeune femme. Il tourna son visage une seconde vers elle et il la vit si fragile. Son cœur se tordit douloureusement à la vue de ce spectacle. S’il l’écoutait, il foncerait directement sur elle et la prendrait dans ses bras. Il lui dirait que ça n’est rien, qu’il sera toujours là pour elle. Mais le reste de son organisme rejetait en masse ça. Il se faisait toujours avoir, toujours. Et il en avait marre. Marre de tout. Une chose était sûre, le garagiste n’avait pas les idées assez claires ni le recul nécessaire pour passer l’éponge sur la situation. Il était à bout de nerfs. A bout tout court.

« Je reviens. »

Il finit quand même par sortir de la pièce. Une fois dans le couloir, il chercha frénétiquement quelque chose sur lequel frapper ou passer son exaspération. Il y avait bien le personnel mais hey, il ne voulait pas finir en taule. A la place, il se dirigea vers le fond du couloir – désert pour l’instant et donna un coup dans le mur. Ses phalanges accusèrent le coup en craquant désagréablement. Il finit par appuyer ses deux mains sur la paroi et se mit à respirer de grands coups d’oxygène. Ça ne lui était jamais arrivé de s’emporter réellement en présence de la jeune femme et à un cheveu près, il aurait perdu les pédales devant elle. Ça n’était pas le moment ni pour lui, ni pour elle. Le Monde était en train de s’écrouler, des gens crevaient tous les secondes et eux, ils se prenaient la tête. Et la solidarité qu’il avait si vaillamment prônée la dernière fois qu’il l’avait vu alors ? Ouais, depuis il s’était vu la perdre et sous ses yeux en plus. Le trentenaire finit par calmer le rythme de sa respiration. Il ne pouvait décemment péter un plomb dès qu’elle était en danger. Il allait finir fou à ce train-là. Une infirmière passa à sa hauteur et lui demanda si tout allait bien. Il lui répondit d’un regard plutôt éloquent qui la fit fuir instantanément. Le jeune homme se redressa après plusieurs minutes à rationaliser et à se convaincre qu’il manquait juste de sommeil puis, il se planta devant un distributeur qui se trouvait juste derrière lui. Il prit un gobelet et le remplit avant de revenir sur ses pas. Il ouvrit lentement la porte et se ré engouffra dans la chambre. Sans ajouter quoique ce soit, il tendit le verre en plastique à son amie mais sans chercher ses prunelles. Il n’en avait pas encore la force.

« Tiens, je me suis dit qu’un peu d’eau pouvait pas te faire de mal. »

Il recula ensuite pour s’asseoir finalement sur la seule chaise que comportait l’endroit. Il passa sa main sur son visage et grimaça en effleurant son ecchymose. Il l’avait presque oubliée.

« Excuse-moi. Tu n’as pas besoin de reproches, c’est vrai. Mais ces derniers jours ont été éprouvant. Te voir comme ça, sans vie. Je ne savais même pas ce qu’ils fichaient avec toi. J’ai dû me battre pour pouvoir entrer. Tu avais perdu tellement de sang… »

Il se prit la tête entre les mains et laissa son regard fixer sur le plancher.

« Quand je t’ai vu prendre cette balle… »

Il s’arrêta là la gorge serrée rien qu’à ce souvenir. Puis il reprit sa respiration et continua.

« J’ai même pas su te retrouver après ça. Pendant plusieurs heures, je ne savais pas où tu étais, ni comment tu allais. Tu avais pu te faire piétiner, te vider de ton sang. Et je n’ai rien pu faire. »

Peut-être que ça n’était pas l’heure des révélations, peut-être qu’il aurait mieux fait de juste partir mais… Mais il voulait lui parler. Car c’était tout ce qu’il avait souhaité durant le temps qu’avait duré son inconscience, lui dire à quel point, il avait eu peur pour elle, à quel point il tenait à elle. Il savait très bien ce que c’était de perdre quelqu’un d’important et ce genre de simple conversation, on finissait rapidement par regretter ne pas les avoir eu au bon moment.
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 23 Jan - 14:35



Aux grands maux les grands moyens nan?

Mickaël tourna quand même les talons et sorti de la pièce. Je ne pouvais pas lui en vouloir, parce que j’y étais allée fort et il n’avait sans doute pas besoin de ça. J’avais été très injuste et je m’en voulais pour ça. J’en aurais été capable, je l’aurais suivi. A défaut de pouvoir le poursuivre, je décidais de faire quelques exercices de respiration pour me calmer et reprendre un peu consistance. Je ne pouvais pas me laisser autant aller, ce n’était pas bien. Des gens comptaient sur moi, et je devais retrouver mon calme. Réfléchir avant d’agir ou de parler. Je songeais à tout cela quelques minutes, puis, n’ayant vraiment aucune confiance en inconnu, je décidais d’examiner moi-même ma blessure et voir ce qu’ils avaient foutus. Parce que ça me faisait un mal de chien, de plus en plus d’ailleurs, à mesure que les calmants ne faisaient plus effet. Je retirais avec précaution le sparadrap du haut et dû bien avouer qu’ils avaient fait de leur mieux. Les points étaient bien faits, mais ma plaie s’était quand même un peu infectée. La peau avait légèrement gonflé, et c’est pour cela que ça me faisait mal. On pouvait voir quelques traces de Bétadine, et cela me rassura de voir qu’ils avaient quand même essayé de faire les choses biens. Cependant ce qui manquait c’était des antibiotiques. Et pour ça, il fallait que je rentre chez moi.

En entendant des pas revenir vers ma chambre, je remis rapidement le pansement souillé en place. Je faisais ma veste légèrement glissée sur mon bras pour ne pas que le poids dessus me fasse plus mal. Je m’attendais à voir un médecin ou l’infirmière, pas le moins du monde Micka. Il me tendit un gobelet d’eau, que j’accueillais avec grand plaisir. Je bus au fur et à mesure de toutes petites gorgées pour réhabituer mon corps à ce mode d’alimentation. Je ne pus m’empêcher cependant de tousser les deux-trois premières gorgées. J’écoutais les paroles du garagiste, même si je ne cherchais pas à l’embarrasser de mon regard. Je le laissais plongé dans le récipient que j’avais vidé à moitié. J’étais touchée par ses paroles, et m’en voulue encore plus de lui avoir aussi mal parlé quelques minutes plus tôt. J’étais été un peu égoïste, un peu beaucoup d’ailleurs. D’un côté ses paroles me faisait un peu peur, parce qu’elles étaient révélatrices, une nouvelle fois, de l’affection particulière qu’il avait pour moi – que je partageais d’ailleurs-. Nous avions beau essayer, nous n’arrivions toujours pas à nous décrocher l’un de l’autre. Pouvions-nous n’être que de simples amis proches ? J’en doutais de plus en plus en fait et ça me faisait peur. Je ne voulais pas renoncer à lui, vraiment pas.

Je me redressais de nouveau, cette fois tout doucement. Je posais le verre sur la petite table de chevet, ce qui me fit marcher quelques pas. J’étais un peu tremblante, mais cela allait. Je me tournais vers mon ami, et voyant qu’il n’était pas loin, assis sur une chaise, je vins jusqu’à lui, lentement, surement, sans me casser la figure par terre. J’étais toujours épuisée et j’avais toujours mal, mais au moins j’arrivais à tenir debout. Je me plaçais devant lui, lui fit relever la tête avant de prendre ses mains dans les miennes. J’esquissais un maigre sourire – faute de pouvoir faire mieux - et lui dis

Je suis désolée Micka. Je ne voulais pas t’inquiéter ni te mettre dans une position délicate. Tu as déjà beaucoup à penser pour ne pas que j’en rajoute égoïstement une couche. Tu as Rose, tu n’as pas à devoir gérer Lyra, ou encore moi-même. Alors peut-être que, peut-être que l’on devrait se voir un peu moins souvent et prendre un peu de distance. Je ne dis pas ne plus se côtoyer, mais disons moins. Parce que ma vie empiète sur la tienne et ce n’est pas ce que je veux pour toi.

J’étais triste de lui dire ça mais sincère. Je ne faisais pas ça pour moi, mais pour lui en fait. Je n’avais pas envie de me retrouver de nouveau seule, mais je préférais ça à pourrir la vie du garagiste. Il n’y pas le temps de me répondre que l’on frappait à ma porte. Je me détachais de lui et un médecin entra dans la pièce. Il fronça les sourcils en me voyant debout et m’obligea à venir me rallonger sur le lit. Il jeta un vague coup d’œil à Micka, mais ne lui dit rien. Il tira un voile entre lui et le lit, et commença à m’examiner, ne parlant que pour me poser des questions sur comment je me sentais, si j’avais mal quand il faisait telles ou telles choses. Il m’ausculta pendant une dizaine de minutes puis s’attaqua à mon pansement. Il rouspéta en se rendant compte que j’y avais déjà touché, chose à laquelle je répondais que j’étais habilitée, ayant fait des études de médecine et m’y connaissant un peu. J’utilisais quelques mots du jargon médical pour appuyer mes dires, ce qui ne l’empêcha pas de me dire que je n’étais pas médecin et donc, que quoi qu’il ait pu arriver, je n’aurais pas dus. Il alla chercher des compresses stériles, de la Bétadine et refis mon pansement. Lorsqu’il toucha à la plaie, je laissais échapper un léger soupir de douleur. Il me dit que c’était infecté et je ne pus m’empêcher de lui dire un « non sans rire » un peu violent. Une fois qu’il eut finit, il m’annonça qu’il serait plus sage que je reste ici, ce à quoi je répondis négativement et catégoriquement. Je lui affirmais qu’ils ne pouvaient de toute façon rien faire de plus, et que j’occupais un lit pour rien. Tout ce qu’il y avait besoin de faire en soin, j’étais capable de le faire ou de le déléguer à quelqu’un. Il finit par céder et me dit de signer une décharge à l’accueil, et qu’il serait plus prudent que d’une, je ne force pas sur mon épaule, et de deux, que je ne reste pas toute seule les premiers jours. Il s’en alla ensuite, après avoir dit à Mickaël de me surveiller les premiers jours. Sans doute le prenait-il pour mon fiancé ou je ne sais pas quoi. J’ignorais ce qu’il avait dû dire pour entrer et je n’allais pas le mettre dans l’embarras en disant que ce n’était pas le cas.

Quand la porte se referma, je poussais un soupir de soulagement. J’allais enfin rentrer chez moi. Je finis le verre d’eau que j’avais laissé plus tôt, et m’asseyant sur le lit, je dis alors :

Ca te derange pas de prendre mes affaires et me raccompagner chez moi?



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 23 Jan - 23:02

Absorbé par ses souvenirs, il ne réalisa pas dans un premier temps que son amie s’était mise debout. Le nez toujours rivé sur le plancher, il tentait de retrouver un peu de contenance après sa crise de nerfs. Oui, Mickaël était vraiment à bout et il savait qu’il n’avait pas mérité ses congés pour rien. Il devait faire le point, prendre du recul, c’était vrai que ça soit par rapport à la jeune femme ou par rapport à la situation générale. Tout dérivait autour d’eux, c’était normal de ne pas réussir à garder les pieds sur terre tout le temps. Il s’était tellement mis dans tous ses états avec cette histoire de fusillade qu’il avait perdu de vue tout le reste ou presque. Cette histoire avait au moins eu le mérite de lui faire réaliser à quel point il était attaché à Mathilda et à quel point il serait affecté si jamais elle se faisait gravement blessée ou pire… Au-delà du fait qu’il l’avait côtoyé durant sept années, il y avait autre chose mais de ça, il en était sûr depuis un bon moment. La brunette n’avait encore rien répondu à ses révélations. Il avait conscience d’en avoir trop dit et même si il avait gardé ça en tête, il ne s’attendait pas à cette réaction de la part de la renégate. Quand elle l’obligea à relever la tête, il fut surpris. Pourquoi diable s’était-elle levée ? Son teint blafard en disait long sur son état alors pourquoi ? Encore un coup à jouer les dures ? S’en voulait-elle ? Quoi que fussent les raisons, il fronça durement les sourcils mais n’osa rien dire pour le moment. C’est alors qu’elle s’empara de ses mains et comme toujours, il la laissa faire. Il appréciait sa proximité autant que son contact. Encore plus vrai depuis qu’il l’avait vu inanimée durant ces quelques jours. Elle rendait son réveil plus palpable et si réel. Si ses gestes s’étaient révélés empreint de douceur, ses paroles frappèrent en pleine poitrine le trentenaire. Il se serait mangé son poing qu’il en aurait autant souffert. C’était la seconde fois qu’elle lui parlait d’éloignement, il en concluait donc que c’était ce qu’elle voulait. Il la dérangeait avec son affection déplacée. Voilà. Durant les quelques minutes qui les séparèrent de l’entrée fortuite du médecin, il se contenta de planter ses yeux dans les siens. Qu’avait-il à ajouter à ça ? Bien sûr, ça n’avait jamais été une corvée pour lui que ça soit de s’occuper d’elle ou même de Lyra – quand bien même cette dernière était infernale avec lui. Il l’avait fait parce qu’il en avait eu envie pas parce qu’il s’y était senti obligé. Elle ne voulait pas qu’il prenne trop de place dans son quotidien, le message semblait plutôt clair pour lui. Il détourna le regard et contint sa déception au maximum. Il ne s’était pas attendu à un … tel retour.

« Si c’est ce que toi tu veux, Mathie, alors je m’y plierais. »

Le docteur pénétra alors dans la pièce. Le mécanicien ne lui jeta même pas un regard tandis qu’il faisait coulisser un rideau entre lui et le lit. Il resta quelques secondes là, les poings serrés sur les genoux depuis que la caissière avait ôtés ses paumes des siennes. Il se sentait tellement… vide. Il profita de l’examen pour ressortir discrètement de la salle et marcher sans but de long en large dans le couloir. Prendre de la distance. Une bonne idée ? Peut-être bien. Il ne savait tellement pas où il en était avec elle. Elle n’arrêtait pas d’envoyer des signaux contraires et il ne savait rien interpréter. Ou il ne le voulait pas peut-être ? Ouais, ça devait être ça. Mickaël n’avait jamais autant désiré être avec quelqu’un et ça lui fichait presque la trouille à bien y réfléchir. Bien que quand il s’agissait de la conseillère municipale, il semblait capable de tout assumer. Il aurait donné n’importe quoi pour qu’elle lui laisse sa chance. Et en même temps, c’était une erreur. Si jamais ça ne fonctionnait pas entre eux – ce dont il doutait tout de même, il ne pourrait surement plus jamais partager cette complicité qui leur était propre. Mais est-ce que l’aventure ne valait pas ce risque ? En d’autres temps peut-être mais avec cette guerre. Oui et non. Justement, ils allaient peut-être mourir demain. Une bombe sur Louisville et ça serait fini. Ça serait très certainement son plus gros regret, de ne pas avoir essayé. Mais que pouvait-il donc y faire ? Rien du tout. Il allait devoir se résoudre une bonne fois pour toute à cette réalité. Combien de portes devrait-elle lui enfoncer dans la figure pour qu’il comprenne que ça ne sert à rien de frapper dessus ? Quant à les enfoncer… Enfin il avait vu ce que ça avait donné à son anniversaire.

Le garagiste avait le cœur lourd, dire le contraire serait mentir. Eprouvé et désormais rejeté, il ne restait plus grand-chose dans sa carcasse ou trop de choses pour qu’il parvienne à les identifier. Lessivé, il n’espérait plus qu’une seule chose. Dormir, un sommeil sans rêves, sans rien. Il finit par revenir dans la chambre et entendit la fin de l’entretien entre le toubib et la jeune femme. Ce dernier lui demanda en partant de la surveiller durant quelques jours. Ah si il pouvait… Il le ferait volontiers mais elle ne lui laissait aucunes occasions, bien au contraire. Elle lui démolissait toutes ses tentatives. Il ne s’était pas rassis, il était resté près de la porte cette fois-ci et il détailla longuement Mathilda alors qu’elle terminait le gobelet d’eau qu’il lui avait apporté un peu plus tôt. Il n’en revenait pas qu’elle ait réussi à obtenir de rentrer chez elle si tôt. Oh bien sûr, il n’approuvait pas forcément ce comportement mais en même temps, il pouvait la comprendre. Après qu’elle ait rétabli les limites et lui ait fait comprendre qu’il n’avait pas sa place dans son Univers, il se voyait mal lui faire part de ses inquiétudes concernant son départ précoce de l’hôpital. Elle savait mieux que lui ce qu’elle faisait de toute manière. Oh, elle lui demandait un service ! C’était inédit. Oui, le garagiste n’était pas de très bonne humeur décidément.

« Bien sûr ! »

Elle avait de la chance, il avait sorti exceptionnellement sa voiture aujourd’hui. Il n’avait pas eu la force de marcher jusqu’ici et en réévaluant ses bidons d’essence mis de côté soigneusement, il s’était aperçu qu’il avait de quoi tenir un moment donc. Lentement, il se dirigea vers l’armoire où un joli bazar l’attendait. Il s’abaissa prudemment et se mit à fourrer au fond du sac à dos trainant tout ce qui avait été renversé. Cette tâche l’aurait presque comblé de bonheur - le simple fait d’être utile lui suffisait, si elle ne lui avait pas demandé de prendre de la distance. Il glissa la lanière du sac dos sur son mauvais bras, celui qui avait été blessé trois jours plus tôt et grimaça de douleur. Heureusement pour lui, il était dos à son interlocutrice. Il changea alors de côté pour le passer sur son dos avant de se retourner vers l’intéressée.

« Quand tu es prête, je suis prêt, alors dis-moi. »

Plus tôt il sortirait de cet endroit de malheur, plus vite, un poids se délogerait de sa poitrine. Vraiment, il ne supportait pas le milieu hospitalier. Il la sonda d’un unique regard.

« Tu penses pouvoir marcher jusque-là ? »

Lui proposer de la porter semblait également terriblement déplacé. Ca ne l’aurait peut-être pas été quelques instants plus tôt. Toujours était-il, qu’il n’était pas rassuré de la laisser mettre un pied devant l’autre. Il se posta à côté de son lit prêt à lui offrir son bras, ses bras ou son épaule afin de la soutenir jusque-là. Le fait d’être en mouvement et d’avoir un but l’aidait à ne pas ruminer tout ce qu’elle avait pu lui dire. Pour l’instant, c’était toujours ça de pris.
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 23 Jan - 23:55



Aux grands maux les grands moyens nan?

Il était contrarié. Pourtant je faisais vraiment de mon mieux pour lui rendre la vie plus facile. Ce n’était pas lui qui compliquait la mienne, mais bel et bien moi qui lui pourrissait quelque fois l’existence. J’avais beau vouloir son bien, j’avais l’impression de toujours mal m’y prendre. Je n’avais pas vraiment envie qu’il se sente obligé de me suivre dans tout ce que j’entreprenais, pour la seule raison que c’était moi. Non pas que je ne le pense pas réfléchi… Seulement, je sais qu’il a tendance à s’investir beaucoup lorsque cela me concerne, même si cela va empiéter sur sa propre vie. Il ne le voyait pas, cependant je prenais beaucoup d’espace dans cette dernière, de manière illégitime en plus. Parce que nous ne sortions pas ensembles… Parce que nous ne pouvions pas pour cette raison sortir ensembles. Rose avait besoin de lui, et Lyra avait besoin de moi. En acceptant de m’occuper d’elle, j’avais mis ma vie entre parenthèse pour me consacrer qu’à elle. Et depuis l’anniversaire de Micka, je commençais à regretter ne pas pouvoir faire ce dont j’avais envie, vraiment envie. J’avais peur, peur de me laisser dépasser et de ne plus arriver à gérer. J’avais trop merdé lorsque j’étais plus jeune, si bien que je craignais d’investir le mauvais chemin. Je ne prenais pas vraiment de risque. Je restais dans une routine, de peur de la quitter et de tout faire merder. Moi qui adorais l’imprévisibilité avant, maintenant elle me foutait la trouille totale.

Le médecin finit par quitter la chambre m’autorisant à partir. Je savais très bien qu’il ne l’avait fait que parce qu’il avait compris qu’il ne gagnerait pas ce combat. Ce n’était pas recommandé que je quitte le lit, encore moins un milieu hospitalier. Seulement il ignorait que j’avais de quoi me soigner et me requinquer chez moi, plus qu’eux pouvaient me donner. Par contre, il restait un « problème » : Lyra. Elle allait vouloir passer son temps avec moi, loupant l’école et ne me laissant ainsi que peu de marge de manœuvre…. J’allais devoir la convaincre de rester encore quelques jours chez Isabella. Ce ne serait pas facile, mais je savais qu’elle finirait par lâcher. Je savais me montrer très ferme avec elle quand j’estimais que cela était nécessaire. D’ailleurs, j’aurais une conversation avec elle à propos de Mickael et de son comportement avec lui. Il n’en avait pas beaucoup parlé, mais j’avais bien compris entre les lignes. Je demandais d’ailleurs au jeune homme de m’aider, ce qu’il fit tout de suite. Il ramassa le bazar que j’avais foutu, et mit le sac à dos sur ses épaules. Tout de suite quelque chose attira mon attention. Allez savoir si c’était parce que je le connaissais bien où parce que j’avais un passif d’étudiante de médecine… Je penchais plus pour la première hypothèse. Il me parla, mais je ne l’écoutais que vaguement. Je gardais le regard fixé sur lui, et finis par me décider à me lever. Je me concentrer sur cet acte, et dès que je fus à destination, je lui ouvrais la fermeture de sa veste et fit glisser cette dernière sur son bras. Je le regardais d’un air sévère et lui dit

Tu peux pas te contenter de faire comme si de rien n’était. Allons chez toi, c’est plus prêt d’ici et tu as tout ce dont j’ai besoin là-bas. Ensuite je me débrouillerais pour rentrer chez moi et toi tu prendras du repos.

Oui c’était un peu drôle que ce soit moi qui lui fasse la morale alors que je n’étais pas mieux. J’étais inquiète pour lui, vraiment, et mon regard était sans équivoque sur ce point-là.

Et tu comptais me parler de ça quand ? Bon sang Micka, mais à quoi tu pensais ? Tu crois vraiment que ta santé n’a vraiment aucune importance pour moi et que je ne l’aurais pas remarqué ? Si c’est le cas tu te trompes lourdement. Et c’est pas négociable et ensuite…

Je m’arrêtais un instant pour poser ma main contre mon front. Ma tête tournait un peu, et je recommençais à avoir un peu de fièvre. Je m’appuyais de l’autre contre lui, pour rester en place. J’attendis que le monde se remette à ne plus tourner pour lui souffler épuiser

Et ensuite, j’irais voir Lyra chez Isabella et je m’arrangerais pour qu’elle reste là-bas, le temps que je se sois de nouveau capable de faire de notre foyer un lieu sur dans lequel elle risque rien.



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyJeu 24 Jan - 0:41

Le renégat resserra son emprise sur la lanière du sac à dos alors que son regard errait sur des détails qui constituaient la pièce. Il commençait sérieusement à s’interroger sur la façon dont il allait emmener Mathilda jusqu’à sa voiture, il ne voulait pas qu’elle perde ses dernières forces dans ce trajet, qu’elle tombe ou s’évanouisse. Il semblait plus qu’évident – même pour un non initié en médecine, qu’elle était très loin d’être remise. Si elle sortait, c’était juste parce que le personnel était débordé et/ou à bout de nerfs mais surtout parce qu’elle était plus bornée que la majorité des gens. En même temps, il ignorait complètement ce qu’ils leur avaient administré durant son séjour donc et il savait qu’elle avait tout ce qu’il fallait pour se soigner elle-même. Il ne doutait pas de ses compétences. Sans ça, il aurait peut-être cherché à argumenter avec elle pour qu’elle reste au moins une nuit ici. Tant mieux pour eux deux, ce ne fut pas le cas. Le renégat gérait toujours comme il pouvait sa contrariété et il espérait juste qu’ils puissent se mettre en chemin pour éviter d’en refaire le tour. Comme si elle avait entendu ses songes, la jeune femme se leva et il analysa sa démarche oscillante avec circonspection. Elle ne tiendrait jamais longtemps comme ça. Il y avait peut-être des chaises roulantes dans le coin ? Ouais, non, elle l’enverrait sûrement paître si jamais il lui proposait, la connaissant. Une idée en l’air. Elle se retrouva face à lui, il allait la prendre par le bras pour la stabiliser quand ses doigts défirent la fermeture de sa veste. Dès qu’elle eut effectué ce mouvement, il comprit qu’elle avait deviné. Hé merde, il manquait plus que ça. Il fronça les sourcils durement quand le textile toucha son bandage improvisé et se mordit la langue afin de ne pas grogner de douleur. L’air sévère de l’interlocutrice fit échos à celui qu’il avait eu un peu plus tôt. C’était un peu fort de café tout de même. Qui d’eux deux prenait le plus de risque ? Elle ou lui ? Ce qu’elle lui sortit à la suite l’agaça au plus haut point. Franchement, avec elle, il y avait de quoi devenir fou. Puis ce n’était pas comme si il n’avait rien tenté pour soigner la plaie. Après, il avait fait avec son minimum de connaissances, désolé pour elle si elle n’était pas contente.

Sa hargne redoubla quand elle continua son sermon à l’instar de ses inquiétudes qui percèrent un peu plus sa colère fraîche alors qu’elle se retint à lui, le teint plus livide que jamais. Nom d’un chien, elle allait finir par faire un malaise si elle continuait comme ça. Mickaël la tint par le bras, prêt à la réceptionner si jamais elle finissait réellement par s’évanouir. C’est son énervement qui prit d’abord le pas sur le reste, son ton se fit aussi tranchant et catégorique que le sien.

« Et quoi je devais placer ça quand dis-moi entre ton coma ou ton vertige à l’instant ? Mathie, c’est bon. Je suis pas un enfant, ça ira. C’est toi qui a besoin de repos. Et je refuse de te laisser rentrer par tes propres moyens. Je m’en fiche de ce que tu penses, même en étant comme je suis, je suis en bien meilleur état que toi. Il n’est pas question que ça ne soit pas négociable.»

Toute cette histoire avait pas mal balayé la petite discussion qui l’avait fortement mécontenté, aussi, il n’éprouvait plus aucune gêne à cette proximité. Il releva sa veste dans un geste dédaigneux et peu réfléchi, sa blessure lança et il grommela un juron à peine audible. Il finit par poser le sac à terre afin de poser ses mains sur ses bras pour avoir une meilleure prise sur son corps fébrile. Sa voix se fit plus douce, son regard aussi, il était en train de l’implorer. Il avait trop peur pour elle.

« Regard-toi donc, tu tiens à peine debout. Tu ne vas pas bien. C’est de toi dont il faut se préoccuper ! Je t’en prie, laisse-moi t’aider. »

Oh, il la connaissait trop bien pour savoir que tout ce manège n’allait pas suffire à faire flancher sa détermination sourde et aveugle – peut-être même aussi muette tiens. Le garagiste dans un premier temps, l’attrapa par la taille et la ramena jusqu’au lit où il la força à s’asseoir. Pas question qu’elle commence à chuter dans ses bras comme ça. Il s’assit à côté d’elle et referma sèchement la fermeture de son blouson.

« Bon, je te propose de trouver un compromis. Je te ramène chez toi. Tu t’amuses à ce que tu veux sur moi. Et sur le chemin du retour vu que je passe dans le coin pour rentrer, je vais voir Isabella et je lui transmets le message. T’as une autre offre à proposer ? Et ne me ressors pas celle que tu viens de me faire parce que toi marcher jusque chez toi ou Isabella, ça c’est impensable. »

Le mécanicien planta à nouveau ses yeux dans les siens, fermement, plus déterminé que jamais.

« Je tiens à te signaler qu’on m’a dit de te surveiller. Je sais que tu prends pas ça au sérieux et que tu penses que je n’ai pas à jouer ce rôle et d’autres c#nneries du genre mais je ne rigole pas, si tu m’obliges à t’emporter et à te ramener de force, je suis prêt à le faire. Et tu sais que j’en suis capable. Tu t’es fait tirer dessus bon sang ! Y a ça trois jours ! Tu devrais même pas être debout. »

Oui, bon lui aussi avait ses torts mais moindre tout de même comparé à elle. Lui n’avait jamais perdu du sang comme elle, il n’avait pas dû à subir une extraction de balle. Elle confondait tout là. Tout ce qu’il lui avait dit, il le pensait. Plutôt crever que de la laisser se débrouiller alors qu’elle était à moitié dans les vapes, faible et malade. Ils n’auraient même pas dû avoir cette conversation, fichu sac de malheur !
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 10 Fév - 21:28



Aux grands maux les grands moyens nan?

J'avais oublié une chose concernant Micka, une chose qui pourtant faisait partie intégrante de lui, une chose qui faisait que nous nous ressemblions énormément. Lui aussi avait un caractère fort, et il savait très bien s'imposer lorsqu'il le voulait. C'était plutôt rare qu'il le fasse envers moi. Disons qu'il avait conscience que j'étais aussi très très bornée et qu'il était difficile de me tenir tête. Et puis… Nous avions plutôt une relation douce et calme. On ne s'énervait que très peu l'un envers l'autre. D'ailleurs, il est rare que nous disputions sur des sujets pour lesquels nos opinions divergent. On s'écoutait, et on acceptait que l'autre ne pense pas la même chose que nous. Là, c'était différent car, de la même manière que je le faisais souvent – je l'avoue – c'était lui qui se décidait à être borné et à ne rien laisser passer. Il ne faisait pas de compromis et je le comprenais très bien à travers son attitude et ses paroles. Je restais là, à l'écouter me sermonner, et se montrer très convaincu que ce que lui pensait était le mieux et que c'était à moi de me plier. C'était étrange… Et pas si désagréable que ça. Car pour une fois, c'était de moi dont on prenait soin, et non moi qui prenait soin des autres. C'était déstabilisant, très même. Je n'avais pas l'habitude de cette situation, pas l'habitude finalement de penser avant tout à moi. J'étais tiraillée entre me laisser aller, et insister pour me débrouiller seule, et ne dépendre de personne. Ce qui fit pencher la balance fut le regard qu'il me lança. Il était comme suppliant, inquiet à mon propos. Il se souciait plus de moi que de lui, et je me retrouvais dans ce regard. Je ne pourrais pas supporter une seule seconde que Lyra ne m'écoute pas, ou ne me laisse pas prendre soin d'elle. D'ailleurs, j'étais en colère que Micka m'ait caché sa blessure, et qu'il refuse que je m'en occupe. Parce qu'ils étaient importants pour moi, et qu'à mes yeux, c'était important que je puisse prendre soin d'eux.

Le mécanicien me prit par la taille pour me ramener sur le lit et me forcer à m'asseoir. Je le laissais faire, et ne pouvais pas m'empêcher de me dire que j'adorais son contact – pensées que je chassais de mon esprit, mais qui revenaient sans cesse – .J'aimais le fait qu'il insiste pour s'occuper de moi, autant que cela m'inquiétait. Je savais ce que cela signifiait, car je l'éprouvais de mon côté. J'en venais même à flancher quelque fois, à me dire que peut-être, j'en faisais une montagne, que Lyra acceptait le jeune homme, et que, même en ayant une relation avec lui, je pourrais toujours être attentive envers ma sœur, que je peux compter sur l'aide de Micka. Et juste après, mes peurs viennent me hanter, celles qui me font revoir mon passé, et me montrent que les autres sont mieux sans moi, que mon devoir, mon destin quelque part, c'est de prendre soin de Lyra et seulement ça, que je n'ai pas le droit d'être heureuse et que, dès que je le suis, un BIG truc va me tomber sur la tronche. Et puis… Si je n'arrivais pas à rendre heureux Micka? Et si ce que j'avais à lui offrir ne lui suffisait pas, puisqu'après tout, il devrait toujours passé après ma sœur et ne pourrait être la seule personne dans mon cœur? Non, je ne pouvais clairement pas lui imposer ça. Le rendre malheureux, c'était la dernière chose que je voulais.

C'est bizarre, mais j'aimais quelque part que Micka se comporte comme… Bon ça va être cliché mais "comme un homme dominant". Parce qu'il faut bien l'avouer, je suis plus du genre à être chef qu'à être mouton. Pourtant, inverser quelques fois les positions, c'était pas si mal que ça. Oh, je ne dis pas qu'il ne se comporte pas en homme, pas du tout. Mais disons que c'était vraiment rare qu'il prenne quelque part les devants avec moi et qu'il impose des choses. J'aurais voulu à plusieurs reprises lui dire que Ok, j'acceptais qu'il m'aide, mais il ne m'en laissait pas le temps. Il m'énerva un peu plus en me disant que cela ne faisait "que" trois jours que j'avais été blessée, et que je ne devais pas être debout. Il avait raison, mais pour autant, je me relevais quand même face à lui. Je pris son visage entre ses mains et je sais pas, sur un coup de tête, de folie… Allez mettons ça sur le dos du mélange de "médocs" qu'on m'avait donné, je sais pas, allez savoir. La seule chose que je trouvais pour le faire taire et qu'il m'écoute, qu'il me laisse lui répondre, ce fut de l'embrasser. Ouais dans le genre, on creuse soi-même son trou et on s'enterre tout seul, on ne fait pas mieux.



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyLun 11 Fév - 19:01

A plusieurs occasions, Mathilda n’avait pas manqué de le surprendre, que ça soit agréablement ou non. Il avait bien un paquet de souvenirs à énumérer à ce propos. Mickaël avait beau la connaître sur le bout de ses doigts ou presque, il arrivait toujours un moment ou l’autre à ce qu’elle parvienne encore à l’étonner que ça soit par ses actes ou ses paroles. Le plus récent en date restait son sauvetage sauvage à la mairie. Il n’en avait pas compris les motivations et il ne l’aurait jamais cru capable de s’interposer entre un militaire et un fou furieux. Comme quoi, tout pouvait arriver. Il ne l’aurait pas vu de ses yeux, sûrement qu’il ne l’aurait pas cru. Elle avait beau être sa meilleure amie, elle restait toujours un mystère absolu pour lui pour certaines choses. Au moins, il ne pouvait jamais craindre de se lasser en sa compagnie. Mais ça, c’était la façon la plus positive d’envisager les événements. Ce qu’il avait anticipé était un débat acharné durant lequel ils allaient devoir débattre du quoi faire, comment et quand. Il se voyait déjà devoir lutter contre son obstination légendaire et lui avancer plusieurs arguments tenant la route. Il était vrai qu’il essayait d’être relativement conciliant avec elle habituellement. Mais là… Il s’agissait de sa santé, de sa vie. Il allait être intransigeant sur ce fait. Le mécanicien serrait ses poings sur ses genoux, prêt déjà à continuer sa tirade. Il était vrai qu’il n’avait pas laissé beaucoup de blancs pour permettre à son amie de répliquer. Il allait lui en donner l’occasion quand elle se releva. Il lui jeta un regard inquisiteur. Ils n’avaient rien résolu du tout et elle était toujours livide. Mais quelle tête de mule de reprendre de la hauteur comme ça. Il s’apprêtait à se lever à son tour pour lui faire face quand elle prit son visage dans ses mains. Ce contact apaisa instantanément le garagiste. Toute sa hargne retomba d’un seul coup et il la fixa un peu hébété. Qu’est-ce qu’elle allait lui sortir maintenant ?

Quand ses lèvres l’atteignirent, son esprit et son bon sens se refermèrent sur eux-mêmes. Tout le dialogue s’évanouit à l’intérieur de son crâne et il se redressa à son tour mais sans rompre le contact. Il l’empêcha même de reculer en l’agrippant à la taille. Evidemment, il répondit à son baiser. Comment aurait-il pu en être autrement ? Après tout le cauchemar qu’il avait traversé, après toutes les angoisses, l’horreur de l’attente, elle était là, vivante, proche, plus que proche même. Il était complètement sous le charme de la jeune femme et il semblait plus qu’évident qu’il ne serait jamais capable de repousser ses avances. L’espace d’un instant, tout semblait trouver sa place. Lui, elle et le reste ne comptait plus. Sauf que… Parce que oui, il y avait un gros mais et un gros point d’interrogation un peu plus loin. Sa conscience le rattrapa assez rapidement. Aussi vite qu’ils s’étaient embrassés, il recula. Merde. C’était quoi ça encore au juste ? Il garda son bras autour d’elle et continua de planter ses yeux dans les siens. Elle lui disait de prendre de la distance et puis… Maintenant ça ? Est-ce qu’elle jouait avec ses nerfs ? Que cherchait-elle à prouver ? Mais qu’est-ce qui se passait à l’intérieur de sa tête ? Il aurait réellement aimé le savoir là maintenant. Sa paume se perdit sur la joue de la brunette, son ton à l’instar de ses yeux se fit affectueux.

« Mathilda...»

Il marqua un temps d'arrêt comme pour réfléchir. Sur pourquoi il avait arrêter la scène? Ou bien pourquoi elle avait fait ça? Il n'en savait rien.

« Je me demande vraiment ce qui se passe dans ta tête parfois. »

Le trentenaire finit par la relâcher, toujours un peu interloqué parce qu’il venait de se produire. Il n’était pas énervé, pas pour le moment, juste troublé et désorienté. Sa fatigue perturbait encore plus son sens du jugement et il se contenta de l’englober du regard. Il aurait vraiment aimé savoir ce qu’ils lui avaient injectés pour qu’elle réagisse comme ça – histoire de s’en faire un stock. Non, ça n’était pas très honnête et à vrai dire, ça ne l’enchantait qu’à moitié. Il ne savait plus sur quel pied danser avec elle. Elle le repoussait, l’attirait et ça, de façon répétitive. Ça commençait vraiment à le rendre fou. Il n’avait pas forcément réagit de la meilleure façon qu’il soit. Mais il était humain après tout.

« Ta façon de détourner la conversation est franchement douteuse. Je crois que t’as besoin de repos. »

Embarrassé ? Pas vraiment. Juste… Disons, hé bien, bouleversé. Si elle ne lui avait pas dit de prendre de la distance un peu plus tôt, il n’aurait jamais rien rompu. Elle le menait vraiment par le bout du nez, c’en devenait ridicule. Et pourtant, il suffirait d’un mot de sa part et il répondrait présent.
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 17 Fév - 0:11



Aux grands maux les grands moyens nan?

Je ne sais pas vraiment ce qui me prenait. Un coup de folie? Peut-être. Ou tout simplement j'arrêtais de réfléchir, de me mettre des bâtons dans les roues toute seule. Je crois que j'étais trop fatiguée pour me poser trente-six mille questions et me dire que telle chose allait entrainer telle chose. En fait, je me laissais guider par ce que j'avais envie sur le moment c'est tout. Mais il était vrai qu'en face de moi, il ne s'agissait pas de n'importe qui, pas d'un simple homme avec qui je pouvais passer la nuit comme ça, avant de retourner à ma vie, sans tenir compte de ce qui s'était passé. Micka comptait à mes yeux, et justement c'était ça qui avait dicté mon geste. Je l'avais vraiment trouvé touchant et qu'il prenne ainsi soin de moi, qu'il s'inquiète, et bien, c'était très attendrissant. Je n'étais pas assez "maitre" de moi-même pour résister à ce qu'il m'inspirait. Je n'avais pas vraiment envie d'aller contre mes envies. J'étais fatiguée, et tout ce dont j'avais besoin, c'était qu'il reste avec moi, qu'il prenne soin de moi. Parce que lorsqu'il était là, tout est plus sécurisant, tout est plus agréable et plus beau. Tout semblait à la fois si simple et si compliqué lorsqu'il se trouvait dans la même pièce que moi. Il n'y avait que lui pour me faire cet effet-là.

Il se recula et à cet instant, je sus que je venais de faire une erreur. Oui, une erreur car je prenais conscience de sa réaction avant même qu'elle ne se produise. Il se posait plein de questions, alors que moi, justement, je ne m'en posais aucune. Rien ne se passait dans ma tête, rien du tout. Pour une fois d'ailleurs ! Je pris un peu mal qu'il finisse par me dire que je n'avais fait cela que parce que je voulais détourner la conversation, que c'était douteux et que j'avais vraiment besoin de repos. Bon d'accord, tout n'était pas faux, mais quand même. Je fronçais quand même des sourcils et m'éloigna de lui. Je regardais autre part dans la pièce même, légèrement vexée par ces propos. Je finis par lâcher un peu brutalement


Tu sais quoi? Laisse tomber, oublie, j'aurais pas dû t'as raison. Un coup de fatigue nous disons ça comme ça.

J'étais un peu contrariée oui. Parce que pour une fois que justement, je faisais quelque chose de spontanée, sans vraiment y réfléchir, juste parce que j'en avais envie, et que je pensais que lui aussi en avait envie, je me faisais un peu beaucoup rembarrer. Je comprenais mieux tout à coup, la colère que j'avais pu voir sur le visage de certains hommes qui avaient essayés de me draguer et que j'avais envoyé sur les roses. A la différence près que moi, je n'avais eu aucune idée derrière la tête. Je me levais du lit et récupérer mon sac. Me forçant à tenir debout, puisant quelque part ma force dans ma colère, je vins jusqu'à la porte de la chambre sans même regarder le jeune homme


Rentrons

Je sortais de la pièce, sachant très bien qu'il me rattraperait sans mal. J'avançais comme un escargot, mais au moins j'avançais. Je gardais le silence jusqu'à ce que nous soyons sur le parking de l'hôpital. Heureusement sa voiture n'était pas garée loin de l'entrée, sinon je n'aurais pas été capable d'y arriver. Je m'appuyais dessus, et souffla un bout coup. Ces quelques mètres m'avaient épuisé et n'avait fait en fait qu'augmenter un peu ma colère. Je finis par me retourner sur Micka. J'aurais voulu lui demander pourquoi il était venu, lui dire qu'il était complètement indécis et paumé et que c'était pour ça justement que le voulais qu'on prenne nos distances. Parce qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, et que ce n'était pas en restant avec moi que les choses allaient s'arranger. Il courrait après quelque chose qu'il pensait qui n'arriverait jamais, et lorsque ce quelque chose arrive, il prend peur et recule. Je n'avais pas besoin de ça, et lui n'avait pas besoin d'une femme avec qui, il n'arrivait pas à prendre de décision. Voilà pourquoi c'était une mauvaise idée. Voilà pourquoi il valait mieux que nous ne soyons qu'ami


C'est bon tire pas cette tête. Un partout. Ecoute, je suis fatiguée. J'ai juste envie de rentrer chez moi, de prendre des médocs, de me reposer pour me remettre sur pied. Et c'est pareil pour toi d'ailleurs. Et non je ne voulais pas détourner la conversation de façon douteuse juste… Te remercier c'est tout.

Je préférais arrondir les angles, parce que mine de rien, je tenais trop à lui pour me disputer une nouvelle fois avec lui. Je n'aimais pas être fâchée contre le garagiste, encore moins lui reprocher trente-six mille choses. Donc on oubliait c'était aussi simple que ça. Un partout comme j'avais dit. Ni l'un ni l'autre n'était parfait, et d'ailleurs, je ne voulais le changer pour rien au monde. Je lui fis un léger sourire un peu tendu cependant après lui avoir parlé, essayant quand même de détendre un peu l'atmosphère.




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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyDim 17 Fév - 16:15

Si quelqu’un comprenait ce qui se déroulait sous ses yeux, ça l’aiderait. Il doutait même que l’instigatrice de cette confusion puisse expliquer rationnellement ce qui se passait depuis qu’elle s’était réveillée. Mickaël éprouvait des sentiments contradictoires, des impressions tout aussi désordonnées et pour la première fois, il songeait qu’un peu de recul ne pouvait pas lui – non, leur faire de tort. Même Mathilda qui paraissait toujours sûre d’elle à propos de cette histoire ne semblait plus savoir où elle en était. Oh, il aurait pu tout bêtement profiter de cette faiblesse mais ça ne fonctionnait pas comme ça. Il ne voulait pas abuser de sa vulnérabilité. Il la respectait trop pour ça, il se respectait trop pour ça aussi. Si – car oui, il continuait sournoisement de l’espérer – un jour, ils parvenaient à finir ensemble, il voulait que ça soit de pleine conscience et pas à la suite d’un choc émotionnel ou autre. Qu’elle l’accepte et qu’elle soit consentante totalement. Il était quasi sûr qu’un revirement inattendu serait fatal pour eux. Donc, il ne jouerait pas à son jeu de baiser volé. Non. Il savait avoir bien fait en mettant fin à cette folie bien qu’une pointe d’amertume perçait toujours. Le garagiste fut d’autant plus peiné en la voyant se renfrogner de la sorte. Elle l’évita soigneusement du regard et ça le blessa réellement. Il marchait vraiment sur du charbon ardent aujourd’hui avec elle. Sa petite tirade qui suivit lui laissa un goût encore plus amer dans la bouche. Elle faisait passer ça pour quedal, un coup de tête. Il l’avait donc vexée ? Mais à quoi s’attendait-elle ? Le mécanicien retint un soupir et un peu de sa colère muette. Il dû se faire violence et ne pas l’obliger à stopper sa course insensée pour gagner le couloir. Ne pas lui arracher le sac fût d’autant plus difficile pour lui. Aussi laborieux que ce fut, il resta silencieux le temps que dura l’ascension jusqu’à sa voiture. Il cala son rythme de marche sur la sienne et veilla à être assez proche pour que si elle glisse ou tombe, il puisse la rattraper. Il n’était pas à l’aise de la voir évoluer comme ça alors que son teint pâle et sa démarche fébrile en disait long sur son état.

Le trentenaire se mordit l’intérieur de la joue quand il la vit presque s’effondrer sur son véhicule. Elle venait d’user le peu de force qu’elle possédait. Son inquiétude balaya durant un court instant le reste de ses pensées. Il s’approcha d’elle et s’apprêtait à lui ouvrir la portière quand elle se remit à parler. Il s’arrêta net dans son mouvement et se positionna face à elle. Quelque chose au fond de lui, lui disait de la boucler et de se calmer avant de répondre à ça. Il articula juste d’un air un peu désolé et un peu irrité.

« J’ignorais qu’on comptait les points maintenant. »

Quoi pour elle ça n’était donc rien ? Je t’embrasse pour te remercier quoi de plus normal ? Elle ne réalisait pas à quel point ça l’affectait ? A quel point, il était complètement attiré par elle ? Peu importait. Elle n’était pas dans son état normal – voilà ce qui se passait. D’ailleurs, elle semblait perdre un peu plus de contenance à mesure que les minutes défilaient. Le renégat passa devant elle sans même l’effleurer et déverrouilla sa portière avant de l’ouvrir. Il l’invita à s’asseoir d’un geste.

« Installe-toi. »

Une fois qu’elle fût assise, il fit le tour de l’engin pour prendre place également dans l’habitacle. Il mit les clefs sur le contact mais n’alluma pas le moteur directement. Avant de passer sa ceinture de sécurité et de prendre la route, il marqua un temps d’arrêt et se retourna vers sa passagère, une main sur le volant et l’autre sur son siège. Il ne voulait pas rester fâché avec elle. Surtout pas pour des raisons aussi stupides.

« Je ne te suis plus du tout, Mathilda. Un moment, tu dis que je dois prendre de la distance, je croyais t’étouffer et après...»

Il hocha la tête comme pour chasser ce souvenir. Son ton se radoucit à l’instar de son regard et il offrit l’ébauche d’un sourire tordu à son amie.

« Enfin, comprends-moi. Je ne sais plus ce que tu attends de moi. »

Ses prunelles dévièrent vers le pare-brise quelques instants puis revinrent se placer sur la silhouette voisine.

« Tu as raison, on est tous les deux épuisés. Ça n’est pas le bon moment pour parler de ça. Je ne voulais pas qu’on s’énerve. Tu m’as tellement manqué ces trois derniers jours. »

D’abord en hésitant, il avança lentement sa main jusqu’à celle de la caissière afin de la serrer dans la sienne. Ses yeux cherchaient à accrocher au maximum ceux de sa comparse.

« Je veux juste que tu sois en sécurité et en bonne santé. Et relativement heureuse aussi malgré ce qui se passe et s’est passé mais sur ce dernier point, j’ai l’impression de vraiment merder aujourd’hui. »

Le jeune homme lui servit un rictus peu convaincant puis retira ses doigts de sa paume afin de les placer sur ses clefs.

« Allez, je te ramène. »

Le moteur vrombit et ils furent rapidement projetés sur l’asphalte. Conduire le détendait énormément, il adorait ça. Il ne réfléchissait plus vraiment, il se focalisait sur la route. C’était simple et libérateur. Après tout ce chaos, c’était plus que bienvenue.

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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMar 26 Fév - 19:51



Aux grands maux les grands moyens nan?

Micka et moi ne semblons pas savoir vraiment quoi faire et comment faire l'un avec l'autre. Et c'était assez nouveau pour moi, comme pour lui j'imagine. Avant nous nous comprenions sans comprendre. Ces derniers temps ce n'était plus le cas. J'étais agacée, fatiguée, et lasse. Ce n'était pas le bon moment pour parler de tout ça. Je n'étais pas dans le meilleur des états. J'avais de plus en plus mal et l'état chaotique de la route ne m'aidait absolument pas. Nous avions finis par rejoindre sa voiture. Le garagiste m'avait lancé quelques piques – ou du moins les avais-je prise ainsi – si bien que je n'avais pas répondu. Je ne voulais pas me battre avec lui. J'en avais franchement pas la force. Je me contentais de regarder par la fenêtre le paysage défiler, sans prononcer un seul mot. Je réfléchissais à tout ça, ou du moins j'essayais. Je n'avais pas les idées claires, mais tout ce que je savais c'était que ça ne pouvait plus durer tout ça. On ne pouvait pas se bouffer le bec à chaque fois que l'un faisait quelque chose qui concernait l'autre. Je tenais vraiment au jeune homme, et je ne voulais pas voir notre amitié disparaitre à cause de choses si stupides… Enfin non pas stupides… Comment dire, de choses si… compliquées, oui nous dirons cela comme ça. J'avais conscience, vraiment que c'était plus de ma faute que de la sienne. Il ne savait plus sur quel pied danser, il me l'avait avoué lui-même. Moi… Disons que je ne savais plus du tout où j'en étais. Mais surtout je ne savais plus ce que je voulais. J'étais ballotée entre plusieurs eaux, et j'avais franchement peur de me noyer si je faisais le mauvais choix. C'était là tout le drame de ma vie d'ailleurs. Je m'étais si souvent trompée, j'avais si souvent fait du mal aux autres que je redoutais à présent à m'engager dans une voie qui ne pourrait m'offrir un total contrôle de la situation. Je n'étais plus toute seule, et si je flanchais, j'entrainerais dans ma chute Lyra. Ça, je ne pouvais pas me le permettre.

J'ordonnais avec beaucoup de mal ma pensée. Je luttais contre le sommeil qui voulait m'envahir. Il fallait que nous réglions tout ça, c'était important… Mais la conduite régulière du jeune homme – et sa présence sécuritaire – finirent par avoir raison de ma volonté de rester éveiller. Je sombrais dans les bras de Morphée, qui ne firent pas très accueillants. Je n'eus pas un sommeil des plus calmes, mais lorsque j'émergeais de mes cauchemars, j'étais non plus dans la voiture, mais dans mon lit. Il me fallut quelques minutes pour reconnaitre le lieu. J'avais un mal de chien à l'épaule, et il me fallut pas mal de volonté pour atteindre mon armoire. Je renversais quelques trucs en chemin, faisait un boucan pas possible. Je virais sans ménagement mes chaussures au pied de cette dernière, assise par terre. J'envoyais valser plusieurs pairs un peu partout, avant de vider totalement l'emplacement. Je retirais le tapis, qui cachait une petite trappe dans laquelle se trouvait une petite mallette fermée par un code. Je dus me concentrer pour retrouver ce dernier, et ouvrir l'objet. Il contenait plusieurs choses : un pistolet, deux chargeurs, mais surtout des médicaments de toute sorte. Je pris une boite d'antibio, et d'antidouleur pour ingurgiter tout de suite deux cachets de chaque. Je m'appuyais de tout ce qui se trouvait dans la pièce pour rejoindre ma salle de bain. J'ôtais la veste qui me faisait mal, ainsi que la blouse d'hôpital que je portais toujours. Mon jean rejoignit le tout par terre. Je m'installais sur le petit siège en plastique de ma douche et fit couler cette dernière. L'eau froide fut très électrisante et me sorti un peu de mon état comateux. Je restais sans bouger une bonne dizaine de minute, avant de retirer mon pansement teinté de sang. Je retenais un cri de douleur lorsque l'eau chaude toucha la plaie, serrant les dents. Cette dernière finit par passer au bout d'un moment, sans doute sous l'effet des médicaments. L'eau commençait à être froide lorsque je me décidais à me laver rapidement, puis sortir de la douche. Je m'enroulais dans une serviette de bain puis m'appuya contre le mur. J'étais encore fatiguée, mais le plus urgent pour l'instant, c'était de me refaire un pansement. Je sortais tout ce qui fallait… Enfin je laissais tout tomber dans l'évier. Contrôlant chacun de mes gestes avec minutie, me concentrant sur ma tâche, j'imbibais une première compresse de désinfectant. Ensuite, j'en posais une seconde au-dessus sèche. Je fis tenir le tout avec du ruban adhésive.

Cela faisait prêt d'une heure à présent que j'étais réveillée, et cela allait de mieux en mieux. Les cachets que j'avais pris faisaient effet. En même temps, je n'avais pas pris une petite dose. J'ouvris la fenêtre, afin d'aérer ma chambre et de laisser les derniers rayons de soleil entrer dans cette dernière. Ce n'est seulement qu'à ce moment là, en voyant la voiture de Mickaël que je réalisais sa présence. En fait, en me réveillant, et en ne le voyant pas présent, il m'était apparu évident qu'il n'avait fait que me déposer, puis s'en était allé. Surtout que nous ne nous étions pas vraiment "quitté" dans de bons termes. Je remplaçais rapidement ma serviette de bain par un peignoir, avant de sortir de la pièce, pensant le trouver dans la cuisine ou dans le salon. Je poussais un cri de surprise en le voyant juste devant ma porte, surprise au plus haut point.

Je… Tu m'as fait peur… Tu as faim?

Sans attendre sa réponse, je pris la direction de la cuisine. Je sortais un réchaud, une casserole, et des raviolis en boite. Je renversais le contenu de cette dernière dans une casserole, et mis le tout à chauffer doucement. Je pris place sur une chaise et indiqua au garagiste dans faire de même.

Il faut qu'on parle Micka… Mais ça tu t'en doutes.. Parce que ça peut plus durer comme ça. On peut plus faire comme si de rien n'était, comme si tout entre nous ne partait pas à la dérive.


Je me taisais, le regardant et ne le lâchant pas du regard. J'avais un air très sérieux, et je l'étais d'ailleurs dans ma voix.



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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMar 26 Fév - 21:26

Le paysage défilait à l’extérieur tandis que la voiture continuait de grignoter la route à une vitesse relativement constante. Ce qu’il y avait de bien avec la guerre, c’est que les bouchons se faisaient rares dans le coin. Le garagiste évitait de réfléchir pour l’instant, il ne se focalisait que sur le chemin à prendre et sur le bruit lancinant du moteur. Sa rage antérieure traînait toujours désagréablement dans sa poitrine et il voulait s’en défaire pour de bon. Pour cette raison, il ne dit mot préférant se concentrer sur cette tâche. Et cela marcha, il se détendait à vue d’œil à mesure qu’ils évoluaient dans les rues de Louisville. Une fois qu’il fût un peu plus apaisé, il s’autorisa un regard en biais vers sa passagère et réalisa que son amie s’était assoupie. Pendant un instant cependant, il manqua un battement et la fixa assez longtemps pour être sûre qu’elle respirait toujours. Le médecin avait dit de la surveiller après tout. Il se décrispa nettement quand il aperçut sa cage thoracique se mouvoir normalement. Donc elle s’était vraiment endormie. Cela le rassurait. Elle en avait besoin et autant qu’elle le fasse dans un endroit sécurisé, où il pouvait veiller sur elle. Il revint poser son attention sur le bitume tout en empêchant à nouveau un flot de pensées de percer. Il ne voulait pas s’étendre là-dessus. Durant le trajet, il veilla à ne pas la brusquer d’une façon ou d’une autre et évita autant que possible les parties les plus endommagées de l’asphalte. Parfois, son regard s’égarait sur la silhouette voisine comme si il avait besoin de se tranquilliser à son sujet. Au bout d’un certain temps, ils arrivèrent à destination. Un chemin qu’il connaissait de mieux en mieux – dire qu’il y était venu moins de trois jours auparavant et à deux reprises de surcroît. Que penserait Mathie de ce comportement ? Mieux valait ne pas le savoir. Il préférait passer sous silence autant que possible son escapade nocturne et sa visite impromptue auprès de la réfugiée. Il avait tellement à perdre en agissant comme ça. Remplir un rôle qu’il ne possédait pas. Enfin en même temps, ils étaient des amis assez proches pour qu’il prenne soin d’elle non ? Qui avait-elle pour ça sinon ? Sa jeune sœur ? Elle ne l’avait jamais laissé faire donc. Et lui non plus finalement.

Il sortit du véhicule en ouvrant délicatement la porte, il jura mentalement quand elle grinça légèrement. Le mécanicien fit le tour de la carcasse métallique afin de rejoindre la jeune femme. Il ouvrit toujours très doucement et prudemment la portière. Il l’observa un long moment, à la fois soulagé et inquiet. Bien sûr, il avait pris sa décision depuis un bon moment – il ne la réveillerait pas. Ça tombait sous le sens. Il s’abaissa afin de passer ses bras sous ses genoux et sous son dos. Il la porta ainsi contre lui. D’un coup de talon, il referma derrière lui avant de s’insulter intérieurement quand il réalisa que cette action impulsive était également sonore. Heureusement pour lui, le corps fébrile qu’il transportait avait sombré dans des abysses assez profonds pour ne pas s’en extirper aussi facilement. Il resta en suspens quelques instants puis voyant qu’elle roupillait toujours, il continua sa marche jusqu’au perron. C’est là que les complications commencèrent. Prendre le double de la clé et ouvrir l’entrée, le tout sans lâcher la jolie brune et sans la réveiller non plus. Tranquillement, il poussa de son coud le pot de fleur jusqu’à ce qu’il arrive près de sa main qui soutenait les jambes de son amie. Il parvint maladroitement à creuser avec ses ongles jusqu’à tomber sur la fameuse boite. Sa douleur au bras lui lança plusieurs fois douloureusement mais il décida de nier ce simple fait. Il parvint à récupérer la clé après plusieurs tentatives à une seule main pour ouvrir ce fichu contenant. Il parvint à faire entrer le passe dans la serrure au bout de plusieurs injures muettes et à bout de souffle, il passa le seuil de la porte. Il amena directement la caissière jusqu'à sa chambre sans détour et la déposa dans son lit. Il passa une couverture sur elle et puis s’affala à son côté. Il se laissa le temps de retrouver un peu sa respiration puis retourna sur ses pas afin de fermer la porte d’entrée.

Il essuya d’un revers de main la sueur qui perlait sans grande gêne sur son front. Ce petit manège pour entrer dans la demeure l’avait achevé sans compter sa plaie qui le démangeait désormais. Il retourna auprès de Mathilda cependant et s’assit sur le rebord du matelas. Il la contempla pendant un très long moment s’assurant toujours de son état de la sorte. Quand plusieurs bâillements l’alertèrent sur sa fatigue grandissante et oppressante, il se leva et décida de se dégourdir un peu les jambes pour se réveiller. De toute façon, elle devait dormir et il avait compris que sa vie n’était pas menacée pour le moment. Il finit par atterrir dans le salon et ne put résister à l’appel du canapé. Ces quelques mètres l’avaient déjà épuisé. Il s’y installa avec dans l’idée de se relever d’ici cinq minutes. Minutes qui se transformèrent rapidement en heures car à l’instar de la conseillère municipale, il s’y était assoupi sans autre forme de procès.

Un bruit puis un autre l’obligèrent à émerger sommairement mais très vite, il replongea dans les limbes. Les pans d’un rêve se défirent quelques dizaines de minutes plus tard. Des canalisations. De l’eau. Mathilda. Hôpital. Blessure. Il ouvrit les yeux et fut affligé de réaliser son assoupissement. Quel crétin, lui qui voulait veiller sur la propriétaire des lieux. Aux aguets, il écouta les sons particuliers et en trouva aisément la provenance. Elle devait s’être lavée, quoi de plus normal ? Il s’étira méthodiquement, grimaça quand il sentit sa blessure brûler puis il se releva. Il se posta près de la chambre de son amie. Ne voulant pas la déranger durant ses ablutions mais en étant toujours soucieux de son état, il ne se décidait pas à entrer ou à rester là. Et si elle ne parvenait plus à marcher ou qu’elle tombe inconscience ? Qu’elle chute tout court en fait. Finalement, ellemit fin à cette hésitation en sortant et son sursaut arracha un rictus à Mickaël.

« Excuse-moi. »

S’il avait faim ? Il n’en savait rien. Aussi, il se contenta d’hausser des épaules. Elle avait déjà pris le chemin vers la cuisine et il la suivit de près la détaillant au passage. Bon elle semblait déjà moins vacillante mais bon ça n’était pas encore ça. Qu’elle cuisine dans cet état l’agaçait mais il ne cherchait pas à l’empêcher pour autant, conscient qu’elle était trop butée pour ça. Il prit place à l’endroit qu’elle lui désigna. Son humeur ? Aucune idée. Il se sentait juste fatigué quoique sommairement plus lucide et plus calme qu’avant sa sieste improvisée. Il n’aimait pas bien évidemment la tournure que prit tout à coup les événements. Il croyait que tous deux avaient établis un peu plus tôt leur besoin commun de ne pas parler de ça maintenant. Etaient-ils en état physique et mental pour mener ça ? A vrai dire, il préférait penser que non mais bon. Si elle les mettait au pied du mur. Le renégat fronça les sourcils vaguement nerveux et craintif.

« Ok, discutons. »

Il posa ses couds sur la table devant lui et cala ses mains sur son menton. Ses yeux se plantèrent dans ceux de sa comparse.

« Alors vas-y dis-moi. Tu veux que je prenne de la distance, c’est ça ? Tu crois que c’est le moment ? Avec ce qui se passe ? »

Il n’était pas vraiment énervé, il craignait juste ce que cette discussion allait engendrer. Tout ce qu’elle lui avait dit à l’hôpital à propos de la distance lui revint en mémoire. Et finalement, il se mit à vider son sac sans même prendre le temps d’y réfléchir plus consciencieusement.

« Mathilda, si tu as peur que je tente quelque chose, je peux te promettre de ne plus dépasser tes limites. Mais je t’avoue que j’ai relativement perdu la frontière là. J’ai bien compris ce que tu m’as dit le jour de mon anniversaire ainsi que la dernière fois qu’on s’est vu. Je suis toujours prêt à respecter ça si tu le veux toujours. Je ne veux pas m’éloigner ou prendre de la distance. Cette situation est peut-être… étrange mais je m’en fiche personnellement. Enfin je m’en fiche… je veux dire. Je préfère tout ça à rien du tout. Je sais que tu n’apprécies le fait que je m’implique autant. Mais qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Ma meilleure amie s’est pris une balle sous mes yeux. Bon sang, je te connais depuis sept ans et je pensais être le plus à même de t’aider. Je n’ai pas pensé plus loin que ça, je voulais t’aider, aider Lyra. Et même si je prends de la distance, ça ne disparaitrait pas ça. Je voudrais toujours te venir en aide. »

Il marqua un temps d’arrêt. Il s’embrouillait un peu et soutenir le regard de la jeune femme ne l’aidait pas vraiment.

« Moi je sais exactement ce que je veux et ce que je ne veux pas mais c’est à toi de me dire ce que tu veux vraiment. »

Quitte ou double. Il resta figé sur une expression mitigée. Avoir une conversation aussi importante alors qu’elle était faible et lui à moitié endormi, pas l’idée du siècle.
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMar 26 Fév - 23:07



Aux grands maux les grands moyens nan?

J'avais un peu forcé la main à Micka, mais en même temps, lui aussi m'avait forcé la main. Je ne pouvais plus supporter ce qui était en train de se passer : car il ne faisait aucun doute que notre amitié était en train d'en prendre un coup. Nous cachions tellement de choses l'un à l'autre que cela empiétait sur notre relation. Après tout cette dernière n'avait-elle pas toujours été basée sur une parfaite honnêteté? En fait, j'avais l'impression que depuis son anniversaire, et encore plus depuis notre dernière conversation, que tout partait à volo entre nous. Je ne savais pas sur quel pied danser avec lui, et il en allait de même de son côté. Nous marchions sur des œufs l'un comme l'autre, l'un avec l'autre et ce n'était plus possible. Pourquoi? Parce que, clairement, ça ne fonctionnait pas du tout. Nous étions comme des cocotte-minute, prêtes à exploser aux moindres mots, à la moindre contrariété. Alors j'avais bien conscience qu'il n'avait peut-être pas spécialement envie que je remette le sujet sur la table. Cependant c'était trop important, trop pesant. Peu importait nos états mutuels. Au contraire, au moins, nous ne nous cacherions pas derrière des mensonges ou des "apparences". Nous devions parler à cœur nu, et c'était le meilleur moment pour le faire.

Je n'étais pas vraiment étonnée par ses propos légèrement… violents? Oui un peu quand même, même si son ton restait calme. Je le laissais parler, je ne l'interrompais pas. Je le laissais vider son sac, avant de vide le mien et de rebondir sur ses propos. Je l'écoutais simplement, sans montrer dans un premier temps la moindre émotion. Je restais en face de lui, à le regarder, alors qu'une odeur de nourriture commençait à emplir la pièce. Lorsqu'il eut finit, je pris le temps de remuer le contenu de la casserole, me donnant quelques minutes pour digérer ses propos, d'y réfléchir… Enfin d'y réfléchir c'était un grand mot. J'étais encore fatiguée, même si mes médocs et ma douche m'avaient fait un bien fou. J'avais plusieurs questions qui me brûlaient les lèvres, ainsi lui posais-je, aussi simplement que si je lui aurais dis bonjour, une seule qui regroupait toute ma pensée

Et qu'est-ce que tu veux vraiment Micka?

Je le regardais, sans ciller. Je continuais dans ma lancé, sans attendre sa réponse. Je la voulais, mais je vidais aussi à mon tour mon sac. Ou du moins ce que ces propos m'avaient inspiré

Parce que tu vois, moi je ne sais pas ce que tu veux, ce que tu attends de moi. En tout cas, je ne le sais plus. Je marche en plein brouillard avec toi et j'ai l'impression de tout faire de travers. Que ce soit par mes paroles et par mes gestes. Ne comprends-tu pas que de mon côté aussi, j'essaye de te venir en aide, de te protéger? Que ce qui me tient à cœur ce sont tes intérêts? Et que c'est pour ça que je suis convaincue que je ne fais pas parti de ces derniers?

Je poussais un soupir las

Bon sang Micka, mais ouvre un peu les yeux. J'ai l'impression… J'en sais rien, que tu me vois comme je ne le suis pas justement… Tu me surestimes largement, car je ne suis pas cette femme. Je ne suis pas cette femme qui pourrait t'apporter du bonheur, ou je ne sais pas quoi d'autre.

Je tapais du poing sur la table, véritablement, et d'un ton colérique, malheureux – plus que colérique d'ailleurs – je continuais

Je ne suis pas Emy, ni aucune autre de celles avec qui tu peux sortir ou a pu sortir. Je n'ai jamais rien réussi dans la vie. J'ai toujours été quelqu'un qui apportait plus de problème qu'autre chose ! Je ne suis bonne qu'en une seule chose : m'occuper de Lyra. Parce que quelque part, c'est mon fardeau, ma punition, ma rédemption !! Et même ça, je n'arrive pas à l'accomplir correctement ! Tu veux savoir ce qui me fait peur, réellement peur? De te voir t'attacher chaque fois un peu plus à moi et de te faire du mal comme je l'ai si souvent fait ! Bon sang, ouvre les yeux Micka ! Regarde où cela t'a mener de te lier à moi ! Je ne t'apporte rien de bon, rien du tout. Et c'est pour ça que je veux que tu prennes des distances avec moi. Car je ne supporte plus de te faire du mal ! Parce qu'à mesure que je passe du temps avec toi, je me sens de plus en plus coupable pour tout ce que je te fais endurer. Je ne t'apporte rien de bon. Rose a raison sur mon sujet.

Je reprenais mon souffle quelques instants, et me forçant à calmer le ton de ma voix, je lui reposais ma première question

Qu'est-ce que tu veux vraiment Micka?





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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 27 Fév - 14:37

Les minutes et le silence s’allongèrent entre eux, dérangeantes. Le renégat attendait nerveusement une réplique de la part de son interlocutrice. Il l’observa agiter la casserole sans se soucier de ce qui y cuisait. Il avait l’impression que cette conversation marquerait le début ou la fin de quelque chose. Malgré tout l’optimisme qu’il parvint à mobiliser, la seconde hypothèse penchait plus lourdement dans la balance. Voilà pourquoi, il voulait éviter de parler. Maintenant qu’il avait ouvert définitivement les hostilités, il ne pouvait malheureusement plus faire marche arrière quand bien même, il en éprouverait le besoin. Mickaël n’était pas du genre à reculer face au danger de toute façon et maintenant qu’il s’était aventuré sur cette voie, il comptait bien garder sa ligne de conduite. La voix de Mathilda le tira d’une somnolence soudaine et sa première réponse fut une question ce qui l’agaça d’emblée. Il ouvrit la bouche mais la referma aussitôt en s’apercevant qu’à son tour, elle entamait une tirade. Il l’écouta en se refrognant à chaque parole qu’elle prononçait. Instinctivement, il croisa ses bras sur sa poitrine, un peu plus énervé chaque seconde de ne pouvoir rien répliquer alors qu’elle esquivait sciemment sa question. Elle compliquait toujours tout quand lui cherchait à tout simplifier. Mais ça c’était une réaction typiquement féminine. Quoiqu’elle se montrait incroyablement plus compliquée que la moyenne d’après ses expériences et observations. Le mécanicien perdait patience. Sa première tirade semblait ressembler à sa propre supplique interne. Lui aussi avait l’impression d’être à côté de la plaque avec elle. Elle ne devait pas faire partie de ses intérêts, c’était quoi encore cette histoire ? Encore un moyen de se défiler ? Il fronça durement les sourcils qu’elle embraya sur l’estime qu’il lui portait. Mais dans quel monde évoluait-elle franchement ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Quelle délire se prenait-elle ? Il ne comprenait rien. Rien du tout à ce qu’elle lui avançait.

La suite fût plus déroutante encore tandis qu’il se mangeait un paquet d’excuses plus incohérentes les unes que les autres. Il devint livide soudainement réalisant qu’il ne saisissait pas la moitié du quart de ce qui se tramait dans l’esprit de la jolie brune. Donc ça n’était pas que Lyra… Elle le rejetait comme elle se rejetait elle-même finalement. Ces confessions l’attristèrent autant qu’elles alimentaient sa hargne. Le coup de poing qu’elle avait exécuté l’avait encore plus muré dans sa rage et il la fixa avec dureté le temps que ce discours dura. Elle conclut tout cet amalgame d’émotions et de folie sur une interrogation. La sienne à vrai dire, celle qu’elle avait brillamment évitée. Pourquoi devait-il être toujours celui qui se jetait à l’eau ? Et pourquoi parvenait-elle encore à les séparer en parlant ? Est-ce qu’elle voulait vraiment savoir ce qui se cachait derrière sa question ? Le garagiste prolongea son mutisme plus que nécessaire après ces révélations. Il essayait vainement de se vider le crâne. Finalement, il fit comme d’habitude. Il se mit à articuler avant même de parvenir à penser.

« Tu n’as pas répondu à cette question, tu l’as esquivé. Pourquoi devrais-je y répondre dis-moi ? Tu es sûr que tu veux cette réponse ? J’en ai pas l’impression. »

Toute son exacerbation restait pour l’instant contenue et sa voix était anormalement calme. Il réalisait qu’ils passaient un virage décisif pour leur relation et malgré toute son appréhension antérieure, il se sentait incroyablement libéré. Il pouvait enfin déballer tout ce qu’il avait sur le cœur.

« Déjà l’opinion de Rose, j’en ai vraiment mais alors vraiment rien à foutre. Ce que tu penses de toi m’attriste et je ne t’idéalise pas Mathilda, non. C’est toi qui noircis le tableau. Tu le noircis parce que tu as peur. Tu as peur de ce que tu pourrais ressentir et tu as peur de souffrir. Je ne suis pas un sain non plus jusqu’à preuve du contraire. Tu décides toute seule de te barricader dans ta forteresse convaincue que Lyra n’est que ta priorité. Mais dis-moi, tu comptes faire quoi quand elle sera adulte ? Reprendre ta vie là où tu l’as laissé ? Laisse-moi te dire qu’on n’arrive jamais à reprendre les choses là où elles sont restées. Je comprends, j’ai compris l’importance de ta tâche en tant que tuteur mais ça ne t’empêche pas pour autant de vivre. C’est toi qui as décidé de te fermer aux autres et moi, je ne sais plus quoi faire. Je te sens proche et lointaine. Tu me fuis et tu me cherches en même temps. Je ne sais jamais ce que tu penses et encore moins ce que tu veux.»

Ses mains se mirent à trembler et il les plaça sur ses genoux sous la table afin d’en contrôler les frémissements. Il commençait à ne plus parvenir à se maîtriser.

« Hé puis merde je suis adulte, je sais encore distinguer ce qui est bon ou non pour moi. Je ne suis pas Lyra ! J’ai pas besoin que tu prennes des décisions pour moi sans me consulter. Et mes ex tu crois qu’elles m’ont apportés quoi franchement ? Pourquoi tu crois que ça n’a jamais été très loin jusqu’ici ? De toute façon, il ne s’agit pas d’elles mais de toi. Je m’attache à toi parce que je le veux. Tu peux continuer à culpabiliser et tu peux me dire de partir, ça ne changera rien. »

Son ton perdait en sérénité et sa fureur le forçait à serrer les poings.

« Ce que je veux Mathilda, c’est ton bonheur. Mais apparemment, c’est incompatible avec ma présence qui de toute évidence t’incommode. Tu sais très bien ce que je pense, on en a déjà parlé. Je veux être avec toi mais tu rends les choses impossibles depuis le début .Tu n’es pas prête à ça, tu me l’as clairement dit. Alors pourquoi on en revient toujours au même point et pourquoi est-ce que tu penses que c’est toi qui ne sais plus ce que tu attends de moi alors que c’est l’inverse ? Tu m’as embrassé tout à l’heure juste pour « me remercier ». Je dois vivre la chose comment dis-moi ? Tu sais ce qu’il m’a fallu pour réussir à m’écarter ? J’ai eu l’impression de profiter de ta faiblesse et ça n’est pas ce que je veux. »

Il se calma aussi brutalement et planta ses yeux dans ceux de son amie. Honnête, droit et suicidaire à la fois. Il savait qu’il venait complètement de faire dérailler la situation. Mais elle l’avait cherché.

« Tu sais très bien qu’il suffirait un mot de ta part pour que les choses changent entre nous. Dans un sens ou dans l’autre. Je te respecte et je respecterais tes décisions. Mais elles ne me reviennent pas Mathilda, elles n’ont jamais été en ma possession car tu veux tout contrôler depuis le début. En m’éjectant pour la énième fois, tu veilles à ce que tout soit sous contrôle, moi y compris. Mais le fait est que tu ne peux pas avoir d’emprise sur ce que je ressens. Et je suis désolé d’être attaché à toi et désolé de voir en toi tout ce que tu es incapable de percevoir sur toi-même. Je suis désolé d’avoir été affecté par ce qu’il t’est arrivé, désolé de pas réussir à me détacher de toi comme tu sembles le souhaiter et je suis encore plus désolé de ne pas regretter t’avoir embrassé y a un mois. C’était sûrement la meilleure chose que j’ai jamais faite. C’est ça que tu veux entendre dis-moi ? Je ne pense pas. Je sais que je vais te perdre si on continue comme ça et j’ai vraiment tout fait pour éviter ça. Ca me met hors de moi qu’on en soit là quand même. »

Le trentenaire reprit son souffle. Quelque part dans un coin de sa tête, il savait déjà qu’elle allait le foutre à la porte et qu’il venait sûrement de briser la relation la plus importante qu’il avait réussi à nouer – en dehors de la famille. Il en était déjà malade. Littéralement. Il se sentait vide désormais et épuisé.


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Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] Mathiiie



MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 27 Fév - 16:18



Aux grands maux les grands moyens nan?

Je fronçais des sourcils aux premières paroles de Mickaël. Je n'avais pas esquivé sa question !... Bon d'accord un peu, mais je comptais lui répondre. J'attendais juste un éclaircissement de sa part. Là, tout ce qu'il arrivait à faire c'était à me braquer complètement. Dès qu'il m'avait dit qu'il n'était pas sûr que je veuille une réponse à ma question. Je me sentais un peu en colère. J'avais l'impression qu'il essayait encore de faire l'autruche, qu'il ne voulait pas voir qu'il y avait un problème entre nous. Qu'il courrait complètement à sa perte en étant ainsi avec moi. Bon sang, j'essayais de le protéger et tout ce qu'il trouvait à faire c'était de m'en mettre plein la poire. Surtout que je me rendais compte qu'il avait gardé tout ça pour lui depuis un bon moment et que finalement, notre belle amitié basée sur de la sincérité ne semblait être que du vent. Il me mettait tout sur le dos, comme si j'étais la seule fautive. Il m'obligeait quelque part à voir ce que je ne voyais pas, ce que je ne voulais pas voir. Ca me faisait énormément de mal, plus qu'il ne pouvait se l'imaginer. J'avais mes tords, et j'étais prête à les reconnaitre. Cependant, à mon sens, tout ce qu'il venait de me balancer à la tronche n'était pas toujours justifié. Il connaissait mon passé. Il savait très bien tout ce que j'avais enduré. Il savait aussi combien cela m'en avait couté de tout lui dire, de lui parler de moi. C'était la première fois que je faisais confiance à quelqu'un d'autre qu'à moi. Malgré tout, il m'en foutait plein la tête, me reprochait des choses auxquelles je ne pouvais rien. Oui je m'étais décidée à me fermer aux autres, et à ne vivre que pour Lyra. Parce qu'au-delà de la protéger elle, c'était moi que j'essayais de protéger. Parce que je savais très bien que j'étais finalement faible et qu'un rien pourrait faire s'écrouler toute ma vie. D'ailleurs, n'est-ce pas ce qui était en train d'arriver?

A mesure qu'il parlait, je sentais ma gorge se serrait. Je retenais toute forme de tristesse et de douleur, ne laissant une nouvelle fois plus rien passer. Il m'avait complètement repoussé dans mes retranchements, au point où j'en étais à me dire que j'avais commis une erreur en le laissant entrer dans ma vie. Pourtant, dès que cette pensée me vint à l'esprit, je la chassais. J'avais beau lui en vouloir en cet instant, je ne pouvais pas faire comme s'il ne m'avait jamais rien apporté. Il m'avait offert autant de bonheur qu'en cet instant, il me blessait. Toute ma vie, on m'avait laissé tomber. J'ai toujours dû me relever toute seule, et ne compter que sur moi-même. En cet instant, je me rappelle pourquoi je m'étais fait la promesse de ne plus jamais m'accrocher à quelqu'un, promesse qui s'était envolée toute seule avec Micka. Il était arrivé, je ne sais pas comment, à me toucher plus que tous les autres. Il avait passé sans problème ma carapace et je l'avais laissé faire. J'en payais à présent le prix. Je m'étais attachée à lui, autant que lui s'était attaché à moi. Ca je ne le comprenais vraiment que maintenant. Jamais avant il n'avait laissé paraitre tout ça, lui qui se retrouvait si souvent avec une femme pendue à ses bras. J'avais rien vu venir, rien, pas même son baiser, que j'avais pourtant accueilli avec plaisir, avant que l'euphorie ne retombe et que je me rende compte de la situation. Il avait raison lorsqu'il me disait que je compliquais tout, et que rendait tout impossible. J'avais peur, j'étais terrifiée de m'aventurer dans une situation que je ne pouvais pas contrôler. Tout autant que son affection pour moi me glaçait le sang. C'était si… Incompréhensible ! Il pouvait avoir toute celle qui voulait. Et ce qu'il voulait c'était quelque chose qui le mènerait dans un cul de sac : moi.

Ce constat me faisait peur. Car oui, je voulais excercer un contrôle total sur tout ce qui m'entourait, et quelque part sur les sentiments qu'il pouvait ressentir. Pourtant, si j'étais aussi attachée à lui, c'était parce qu'il avait toujours été lui-même avec moi. Tout s'emmêler en moi. J'étais perdue, complètement perdue, et je paniquais intérieurement. J'étais encore en colère contre lui, en colère qu'il me balance tout cela au visage. J'avais bien conscience que je lui avais demandé, mais franchement, je ne m'étais vraiment pas attendu à ce qu'il vienne me dire tout cela. Je ne sais pas à quoi je m'étais attendue, mais pas à ça en tout cas. Jamais il ne m'était venu à l'esprit qu'il pourrait réellement craindre de me peur. Pour moi, c'était juste… Inenvisageable pour quelqu'un d'autre de Lyra qui dépendait de moi. Micka, lui, il avait sa vie et n'avait foutrement pas besoin de moi dans cette dernière pour qu'elle fonctionne… … … Pas vrai? … … …

Wahou… C'est sur, je m'attendais pas à ça

J'eu un peu de mal à articuler ses quelques mots. Je déglutissais avec mal, retenant autant ma colère que les larmes qui venaient se bousculer contre mes pupilles. Je soufflais un instant, et détourna le regard. Je n'arrivais plus à soutenir le sien. Je me levais et lui tourna le dos en venant d'appuyer contre mon évier. Je me forçais à respirer lentement et surement, pour ne pas exploser. Je tremblais, ne pouvant pas contrôler comme je l'aurais voulu mon corps. Mon cœur était douloureux, j'avais froid, et je me sentais très mal.

Je suis désolée. Je ne m'étais pas rendue compte que je te faisais autant souffrir. J'ai pourtant tout fait pour que ça n'arrive pas. Faut croire que je ne suis vraiment pas douée

Je lâchais un rictus, qui mourut très vite entre mes lèvres. Je repensais à ses paroles, pris un inspiration puis lui dit, ne détournant pas les yeux de l'évier :

T'as toujours été correct avec moi, mais en retour, je ne l'ai pas été. T'es pas en train de me perdre, c'est moi qui suit en train de te perdre. Et cette idée me terrifie... Qu'au moment où je m'y attende le moins tu t'en ailles… Ma raison me pousse à m'éloigner avant que ce soit toi qui ne le fasses. Mon cœur n'arrive pas à s'y résoudre. Tu as pris une telle importance dans ma vie que te perdre reviendrait à perdre Lyra… Tu te rends pas compte de ce que cela signifie pour moi !

Je me retournais vers lui, en colère et cette fois, en pleurs

Tu te rends pas compte qu'entre ma sœur et toi, je serais bientôt incapable de trancher ! Que je ne suis même plus capable de penser à elle avant de penser à moi, à ce que moi j'aimerais ! Tu te rends pas compte que je ne suis même plus capable de m'occuper d'elle comme elle le mériterait ! C'est mon rôle de prendre soin d'elle, et je me sens de plus en plus incapable ! J'en vins à regretter qu'elle fasse partie de ma vie et que je ne puisse pas penser à moi avant tout, penser à mon propre bonheur ! Je te déteste de me faire ressentir tout ça ! Je te déteste d'arriver à autant me pousser dans mes retranchements ! Je te déteste d'avoir plus que de l'amitié pour moi ! Je te déteste d'être toi et d'arriver à me faire occulter tout ce qui n'est pas toi quand je suis en ta présence ! Je te déteste de provoquer autant de chose en moi, dont je n'ai aucun contrôle !

J'étais essoufflée de lui avoir beuglé tout ça au visage. J'avais franchi moi aussi la limite des non-dits et me montrais totalement honnête envers lui.

Tu veux savoir ce que moi je veux, ce que je veux vraiment ? Toi. Toi, et ensuite le bonheur de Lyra. Si je t'ai embrassé tout à l'heure, c'est parce que j'en avais envie, parce que, pour une fois, je me laissais aller, et je ne pensais à rien d'autre qu'à moi ! Tu ne comprends donc pas? Je suis la personne la plus affreuse du monde, capable de faire passer ses intérêts avant ceux de sa sœur!

Je m'écroulais ensuite. Totalement. Je glissais par terre et me recroquevillais en pleurant. J'avais gardé tout cela si longtemps juste pour moi, essayait de l'endiguer. Mais le constat était là et le dire à voix haute n'avait fait que rendre un peu plus réel ce que je ressentais. Je pleurais parce que je me détestais, parce que je me trouvais monstrueuse de pouvoir penser ainsi. Je ne méritais pas Lyra. Je ne méritais pas d'elle là, d'avoir survécu à tant de choses alors que j'étais une personne affreuse. Ma mère avait sa place dans ce monde, pas moi. C'était moi qui aurait du y laisser la vie, pas elle. Elle qui a toujours été si douce, si aimante, si… parfaite. Moi, je faisais tout de travers, et comme je l'avais dit au garagiste plus tôt, je ne faisais que causer des problèmes.


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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 27 Fév - 17:47

L’instant où elle détourna le regard alerta automatiquement Mickaël. Merde, il avait été trop loin. Mais qu’est ce qu’il lui avait pris ? En même temps, elle l’avait voulu et il en avait cruellement besoin. Seulement avec tout l’énervement des derniers jours, sa fatigue, son anxiété, la moindre provocation devenait une affaire d’état pour ses nerfs et il en oubliait de formuler des phrases moins… directes. Quand elle se leva et lui tourna le dos, il manqua de retourner la table pour qu’elle lui fasse face. Mais ça n’était pas le moment de péter un plomb. Surtout pas. Il resta assis et se prit la tête entre les mains prêt ou presque à encaisser le retour. Elle allait le jeter dehors ? Elle allait lui dire de ne plus jamais revenir la voir ? Finalement, elle coupa vite court à ses réflexions de sa voix tremblante. Il releva alors lentement les yeux vers elle et perçut les spasmes qui témoignaient de sa perte de contrôle. Il se figea sous l’effet de la surprise mais également de l’inquiétude. Ses émotions déjà en vrac n’étaient pas au bout de leur peine aujourd’hui quand elle reprit la parole. Il resta bouche bée face aux révélations qu’elle lui fit, paralysé. Bien sûr, il se doutait qu’elle l’appréciait mais il ignorait à quel point. A l’instar de sa confession antérieure, elle lui confiait tout ce qu’elle avait elle-même gardé pour elle. Ils venaient de percer une brèche dans leur jeu du chat et de la souris. Sauf qu’au lieu d’être réjouissante, cette scène se transformait en mélodrame et sous ses yeux, il vit sa meilleure amie se décomposer. Chacune de ses paroles le transperçait et il se mettait à espérer, à vraiment espérer. Le mécanicien ne se l’était pas réellement permis jusqu’ici car il pensait être plus attaché à elle que l’inverse. Surtout qu’elle n’arrêtait pas de le rejeter.
Quand elle lui fit à nouveau face, des larmes ondulaient sur ses joues et sa colère était palpable dans son regard, dans ses intonations, dans son attitude en générale. Il encaissa du mieux qu’il put tout ce que la jolie brune lui déballa. Le renégat blêmit alors qu’elle continuait à lui répéter « je te déteste » et d’embrayer sur des mots censés être rassurant pour lui. C’était donc ça, ce qu’il avait provoqué ? Un chaos sans nom ? Il avait l’impression de l’avoir brisé en l’approchant, en lui offrant son amitié et plus ces derniers temps. Comment pouvait-il lui être si néfaste alors qu’il s’efforçait d’être bénéfique ? De la protéger ? De son passé et de ses démons intérieurs, il n’était pas parvenu à la préserver. Au contraire, il leur avait permis de s’adonner à leur art et la voilà donc en morceaux. Il s’en voulait d’avoir engendré autant de tristesse en cherchant tout à fait le contraire. Il l’avait complètement chamboulée à un moment où elle était vulnérable, perdue. Au lieu d’être son point d’appui, il était devenu sa bête noire. Mais malgré tout, elle le voulait. C’était la première fois qu’elle le disait et ça rendait tout ce qu’ils vivaient tellement… concret, réel. Il aurait dû pouvoir s’en réjouir mais comment aurait-il pu ? Elle était en train de sombrer dans son chagrin devant lui. Mathilda se plantait sur toute la ligne, c’était lui le monstre.

La caissière finit par se laisser choir au sol en pleurs, recroquevillée. Le cœur du garagiste se serra si fort qu’il en eut mal à la poitrine. Il souffrait réellement physiquement de la savoir si mal. Et c’était sa faute. Uniquement la sienne. Il se leva brutalement, faisant tomber la chaise brusquement dans son mouvement et rejoint la jeune femme près de l’évier là où elle s’était laissé tomber. Il s’assit à côté d’elle et la prit rapidement dans ses bras. Il la serra contre lui en veillant à ne pas toucher à son épaule blessée. Il se mit alors à la bercer doucement tout en passant sa main dans ses cheveux. Ses intonations n’étaient qu’un murmure à peine audible. Après sa fière tirade un peu plus tôt, la sonorité changeait relativement de ton.

« Pardon. Je suis désolé. Pardon, pardon, pardon. »

Les lèvres du trentenaire se posèrent sur le sommet de son crâne.

« Excuse-moi Mathie, c’est moi qui suis égoïste. Je suis vraiment désolé. Je ne partirais pas, jamais.»»

Il descendit sa bouche jusqu’à ses pommettes et embrassa les larmes qui y séjournaient, voulant les effacer à tout prix. Il ne supportait pas de voir quelqu’un pleurer. Et ce quelqu’un n’était pas n’importe qui de surcroît. Il n’arrivait pas à gérer ce genre d’émois, il était complètement paumé. Il savait juste qu’il éprouvait la même douleur qu’elle à cet instant tant il se sentait impliqué dans cette peine.

« Mathie, c’est moi l’idiot. Tu es humaine et tu n’as rien fait de mal. Je ne savais pas ce que je te faisais subir. Je suis un crétin. »

Lui répéter en boucle qu’il était stupide n’arrangerait rien, il en avait bien conscience. Mais il ignorait quoi faire, quoi dire pour que la conseillère municipale se calme. Il doutait pouvoir arrêter ses sanglots, il savait qu’elle devait évacuer mais il n’arrivait pas à supporter ce spectacle s’en rendant plus coupable à mesure qu’il trainait en longueur.

« Il y a moyen de trouver un équilibre entre tout ça, j’en suis certain. Je suis prêt à me plier à toutes tes exigences en ce qui concerne ta situation. Je ne veux pas que tu sois malheureuse. Pas par ma faute. Tu mérites tellement plus. Tu ne réalises pas à quel point tu mérites plus. »

Il la fixa longuement et ne put résister à cette envie de la réconforter encore plus. Il la sentait tellement accablée, presque détruite. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas ça du tout même. Ses gestes ne veillaient qu’à la rassurer mais ils ne semblaient pas suffire – pour lui, ils ne suffisaient pas.

« Si tu veux que je m’éloigne, je le ferais aussi. Tout ce que tu veux. »

Pas plus que les paroles d’ailleurs. Il la cala un peu plus étroitement dans ses bras.

« Mathilda, je suis tellement désolé. »

Ses yeux cherchèrent les siens et finalement, à bout d’arguments, de mots et d’autres actions, il en vint à l’embrasser. Il ne savait plus comment faire pour lui faire comprendre à quel point elle n’était pas seule face à cette détresse, à quel point il était là pour elle. A quel point il était prêt à tout pour elle. Ses lèvres avaient le goût de ses sanglots et il chercha à l’éradiquer pour de bon. Leur baiser fut écourté par une odeur de brûlé qui avertit le jeune homme du danger qui guettait non loin de là. Il recula de sa comparse et tenta en se redressant un peu d’atteindre la casserole mais il était trop loin. Il grommela et à contre cœur, lâcha la propriétaire des lieux. Il retira l’objet de la chaleur tellement rapidement qu’il se brûla légèrement la main. Il jura en agitant les doigts dans tous les sens et balança le récipient sur le plan de travail. Il passa sa paume sous l’eau froide quelques secondes en analysant les dégâts. Seulement la partie inférieure des raviolis avait morflé, une bonne partie était prête à être engloutie. Il se tourna alors vers la renégate et parla le plus doucement possible.

« Il faut que tu manges. On en reparlera si tu le souhaites après, d’accord ? »

Il l’aida à se relever en l’attrapant par la taille et en profita pour l’étreindre une nouvelle fois. Il espérait qu'elle allait bien vouloir manger. Il ne savait plus comment faire. Troublé serait un faible mot pour décrire l’état dans lequel il se trouvait.

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Mathilda Solveig Fontaine

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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 27 Fév - 19:34



Aux grands maux les grands moyens nan?

Bon bah au moins, on pouvait dire que les choses étaient à présent claires entre nous. Je dirais même limpides. Nous avions tous deux vidés notre sac. Quelque part, nous en avions besoin même si j'étais en pleur par terre. J'étais fatiguée, lasse de me battre contre moi, contre lui, contre toutes ses évidences qui me sautaient aux yeux depuis si longtemps mais que je refusais de voir. Au moins, peut-être pourrions-nous aller de l'avant et arrêter de nous renvoyer la balle et de faire tout de travers? C'était un peu tragique quand même d'en arriver à des tels extrêmes. A croire que nous ne savions pas faire les choses simplement. Allez savoir. En attendant, je laissais tout sortir. Je restais plantée là, sans bouger, même en entendant le bruit d'une de mes chaises tomber par terre. Je ne pensais à rien, n'associant pas cela au fait que l'homme s'était levé. Je pleurais et je ne faisais que ça. Très vite pourtant, ses bras vinrent m'envelopper et me bercer. Je me laissais aller contre lui. Il s'excusa, encore et encore. J'aurais voulu lui dire de se taire, mais je n'en étais pas capable. Tout ce qui sortait de ma bouche était des sanglots. Je pleurais tellement que j'en venais à ne plus rien voir du tout. Je remarquais à peine les mouvements de Micka, sentant simplement ses lèvres sur mes pommettes, entendant encore et encore ses excuses. Il s'accablait autant que moi, je pouvais m'accabler. Et chacun d'entre nous était persuadé que c'était notre faute et pas celle de l'autre. Nous nous ressemblions sur de nombreux points, et ce n'était franchement pas pour rien que nous étions devenus si proche.

Ses paroles se firent plus douces, plus réconfortantes. Je n'aimais pas qu'il me dise qu'il se plierait à tout ce que je voulais moi. Ce n'était pas ce que je voulais, ni ce que j'attendais de lui. Justement, c'était en faisant tout ce que je voulais moi qu'on en était arrivé à ce stade là. J'avais essayé de tout contrôler, mais la bombe avait tout de même finie par exploser, me laissant en mille morceaux. Ce n'était pas du tout la position que je préférais. Je ne me rappelle même plus la dernière fois où j'ai fondu en larme de cette manière. Tout ce que je peux vous dire, c'est que ça remonte au moins à une dizaine d'année, si ce n'est plus. Jamais je ne me laissais aller. Je n'avais pas pleuré à la mort de ma mère, ainsi qu'à sa mort. Je n'avais pas versé une seule larme lorsque le monde était devenu barge. J'étais restée forte, car c'était ce que l'on attendait de moi, parce que je n'avais pas le choix de penser à moi. Avec Micka… Comme je venais de lui dire, tout était différent et c'était ça qui était aussi dramatique. Je devenais égoïste à son contact, et j'aimais ça : pouvoir penser de temps en temps à moi, et laisser quelqu'un d'autre prendre soin de moi. Je savais que s'il me faisait autant de mal, ce n'était pas voulu. De la même manière que moi aussi je le faisais souffrir sans même le vouloir. Au moins en étions nous conscients à présent. Il ne faisait pas de doute que nous ferions ce qu'il faudrait… Mais par la suite, pas maintenant. Tout ce que je voulais pour l'instant, c'était continuer à pleurer et le savoir tout prêt de moi à me réconforter, à comprendre tout ce qui me traversait.

Il me serra un peu plus contre lui, alors que je me calmais peu à peu. J'essuyais mes yeux d'un revers de manche sans pour autant le lâcher. A l'instant où il me regarda, je sus ce qu'il allait faire. Je vins d'ailleurs à sa rencontre alors qu'il se pencha pour venir m'embrasser. Je fermais les yeux, et partager ce contact avec lui. J'aurais voulu me perdre sur ses lèvres, oublier pour toujours tout le reste. Parce qu'il avait cet effet là sur moi : me faire occulter tout le reste qui n'est pas lui. Il s'écarta, trop vite à mon goût, pour lever la tête vers le réchaud non loin. Je prenais tout juste conscience de l'odeur de brûlé qui commençait à flotter dans la pièce. Plus prompt à réagir que moi, il me lâcha et s'occupa d'ôter la casserole de l'appareil. Je le vis se brûler, ce qui m'inquiéta tout de suite. Au moins eut-il le bon réflexe de se passer tout de suite de l'eau sur sa paume, ce qui contiendrait la brûlure. Il finit par me dire qu'il fallait que je mange et que nous continuerons à parler plus tard. Il m'aida à me relever, et je fus contente de retrouver le confort de ses bras.

J'ai pas faim

Je lui soufflais ces quelques mots, sans le lâcher. Je restais là, contre lui. Pour l'instant c'est tout ce dont j'avais besoin. J'étais arrivée à calmer toutes mes larmes, mais je me sentais encore toute chamboulée. Je tremblais toujours un peu, encore sur le coup de l'émotion. S'il n'avait pas eu une de ses mains autour de ma taille, je me serais sans aucun doute écroulée par terre. Il me fallut encore une bonne dizaine de minutes avant de reprendre contenance et le contrôle totale de mon corps. Je me sentais mieux, comme soulagée d'un lourd poids. Je ressentais cependant de plus en plus d'appréhension, liée à tout ce qui allait se passer après. Je ne savais franchement pas vers quoi j'allais avec le renégat, vers quoi j'allais tout court, et c'était terrifiant. Tout ce que je savais, c'était que je ne ferais pas demi-tour. Faire comme si rien ne se passait ne menait à rien. Et puis, je n'étais pas toute seule.

Je dois toujours m'occuper de ta blessure

Ne me demandait pas pourtant je pense à ça maintenant. Ce n'était en tout cas en rien une manière de détourner la conversation ou de fuir une nouvelle fois. Je m'écartais de lui, fit un pas, et voyant que je tenais de nouveau toute seule debout, je lui pris la main et l'entraina dans ma chambre. J'avançais doucement, prenant garde à ne pas vaciller. Arrivée sur le pallier, je prenais tout juste conscience du bordel qui y régnait, dont j'étais l'investigatrice. Il y avait des chaussures un peu partout. Tant pis, je m'en occuperais plus tard.

Assis-toi, j'arrive. Enlève ta veste et ton tee-shirt en attendant

Je lui indiquais mon bureau, puis j'entrais dans ma salle de bain pour récupérer tout ce que j'avais laissé dans l'évier : compresses, désinfectant, ruban adhésif. Je pris aussi du fil, une aiguille et un fin bistouri. Je mis le tout dans un sac, puis pris le temps de me passer un peu d'eau sur le visage. A en voir mon reflet dans le miroir, j'avais affreuse mine. Mes yeux étaient légèrement gonflés et rouge, et j'étais plutôt pale. Mes cheveux commençaient tout juste à sécher de manière hiérarchique, si bien que je pris aussi le temps de les attacher en queue de cheval. Ce geste me fit légèrement mal, mais c'était supportable. Je remerciais intérieurement l'infirmerie que j'avais pillée du destroyer, qui m'avait permise de mettre la main sur un paquet d'antidouleurs et d'antibiotiques. Revenant dans la chambre, je rejoignis l'homme et m'installa sur une chaise, en face de lui. J'entrepris minutieusement de le soigner. Je lui défaisais avec précaution ce qui lui servait de pansement. J'enlevais les traces de sang afin de pouvoir examiner sa plaie.

Ca va te faire un peu mal

Sa peau était légèrement gonflée, signe qu'elle n'avait pas bien été nettoyée de prime abord. Je désinfectais mon bistouri, et ouvrit la plaie, qui commençait tout juste à se refermer. J'épongeais le sang qui s'écoula à la suite de mon geste. Je désinfectais sa plaie, insistant à plusieurs endroits. Ca ne devait franchement pas être très agréable pour lui, mais j'évitais de penser à ça, me concentrant sur ce que j'étais en train de faire. Je finis par lui faire deux petits points de suture afin qu'il puisse guérir plus vite, et lui refaire un pansement propre. Seulement là, je relevais les yeux vers lui :

Il faut que tu penses à le changer tous les jours. Tu as tout ce qui faut dans la pochette que je t'ai donné. Fait le soigneusement et si ça s'infecte, dit le moi aussitôt. Evite de forcer dessus, sinon les points risquent de sauter. Attend un peu que la douleur passe avant de te rhabiller

Je me relevais et vins déposer un léger baiser sur son front. Juste comme ça, parce que j'en avais envie. Je pris l'instrument médicale, et laissa quelques minutes le garagiste pour aller le nettoyer. Que le reste reste en plan, ce n'était pas un problème. Par contre si je laissais le sang séché sur la lame, il finirait par souiller cette dernière et rendre l'instrument inutile. Je le rangeais soigneusement avec les autres que je possédais. C'était une des rares choses qui m'appartenaient avant que je ne vienne emménager ici, si bien que j'y tenais. En revenant dans la chambre, je vins m'asseoir sur mon lit, et me tourna vers lui

Et maintenant?

Ce n'était pas une question piège, juste une question. Car moi j'étais complètement perdue et je ne savais franchement pas quoi faire. Et surtout j'avais bien compris que nous étions deux dans cette histoire, que j'étais pas toute seule. D'ailleurs, si je ne m'étais pas assise en face de lui, ce n'était pas parce que je voulais me tenir loin de lui. Il était encore torse nu, et disons que je ne voulais pas tenter le diable. Parce qu'en nous, dire qu'il n'était pas séduisant, c'était franchement un gros mensonge.


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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 27 Fév - 21:32

Après tous ses sanglots, il vénéra presque le son de sa voix – faible certes mais bien présente. Bien évidemment, le renégat ne fut pas satisfait de sa réponse mais il n’avait pas le cœur à la contre dire là. Sa crise de larme venait tout juste de se calmer, il n’allait pas en rajouter pour le moment. Alors il se tut et se contenta de la maintenir contre lui. Elle restait fébrile, vacillante mais il n’osa même pas lui proposer une chaise. Il voulait juste l’avoir dans ses bras, la rassurer par sa présence. Ils ne dirent mot pendant une bonne dizaine de minutes et le mécanicien savoura cette étreinte plus que de raison. Il savait très bien ce qui les attendait au tournant. Qu’allaient-ils faire maintenant ? Est-ce que Mathilda serait prête à sacrifier un peu de sa peur pour lui ? Arriveraient-ils à mettre en place les moyens nécessaires pour que ça marche ? Le garagiste refoula toutes ces interrogations, ça n’était pas le moment de s’en soucier. Elle n’était pas en état d’en discuter et à vrai dire, lui non plus. Il la consolait et faisait tout pour paraître le plus détendu possible mais en réalité, il était tout aussi perturbé qu’elle parce qu’il venait de se produire. Il ne l’avait jamais vu pleurer avant ça et il savait qu’il n’était pas prêt de l’oublier. Il lui suffisait de jeter un regard à ses yeux rouges et gonflés pour que son organe aortique se pince désagréablement. Il ferait tout et n’importe quoi pour éviter de revivre ça. Affecté donc par cette scène, il n’avait pas vraiment les idées bien à place sans compter sa fatigue qui lui avait foutu un peu la paix quand l’adrénaline s’en était mêlée. Là tout retombait sa hargne, son impatience et son incompréhension, ne demeurait que de l’anxiété justifiée. Ce flot d’émotions l’avait réellement éreinté, la dernière fois qu’il s’était senti aussi lessivé émotionnellement c’était à la mort de son père. Sa mère en dépression en train de pleurer dans les bras de Rose tout aussi embrouillée que sa génitrice. Et puis lui qui avait dû tout prendre sur lui jusqu’à être complètement abattu. Il se sentait tout courbaturé comme à ce moment-là. C’était dingue comment son corps pouvait se contracter quand il était dans cet état. Enfin, ça passerait.

Puis, la phrase de la jeune femme sortit presque de nulle part extirpant le garagiste de sa torpeur et de sa rêverie. Il manqua presque de lui demander de quelle blessure elle parlait – sachant que sa main n’avait vraiment rien eu avec la casserole. Ensuite, il se rappela en effet être blessé au bras. Il leva les yeux au ciel. C’était pas le moment pour se soucier de ça mais alors vraiment pas. Il soupira lourdement et grommela.

« Comme tu veux. »

Le trentenaire la suivit jusqu’à sa chambre sans trop ronchonner bien que l’envie y était. On s’en fichait tellement de sa plaie, ça ne semblait plus compter là. Pas après tout ça. Enfin, si ça pouvait lui faire plaisir après… Elle était tellement tordue parfois la brunette. A ce songe, il ne put s’empêcher de sourire. Il obéit à ses instructions et le temps qu’elle disparut, il s’assit, ôta sa veste puis très lentement son t-shirt. Il réalisait à peine ce qu’ils venaient de se dire et tandis qu’elle s’était éclipsée dans la salle de bains, il se refit mentalement la discussion chaotique qui avait eu lieu un peu plus tôt. Bon sang, il ne s’était jamais attendu à ça. En même temps, il n’avait jamais rien vécu de semblable. Oh il s’était déjà engueulé avec ses ex au point d’hurler, certaines s’étaient également mises à pleurer, ça ne lui avait jamais fait cet effet-là. Ce qu’il vivait avec Mathilda était inédit et ça lui faisait un peu peur, il fallait l’avouer. Il ignorait complètement où ils en étaient là et là, il était même carrément dépassé par tout ça. Son attention fut succinctement retenue par le bordel qui se noyait dans la pièce mais il passe vite outre le détail. Il vivait en permanence dans un appartement où il était rare de ne pas trouver des fringues traînés par ci par là. Parfois, on ne savait même plus avancer sans marcher ou buter contre quelque chose donc bon.

La caissière revint et il nota le changement de coiffure. Il attendit solennellement qu’elle vienne le raccommoder. Il la laissa faire bien entendu, espérant seulement que ce sale quart d’heure finirait plus tôt que tard. Elle ôta son bandage et entreprit ensuite d’essuyer le sang. A ce contact, il frémit déjà. Ça allait être drôlement amusant de subir ça dis donc. Quand elle enchaina sur la douleur inévitable, il soupira mentalement. Quand elle rouvrit sa plaie, il se crispa et serra tellement sa mâchoire qu’elle craqua désagréablement. Il ferma les yeux et compta mentalement. Une technique stupide venant de sa mère. Quand il était môme, il était plutôt intrépide – rien de surprenant venant de lui. Il lui arrivait régulièrement de se blesser jusqu’à parfois devoir aller à l’hôpital pour être recousu. Rien d’extrêmement bien méchant. Quand il devait subir des soins, il faisait toujours ça. Et oui, même à trente balais, il parvenait encore à être aussi puéril pour oublier la douleur. Mais c’était un secret bien gardé. Il se détendit nettement quand elle termina les opérations. Ca lançait toujours mais c’était toujours mieux que quand elle y chipotait. Il hocha de la tête quand elle lui donna ses dernières instructions et sourit qu’elle déposa un baiser sur son front.

« Merci Mathie. »

Un peu de légèreté après le mélodrame, ça lui faisait beaucoup de bien même si il le savait éphémère. La preuve quand elle revint et posa LA question, celle qui le taraudait depuis un moment. Il redevint plutôt sérieux et réfléchit à ce qu’il voulait, à ce qu’ils pouvaient faire et à ce qu’il devait lui dire. En gros, il était largué. Il laissa quelques secondes filer puis focalisa ses yeux sur sa comparse. Après que tout soit sorti, les mots venaient plus naturellement encore pour lui. C’était comme si une barrière s’était écroulée.

« Maintenant… hé bien… Je pense qu’on a un peu fait le tour de la question. Je n’ai plus trop envie de me mentir perso’. Ça fait un mois que j’essaie de me convaincre que je peux oublier et t’as remarqué que ça a été plutôt lamentable. Je veux être avec toi et tu sembles le vouloir aussi. Je sais que le moment est peut-être étrange… Avec la guerre et tout ce qui s’en suit pour envisager ça mais ... on peut essayer ? Je veux dire on peut établir un cadre et trouver un équilibre pour que tu n’aies pas l’impression de négliger Lyra ou que je sois … trop présent ? Je ne sais pas à toi de me dire, je m’adapterais. Enfin je suis prêt à entendre tout ce que tu as me dire. Je n’ai rien qui me retienne personnellement. »

Il haussa des épaules pour marquer ça. C’est vrai après tout, sa dernière petite amie n’avait pas donné signe de vie, elle était donc morte par procuration – c’était horrible de l’envisager comme ça là mais c’était la vérité. Rose ne vivait plus avec lui et il refusait qu’elle ait le moindre contrôle sur sa vie. Il n’avait rien qui l’empêchait sauf peut-être la crainte de la perdre…

« Je sais qu’on met en jeu notre amitié là mais… moi je pense que ça en vaut la peine. »

Il se contenta d’un sourire tordu pour clore sa « mise à plat » de la situation. Il n’était pas du tout gêné d’être sans t-shirt là. Loin d’être pudique, il n’avait pas de soucis à se trouver près de son amie comme ça. Il était plutôt crevé et il en avait marre de penser pour l’instant. Il se demanda soudainement pourquoi elle se trouvait aussi loin de lui alors. Craignait-elle quelque chose de sa part ? Ou bien est-ce qu’il la mettait mal à l’aise ? Allez savoir. Il ne la comprenait plus trop aujourd’hui. Peut-être qu’elle était morte de fatigue elle aussi ? Hum.

« Ça va ? »

Il avait parlé sans réfléchir – à nouveau. Il se leva et se rapprocha d’elle afin de jauger son état. Ses prunelles attestaient toujours de ses pleurs et ça le rendit un peu triste encore. Il s’assit non loin d’elle. Il était tellement focalisé sur sa condition, qu’il en oublia le lieu et le reste. Contrairement à la renégate. Il leva sa main pour caresser sa joue de son pouce presque innocemment. Oui, Mickaël était complètement à côté de la plaque aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyJeu 28 Fév - 13:23



Aux grands maux les grands moyens nan?

Micka et moi… C'était compliqué. L'un comme l'autre sommes compliqués, surtout moi en fait, je devais bien l'avouer. Je ne pouvais pas m'empêcher de réfléchir, reréfléchir, et voir toutes les options avant de me lancer dans quelque chose. Dès que cela devenait dangereux, je préférais m'en écarter. Pourquoi? Parce que je ne suis pas seule, parce que j'ai en charge une petite fille complètement dépendante de moi. Et puis parce que j'avais peur, peur de me retrouver encore avec un cœur en miette et des regrets. La vie ne m'avait jamais épargné, et je savais qu'une période de calme ne faisait qu'annoncer une tempête encore plus grande, une tempête qui pourrait tout balayer et me laisser complètement sans défense, sans rien à quoi me raccrocher. J'avais connu tant de fois cela, que je le redoutais. Le problème là, c'est que l'homme était le danger, un danger auquel pourtant je n'arrivais pas à renoncer. Il était si important dans mon existence que faire sans lui, je n'en étais pas capable. Quelque part je regrettais qu'il ait ressenti l'envie de changer la relation d'amitié que nous avions autrefois. D'un autre côté, comme il me l'avait dit, je ne pouvais contrôler ce qu'il ressentait, d'autant plus que moi-même je ressentais ces mêmes choses. Et c'était ça le danger justement. Je ne pouvais pas me comporter avec lui comme avec les autres hommes. Il n'était pas n'importe qui. Il avait comme un pouvoir sur moi, et j'en prenais pleinement conscience aujourd'hui. Il était arrivé à me repousser si loin dans mes retranchements, m'obligeant à accepter la réalité et d'arrêter de la fuir parce que cela m'arrangeait plus. J'avais besoin de ça, aussi douloureux soit cette situation. Car après cette crise de larmes, ça allait mieux, vraiment mieux. J'étais soulagée de ce poids que j'avais porté si longtemps toute seule, que j'avais essayé de lui cacher. Je lui avais totalement ouvert mon cœur, après que lui-même en avait fait autant. Nous en avions finalement besoin l'un comme l'autre.

En parlant de besoin, j'avais pris la peine de m'occuper de son bras. A la vue de sa plaie, je ne pus m'empêcher de me dire que j'avais bien raison d'y mettre mon nez. Il n'y avait pas vraiment fait attention, et ça se voyait. Je pris mon temps pour la panser et la soigner du mieux que je le pouvais, me rappelant chacun des gestes que j'avais appris pendant mes études. En lavant mon instrument ensuite dans la salle de bain, je regrettais un peu de n'avoir pas pu finir ces dernières. Je suis caissière et conseillère municipale, pas vraiment les choix de carrière dont je rêvais. Mais bon, j'avais du justement faire des choix, et Lyra valait tous les diplômes et tous les métiers du monde. L'avoir à mes côtés était le plus important. D'ailleurs, je n'aurais jamais rencontré Micka si je n'étais pas venue me perdre à Louisville. Raison de plus de ne pas vouloir changer cette partie de ma vie. Au final, j'étais, en règle générale, heureuse de ma situation. J'avais un toit sur la tête, un meilleur ami génial et une petite sœur colérique, butée et attachante au possible. Je n'avais pas la vie que je m'étais imaginée, mais c'était franchement mieux que rien, même si j'avais dû m'oublier en chemin, et me perdre sans vraiment m'en rendre compte. Ou du moins avant aujourd'hui et notre petite "confrontation". D'ailleurs, en revenant dans la chambre, je demandais au jeune homme ce qu'à présent nous faisions. J'étais encore un peu dans le flou, mais cette fois au lieu de fuir en courant, j'étais prête à avancer. Il réfléchit quelques instants avant de me répondre, non pas en me berçant de choses que j'aurais pu vouloir entendre, mais en me disant le fond de sa pensée, ce que lui voulait. Je me mordais les lèvres à ces mots, parce que je ne savais pas quoi faire. J'avais franchement peur que ça dérape complètement cette histoire. Comme il venait si justement de le dire, notre amitié était en jeu et serait mise en péril. Pour lui ça en valait le coup. Pour moi… J'en savais rien. J'avais tant d'appréhension en fait et étrangement j'avais aussi envie d'essayer.

Sans doute devais-je faire une grimace avec mon visage, sans m'en apercevoir, ou je ne sais pas quoi. Car il se leva en me demandant si cela allait. Il fut bien vite à côté de moi, très proche de moi, trop? Proche même. La main vint au contact de ma joue, qu'il caressa délicatement. Se rendait-il compte vraiment de ce qu'il faisait? Encore une fois, il faisait tout chambouler en moi. J'étais tiraillée entre un nombre innombrables de sentiments et d'envies. Ne dit-on pas que le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder? En tout cas, j'étais pas vraiment capable de réfléchir aux conséquences tout de suite. J'avais juste envie de quelque chose, que je vins faire. Je me penchais vers lui, et sans même répondre à cette conversation que j'avais voulu continuer je vins l'embrasser. Je goutais une nouvelle fois à ses lèvres, tendrement, puis un peu plus passionnément. Je l'attirais un peu vers moi, passant une de mes mains dans ses cheveux, et laissant la seconde vagabonder sur son dos. Cela tirait sur mon épaule, et me faisait, ainsi, mal, mais franchement, entre vous et moi, je m'en fichais totalement et j'avais autre chose à penser qu'à cela. Je me montrais complètement faible, ça ne faisait aucun doute. Mais quelque chose ça faisait le plus grand bien de lâcher prise.


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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyJeu 28 Fév - 17:04

HJ: Si ça ne te suffit pas pour répondre, surtout n'hésite pas à me le dire. ( J'ai pas osé le faire plus entreprenant pour le moment Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] 2726040884 Sait-on jamais que Mathie se réveille. )

Comprendre ce que Mathilda ressentait à cet instant semblait être un objectif hors d’atteinte. Car elle ne disait pas un mot et elle ne laissait rien transparaître si ce n’est de la confusion. Mais à quel propos ? Ce qu’il lui avait dit lui avait peut-être déplu ? Regrettait-elle leurs confessions ? Craignait-elle ce qui allait suivre ? Allait-elle lui dire de partir ? Qu’elle ne voulait pas de ça maintenant ? Mickaël avait beau se sentir plus confiant par rapport à ce qu’il se passait entre eux, tant qu’elle ne lui répondait franchement, il resterait toujours un gros point d’interrogation. Si elle le rejetait maintenant, il savait qu’il en souffrirait. C’était réellement une première pour lui. La renégate lui faisait ressentir tellement de choses qu’il n’avait jamais pu connaître avant, jamais à cette intensité. Il aurait du mal à l’accepter mais comme il lui avait dit un peu plus tôt, il respecterait sa décision. Le garagiste commençait à s’inquiéter du silence qui se prolongeait entre eux. Il se demandait si elle cherchait juste les mots pour lui dire que c’était impossible ou quelque chose dans ce gout-là. Il fronça les sourcils durement dans l’attente d’une réaction. Quand elle remua enfin, il crut qu’elle allait articuler un mot ou l’autre. A la place de parler, elle se mit à agir et vint poser sa bouche sur la sienne. Le trentenaire ferma les yeux instantanément et la laissa faire. Sa main se hissa jusqu’à sa chevelure tandis que l’autre s’aventura jusqu’à son dos. Sa paume sur son épiderme lui arracha quelques frissons dus notamment à l’effet de surprise. Ils n’étaient pas en train de résoudre quoique ce soit là. Rien n’avait été défini, rien n’était clair au final, aucune décision concrète prise. Mais il s’en fichait. Complètement.

Tout trouvait à nouveau sa place là maintenant. Rien d’autre ne comptait si ce n’est elle, eux. Il raffermit leur étreinte interdite en enroulant un bras autour d’elle. L’allégresse roulait déjà dans sa poitrine et elle occultait toute sa peine antérieure, toute son anxiété des derniers jours. Il en oubliait la guerre, le poids pesant sur ses épaules depuis que les bombes étaient tombées, la fusillade, son amie à l’hôpital. C’était elle qui avait voulu de ce baiser et pas parce qu’elle était à court de mots ou d’autres excuses. Mais parce qu’elle le voulait comme il la désirait. Rien ne se mettait en travers cette fois-ci, pas sa conscience, ni celle de sa comparse de toute évidence. La ferveur avec laquelle ils s’embrassaient allait en croissant. Le mécanicien n’aurait jamais pensé que ça finirait comme ça quand il s’était levé ce matin pour aller la voir. Beaucoup d’événements s’était enchainés aujourd’hui. Elle s’était enfin réveillée, ils s’étaient disputés à deux reprises, il avait perdu son sang-froid devant elle et ils s’étaient tout déballés. Emotionnellement, cette journée avait été plus que riche et à l’heure actuelle, il n’était plus qu’un empiècement de sensation et de sentiments très brouillon. Toute l’affection qu’il portait à la caissière se révélait dans son entièreté, il en prenait conscience. Il s’était tellement retenu à ce niveau, il avait tellement contenu tout ce qu’il ressentait à son égard que maintenant alors qu’il était autorisé à laisser tout ça s’exprimer librement en lui, il réalisait l’étendue de ce qu’il vivait. Il voulait tellement que ça marche, il voulait tellement être à ses côtés, il voulait qu’ils s’appartiennent l'un à l'autre d’une façon ou d’une autre.

Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien, il ne se rappelait même plus de la dernière fois où il avait été aussi euphorique à propos de quelque chose. Il espérait tellement désormais. Ses lèvres dévièrent vers sa mâchoire puis sur sa nuque qu’il parsema de baisers jusqu’à atteindre sa clavicule. Il huma à outrance l’odeur de la jeune femme durant l’opération. Il ne réalisait vraiment pas ce qu’ils étaient en train de faire là. Dire qu’un mois auparavant, ils partageaient une amitié de longue date et qu’ils ne soupçonnaient pas l’existence de tout ça. Son esprit demeurait incroyablement vide, absent, déconnecté, c’en était grisant. Une de ses paumes s’était posée sur son cou alors qu’il remontait sa bouche pour retrouver la sienne, l’embrassant à nouveau sans aucune retenue. Tandis que son autre main était toujours calée au creux de ses reins. Elle était incroyablement attirante et le fait qu’elle ne porte qu’un peignoir n’atténuait en rien cela, bien au contraire. Ils n’étaient pas énormément vêtus tous les deux et ils se trouvaient dans sa chambre de surcroît, il n’avait rien imprimé sur la situation avant qu’elle se mette à le tenter de la sorte. Mais ça n’était pas le moment pour perdre pieds n’est-ce pas ? Ils étaient tous les deux chamboulés, fatigués et blessés. Il le savait en son for intérieur que le moment de jouer avec ce genre de feu n’était pas le meilleur. Mais il n’y avait plus rien de tangible pour le moment, seulement les contacts qu’ils maintenaient. Le Louisvillois remonta sa main jusqu’à ce ses doigts atteignent l’élastique qui liait les cheveux de la conseillère municipale et il lui ôta afin qu’ils retombent en cascade. Il y passa doucement sa main puis la redescendit sur sa gorge tout en continuant sa course sous le tissu qu’elle portait, jusqu’à son épaule. Oui, son épaule. Celle qui avait été endommagée. Quand il percuta ce qu’il venait de faire, il s’insulta mentalement. Il coupa court à leur baiser, légèrement essoufflé tandis qu’il décala automatiquement ses doigts du bandage qu’il venait de toucher. Il replaça sa paume sur la joue de son interlocutrice et la sonda d’un regard – toujours un peu fiévreux malgré que l’inquiétude y perçait désormais.

« Désolé. J’avais oublié. »

Ça pour oublier… Il avait en effet tout oublié. Il se mordit la lèvre toujours un peu confus et extrêmement coupable.

« Ça va ? »

Il parlait bien entendu de sa plaie. Il espérait qu’en dehors de ça tout allait aussi bien pour elle que pour lui. Car même si il s'en faisait pour elle, il flottait toujours sur son petit nuage.

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MessageSujet: Re: Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé]   Aux grands maux les grands moyens nan? [Livre I - Terminé] EmptyMer 13 Mar - 23:20



Aux grands maux les grands moyens nan?

Je sais bien que tout nous sépare. Je sais qu'il faudrait s'enfuir. Mais je n'irai plus nulle part sans vouloir lui revenir, sans vouloir nous retenir. Mais d'où vient le feu qui s'empare de mon âme, ma moitié ivre. Soudain pour un simple regard, je veux vivre au bord du vide... Pour tomber dans ses yeux, tomber, m'abandonner au désir qui s'embrase. Danser, dans ses yeux, danser, je veux tanguer aux accents de l'extase. Avant que la vie nous sépare, avant que la vie vacille, je veux succomber sans égard et valser au bord du vide

Franchement, je ne sais pas ce qui nous prenait à tous les deux en cet instant. On se laissait complétement aller l'un avec l'autre, l'un envers l'autre surtout. J'étais dans le même état que lors de son anniversaire. Je me sentais bien euphorique un peu quelque part, et surtout libre, libre de faire ce dont j'avais envie. Je revois Micka s'approcher de moi alors que nous dansions ensembles, ses lèvres se rapprochèrent des miens, sa main glissant derrière ma nuque et moi l'enlaçant et lui répondant. Là, c'était un peu la même chose, à la différence près que j'étais celle qui était venue chercher ses lèvres. Aussitôt, il s'embrasa lui-même. Je ne souviens plus la dernière fois qu'un homme m'a embrassé avec une telle passion. Depuis que j'étais à Louisville j'avais eu quelques aventures par ci par là, mais elles n'étaient rien comparées à ce qui se passait entre le Louisvillois et moi. Tout était plus… intense et plus… agréable. Nos sentiments l'un pour l'autre n'y étaient pas pour rien, ça c'était certain. Je pense d'ailleurs que ce sont ces derniers qui donnaient autant de saveur à ce moment. Je me sentais tellement bien, légère, et… enivrée. Complètement enivrée, et nos baisers ne faisait qu'accentuer un peu plus cet état. Je frissonnais légèrement -de désir surtout- lorsqu'il vint raffermir notre étreinte. On s'était tellement retenu finalement l'un avec l'autre. Dire que je n'ai jamais pensé à un tel moment serait un très gros mensonge. Je vous l'ai dit, Micka est pour moi l'homme idéal. Tout me plaisait en lui. Même son caractère de cochon qu'il cachait bien… En fait, surtout son caractère de cochon. Je me sentais en sécurité avec lui, et en totale confiance. Pas une seule fois il ne m'avait jugé, et pourtant, vu mon passif il aurait pu. Je n'étais pas vraiment une femme clean, même si je faisais tout pour me racheter et devenir quelqu'un d'honnête et de respectable. Je me tenais à une ligne de conduite, et défendais mes valeurs, que j'estimais juste. Ou du moins, en temps normal. Car là, je faisais tout sauf me comporter comme je le devrais ; Disons que c'était plutôt comme je le voulais. Et ça faisait un bien fou. Je lâche tout, encore une fois, et j'en avais besoin. Cette journée n'était finalement pas mauvaise, bien au contraire. Car un poids, un lourd poids s'était envoyé. Oh, je continuais à penser qu'il méritait de rencontrer une femme à sa hauteur. Cependant cette pensée était dans un coin de ma tête, bien retranchée, si bien que je l'oubliais. J'avais juste envie de rester là, à sentir ses lèvres parsemer des baises sur mon cou avant de revenir à ma buche. J'avais juste envie de sentir ses mains s'emmêler dans mes cheveux qu'il venait de détacher. J'étais grisée, complètement. Je lui rendais chacun de ses baisers, et mes doigts vagabondaient de son dos à son torse. Je restais un peu sage… Pour l'instant en tout cas. L'envie de pouvoir le voir nu, de le toucher dans son intégralité, de n'avoir plus rien pour m'entraver, était de plus en plus forte et il en était pour beaucoup. Lui, lâcha avant moi. Sa paume vint toucher ma chair, faisant légèrement tomber mon peignoir sur le haut de mes bras. Je frissonnais, lâchais quelques instant ses lèvres pour soupirer. Je glissais une main sans ses cheveux, accentuant chaque baiser de plus en plus ardent alors que mon corps se rapprochait inévitablement vers lui.

Et puis une douleur, qui eut l'effet d'une douche froide. Je m'écartais de lui, jurant intérieurement, et plaquant ma main sur mon épaule meurtrie, par réflexe, comme pour l'apaiser – en vain - . Il ne l'avait pas fait exprès, ça c'était une certitude. D'ailleurs il s'excusa aussi tôt, se justifiant même. Si je n'avais pas eu aussi mal, je crois que j'aurais rigolé. Là tout ce que je fus capable de faire, ce fut grimacer. D'ailleurs, il dut s'en rendre compte vu qu'il me demanda si cela allait. Que devais-je lui répondre? Je fus tentée de lui mentir à demi-mot avant de chasser cette possibilité. Non, on n'avait pas avancé pour reculer maintenant et se remettre à occulter la vérité. Ce n'était pas bien, ni pour lui, ni pour moi. Je pris quelques respirations, calmant un peu tout ce qui se chamboulait en moi, et reprendre mes esprits. Seulement après, je lui répondis :

ça va Micka. J'ai un peu mal, mais ça va passer. T'en veut pas, tu ne l'as pas fait exprès. Ne t'en fais pas, je ne suis pas en sucre ni en porcelaine. Je ne vais pas me casser aux moindres chocs. Va falloir que tu me supportes encore un bout de temps, car c'est pas tout de suite que tu te débarrasseras de moi

Je lui fis un sourire, puis posa un doigt sur sa bouche pour qu'il se taise encore un peu. A présent qu'elle était loin de la mienne, je me remettais à réfléchir un peu.

Ecoute… Je sais pas ce qui va se passer Micka, j'en sais rien. Autant pour ce qui se passe à l'extérieur que pour toi. Tout ce que je sais, c'est que je refuse de t'imposer la moindre chose. Ce n'est pas à toi de te plier à mes envies. Il n'en ait pas question et je ne l'accepterais pas. Hors de question que tu sois "punis" - et soumis - à cause de mes problèmes. C'est important que nous soyons sur un même pied d'égalité. Parce que ce n'était pas le cas avant. Ensuite, j'en sais rien. On verra bien? Vivons juste au jour le jour d'accord? Sans prise de tête, sans plans sur la comète, sans promesse d'ailleurs. Arrête de me faire toujours passer avant toi, avant tout le reste. Reste juste toi-même. Parce c'est pour l'homme que tu es que je t'apprécie, et je ne veux pas te changer. Ça te va?

En cet instant, je laissais de côté tout le désire que je ressentais encore. Je me faisais sérieuse, parce qu'il n'était pas question d'aller plus loin avec lui si ce que je venais de lui dire ne lui allait pas. Nous pouvions très bien rester de bons amis comme nous l'avions été pendant si longtemps si cela ne lui convenait pas. Du moment qu'il restait dans ma vie. C'était vraiment le plus important.


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